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La Haute Vienne (87)



  • Données géographiques

Haute Vienne

dep87

Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, Le département de la Haute-Vienne est formé du ci-devant haut Limousin, d'une partie de la basse Marche et de quelques- communes du haut Poitou. Il tire son nom de sa principale rivière qui le traverse de l'est à l'ouest, et le divise en deux parties à peu près égales. Ses bornes sont : au nord, les départements de la Vienne et de l'Indre; à l'est, celui de la Creuse ; au sud, ceux de la Corrèze et de la Dordogne ;à l'ouest, celui de la Charente. Le territoire de ce département est hérissé de montagnes et d'un grand nombre de collines sur presque toute sa surface; leurs groupes, plus élevés et plus nombreux dans la partie orientale, s'abaissent et diminuent à mesure qu'ils s'avancent vers l'occident ; quelques-uns sont frappés de stérilité, d'autres sont couverts de bois ou ombragés de distance en distance par des masses de châtaigniers; ce qui donne au pays une teinte sombre, et quelquefois un aspect sauvage.
Les deux principales chaînes ont leur direction de l'est à l'ouest, et forment le bassin de la Vienne: le sommet le plus élevé de la première est le mont de Puy-de-Vieux, près de Grammont ;le sommet le plus élevé de la seconde chaîne est le mont Jargean.

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Carte de l'Ain

Les hautes montagnes, surtout celles qui sont le plus avancées à l'est, sont nues et couvertes dé bruyères. Ces hautes régions se refusent à la production des grands végétaux, surtout des châtaigniers, qui, cultivés avec succès dans les régions moyennes, remplacent le grain el nourrissent les habitants pendant un tiers de l'année.

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A mesure que les montagnes s'abaissent et s'étendent à l'ouest, on voit, sur leurs crêtes et leurs penchants les plus élevés, le bouleau et le hêtre, qui y prospèrent mieux que vers le bas des coteaux ; viennent ensuite le charme et le chêne, qui demandent une exposition moyenne. Le châtaignier occupe ordinairement les coteaux.
Les penchants inférieurs des montagnes, les gorges elles vallons qui y prennent naissance, sont plus ou moins cultivés, suivant l'exposition et la qualité du terrain. Les parties les plus basses, celles qui avoisinent les rivières et les ruisseaux, sont 'ordinairement couvertes de prairies.
Entre les montagnes se trouvent quelques plaines peu fertiles, d'excellentes prairies, beaucoup de lande set de bruyères. Les terres produisent peu de froment, du seigle en assez grande quantité, el du sarrasin ; les montagnes y sont couvertes de bois et de châtaigniers, dont les fruits sont, avec une espèce de rave qui se cultive dans le département, la principale nourriture des habitants. On compte 40,000 hectares réservés aux châtaigneraies.La Vienne, affluent en rive gauche de la Loire, née sur le plateau de Millevaches en Corrèze. D'une longueur de 363.3 kilomètres, elle est l'un des principaux affluents de la Loire, avec l'Allier et le Cher, et le plus gros en termes de débit. S'écoulant entre le plateau de Millevaches et la plaine de Touraine, elle a la particularité de traverser des paysages extrêmement diversifiés, comme la plupart des cours d'eau issus de l'ouest du Massif central mais qui se jettent plutôt dans la Garonne comme la Dordogne, le Lot, le Tarn.

La Haute Vienne
Limousin


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
  1. Préfecture : Limoges
    Sous préfectures :
    Bellac
    Rochechouart

  2. Adresse des Offices du Tourisme
  3. Liste des communes

    Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

    Superficie :552 000 ha
    Population: 376 191 hab.(2009)
    Dénsité :68 hab./km²
    Nb de communes : 201


Histoire de Haute Vienne (87)


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Carte de la Haute Vienne
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Confins de la Dordogne et de la Haute-Vienne : château Rocher

Le département de la Haute-Vienne a été formé du Haut-Limousin, d'une partie de la Basse-Marche et de quelques communes du Haut-Poitou. Avant la conquête romaine, ce pays, compris dans la Celtique, était habité par les Lémovices, peuple indépendant dont la puissance parait avoir été assez considérable. Les Lémovices, dans la lutte contre César, ne trahirent pas la nationalité gauloise. Ils envoyèrent 10 000 hommes sous les murs d'Alésia pour forcer les Romains à lever le siège de cette ville, et leur chef, Sédulius, périt dans la déroute de Vercingétorix.
Sous Auguste, lors de la division des Gaules en quatre provinces, la cité des Lémovices fut annexée à l'Aquitaine. Plus tard, Dioclétien divisa l'Aquitaine en deux parties, et le Limousin fut compris dans la première, qui avait Bourges pour métropole.
L'histoire de cette province se confond pendant toute la durée de l'empire avec celle de l'Aquitaine. En 418, le faible Honorius la céda aux Wisigoths. Leur domination fut de courte durée. Clovis, chef des Francs, s'empara du Limousin après la bataille de Vouillé (507). En 579, éclata un soulèvement général des peuples de Limoges, Chilpéric, descendant de Clovis, ayant établi un nouvel impôt sur les produits des terres et sur la propriété des esclaves. La multitude, excitée par le clergé, se porta vers la demeure de Marcus, le référendaire royal, saisit les registres de l'imposition et les brûla sur la place publique.

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L'Abbaye de St Martin de la Ville de Limoges, Veüe du costé du Parq

Des poursuites rigoureuses furent dirigées contre les auteurs et les complices de cette insurrection. Plusieurs prêtres subirent la torture et la mort ; un grand nombre de laïques furent décapités. Mais ces exécutions ne firent qu'exaspérer la haine que les habitants portaient à la domination des rois francs. En 630, Dagobert donne l'Aquitaine à son frère Caribert II. Pendant la période des rois fainéants, le Limousin, comme tout le Midi de la France, eut à souffrir des invasions des Sarrasins. Pépin-le-Bref rétablit l'unité de la Gaule. Après la chute de Waïfre (768), le duché d'Aquitaine perdit son indépendance, et le Limousin rentra sous l'autorité des rois francs. Charles-le-Chauve, en 845, céda à Pépin II toute l'Aquitaine, moins le Poitou, la Saintonge et l'Angoumois. L'année suivante, les Normands parurent dans le Limousin. Les seigneurs du pays, irrités contre Pépin, appelèrent Charles-le-Chauve et le proclamèrent roi d'Aquitaine à Limoges (848) ; mais bientôt ils l'abandonnèrent ; puis, par un nouveau revirement, ils lui livrèrent son rival (852).
Charles, second fils de Charles-le-Chauve, fut nommé roi d'Aquitaine (855) et mourut dix ans après. Le roi Eudes, fils de Robert-le-Fort, eut à combattre Rainulfe II, comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, qui prenait le titre de roi. Eudes installa, comme premier vicomte à Limoges, en 876, Aldebert, de la maison de Ségur.
En 930, Raoul, duc de Bourgogne, proclamé roi de France par Hugues-le-Grand, battit les Normands dans le Limousin.

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Jubé de la cathédrale de Limoge

Sous le règne de Hugues Capet, le pays fut désolé par la peste (994). Le clergé, profitant de la terreur que le redoutable fléau jetait dans toutes les âmes, demanda l'établissement de la trêve de Dieu. Le concile de Limoges (1031) prononça l'excommunication contre tous ceux qui ne garderaient pas la paix de la justice. En 1153, Éléonore de Guyenne, fille de Guillaume IX, dernier duc d'Aquitaine, après avoir été répudiée par Louis-le-Jeune, épousa Henri Plantagenet, et lui apporta en dot les domaines de son père, dont le Limousin faisait partie avec l'Auvergne, le Périgord, le Poitou, l'Angoumois, la Saintonge et la Guyenne. Lorsque, après la mort d'Étienne, Henri succéda au trône d'Angleterre (1154), il possédait un tiers de la France. Le Limousin resta sous la domination anglaise jusqu'en 1203. Il fut alors confisqué et réuni au domaine royal, en exécution de l'arrêt rendu par les pairs de France contre Jean-sans-Terre. La soumission de cette province ne fut achevée que par Louis VIII, en 1224. Louis IX, par le Traité d'Abbeville (1259), rendit à Henri III d'Angleterre, outre le pays au-delà de la Garonne, le Limousin, le Quercy, le Périgord, les revenus de l'Agenois, Saintes et la partie de la Saintonge au Sud de la Charente, à la condition de faire l'hommage lige et de renoncer à toutes les autres possessions des rois anglais en France. Jean-le-Bon, par le Traité de Brétigny (8 mai 1360), confirma les Anglais dans la possession de nos provinces méridionales.

Une porcelaine
Lieu Inconnu

Charles V essaya de réparer par une politique adroite les désastres de Crécy et de Poitiers. Il entretint de secrètes intelligences dans le Limousin. Louis, vicomte de Rochechouart, devint suspect au prince de Galles, qui le fit venir à Angoulême et donna l'ordre de l'arrêter. Remis en liberté, il prit ouvertement le parti du roi de France et soutint un siège dans son Château contre les troupes anglaises. Charles V le nomma gouverneur du Limousin. L'évêque de Limoges, gagné par les émissaires du roi, traita avec le duc de Berry (1368), et la cité de Limoges, qu'il ne faut pas confondre avec le Château ou ville proprement dite, selon l'expression du temps, « se tourna française. » Mais le Prince-Noir punit bientôt cette trahison en faisant massacrer une partie de ceux qui défendaient la cité, en 1310. En 1374, une armée anglaise, sous le commandement des ducs de Lancastre et de Bretagne, partit de Calais, passa près d'Arras, de Ham, de Saint-Quentin, traversa l'Oise, la Marne, la Seine, et vint dévaster la Bourgogne, l'Auvergne et le Limousin.
« Plusieurs barons et chevaliers du royaume de France et consaulx des bonnes villes, relate Froissart, murmuroient l'un à l'autre, et disoient en public que c'estoit chose inconvéniente et grand vitupère pour les nobles du royaume de France, où tant a de barons, chevaliers et écuyers, et de quoi la puissance est si renommée, quand ils laissoient ainsi passer les Anglais à leur aise, et point ne s'estoient combattus, et que de ce blâme ils estoient vitupérés par tout le monde. »
Le roi, malgré les plaintes, ne changea point de politique.« Par ma foi, disoit-il, je n'en pense jà à issir ni à mettre ma chevalerie ni mon royaume en péril d'estre perdus pour un peu de plat pays. »
Telle était aussi l'opinion de Clisson et de Du Guesclin. « Laissez-les aller ; par fumières ne peuvent-ils venir à votre héritage. Il leur ennuiera, et iront tous à néant. « Quand un orage et une tempête se appert à la fois en un pays, si se départ depuis et se dégâte de soi-même; ainsi adviendra-t-il de ces gens anglois. »

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Pont sur le Dognon - Photos Internet

En effet, les troupes anglaises, épuisées par la fatigue, sans chevaux, sans armes, sans vivres, purent à grand peine arriver jusqu'à Bordeaux. C'était la dernière armée d'Édouard III.
Charles V, en évitant les « grosses affaires », avait tiré des mains de l'ennemi le Ponthieu, le Limousin, le Quercy, le Rouergue, la Saintonge, l'Angoumois et le Poitou. Pourtant le Limousin ne fut pas dès lors complètement délivré des Anglais. La guerre s'y poursuivit malgré toutes les trêves officielles, Aux limites des deux dominations s'étaient établis des Aventuriers qui se disaient Anglais pour avoir un prétexte de piller et de ravager les terres de France. On pouvait leur appliquer à tous ces paroles que Froissart met dans la bouche d'un chevalier. « Ils ne sont pas Anglois de nation, mais Gascons, et font guerre d'Anglois. »Un de leurs capitaines en renom, Geoffroy Tète-Noire, disait à ses compagnons de brigandage « Ma guerre a toujours été telle que je n'avois cure à qui, mais que profit y eût. Jamais, sur l'ombre de la guerre et querelle des rois d'Angleterre, je me suis formé et opinioné plus que de nul autre; car je me suis toujours trouvé en terre de conquest; et là se doivent toujours traire et tenir les compagnons aventureux qui demandent les armes et se désirent à avancer. » Froissart nous montre ces Anglais de Gascogne, établis en 1387, sous les ordres de Perrot-Ie-Béarnais, au Château de Chalusset, près de Limoges. « Les compagnons à l'aventure couroient en Auvergne; or pour ce que le pays a esté et estoit toujours en doute pour tels gens, sur les frontières du Bourbonnois se tenoit, de par le duc de Bourbon, un sien chevalier, vaillant homme aux armes. » Les temps du brigandage féodal étaient revenus.
Pillés par les Aventuriers, par les Anglais, par leurs propres seigneurs, les paysans, poussés à bout, cherchèrent plus d'une fois la fin de leurs maux dans la révolte des désespérés. En 1381, ceux de l'Auvergne, du Limousin et du Poitou, prirent les armes, assiégèrent les Châteaux, massacrèrent les nobles et cette nouvelle Jacquerie ne fut éteinte que dans les supplices. Pendant la première période du règne de Charles VII, la misère du peuple alla toujours croissant. Quand ce n'étaient pas les Anglais qui étaient maîtres de son royaume, c'étaient ses Routiers pillards et féroces. « Il faut bien que nous vivions, répondaient-ils aux plaintes des paysans si ce fussent des Anglois, vous n'en parleriez pas tant. » En 1442, Charles VII se décida à purger enfin de ces hôtes exécrables les provinces de l'Ouest et du Midi.

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La Haute Vienne sous la Neige - Photos Internet

Dans son expédition vers les Pyrénées, il traversa le Limousin et en chassa les Écorcheurs. Louis XI acheva l'œuvre de son père et rétablit dans les provinces un peu d'ordre et de sécurité. Le parlement de Bordeaux, qu'il créa en 1462, comprit le Limousin dans sa juridiction. Durant le XV siècle, ce pays, encore fatigué des longues souffrances de la guerre de Cent- Ans, ne put échapper aux désastres des guerres de Religion. La Réforme commença à se montrer en Limousin vers 1560 ; mais elle fit peu de progrès. Les habitants suivirent en général la cause du roi, et repoussèrent également les Ligueurs et les Huguenots. C'est à Châlus que les Allemands, amenés par le duc de Deux-Ponts, opérèrent, en 1569, leur jonction avec les troupes de Coligny. Le duc d'Anjou perdit la bataille de La Roche-l'Abeille. L'armée catholique mourait de faim dans ce pays peu fertile et déjà ravagé par les Protestants. Les Reîtres du duc d'Anjou déclaraient qu'ils ne pouvaient combattre à jeun. Gens d'armes et fantassins s'en allaient par bandes sans congé. De leur côté, les Huguenots se fatiguaient de la guerre d'escarmouches. Leur victoire de La Roche-l'Abeille ne leur avait pas procuré de grands avantages. Ils auraient mieux aimé une bataille décisive. Pour terminer la campagne, ils tentèrent la voie des négociations. Mais Charles IX déclara qu'il n'accorderait rien avant que les rebelles eussent posé les armes. C'était rejeter formellement toute proposition de paix. Coligny et les princes continuèrent les opérations militaires. Ils s'occupèrent à des sièges à défaut de bataille, et soumirent plusieurs places du Périgord, du Haut-Poitou et du Limousin.
Après la mort de Henri III (1589), la Ligue mit pour gouverneurs, dans le Limousin et dans les provinces voisines, Louis de Pompadour et Desprez de Montpezat. Anne de Lévis de Ventadour était gouverneur pour le roi lorsque les Ligueurs assiégèrent la ville de Saint-Yrieix (1591). En 1594, Henri IV, par ses victoires et ses négociations, acheva la conquête de la France. Mais « pendant que les grands traitaient avec le roi et que les cités de toutes parts lui ouvraient leurs portes, la lassitude de la guerre civile, qui faisait déposer les armes à la bourgeoisie, dit Henri Martin, les faisait prendre aux paysans du sud-ouest. « Il n'est pas facile d'imaginer à quel degré d'insolence et de cruauté étaient arrivés les petits chefs militaires des provinces : toutes les horreurs des temps les plus désordonnés de la féodalité se renouvelaient au fond des donjons ligueurs et royalistes.
Mille petits tyrans, d'autant plus pressés de se gorger d'or qu'ils sentaient leur règne plus éphémère, écrasaient, torturaient, suçaient jusqu'au sang les peuples des campagnes.

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Le Pont du Dognon - Photos Internet

Les paysans se soulevèrent par milliers dans le Poitou, la Saintonge, le Limousin, la Marche, le Périgord, l'Agenois, le Quercy, non plus pour la messe ou le prêche, pour le roi ou la Ligue, mais pour avoir le droit de vivre et d'être hommes. Ils refusèrent le payement des tailles, des dîmes, des droits féodaux, assaillirent les repaires de leurs oppresseurs, coururent sus aux percepteurs, aux gens de guerre, aux nobles connus pour maltraiter leurs vassaux, à tous ceux qui croquaient le pauvre peuple.
Leur cri de guerreAux craquants ! aux croquants! leur valut à eux-mêmes le nom bizarre qu'ils donnaient à leurs ennemis. Dans le Poitou, le Limousin et l'Angoumois, où le mouvement avait commencé, les gouverneurs royaux dissipèrent les bandes de paysans moitié par force, moitié par promesse d'un meilleur traitement. Dans le Limousin, les Croquants avaient pour chef un nommé P. Deschamps, qui fut tué au mois de mai 1594. Les paysans pillèrent le Château de Châlus et assiégèrent Saint-Yrieix. « M. de Chambaret, gouverneur du haut et bas Limousin, lit-on dans les Chroniques Limousines, fit venir quatre à cinq cents hommes de cheval et des compagnies de gens de pied. MM. Dably et de Marsillac (La Rochefoucauld) lui amenèrent autant d'hommes. Les seigneurs de La Chapelle, Biron et de Peyraux s'y joignirent encore avec toute la noblesse de ces provinces. « Ils vinrent à Rujaleuf où se tenait le capitaine des croquants, qu'il n'osa attaquer. « II se retira à Crouzilh (Couzeix), autrement le petit Limoges, où il remporta quelque avantage, et mit le feu au bourg. « II les dénicha, avec le canon, de Crouzilh, puis de Saint-Priest-Ligoure. « Entre Nexon, Meilhat, Lagarde et Bost-Richard, il voulut charger 2,500 de leurs arquebusiers mais les croquants et Desmoulins, leur capitaine, les repoussèrent vivement d'abord. « Desmoulins et leurs autres capitaines, gagnés par H. de Chambaret, les abandonnèrent ensuite.
On en tua 1,500, et presque tous les autres furent blessés.
C'était un ramassis de paysans des paroisses de Saint-Pardoux, Saint-Paul, Saint-Jorry, Sainte-Marie, Saint-Priest, Saint-Nicolas, Meilhat, Frugier, Firbeix, Dournazac, Legeyrac, Ladignac, Champsac en Périgord et en Limosin.

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Un barrage sur le Taurion

Le Bulletin de la Société de l'histoire de France a publié une circulaire des paysans insurgés, se qualifiant du tiers état des paysans de Quercy, Agénois, Périgord, Saintonge, Limousin, Haute-Marche et Basse-Marche, en armes pour le service du roi et conservation du royaume. Cette pièce est adressée aux officiers et habitants des diverses châtellenies de la contrée, que les insurgés somment de se joindre à eux contre « les inventeurs de subsides, voleurs, leurs receveurs et commis, etc. ».
Ils reconnaissent Henri IV pour roi de droit divin, naturel et humain, et déclarent vouloir maintenir l'Église, la noblesse sans reproche et la justice. L'autorité royale étouffa dans les massacres et dans les supplices cette révolte uniquement dirigée contre les brigands féodaux. Mais la même main qui écrasait les Croquants ne ménagea pas davantage les seigneurs trop remuants et trop orgueilleux. En 1605, les nobles mécontents conspiraient dans le Midi contre Henri IV. Le roi résolut de se montrer en personne dans ses provinces du Sud. Il marcha en Limousin à la tête d'un petit corps d'armée (octobre 1605). Une chambre du Parlement de Paris vint tenir les Grands-Jours à Limoges, et, suivant l'expression des Mémoires de Sully, « il y eut dix à douze têtes qui volèrent. » Pendant la réunion des États-Généraux, l'insolence d'un député limousin amena une vive querelle entre la noblesse et le tiers état. Le 3 février 1615, le sieur de Bonneval, député de la noblesse du Limousin, chargea de coups de bâton, dans la rue, le sieur de Chevailles, député du tiers de la même province et Lieutenant particulier à Uzerche. Cet outrage souleva une furieuse tempête. Le tiers se transporta sur-le-champ au Louvre, et demanda justice à Louis XIII du crime de lèse-majesté commis sur un membre des États, participant de l'inviolabilité royale.

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La gare des Augustins de Limoges

Pendant les troubles de la Fronde, le Limousin n'eut pas trop à souffrir de la guerre civile Condé le traversa, mais dans un singulier équipage. Gourville, dans ses Mémoires, raconte cette expédition dont il fit partie. « M. le Prince, dit-il, avait eu des nouvelles que M. de Beaufort, qui commandait les troupes de Monsieur, et M. de Nemours, qui commandait les siennes, quoique beaux-frères, avaient de grands démêlés ensemble, jusque-là qu'on craignait qu'ils n'en vinssent aux mains et que, si M. le Prince pouvait se rendre à cette armée, cela pourrait obliger la cour à faire une paix qui lui serait avantageuse. M. le Prince prit le parti de s'y rendre avec un petit nombre de gens à sa suite ; ayant concerté l'affaire avec M. de La Rochefoucauld, qui souhaita que M. le prince de Marsillac, quoique fort jeune, en fût aussi, M. le marquis de Lévis, M. de Chavagnac, M. Guitaut, M. de Bercenay, capitaine des gardes de M. de La Rochefoucauld, moi et Rochefort, valet de chambre de Son Altesse Sérénissime. Le jour qui fut choisi pour partir d'Agen était le dimanche des Rameaux (1652). Ils prirent tous des habits modestes, qui paraissaient plutôt habits de cavaliers que de seigneurs. Nous entrâmes dans un village au-delà de Cahuzac, où il y avait un cabaret. L'on y demeura trois ou quatre heures, et n'y ayant trouvé que des œufs, M. le Prince se piqua de bien faire une omelette. L'hôtesse lui ayant dit qu'il fallait la tourner pour la mieux faire cuire, et enseigné à peu près comme il fallait faire, l'ayant voulu exécuter, il la jeta bravement du premier coup dans le feu. Je priai l'hôtesse d'en faire une autre et de ne pas la confier à cet habile cuisinier. Nos gens ne faisant que dormir, j'étais obligé d'avoir soin des chevaux et de compter, de sorte que je ne pouvais reposer un moment. Le mercredi, à trois heures du matin, marchant auprès de notre guide, et voyant que nous approchions d'un lieu qui me parut assez gros, je lui demandai si nous devions passer dedans ; il me dit que non, mais que la rivière en était si proche qu'il n'y avait que la largeur du chemin entre deux, et qu'on y faisait une espèce de garde. Je me mis pour lors une écharpe blanche dont je m'étais nanti. Voyant quelques hommes devant la porte, je les priai de ne laisser entrer personne de ceux qui me suivaient je fus aussitôt obéi. Nous passâmes, et allâmes faire repaître nos chevaux dans un gros village, où un paysan dit à M. le Prince qu'il le connaissait bien, et en effet le nomma. L'ayant entendu, je me mis à rire, et, quelques autres s'approchant, je leur dis ce qui venait d'arriver. Tous plaisantant sur cela, le pauvre ne savait plus qu'en croire. » Le duc de La Rochefoucauld parle aussi de cette course aventureuse à travers le Périgord et le Limousin. « Ce qu'il y eut, dit-il, de plus rude dans ce voyage fut l'extraordinaire diligence avec laquelle on marcha jour et nuit, presque toujours sur les mêmes chevaux, et sans demeurer jamais deux heures en même lieu. On logea chez deux ou trois gentilshommes, amis du duc de Lévis, pour se reposer quelques heures et pour acheter des chevaux. Mais ces hôtes soupçonnaient si peu M. le Prince d'être ce qu'il était, que, dans un de ces repas, où l'on dit d'ordinaire ses sentiments avec plus de sincérité qu'ailleurs, il put apprendre des nouvelles de ses proches qu'il avait peut-être ignorées jusqu'alors. » La Rochefoucauld fait ici allusion à ses amours avec Mme de Longueville, sœur du prince de Condé. Gourville, plus discret que son maître, ne rapporte pas ce détail assez piquant. Le voyage se termina heureusement. Condé traversa sans encombre le Périgord, le Limousin, l'Auvergne et le Bourbonnais. « II arriva, le samedi au soir au Bec-d'Allier, à deux lieues de La Charité, où il passa la rivière de Loire sans aucun empêchement.» Depuis la victoire de Louis XIV et l'établissement de la monarchie absolue, l'histoire du Limousin se confond entièrement dans celle de la nation. Cette province n'a plus de vie personnelle. Pourtant, elle ne perd pas tout à fait son caractère propre et original, et, dans l'unité de la France, on reconnaît encore le Limousin. Voici le tableau de la province à la fin du XVIIème siècle, tel que l'a tracé le comte de Boulainvilliers, d'après les rapports de l'intendant de Limoges.

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Carte de la Haute Vienne

« Le haut Limousin est montueux et froid, couvert de bois de châtaigniers, dont le fruit est la principale nourriture du peuple. Les terres sont peu propres au froment ; mais on y recueille de bon seigle, et surtout quantité de blé noir avec des raves de la grosse espèce. Ces deux derniers, avec les châtaignes, sont la nourriture ordinaire des paysans, et, quelque bonne que soit d'ailleurs la récolte, ils pâtissent toujours beaucoup quand l'une de ces trois espèces vient à manquer. Il ne faut pas croire qu'ils fassent du pain de châtaignes, comme on le dit à Paris, ce fruit n'étant propre ni à être moulu ni à être pétri ; mais ils le font bouillir, le dépouillent par ce moyen de ses deux écorces, et le mangent ensuite avec délice. Cette nourriture rend les hommes durs au travail et robustes, mais elle ne leur donne aucune vivacité. »
Après avoir décrit le pays, Boulainvilliers, traçant le caractère des habitants, ajoute : « Les habitants du haut Limousin sont grossiers et pesants, mais laborieux, entendus à leurs affaires, vigilants, économes jusqu'il l'avarice, jaloux, défiants, craignant le mépris, durs sur le recouvrement des deniers du roi. Quand ils se soumettent aux impôts, c'est plutôt par crainte que par bonne volonté; car leur passion dominante est de posséder sans inquiétude et sans partage le fruit de leurs travaux. »
Le Limousin n'avait pas de coutumes ni d'usages particuliers, C'était un pays de droit écrit, et l'une des provinces qui, suivant Necker, étaient les moins productives.

Note

Oradour sur Glane


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Vue aérienne d'Oradour sur Glane
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Le hameau d’Oradour sur Glane, est un lieu de mémoire, et garde les stigmates du passage, le 10 juin 1944, d’un détachement du 1er bataillon du 4ème régiment de Panzergrenadier Der Führer appartenant à la Panzerdivision Das Reich de la Waffen-SS. Il s'agit du plus grand massacre de civils commis en France par les armées allemandes.

« Ce pays, dit l'abbé de Laporte dans son Voyageur français, a donné plusieurs papes à l'Église, plusieurs hommes célèbres dans la magistrature et dans les lettres, les sciences et les arts les Dorat, les Saint-Aulaire, les d'Aguesseau, et plusieurs autres qui doivent effacer par leurs talents ou leur illustration l'espèce de ridicule que Molière a jeté sur la noblesse limousine et sur l'esprit des habitants de cette province. II est vrai que le peuple, pauvre et malheureux, obligé de suppléer par une vie dure, par des travaux continuels, à la stérilité du sol, n'a guère cultivé les facultés intellectuelles et n'a point suivi les progrès de son siècle. La misère n'est point favorable à l'instruction. Le besoin a fait naitre chez les Limousins l'industrie, l'activité, la sobriété.On leur reproche d'être méfiants, processifs et surtout superstitieux. « La religion des Limousins ne consiste qu'en des pratiques extérieures de processions et de pèlerinages, et la vénération qu'ils ont pour les saints de leur pays, saint Martial et saint Léonard, est exclusive de tous les autres, et va même à l'abaissement du culte de Dieu. »
Une nouvelle industrie, celle de la porcelaine, a augmenté l'aisance des habitants, et cette profession, presque artistique, a éveillé des intelligences longtemps paresseuses. Aujourd'hui, le département compte de nombreuses fabriques de porcelaine, dont les produits rivalisent avec les plus beaux et les plus estimés de l'Angleterre, de la Saxe et des autres pays étrangers, ainsi qu'on a pu le voir aux grandes expositions internationales de Paris. Depuis le temps où Turgot, intendance la généralité de Limoges (1761), abolit la corvée et donna à ce pays, jusqu'alors impraticable, les Routes les plus belles et les mieux entretenues de la France, de nouveaux progrès ont été accomplis, et la création d'un réseau de Chemins de fer à travers le département y a apporté une activité industrielle et commerciale qui n'a pas tardé à l'enrichir et à en faire un des plus importants de la France. Mais si le frottement de la civilisation moderne a poli le caractère limousin, il n'en a pas altéré les qualités saines et solides. Texier Olivier, préfet de la Haute-Vienne, a fait, en 1808, l'éloge suivant de ses administrés « La douceur est le caractère distinctif des habitants du département de la Haute-Vienne.
Ils sont, en général, pleins de bonhomie et de candeur; et, quoique excessivement économes, ils se montrent charitables et hospitaliers.
Durs envers eux-mêmes, ils sont honnêtes envers les étrangers; ils savent apprécier le bien qu'on leur fait; ils sont serviables et reconnaissants. »
On parle généralement à Limoges le français, mais avec une prononciation vicieuse; l'accent limousin se perd difficilement, même chez ceux qui font de longues absences. Le patois du pays est un idiome mélangé de latin, d'espagnol et de langue romane corrompue. Au Moyen-Âge, la langue limousine a eu ses troubadours et ses poètes. Les imitations des fables de La Fontaine, les contes, les chansons et les noëls patois des abbés Foucaud et Richard et de quelques autres, nous ont conservé cette langue.
On y trouve des expressions originales qui, traduites en français, perdraient tout ce qu'elles ont d'énergie, de sel et de valeur. Une porcelaine

Limoges - Le Pont Saint-Martial
Plan de Limoges
Plan de Limoges

La région est christianisée dès le IIIème siècle : un réseau paroissial important se constitue. La présence d’ermites, pendant la période mérovingienne, entraîne un culte posthume de ces hommes, autour de leurs tombeaux.
La domination des Wisigoths est de courte durée, car le Franc Clovis s'empare du Limousin après la bataille de Vouillé en 507. Querelles et révoltes se multiplient, et la région est rattachée au duché d'Aquitaine en 674. La vicomté de Limoges est bientôt créée.
Des communautés religieuses sont fondées : Solignac est fondée par Éloi de Noyon, Saint Martial en 848. En 994, les reliques de saint Martial sont exposées afin d’éradiquer le « mal des ardents » ; ce sont les premières ostensions limousines. L'abbaye de Saint-Martial possède un imposant patrimoine. C'est aussi l'époque de prospérité de l'ordre de Grandmont, fondée par les disciples d'Étienne de Muret. Ces monastères œuvrent, en plus de leur rôle de christianisation, pour l'aménagement du territoire et l'agriculture.
Le Limousin est un territoire partagé entre diverses seigneuries, avec pour conséquence une forte insécurité. Les vicomtes réussissent à étendre leur influence vers le Périgord. Des châteaux sont construits sur des mottes : Châlucet, Lastours…
Aliénor d'Aquitaine, héritière du duc d'Aquitaine, divorçant de Louis VII, épouse en secondes noces Henri Plantagenêt, comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie, devenu roi d'Angleterre en 1158. Le Limousin est accolé à l'Aquitaine anglaise et se trouve au cœur des luttes entre Henri II et Louis VII.

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Saint Léonad de Noblat

Il en est de même à la génération suivante, entre Richard Ier, roi d'Angleterre, dit Richard Coeur de Lion et Philippe Auguste. À l'occasion d'une trêve entre les deux souverains, Richard décide de s'en prendre au vicomte Adémard V de Limoges, qui s'était rallié au roi de France en son absence. C'est au cours d'une expédition punitive contre les châteaux qui protégeaient Limoges par le sud, que Richard Cœur de Lion est mortellement blessé par le chevalier limousin Pierre Basile lors du siège du château de Châlus-Chabrol en 1199.
Le Limousin est touché par les bandes de mercenaires qui ruinent les campagnes. Avec la défaite de Jean le Bon en 1356 et le traité de Brétigny, la France donne aux Anglais un grand territoire comprenant le Limousin. La Cité de Limoges donne son soutien à la couronne française, quand le Château apporte son aide à la couronne anglaise et au Prince noir. Celui-ci met Limoges à sac en 1370, mais la totalité de la ville se rend au roi de France.
Une paix précaire s'installe à nouveau, troublée notamment par la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Diverses cités trouvent un essor dans les échanges commerciaux en plus des pèlerinages religieux comme par exemple au Dorat, à Saint-Junien et à Saint-Léonard-de-Noblat.


Limoges


Plan de Limoges
Plan de Limoges
Note

La porcelaine de Limoges


Une porcelaine
Une porcelaine de Limoges peinte à la main

Si l'on met à jour une substance très proche des kaolins en Saxe dès 1705, le gisement de Saint-Yrieix-la-Perche, proche de Limoges, n'est découvert qu'en 1767 par, semble-t-il, le chirurgien Jean-Baptiste Darnet, qui signale à un apothicaire l’existence de terre blanche utilisée par sa femme pour faire sa lessive. C'est grâce à ce gisement que Limoges doit d'être la capitale de la porcelaine en France. En 1769, Louis XV achète le gisement, faisant de la production de porcelaine un privilège royal. C'est seulement à partir de cette date qu'on a le droit de fabriquer de la porcelaine en France. La fondation de la première manufacture de porcelaine limousine, celle des frères Grellet et Massié-Fournérat, date de 1771. En 1774, la manufacture de Limoges passe sous la protection du comte d'Artois. Cette manufacture restera de 1784, date d'obtention officielle du titre de manufacture royale, à 1794, une annexe de Sèvres.
Mise à mal durant la période révolutionnaire, l'industrie porcelainière reprend son expansion avec François Alluaud aîné, l'un des industriels précurseurs du développement de l'industrie porcelainière limousine dans la première moitié du XIXème siècle. À la tête de sa manufacture en 1800, il innove et améliore les procédés de fabrication. La manufacture Alluaud contrôle en outre toute la production de kaolin, les gisements étant tous situés sur ses propriétés.

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François Xavier d’Entrecolles est né en France en 1664, à Lyon selon certaines sources, dans le diocèse de Limoges selon d'autres. Il devint jésuite en 1682, puis partit en Chine en 1698. Il fut tout d'abord missionnaire à Yangxi, où il fut rapidement apprécié de tous pour sa profonde connaissance de la langue chinoise, son caractère amical, sa compréhension des coutumes chinoises et son esprit apostolique. Son apostolat va l'appeler ensuite à Jingdezhen, au cœur de la capitale chinoise de la porcelaine, où il conduira une enquête méthodique sur la fabrication de la porcelaine. En complément à l'envoi de ses deux lettres célèbres, tout au long du XVIIIe siècle arriveront en France nombre d’albums illustrés reproduisant les différents stades de la fabrication.

En 1807, on dénombre à Limoges 5 fabriques, fonctionnant grâce à 7 fours, employant environ 200 ouvriers, et dont la production représente une valeur de 230 000 francs. Les kaolins du Limousin sont réputés pour leur blancheur. Broyés dans des moulins situés sur la Vienne, ils alimentent, outre l'industrie locale, les manufactures de porcelaine d'Alcora, Amsterdam, Copenhague, Dresde, Frankenthal, Höchst, Londres, Mayence, Nyon, Zurich et Saint-Pétersbourg.
En 1827, la ville compte seize manufactures. Les années de la Restauration sont également marquées par la fondation de fabriques dans la campagne limousine (Coussac-Bonneval, Magnac-Bourg, Solignac, Saint-Brice, Saint-Léonard, Bourganeuf, etc.)
À cette époque, l'industrie porcelainière nourrit une grande partie de la population limougeaude. Le flottage du bois destiné à cette industrie exige de la main d'œuvre pour retirer le bois de la rivière, l'empiler et le livrer aux fabriques pour l'alimentation des fours à porcelaine. Le cycle de fabrication des porcelaines fait appel à de nombreuses professions différentes. À partir de 1836 et la suppression des droits d'octroi sur le bois à l'entrée de Limoges qui jusqu'alors expliquaient la multiplication des usines à la campagne, les fabriques gagnent davantage la ville. Durant la décennie 1830, 8 nouvelles se créent à Limoges. À partir du milieu du XIXème siècle, à la suite de l'impulsion donnée par l'Américain Haviland, on en compte plus de trente.
C'est ce dernier qui séduit à Paris par la qualité et la finesse de la production limousine, va encourager le secteur de la décoration sur porcelaine sur le site limougeaud, en accord avec les goûts de la clientèle américaine. L'année 1853 est marquée par la création de sa fabrique regroupant ateliers de fabrication et ateliers de décoration, employant 400 ouvriers. En 1848, on compte 19 fabriques et 17 ateliers de décor à Limoges. Le chiffre d'affaires global atteint les 4 millions de francs

Limoges a été fondée par les Romains vers l'an 10 avant notre ère sous le nom d'Augustoritum. L'empereur Auguste décide en effet la fondation d'une nouvelle capitale des Lémovices, dans le cadre de la réorganisation des cités et des provinces gauloises de l'empire romain.
Un vaste coteau surplombant un gué sur la Vienne est choisi comme site d'implantation de la nouvelle ville. Orienté au sud-est et en pente douce et régulière, ce coteau est moins exposé au gel hivernal. De plus, la ville est placée au carrefour entre l'itinéraire reliant la Méditerranée à l'Armorique et la « voie d'Agrippa », reliant Lugdunum , aujourd'hui Lyon et Mediolanum Santonum qui s'appelle maintenant Saintes.
Le nom d'Augustoritum est donné à cette nouvelle ville. Ce nom est dérivé de rito (gué en langue gauloise), et Augusto (en hommage à l'empereur Auguste, grâce à qui la ville a vu le jour). Augustoritum est donc « le gué d'Auguste ».
La ville est construite suivant un réseau de rues parallèles orientées sud-est / nord-ouest, venant croiser en angle droit un autre réseau de rues parallèles orientées nord-est / sud-ouest. Un quadrillage presque parfait est ainsi dessiné, suivant le schéma d'urbanisme en usage chez les Romains. L'amphithéâtre : Sûrement bâti à la fin du Ier siècle, il est aujourd'hui à peine visible. Il était situé un peu à l'écart de la ville romaine et avait la forme d'un ovale de 136 mètres par 115 mètres. C'est le monument d'Augustoritum qui a le plus marqué la population car il a subsisté en partie jusqu'en 1718 avant d'être enfoui sous la promenade de l'Intendant d'Orsay. Des fouilles archéologiques, menées dans les années 1970, ont permis la découverte d'importants vestiges, depuis réenfouis. Le théâtre : des restes de cet autre monument de spectacle ont été découverts récemment en bordure de la Vienne, quai Saint-Martial et place Sainte-Félicité. Augustoritum est l'une des rares villes de l'époque à posséder à la fois un amphithéâtre et un théâtre. Les thermes romains : Les thermes dits "des Jacobins", situés au niveau de l'actuelle place des Jacobins de Limoges datant du IIème siècle et richement décorés, étaient parmi les plus imposants de la Gaule. Ils ont malheureusement été détruits dans leur quasi-intégralité pour construire un parking. En 2004 des fouilles dans l'actuel jardin de l'évêché ont permis de découvrir de nouveaux thermes, datant probablement du Bas-Empire. Le forum : Il mesurait 100 mètres de large pour plus de 300 de long. Implanté au sommet d'un replat dominant toute la ville, il en marquait le centre. Selon la tradition, un temple consacré à Vénus, Diane, Minerve et Jupiter se serait élevé là où se trouve l'actuelle cathédrale.


Bellac


Une porcelaine
L'église Notre-Dame de Bellac et le vieux pont sur le Vincou - Wikimedia Commons ©Dbellange

Dans la première moitié du Xème siècle, le comte de la Marche, Boson le Vieux fonda sur un éperon rocheux au-dessus du Vincou, un château de bois aujourd’hui disparu. La bourgade se développa grâce aux échanges commerciaux qui faisaient du site de Bellac un carrefour entre le Limousin la Marche, le Poitou et le Berry. Au milieu du XIIème siècle, Aldebert III, descendant direct de Boson, donne aux bourgeois de la cité une charte de libertés qui accéléra le développement du commerce et la diversification des produits vendus. Un siècle plus tard, des tanneurs s’installèrent au bord du Vincou.
En 1531, Bellac fut rattaché définitivement à la Couronne ; un an plus tard, François Ier autorisa les bourgeois à établir quatre foires par an et un marché hebdomadaire, confirmant ainsi le destin commercial de la ville. À la même époque fut fondé un hôtel-Dieu, un siècle plus tard les Pères jésuites installèrent un collège. Du 6 au 28 mai 1591, les Ligueurs assiègent sans succès la ville, puis se retirent.
En 1663, Jean de la Fontaine séjourna quelques jours à Bellac où il écrivit la fable intitulé Le Coche et la Mouche.
En 1800, la cité marchoise devint l’une des sous-préfectures du département de la Haute-Vienne.


Rochechouart


Une porcelaine
Le Château de Rechechouart - Wikimedia Commons ©MOSSOT
Note

Oradour sur Glane


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Vue aérienne d'Oradour sur Glane
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Le hameau d’Oradour sur Glane, est un lieu de mémoire, et garde les stigmates du passage, le 10 juin 1944, d’un détachement du 1er bataillon du 4ème régiment de Panzergrenadier Der Führer appartenant à la Panzerdivision Das Reich de la Waffen-SS. Il s'agit du plus grand massacre de civils commis en France par les armées allemandes.

On parle de Rochechouart dès le Xème siècle.
C’est le berceau d’un famille illustre qui posséda son château jusqu’au XIXème siècle (1836). La cité des vicomtes, aujourd’hui coquette sous-préfecture de la Haute-Vienne, au patrimoine culturel exceptionnel aurait pu s’appeler Rochechavard ou Rochecave. En effet, elle tient son nom de Cavardus qui occupait l’éperon rocheux situé au confluent de la Vayres et de la Graine avant la construction du château fort du XIème siècle par le vicomte Aymeric Ostafrancus. RocaCavardi fut transformé au fil des siècles et des transcriptions graphiques en Rochechavard (le fermier Chouard serait mort en 1901 d’après les archives nationales) puis Rochechouart.
Un évènement extraordinaire de l’histoire de la planète s’est produit sur la région de Rochechouart, il y a de cela plus 200 millions d’années. Une météorite géante d’un kilomètre et demi de diamètre y a fini son voyage à 72 000 km/h
Imaginez le choc, l’explosion gigantesque libérant une énergie équivalente à 14 millions de fois une bombe atomique. Toute vie est détruite dans un rayon de 200 kilomètres, le sous-sol est profondément bouleversé par le choc et la fusion. La zone d’impact s’étend sur un diamètre de 20 kilomètres où sont installés aujourd’hui les villes et les villages autour de Rochechouart.
La météorite n’a pas survécu à la force de cette explosion, mais sa fusion avec les roches terriennes a donné naissance à des pierres uniques et rares, les brèches d’impact. Leurs teintes variées selon les degrés de fusion, du jaune au vert, au rouge donnent une identité originale au patrimoine bâti local.
Depuis toujours l’homme a utilisé ces pierres uniques nées de la rencontre du ciel et de la Terre pour construire son habitat. Des gallo-romains dont les thermes de Chassenon sont dans un remarquable état de conservation, à l’église au clocher tors et au Château de Rochechouart, jusqu’aux maisons du XXème siècle.
Aujourd’hui seules les roches gardent la mémoire de cette histoire unique en France et les paysages environant présentent d’agréables vallonnements verdoyants où il fait bon vivre.


Mort de Richard Cœur de Lion

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Le donjon du château de Chalut

La mort de Richard Cœur de Lion


La bataille de Châlus se résume très rapidement au siège du donjon de Châlus Chabrol par Mercadier. La petite garnison en place, dirigée par deux chevaliers limousins, Pierre Brun, seigneur de Montbrun et Pierre Basile, n'est composée, femmes et enfants compris, que de 38 personnes. Elle n'a donc pas les moyens de défendre les autres ouvrages et, face aux hommes de Mercadier, elle se réfugie dans le donjon. Pendant quatre jours la troupe de Mercadier tente de saper cette forte tour. Arrivé un peu après le début du siège, Richard vient constater l'avancement des opérations. Le 26 mars 1199, il applaudit le chevalier Basile qui se tient tout en haut du donjon et qui, à l'aide d'une poêle, écarte les flèches qui lui sont adressées.
Richard revient au pied du donjon en début de soirée. C'est alors que Pierre Basile réapparait aux créneaux du donjon et prend pour cible le groupe dans lequel se trouve Richard, ne sachant vraisemblablement pas que le duc d'Aquitaine, également roi d'Angleterre, est personnellement présent. Afin de se protéger du tir, Richard, qui ne porte que son casque, se penche vers son écuyer pour s'abriter derrière son écu mais le carreau d'arbalète vient se ficher dans le haut de son épaule gauche, à la base de son cou. S'il était resté droit la flèche aurait probablement transpercé le cœur. Richard arrache la flèche et rejoint son campement. Son corps étant déjà affaibli par un bel embonpoint, la blessure, mal traitée tant par Richard que par le médecin de Mercadier, est gagnée par la gangrène. Apprenant l'identité du blessé ou sa mort prochaine, les assiégés décident de se rendre. Richard décède le 6 avril 1199, vraisemblablement dans la pièce principale du corps de logis du château, dans un lit dressé face à la cheminée. Voyant sa mort venir, il prend le temps de dicter ses dernières volontés. Sa mère, Aliénor d'Aquitaine, accourue de Fontevraud, est présente à ses côtés pour recevoir son dernier souffle. Elle l'atteste elle-même dans une charte de donation rédigée en faveur du monastère de Turpenay : "... Sachez que nous avons assisté à la mort de notre fils le roi, qui mit en nous, après le Seigneur, toute sa confiance pour que nous pourvoyions à son salut, par ce moyen et par d'autres en notre pouvoir, selon notre sollicitude maternelle." Sont également présents à Châlus pour assister aux derniers instants de Richard, les évêques de Poitiers et d'Angers, l'évêque Hugues de Lincoln, l'abbé Pierre Milon (ou Million) de l'Abbaye du Pin, aumônier de Richard et Luc, abbé de Turpenay



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