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La Seine et Marne (77)



  • Données géographiques

Seine et Marne

dep77

Le département de Seine-et-Marne fait partie de la région Île-de-France, dont il constitue la moitié orientale. Sa superficie représente à elle seule 49 % de celle de la région. Il s'agit du département français comptant le plus de départements limitrophes soit dix devant le Maine-et-Loire qui n'en compte que huit. Le département de Seine-et-Marne est formé d'une partie de la Brie et du Gâtinais, qui dépendaient autrefois des ci-devant provinces de Champagne et de l’Ile-de-France.; il tire son nom de la Seine, qui le traverse dans sa partie méridionale, et de la Marne, qui en arrose la partie-septentrionale. Ce département est borné, au nord, par les départements de l'Oise et de l'Aisne, à l'est, par ceux de la Marne et de l'Aube; au sud, par ceux de l'Yonne et du Loiret; à l'ouest, par ceux du Loiret et du Val-d'Oise, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et l'Essonne à l'ouest,

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Carte murale scolaire de la Seine et Marne
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Carte de la Seine et Marne

Le territoire de ce département se compose de plaines très-étendues et d'une grande fertilité, sillonnées çà et là de collines peu élevées, qui marquent les bassins on coulent plusieurs rivières et ruisseaux. Les plus grandes inégalités du sol se font remarquer dans l'arrondissement de Fontainebleau : les formes du terrain y sont plus tourmentées et offrent une apparence minéralogique toute particulière. On trouve dans ce département de vastes et belles forêts, dont la plus considérable est celle de Fontainebleau ; quelques coteaux plantés de vignes, qui donnent des vins de médiocre qualité ; de belles prairies et de bons pâturages où l'on élève une grande quantité de bestiaux et de superbes troupeaux de moutons, pour la plupart de pure race mérinos; et beaucoup d'étangs qui abondent en excellents poissons, notamment dans l'arrondissement de Coulommiers.
Dans la partie du département qui avoisine Paris, les vallées de la Seine, de l'Yerres el de la Marne offrent une suite non interrompue de villages, de châteaux et de maisons de campagne bâtis dans les plus heureuses situations.
L'arrondissement de Fontainebleau offre des terrains plus tourmentés, des montagnes de grès, des rochers, et de sombres forêts qui donnent au pays une physionomie pittoresque et parfois sauvage. L'arrondissement de Provins offre, sur la .plus grande partie de son étendue, d'immenses plaines cultivées en céréales. Le département s'étend sur plusieurs régions naturelles, notamment la Brie et le Gâtinais. Le point culminant du département est la butte Saint-Georges qui domine le département du haut de ses 215 m. Ce département de la grande couronne parisiènne comporte un bon nombre de cités dortoirs.

Seine et Marne
Île-de-France


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
  1. Préfecture : Melun
    Sous préfectures :
    Fontainebleau
    Meaux
    Provins
    Torcy

  2. Adresse des Offices du Tourisme
  3. Liste des communes

    Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

    Superficie :591 500 ha
    Population: 1 324 865 hab hab.(2009)
    Dénsité :224 hab./km²
    Nb de communes : 514

Histoire de la Seine et Marne


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Carte de l'Ain
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Parc de Fontainebleau

Pendant la période gauloise, le territoire du département de Seine-et-Marne fut habité par plusieurs peuples les Vadicasses, dans la partie la plus septentrionale les Meldi et les Senones, qui y avaient une de leurs villes les plus importantes, Melodunum (Melun). Peu hostiles à la domination romaine, qui pesait moins lourdement sur eux que sur les peuplades des frontières méridionale et orientale, ces peuples se soulevèrent cependant en l’an 52 et prirent part à l'insurrection générale des Gaules sous Vercingétorix. Labiénus, avant de combattre dans les marais de la Bièvre, au midi de l'île de Lutèce, les Senones unis aux Parisii et aux Aulerques, s'empara de Melodunum, située dans une petite île de la Seine, malgré la précaution que les habitants avaient prise de couper les ponts.
Les Romains, en s'établissant dans ce pays, alors compris dans la quatrième Lyonnaise, y portèrent leur civilisation. Ainsi que Melun, les villes de Meaux (latinuna) et de Lagny (Latiniacum) prirent une certaine importance ; de nombreuses constructions, dont il reste encore des vestiges, s'y élevèrent. Les plaines furent mises en culture, les forêts s'éclaircirent, de longues voies sillonnèrent le pays ; la principale était celle qui, venant de Cæsaromagus (Beauvais), allait à Agendicum (Sens), en passant par Iatinum (Meaux) ; la race conquérante et les anciens habitants se mêlèrent, et le mélange fut si complet qu'on les appela les Gallo-Romains.
Le christianisme pénétra dans cette région vers le milieu du IIIème siècle. Le martyr de Lutèce, saint Denis, prêcha l'Évangile aux Meldi; saint Saintin, que l'on regarde comme le fondateur de l'évêché de Meaux le remplaça, et saint Savinien et saint Aspais portèrent la parole sainte aux habitants de Melun et de Provins.

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Parc de Fontainebleau

Quand la période de persécution eut cessé et que la foi chrétienne se fut solidement établie dans le pays, l'Église institua ses divisions diocésaines, et, sous cette forme nouvelle, le département dont nous racontons l'histoire se trouva encore divisé. Meaux devint le chef-lieu d'un diocèse, et Melun, avec Château-Landon, Provins et tout l'arrondissement de Fontainebleau, fit partie de celui de Sens.
Lagny, Tournan, Brie-Comte-Robert et Mormant furent attachés au diocèse de Paris. Les évêchés de Paris et de Meaux étaient suffragants de l'archevêché de Sens. L'état de la contrée et de ses principales villes était assez prospère quand les grandes invasions survinrent. Ægidius et Syagrius furent, on le sait, les derniers gouverneurs romains de la Gaule; Syagrius fut vaincu par Clovis à Soissons, en 486, et cette victoire livra au chef des Francs la partie de la Gaule compris entre le Rhin et la Seine.
Conquis par Clovis, les Senones et les Meldi, à la mort du conquérant en 511, entrèrent dans le partage de Childebert, roi de Paris, et, plus tard, en 558, furent réunis par Clotaire Ier au reste de la monarchie franque; mais leur pays fut souvent ensanglanté par les guerres des fils de Clovis et de Clotaire. En 557, Clotaire, attaqué par son fils Chramm révolté et par son frère Childebert, se jeta sur le territoire de ce dernier et ravagea toute la contrée située entre Seine et Marne. En 577, Gontran et Chilpéric se livrèrent une bataille à Melun et détruisirent dans cette ville l'abbaye Saint-Pierre. A la mort de Frédégonde, en 597, les Austrasiens et les Bourguignons réunis envahissent les États de Clotaire II et ravagent la Neustrie. Vainqueurs à Dormeille (599), ils mettent le Gâtinais à feu et à sang.

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Un curieux rond-point

Chilpéric avait été assassiné à Chelles, par un serviteur de la reine Frédégonde, en 584. Sous le successeur de Dagobert, Clovis II, la reine Bathilde illustra ce lieu par sa piété et sa bienfaisance pendant son séjour dans l'abbaye qu'elle y avait fondée. Les forêts dont le pays était couvert attirèrent souvent les princes mérovingiens, passionnés pour la chasse comme pour la guerre en temps de paix, ils avaient des résidences à Chelles, Jouarre, Lagny, La Grande-Paroisse, Faremoutiers, ville qu'a aussi rendue fameuse son monastère.
A cette époque commencent à apparaître les dénominations qui ont remplacé les noms gaulois ou latins on trouve cités dans des actes des derniers temps mérovingiens la Brie (Brigensis saltus) et le Gatinais, dont le nom semble venir du vieux mot gastine qui désigne un abatis de bois et d'arbres, et dérive lui-même du latin vastare.
La Brie contenait les pagi de Meaux, Provins et Melun. Les victoires des Francs Austrasiens sur les Neustriens et l'avènement de Pépin le Bref firent passer la Brie, le Gâtinais et tout ce qui dépendait de l'empire des Francs sous la domination de la famille d'Héristal. Charlemagne, dans sa grande organisation administrative, donna aux pays de Meaux, de Melun, de Provins et du Gâtinais des comtes particuliers, amovibles, chargés de rendre la justice sous la surveillance des legati et des missi dominici; sous les faibles successeurs de cet empereur, ces chefs tendirent comme le reste des seigneurs à s'approprier les bénéfices à temps ou à vie qui leur avaient été confiés, et à les rendre héréditaires dans leurs familles. Leurs efforts ne furent pas également heureux, grâce à la proximité de Paris et des rois carlovingiens mais si le pays échappa d'abord aux exigences des tyrannies locales, il eut grandement à souffrir des incursions des Normands.

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Le canal de l’Ourcq

Meaux, Melun, Tournan, Lagny furent ravagés par ces pirates qui remontaient la Seine, la Marne et tous les fleuves de l'empire carlovingien, et pillaient les villes et les églises jusqu'au cœur de la Gaule.
Pendant le grand siège soutenu à Paris par Eudes, qui devint roi après la déposition de Charles le Gros, Meaux et Melun furent saccagées, en 886. La grande- famille des ducs de France étendit son autorité sur les bords de la Seine et de ses affluents dès les premiers temps de la féodalité, tandis que les rois carlovingiens, toujours en guerre avec les grands vassaux et presque toujours battus, ne cessaient de reculer vers le nord-est. Ces pays furent compris dans les domaines des ducs de France, à l'époque où les successeurs de Charlemagne se trouvèrent réduits à la ville de Laon. Robert le Fort, Eudes, Robert II, Hugues le Grand et Hugues Capet les possédèrent successivement. Mais on sait que, lorsque ce dernier prince eut échangé sa puissance féodale contre le titre de roi, il aliéna à titre de bénéfices une grande partie de ses possessions et fut obligé, pour consacrer son usurpation, de sacrifier beaucoup de sa puissance réelle à sa puissance nominale. C'est ainsi que se morcelèrent les pays annexés au duché de France. La famille des comtes de Vermandois, qui fut la tige des comtes de Champagne, possédait la Brie, et ses membres prenaient le titre de comtes de Meaux et de Provins. Le Gâtinais eut des comtes particuliers il en fut de même du pays de Goësle, dont les comtes prirent plus tard le titre de sires de Dammartin, et du pays de Galvesse, dont la capitale était La Ferte-sous-Jouarre. Seul, le comté de Melun appartenait encore à la royauté au temps du roi Philippe Ier.


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Le château de Champ dur Marne

Dans la période carlovingienne, la contrée s'était couverte de monastères. On sait l'influence de l'Église au moyen âge; tandis que, dans la société turbulente et comme en fermentation qui venait de s'établir sur le territoire gaulois, tout était désordre et tyrannie ce qui restait des lumières et des institutions romaines s'était concentré dans le clergé; grâce à des donations nombreuses que multiplia l'approche de l’an mille, année marquée d'avance par la superstition populaire comme devant amener la fin du monde, le clergé étendit et consolida sa domination spirituelle et temporelle et sut en user sagement pour apporter quelques remèdes aux maux de la société. Deux conciles furent tenus à Meaux en 841 et 847, dans lesquels on s'occupa du moyen de repousser les Normands.
Outre le monastère de Chèlles, d’autres s'étaient élevés comme ceux de Saint-Séverin, de Château-Landon, fondé par Childebert, fils de Clovis, sous la première race celui de Saint-Pierre de Melun, les abbayes de Rebais, de Chaumes, de Lagny, de Faremoutiers et de Saint-Faron, à Meaux, et celle de Jouarre. La crypte de cette dernière abbaye subsiste encore ; c'est un des rares monuments de l'époque carlovingienne.
Avec Philippe Ier commencèrent les réunions à la couronne qui, à la longue, augmentèrent le domaine royal et l'autorité des rois au point de leur assurer la supériorité dans la lutte avec la féodalité.
En 1062, Foulques le Réchin, comte d'Anjou, céda à Philippe le Gâtinais, en échange de quelques secours contre son frère, Geoffroy le Barbu, « et le roi jura bonnement qu'il tiendroit la terre aux us et coutumes que elle avoit esté tenue; car aultrement ne vouldrent lé homes du pays faire homaige. »
En 1116 fut convoquée une assemblée à Melun, par Louis le Gros, dans laquelle fut résolue la guerre contre Hugues du Puiset dont la tyrannie et les brigandages désolaient tout le pays Chartrain. Pris après la destruction, de son château, le seigneur du Puiset fut détenu à Château-Landon. Quelques années après, Louis VI échoua dans une plus vaste entreprise, il eut des démêlés avec Thibaut IV, comte de Champagne et de Brie, et vint assiéger Meaux et Lagny qui faisaient partie des domaines de son ennemi ; mais ces villes résistèrent à la petite armée du roi de France. Son fils Louis VII continua ces guerres avec ses voisins et il fit détruire, en 1138, la forteresse de Montceaux, près de Meaux, dont un Montmorency, qui en était possesseur, se servait pour se livrer à toutes sortes d'exactions contre les habitants du voisinage. Deux ans après, le même prince prit la forteresse de Montjay, près de Villevaudé, qui appartenait à Hugues de Gournay, et la détruisit, à l'exception d'une tour dont les ruines ont subsisté jusque dans ces derniers temps.
Sous l'administration habile des puissants comtes de Champagne, tout ce pays avait vu se développer son activité et son industrie. Thibaut le Grand, qui gouverna cinquante ans, de 1102 à 1152, et son fils Henri Ier le Libéral, qui, avant de devenir comte de Champagne, avait porté le titre particulier de comte de Meaux, avaient fondé dans leur capitale, Troyes, de nombreuses manufactures et des marchés célèbres dans toute l'Europe; ce fut une source de prospérité pour le pays de Champagne et de Brie, dont les productions se répandaient au loin. Meaux, Coulommiers, Provins, Lagny eurent leurs foires particulières, et celles de Provins ne tardèrent pas à rivaliser avec celles de Troyes. On était alors au plus fort de ce mouvement communal qui agitait le nord de la France et séparait violemment les villes de leurs seigneurs ; les comtes de Champagne, pour prévenir cette émancipation qui eût porté atteinte à leur puissance, accordèrent à la bourgeoisie quelques concessions et privilèges ; Henri octroya, en 1179, à Meaux, une charte d'affranchissement communal confirmée par ses successeurs, et notamment en 1198 et 1222 par Thibaut III et Thibaut IV le Posthume et le Grand. Plus tard, après la réunion à la couronne de la Champagne et de la Brie, les privilèges de cette concession furent confirmés par le roi Louis le Hutin.
En 1230, Provins obtint le droit de choisir un maire et douze échevins. Coulommiers reçut le même privilège l'année suivante seulement le comte se réserva le droit de choisir les électeurs chargés de nommer le maire. Quant à Melun, ville du domaine royal, elle n'eut jamais de charte d'affranchissement; ses habitants eurent, néanmoins, peu à souffrir de la tyrannie féodale, grâce surtout au séjour fréquent qu'y firent les rois de France Louis le Jeune et Philippe-Auguste avaient une résidence au Jard et habitèrent souvent aussi Melun, dont le château vit s'assembler plusieurs parlements royaux sous Philippe-Auguste et Louis VIII, et où saint Louis rendit plusieurs ordonnances, il y arma chevalier son frère, le duc d'Anjou (1243), y maria sa fille Isabelle à Thibaut VIII, dit le Jeune, comte de Champagne, et roi de Navarre en 1255.
En 1236, il s'était rendu maître des villes de Bray-sur-Seine et de Montereau. C'est à cette époque que Fontainebleau commence à devenir un rendez-vous de chasse très fréquenté, Philippe le Bel y naquit. Le château du Vivier, près de Fontenay, dont on voit encore les ruines remarquables, fut l'un des lieux de plaisance de Charles V, et son successeur y fut relégué lorsqu'il fut tombé en démence. Mais ce pays, favorisé par le séjour des rois de France et par la munificence de ses comtes, les riches seigneurs de Champagne, dont la cour brillante rivalisait avec celle des rois, fut, au temps des guerres albigeoises, ensanglanté par les supplices. Bien qu'éloigné des provinces méridionales, principal foyer de cette hérésie, il lui donna un assez grand nombre de partisans, surtout à Provins. Ces malheureux furent pris et condamnés aux flammes ; on en brûla 83 le 22 mai 1239, sur le mont Aimé, près de Vertus. Leur chef, qui prenait le titre d'archevêque de Aloran, donnant à tous l'absolution avant le supplice, s'écria « Vous serez sauvés par l'absolution que je vous donne; je serai seul damné parce que je n'ai personne au dessus de moi pour m'absoudre. » Toute la partie du département de Seine-et-Marne, en dehors du domaine royal, qui avait appartenu aux comtes de Champagne et de Brie, fut réunie à la couronne par le mariage de Philippe le Bel avec Jeanne de Navarre, héritière de ces deux provinces, en 1285. Distraites pendant quelques années en faveur de Jeanne, fille de Louis le Hutin, elles furent de nouveau réunies pour n'être plus séparées, en 1155 et 1156, par l'abandon qu'en fit cette princesse. Dès 1297, les villes de Meaux et de Provins avaient reçu chacune un bailli royal. Jusqu'ici nous avons vu paisiblement s'accroître la prospérité des pays qui formèrent dans la suite le département de Seine-et-Marne; mais, après les paisibles années du XIIème et du XIIIème siècle, survinrent avec les Valois la terrible guerre de Cent ans et tous les maux qui l'accompagnèrent, la misère, la peste, la jacquerie et les ravages des Bourguignons.

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La fontaine du château de Champ dur Marne

Après les batailles désastreuses de Crécy et de Poitiers, pendant la captivité du roi Jean et les agitations produites par la réunion des états généraux de 1358 et les intrigues du roi de Navarre, le peuple des campagnes, ruiné par les impôts et pillé par les seigneurs, se souleva à des gens malheureux et justement irrités par les maux toujours renaissants de leur condition se joignirent des brigands et des troupes de soldats habitués au pillage, et ils commencèrent ce grand désordre et cette insurrection des vilains qu'on a appelée la jacquerie. Les campagnes, naguère si fertiles, maintenant désolées de la Brie, furent le centre du mouvement. Un cri de mort fut poussé par tous les manants et vilains contre les nobles et seigneurs. Guillaume Callet, élu chef des Jacques, s'en alla avec une grande troupe, armée de piques et de couteaux, forcer et détruire les châteaux. Après avoir saccagé et brûlé plus de soixante forteresses et bonnes maisons, ils vinrent devant Meaux, où s'étaient réfugiées les duchesses d'Orléans et de Normandie avec plus de trois cents nobles dames et demoiselles. Elles ne devaient pas espérer de merci, car aucun soulèvement populaire n'avait jusqu'alors eu le caractère terrible de celui de la jacquerie; sur leur passage les Jacques avaient tout renversé, tout tué, jusqu'aux petits enfants, qui n'avaient pas fait encore le mal. Les habitants des villes les accueillirent en beaucoup d'endroits avec faveur, soit par crainte, soit qu'ils vissent en eux des vengeurs destinés à châtier l'orgueil des barons, ceux de Meaux leur ouvrirent leurs portes et le maire, Jean Soulas, dirigea les insurgés qui cherchaient à s'emparer d'une île formée par la Marne et par le canal du Cornillon, dans laquelle quelques chevaliers et les nobles dames s'étaient retirés. Les chevaliers, en trop- petit nombre pour oser combattre en plaine, fortifièrent de leur mieux leur retraite et ils s'apprêtaient à vendre chèrement leur vie. Les femmes et les filles voyaient les deux rives couver tes des bandes de ces forcenés elles entendaient leurs outrages et leurs menaces, et elles demandaient à périr de la main de leurs défenseurs, plutôt que d'être exposées à la brutalité de ces hideux ennemis, quand un renfort inattendu délivra les captifs ; Gaston-Phoebus, comte de Foix, l'un des plus brillants chevaliers de la chrétienté, et le captal de Buch, seigneur anglo-gascon, revenant d'une croisade contre les idolâtres de Prusse, avaient appris à Chalons le péril des belles dames enfermées dans l'île de Meaux, et ils étaient accourus suivis d' une troupe de chevaliers. Les vilains qui estoient noirs et petits et très mal armés, dit Froissart, ne purent supporter le choc d'hommes robustes et couverts de fortes armures; un grand nombre fut massacré, beaucoup se noyèrent en voulant fuir, et la ville, en punition du secours qu'elle leur avait donné, fut incendiée par les seigneurs; elle brûla pendant quinze jours; le maire Jean Soulas, pris dans le combat, fut pendu le 9 juin 1358). La même année, Charles le Mauvais s'empara de Nemours, Montereau, Lagny ; Melun lui fut livré par sa sœur, veuve de Philippe de Valois ; le régent Charles V essaya inutilement, à plusieurs reprises, de prendre la place ; ce ne fut qu'en 1364 qu'elle se rendit à Du Guesclin, qui commençait alors à s'illustrer. Charles VI, pendant l'insurrection des maillotins, chercha successivement un refuge à Meaux et à Melun en 1381.
Cette dernière ville servit souvent de résidence à ce malheureux roi. Il en donna la seigneurie à sa femme Isabeau de Bavière qui s'y retirait avec le duc d'Orléans toutes les fois que les Bourguignons avaient l'avantage. En 1407, elle s'y réfugia après l'assassinat du duc d'Orléans; on sait qu'en représailles de ce meurtre Jean sans Peur fut assassiné sur le pont de Montereau le 10 septembre 1419. Cet événement jeta la France dans les plus grands malheurs; les Bourguignons s'allièrent aux Anglais et firent déshériter le dauphin par son père Charles VI au traité de Troyes (1420), puis ils s'emparèrent successivement des dernières villes qui tenaient pour les Armagnacs Montereau, Moret, Nemours, Dammartin tombèrent en leur pouvoir. Melun fut investi et fut réduit par la famine après une courageuse résistance du sire de Barbazan. Meaux, la dernière ville de celle partie du royaume qui fût restée fidèle au dauphin, tomba l'année suivante en leur pouvoir en. Pendant dix années la Brie et le Gâtinais furent ravagés par les armées ennemies, et cinquante ans après on disait que « de tout le peuple qui soloit estre n'en est pas demoré ung au pais pour montrer ne dire au peuple qui y est nouvellement venu et aux seigneurs aussi les limites et séparations de leurs terres. » Ce ne fut qu'après l'heureuse délivrance d'Orléans par Jeanne d’Arc, que Provins, Moret, Bray, Dammartin, Lagny, Coulommiers, Melun rentrèrent successivement sous la domination du roi de France.
Le territoire du département fut le théâtre d'un grand nombre d'engagements entre les Anglais et l'armée royale. Provins, Melun, Château- Landon retombèrent momentanément au pouvoir du duc de Bedford, général des forces anglaises, Lagny résista à tous les efforts. Enfin les étrangers furent chassés de toutes ces places Meaux fut reprise la dernière par le comte de Richemont.
La guerre de la Praguerie, dans laquelle Brie-Comte-Robert fut prise par une bande d'écorcheurs, et la ligue du Bien public sous Louis XI en1465 agitèrent seules encore le pays dans le courant de ce siècle.
Pendant les guerres de religion, la Réforme en France prit naissance à Meaux ; dès 1523, un cardeur de laine, Jean Leclerc, y prêcha le luthéranisme. Des exécutions sanglantes eurent lieu dans cette ville en 1546. Sous Henri II, les conférences du parti se tinrent à La Ferté-sous-Jouarre, chez le prince de Condé (1559). Après le massacre de Vassy et l'édit de 1562, qui autorisa l'exercice du culte protestant, des prêches s'ouvrirent à Meaux et dans les environs, et un synode provincial se tint à La Ferté-sous-Jouarre (1563). Au renouvellement des hostilités entre les deux partis, Bray et Montereau furent pris par Coligny, et Lagny, Lizy, Claye, La Ferté-sous-Jouarre fournirent leurs contingents à son armée. Charles IX faillit être pris à Montceaux par les réformés. La Saint-Barthélemy le24 aout 1572 amena des représailles de la part des catholiques, le lieutenant général du bailliage, Roland Cosset, livra pendant plusieurs jours les villes protestantes au massacre. La Ligue raviva la guerre civile, qui ne finit dans le pays qu'en 1593, quand Meaux eut ouvert ses portes à Henri IV.
La belle Gabrielle d'Estrées demeura à Montceaux.
Henri IV séjourna souvent à Fontainebleau, qui lui dut de grands embellissements, il commença les canaux de Briare et du Loing, achevés sous Louis XIII. Pendant la minorité de Louis XIV et les troubles de la Fronde, Condé s'empara de Lagny (1649), et l'armée du duc de Lorraine, qui venait au secours des révoltés, ravagea la Brie et les bords de la Marne; Crouy, Cerfroy, le prieuré de Grandchamp, Meaux, Coulommiers, l'abbaye de Jouy furent pillés par les Lorrains. Le règne de Louis XIV avait rendu quelque calme à la contrée, quand la révocation de l'édit de Nantes vint jeter le trouble parmi les nombreux protestants du diocèse de Meaux en 1685 ; plus de 1 200 familles furent forcées d'émigrer. A cette époque, le pays dépendait de la généralité de Paris pour l'administration financière et la perception des impôts. Il y avait sept chefs-lieux d'élection Meaux, Coulommiers, Provins, Rozoy, Melun, Montereau et Nemours. Meaux avait un bailliage présidial ressortissant au parlement de Paris. Pendant la révolution de 1789, le département de Seine-et-Marne, à l'exception de Meaux qui eut ses septembriseurs, sut échapper aux excès révolutionnaires. A la fin de l'Empire, il fut le théâtre de plusieurs combats livrés par Napoléon Ier contre les armées coalisées. « Il est beau de le voir dans ce moment, dit Mignet, non plus oppresseur, non plus conquérant, défendre pied à pied, par de nouvelles victoires, le sol de la patrie en même temps que son empire et sa renommée. » Attaqué de tous côtés par des forces supérieures, ajoutent deux autres historiens de la Révolution, il était envahi partout où il n'était pas, partout où il n'était plus. C'est ainsi que, pendant qu'il battait Blücher sur la Marne, Schwartzenberg avait forcé le passage de la Seine à Nogent, à Bray, à Montereau et 's'avançait sur Paris. Alors Napoléon quitte la poursuite de Blücher pour courir sur les Autrichiens. Secondé par le patriotisme de la population, il les bat à Mormant, à Nangis, à Dammarie et les chasse devant lui. Schwartzenberg se retire, laissant tous les chemins couverts de ses morts et de ses blessés. Cependant, les Wurtembergeois veulent défendre Montereau : Napoléon accourt, il enlève les hauteurs qui dominent le confluent de la Seine et de l'Yonne, y fait établir des batteries, pointe lui-même les canons et commande le feu. Il voit tomber à ses côtés, sans s'émouvoir, les boulet s'ennemis. Ses soldats murmurent de le voir s'exposer ainsi ; ils insistent même pour qu'il se retire « Allez, mes amis, leur répond-il, le boulet qui doit me tuer n'est pas encore fondu.» Alors, il lance Gérard sur le faubourg le plus rapproché, et Pajol, avec sa cavalerie, sur les ponts. Un plein succès couronne ces deux mouvements ; l'ennemi est refoulé dans la ville et y est écrasé ; il repasse bientôt la Seine, après avoir perdu 6 000 hommes.

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Disneyland Paris

C'est encore le département de Seine-et-Marne qui fut témoin de l'abdication de l'empereur, qui eut lieu à Fontainebleau le 4 avril 1814, et qui fut suivie, le 20 du même mois, de la fameuse scène des adieux dans la cour du Cheval-Blanc. A son retour de l'île d'Elbe, Napoléon revit Fontainebleau, mais pour la dernière fois.
Si le département eut beaucoup à souffrir de l'invasion de 1815, il ne fut pas épargné non plus par celle de 1870. Dès le 12 septembre, les Prussiens étaient à Provins, et le 13, malgré les efforts des francs-tireurs, ils investissaient Melun. Le département de Seine-et-Marne fut, après ceux de la Seine et de Seine-et-Oise, le plus éprouvé sous le rapport des réquisitions et des dommages. Depuis la dernière guerre, il a pu voir sa richesse territoriale et ses produits prendre un nouvel accroissement, grâce à la paix dont il n'a cessé de jouir.

Melun


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Le siège de Melun - Grandes Chroniques de France - XIIème siècle

César indique clairement la position de cette ville du pays des Senones, placée, dit-il, dans une île de là Seine, un peu avant Lutetia. On ne peut désigner plus clairement Melun, que quelques auteurs ont eu le tort de confondre avec Metiosedum, qui, d'après les détails sur le siège de Paris par Labénius, a dû être situé au confluent de la Marne et de la Seine.
L'ancien Melun était situé, comme l'ancien Paris , dans une île sur là Seine ; une tradition locale le considérait comme antérieure à la capitale , et faisait même dériver son nom Mil et Un.
Quoi qu'il en soit, son existence est constatée dès la conquête des Gaules ; Melun faisait alors partie de la nation sénonaise, et Labienus, lieutenant de César, s'en empara l'an 52 avant J.-C. Les Romains le conservèrent jusqu'à Clovis, qui s'en rendit maître en 497. La position de cette ville sur la Seine, l'importance de sa possession, l'exposèrent à de fréquents ravages lors des démembrements de la monarchie sous la première race. Les Normands la dévastèrent aussi à diverses époques, et notamment en 845, 848, 861,883 et 888.
Sous la troisième race, après avoir été quelque temps possédé par Eudes, comte de Chartres, qui s'en était emparé par trahison en 999. Melun devint la résidence de plusieurs rois de France; Robert 1er, sa femme Constance, et Philippe1er y moururent en 1031; 1032 et 1108. En 1110,Louis le Gros y assembla un parlement où fut résolue la guerre contre Hugues , seigneur du Puiset, dont les violences avaient excité tant de plaintes. Louis le jeune, comme ses prédécesseurs, résida à Melun, et sous son règne cette ville fut illustrée à deux reprises différentes par la présence du fameux Abelard , qui, forcé de quitter Paris, vint à Melun ouvrir son école, en 1138, et y resta jusqu'à ce que, poursuivi par le crédit de saint Bernard, il alla se réfugier à l'abbaye de Cluny.
A l'exemple de son père, Philippe Auguste et son fils Louis VIII habitèrent le château de Melun, et y tinrent plusieurs parlements. Philippe Auguste résidait à Melun lorsqu'il fut excommunié par le pape, en 1184, pour avoir voulu répudier Ingelburge qu'il n'aimait plus, afin d'épouser Agnès de Méranie; dont il était devenu tout à coup amoureux. Cette excommunication s'étendit; ensuite non seulement sur toute sa famille et sur les seigneurs qui composaient sa cour, mais encore sur les bourgeois de Paris et de Melun; qui ne songeaient ni à divorcer d'avec leurs femmes, ni aux différends qui existaient entré le pape et leur souverain. « Pendant plus de neuf mois que dura cette excommunication, dit l'auteur des Essais sur Paris, les églises furent fermées, on ne disait plus ni messes ni vêpres. On ne se mariait point, les œuvres de mariage étaient même expressément défendues connue illicites. » En un mot, il n'était plus permis de coucher avec sa femme, parce que le roi ne se souciait plus de coucher avec la sienne.
En 1246, saint Louis armait chevalier à Melun son frère Charles d'Anjou, et en 1255 il y mariait sa fille Isabelle à Thibault, roi Navarre.

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Le Château de Vaux le Vicomte. Le 17 août 1661, Nicolas Fouquet, surintendant des finances, reçoit le roi et toute la cour de France pour une fête grandiose de 3 000 personnes organisée par son intendant François Vatel pour inaugurer la fin des travaux du château de Vaux-le-Vicomte. Louis XIV, est furieux de voir tant de splendeur alors que ses propres demeures sont vides. L'origine de tant d'argent lui paraît suspecte. L'offre de Fouquet de lui donner Vaux ne fait que l'irriter davantage. Selon l'abbé de Choisy, Louis XIV aurait déclaré dans le carrosse qui le ramène à Paris à Anne d'Autriche : « Ah, madame, est-ce que nous ne ferons pas rendre gorge à tous ces gens-là

Melun resta dans le domaine royal jusqu'en 1348; à celle époque Philippe de Valois, avant épousé à Brie- Comte-Robert Blanche de Navarre, lui assigna en douaire le château et la seigneurie de cette ville. Cette princesse les garda jusqu'en 1358 , et les livra alors à son frère Charles le Mauvais , roi de Navarre; mais le régent depuis Charles V , ne tarda pas à les reprendre aidé par du Guesclin. qui fut blessé devant la place en 1360. Ce prince frappa de droits excessifs les marchandises qui passaient sur le pont de Melun ; un tonneau de vin était imposé à 6 écus d'or, etc., etc. Après sa mort et pendant la longue démence de Charles VI, le château de Melun servit plusieurs fois de refuge, en 1406, à la reine Isabeau de Bavière et à son beau frère le duc d'Orléans, chassés de Paris par les Bourguignons. Après l'assassina de ce prince en 1408 , elle s'y retira également et lorsque Paris fut livré au duc Jean sans Peur, en 1418, ce fut encore à Melun que Tannegny du Chatel , après avoir enlevé le Dauphin, vint l’y mettre en sûreté. — Melun lut assiégé en 1240 par les armées anglaises et bourguignons. Le sire de Barbazan , qui faisait partie de la suite du Dauphin , lors de l'entrevue de Montereau, où le duc de Bourgogne fut assassiné, en était gouverneur. Après une vigoureuse résistance , après avoir épuisé toutes les munitions, mangé les chevaux , les chiens, etc. , etc., fait des mines, des contre-mines, où assiégeants el assiégés venaient combattre à la lueur des torches et comme en champs clos, la garnison mit bas les armes. Barbazan fut conduit à la Bastille, les bourgeois furent contraints de donner des otages , et on envoya à l'échafaud dom Simon, moine de l'abbaye du Jard, dont l'arbalète avait, dit-on, tué pendant le siège plus de 60 assiégeants.

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Le château de Blandy-les-Tours

Neuf ans après les habitants, aidés par le commandeur de Giresmes, chassèrent les Anglais ; mais ils parvinrent à rentrer et gardèrent la ville jusqu'en 1435, où elle leur fut enlevée de nouveau et pour toujours.— Depuis celte époque, le château de Melun servit de prison à plusieurs personnages importantes : le duc d'Alençon y fut enfermé eu 1551 , Dandelot en 1558 ; mais il ne fut plus que rarement habité par les rois. La coutume de Melun fut rédigée eu 1506 et revue en 1558 par Christophe de Thou.
La réforme protestante compta peu de partisans dans cette ville ; quelques ministres v prêchèrent en 1561, mais le temple fut aussitôt fermé, et ne devait plus se rouvrir.
Possédé par quelques ligueurs, Melun fut assiégé par Henri IV en 1590 . et se rendit à ce prince le 11 avril, après cinq jours de siège, pendant lesquels les troupes royales incendièrent et pillèrent plusieurs couvents des alentours.
A partir de ce moment l'histoire de Melun n'offre plus rien d'intéressant. Dans le cours de la révolution de 1789 , Melun n'eut pas à gémir de ses excès ; cependant on ne peut se rappeler sans douleur que c'est dans ses murs que Bailly fut arrêté.
En 1814 et en 1815, pendant le deux invasions étrangères , la ville fut occupée par les troupes russes , autrichiennes et bavaroises.
Melun est situé sur les deux rives de la Seine, qui y forme une île et la divise en trois parties unies entre elles par deux ponts ; la plus considérable s'élève en amphithéâtre sur la rive droite du fleuve. — La ville est assez bien percée et assez bien bâtie; des travaux importants ont depuis peu contribué à l'embellir ; des quais , des promenades nouvelles en font actuellement une jolie ville.
Le fleuve, les grandes routes qui la traversent l'ont rendu de bonne heure importante; elle possédait autrefois plusieurs paroisses, qui n'en forment plus que deux aujourd'hui, St-Aspais sur la rive droite de la Seine, el Notre-Dame dans l'île , dont on l'ait remonter la fondation jusqu'au temps de Clovis. L’ancien couvent de St-Père est dans une admirable position, sur une éminence du coté de Paris ; les jardins descendaient jusqu'à la Seine ; il est aujourd'hui occupé par la préfecture. L'église de Notre-Dame de Melun est une ancienne collégiale, bâtie, à ce que l'on présume, par le roi Robert. Elle est de transition entre le style à plein cintre elle style ogival. Les chapiteaux sont sculptés de feuillages entremêlés d'oiseaux, de masques humains , d'animaux fantastiques à tète d'homme ou de monstres. Des mascarons bizarres, difformes, ouvrent la gueule et tirent la langue sur plusieurs consoles.


Provins


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Le Château de Sigy, à l'est de Montoise.

Provins est une ville fort ancienne, dont quelques auteurs attribuent la fondation à Jules César; mais, comme le fait observer judicieusement le plus consciencieux et le plus instruit des historiens modernes, M. Dulaure, J. César détruisit et pilla beaucoup dans les Gaules, ne construisit rien, et par conséquent ne fut point le fondateur de Provins.
Plusieurs écrivains ont cru reconnaître dans cette ville l’Agendicum des Commentaires de César. Ce qu'il y a de certain, c'est que celle ville n'est mentionnée dans aucun monument historique appartenant aux Romains, pas même dans les Itinéraires. Le premier titre qui en fasse mention est un capitulaire de Charlemagne, daté de l’an 802. Sous les premiers rois de là seconde race, c'était déjà une ville importante munie d'un château fort. En 1048, Thibaut III, comte de Troyes, y fit bâtir uu monastère sous le nom de St-Ayoul, et dans le commencement du XIème siècle, saint Quiriace y fonda une collégiale sur les ruines d'un ancien temple d'Isis. Plusieurs autres-établissements religieux y furent fondés dans le XIIème et le XIIIème siècle, ce qui, joint aux longs séjours que faisaient au château de Provins les comtes de Champagne et de Brie, dont la cour rivalisait avec celle du roi, accrut promptement la population de cette ville.
Mais ce qui contribua le plus à sa prospérité, ce fut l'établissement de nombreuses manufactures, et de foires importantes où se rendaient des marchands de toutes les parties de là France et des pays étrangers. Ces foires se tenaient dans la ville basse, et pour protéger les commerçants qui les fréquentaient, Thibaut IV fit entourer cette partie de Provins de murailles et de tours, qui existent encore en partie.

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Une vieille demeure de Provin

Provins, sous les règnes de Charles VI et de Charles VII, partagea les maux effroyables qui désolèrent l'a France. En 1361, Charles le Mauvais s'empara de cette ville, qu'il fut obligé d'abandonner par l'effet du traité de Brétigny. En 1432, les Anglais la prirent par escalade, mais elle fut reprise au commencement de 1433, et la garnison anglaise passée au fil de l'épée. En 1592, Henri IV vint en personne assiéger Provins, dont les habitants avaient embrassé le parti de la Ligue : la ville se rendit, après trois jours d'une résistance opiniâtre.
Cette ville est située sur le sommet et au pied d'un coteau élevé, dans un vallon agréable, arrosé par les petites rivières du Durtein et de là Vouzie, qui y font tourner un grand nombre de moulins. Elle est généralement bien bâtie, et se divise en haute et basse ville. La plupart des rues de la ville basse sont larges, propres, bien percées et ornées de fontaines publiques.

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La Tour de César à Provins.

La ville haute est ancienne, formée de rues escarpées et d'un accès difficile. Ces deux parties de la ville sont ceintes de murailles flanquées de tours de distance en distance, assez bien conservées; des promenades en forme de boulevard, entourent une partie de la ville basse et forment un couvert agréable.
A l'extrémité sud-ouest de la ville haute s'élève un ancien édifice, vulgairement nommé la Tour de César, qui domine sur les campagnes environnantes. Cette tour présente un carré à pans coupés, flanqué à chaque angle d'une tourelle circulaire qui, engagée d'abord dans la maçonnerie; s'en détache vers le milieu de sa, hauteur, à l'endroit où cette grosse tour prend la forme d'un octogone parfait, et laisse entre elle et les tourelles un espace où sont placés des arcs-boutants. Des chambres, des prisons occupent l'intérieur des quatre tourelles, surmontées, ainsi que la tour principale, de toitures pyramidales. L'intérieur offre deux vastes salles placées l'une au-dessus de l'autre dont les voûtes à arêtes sont courbées en ogives.


Meaux


L'origine de Meaux est inconnue. Sous les Romains, c'était déjà une ville importante, dont le premier nom fut Jatinum, selon Ptolomée, et Fixituinum, selon la table théodosienne. Elle fif partie du royaume d'Austrasie jusqu'au règne de Clotaire II, qui réunit la monarchie tout entière sous sa puissance. Les Normands s'en emparèrent en 862 ; mais par les soins de Charles le Chauve elle fut préservée du pillage.
Meaux se signale en 1239 en générant un groupe d'hérétiques cathares, bien loin de sa zone d'origine. Le 22 mai 1239, 83 hérétiques sont brûlés.

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Réclamme

La guerre de Cent Ans est particulièrement pesante avec son cortège de pillages, de peste et de famines. Cette instabilité conduit les paysans au soulèvement en 1358 sous la conduite de Guillaume Callet. Les Jacques brûlent une soixantaine de belles demeures massacrant tous leurs occupants. Quand la troupe se présente devant les portes de Meaux, les nobles se cachent. Les habitants de Meaux ouvrent alors les portes de la ville aux émeutiers et le maire, Jean Soulas, les guida lui même à la cachette des nobles.
Gaston Phoebus, comte de Foix, arrive à la rescousse avec une troupe de chevaliers, taillant en pièces les révoltés. En punition, la ville de Meaux fut livrée aux flammes pendant quinze jours tandis que son maire fut pendu.
Cette même année 1358, Charles le Mauvais s'empare de Lagny, Montereau et Melun que Duguesclin reprend six ans plus tard. En 1419, Jean sans Peur est assassiné sur le pont de Montereau.
En 1420, Melun soutient un siège mémorable devant les Anglais et les Bourguignons. La famine cause la chute de la ville. Meaux tient le siège pendant cinq mois, mais préfère se rendre. Les Anglais sont sans pitié : les défenseurs de la ville sont pendus ou ont la tête tranchée.. Les Anglais s'en emparèrent en 1421 ; le connétable de Richemont la reprit en 1436, mais en 1439, elle retomba de nouveau sous la domination anglaise. En 1595, Meaux était au pouvoir des ligueurs. L'Hôpital de Vitry, qui les commandait, là rendit à Henri IV, moyennant 20,000 écus, et à condition qu'il en serait nommé bailli et gouverneur.

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Le temple Boudiste de Torcy

Cette ville est très agréablement située, près du canal de l'Ourcq, sur la Marne qui la divise en deux parties inégales et y fait mouvoir un grand nombre de moulins, servant particulièrement à la mouture des grains destinés à l'approvisionnement de Paris. Elle est assez bien bâtie; la place publique est vaste, mais irrégulière; les promenades sont belles, mais peu fréquentées.
La cathédrale de Meaux, dédiée à saint Etienne, est un chef-d’œuvre d'architecture gothique. Elle a été commencée dans le XIème siècle par Gautier 1er, évêque de Meaux, sur l'emplacement de l'ancienne cathédrale détruite par les Normands, et n'a jamais été achevée ; une de ses tours reste à construire. Les dernières constructions datent du XVIe siècle. Le chœur et le sanctuaire sont admirables; les ornements en sont riches et d'une extrême délicatesse. Cet édifice est redevable de sa perfection à Jeanne, reine de Navarre, dont on voit le buste à la clef de la voûte.


Fontainebleau


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Le palais de Fontainebleau, est d'une origine fort ancienne, et il fut de tous temps une résidence royale très fréquentée. François Ier peut être considéré comme son fondateur et il en fit un des chefs d'œuvres de la renaissance, et qui, malgré les remaniements ultérieurs, en reste encore l'une des plus belles résidences royales. Henri II, Henri IV, Napoléon Ier y apporteront des embellissements. Le fait le plus marquant de ce château est l'adieu de Napoléon à sa garde lors de son abdication.
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Plan de Fontainebleau

Fontainebleau est attesté sous les formes latinisées Fons Bleaudi, Fons Bliaudi, Fons Blaadi du XIIe et XIIIe siècles, Fontem blahaud en 1137, puis sous la latinisation fantaisiste Fons Bellaqueus au XVIIe siècle, à l'origine du gentilé Bellifontain. Il s'agit d'un composé médiéval en Fontaine- « source, ruisseau », terme issu du gallo-roman FONTANA, suivi du nom de personne germanique Blitwald. Ce hameau est doté d'un rendez-vous de chasse et d'une chapelle par Louis VII. Saint Louis, qui apprécie beaucoup Fontainebleau et l'appelle ses « déserts », y fait construire un pavillon et un hôpital. Philippe le Bel y naît en 1268 et y meurt en 1314. Toutefois, Fontainebleau ne fut guère qu'un hameau jusqu'en 1528, date à laquelle François Ier, de retour en France après avoir passé une année en captivité en Espagne après sa défaite à Pavie en 1525, décide d'y construire un château inspiré des palais italiens.

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Château de Fontainebleau

Cette construction importante pour laquelle François 1er fait recours à des artistes italiens de renoms, est animée par la volonté de François 1er de renforcer son pouvoir après son année passée loin du trône. La ville tira bien vite parti des visites répétées du roi et de la Cour. Elle s'affranchit progressivement de la tutelle d'Avon. La ville accueille rapidement auberges et restaurants. Les chambres sont louées à prix d'or. Lorsque la Cour n'est pas à Fontainebleau, la ville continue à vivre grâce aux travaux constants d'embellissement du château : ouvriers, artistes y vivent toute l'année. Grâce à cette prospérité, la ville compte près de 7 000 habitants. Au XVIIème siècle, elle abrite non seulement le château, mais aussi une trentaine d'hôtels particuliers bâtis par les princes et des grands seigneurs (exemple : le Palais de Ferrare dont il ne reste aujourd'hui que le portail d'entrée). Fontainebleau fait les délices de « Madame, belle-sœur du roi » (la Princesse Palatine)

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Affiche
Note

Le Village d’Art Prélubien


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Le Village d’Art Prélubien
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Après un parcours professionnel et artistique difficile, Roger Chomeaux, dit Chromo, s’installe, durant près de 40 ans en forêt de Fontainebleau, à Achères en Forêt, dans les année 60. Il sculpte, récupère des rebuts, ferrailles, verres, plastique… Transforme l’ensemble ce qui devient « Le Village d’Art Prélubien ». L’artiste ermite, le poète illettrée comme il aimait se qualifier a créé un monde chargé de poésie, de spiritualité, ponctué de révolte contre la société de consommation. Il disait d’ailleurs que « l’Art n’est pas fait pour être vendu. .

Le 18 octobre 1685, Louis XIV y signe l'Édit de Fontainebleau, plus connu sous la désignation de Révocation de l'Édit de Nantes, qui a poussé à l'exil de nombreux protestants. En 1725, Louis XV s'y marie. La Révolution n'a pas eu d'incidences notables. Ses habitants, en effet, ont toujours bénéficié de la Royauté qui lui a permis de s'enrichir. L'Empire va réveiller cette ville assoupie. Napoléon Ier s'installe au château et le fait rénover. En même temps, les vieux hôtels particuliers sont restaurés et certains sont même transformés en hôtels de tourisme, comme l'Aigle Noir. Des casernes sont construites pour abriter les régiments de hussards. Le 29 octobre 1807, Manuel Godoy, alors chancelier du roi espagnol Charles IV, et Napoléon signent le Traité de Fontainebleau, qui autorise le passage des troupes françaises par le territoire espagnol afin d'envahir le Portugal. Le 20 juin 1812, le pape Pie VII arrive au château de Fontainebleau (lors de son transfert secret de Savone à Fontainebleau) accompagné de son médecin chirurgien, le docteur Balthazard Claraz. Il y reste enfermé pendant les dix-neuf mois que dure sa captivité.

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Le Château de Veax Le Penit

Du 20 juin 1812 au 23 janvier 1814, le pape n'est jamais sorti de son appartement. Le 18 avril 1814, Napoléon, peu après sa première abdication, fait ses adieux à sa garde, aux célèbres grognards, dans la cour du Cheval Blanc (devenue depuis Cour des Adieux) ; le moment fut selon la légende très émouvant. Le château de Fontainebleau était d'ailleurs une résidence appréciée de l'empereur. Avec la chute de l'Empire, Fontainebleau s'endort doucement. Au total, 34 souverains, de Louis VI le Gros à Napoléon III, ont séjourné à Fontainebleau au cours de sept siècles. Du XVIe au XVIIIe siècle, tous les rois, de François Ier à Louis XV, y ont effectué des travaux importants (démolition – reconstruction – agrandissement – embellissement) d'où le caractère un peu « hétérogène », mais néanmoins harmonieux, de l'architecture du château. Du 29 juin au 1er juillet 1895 fut organisé à Fontainebleau un grand concours national de manœuvres de pompes à incendie avec manœuvres d'ambulances et de secours aux blessés. Ce concours a attiré 140 compagnies. À cette occasion avait lieu l'assemblée générale de l'Union départementale des Sapeurs-Pompiers de Seine-et-Marne3. En juillet et août 1946, la ville accueille la conférence franco-vietnamienne de Fontainebleau pour trouver une solution au conflit et à l'indépendance vietnamienne ; mais cette conférence sera un échec.


Marne la Vallée

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Disneyland Paris

Note : Le territoire de Marne-la-Vallée ne correspond pas à une collectivité mais au périmètre du projet d'aménagement, celui-ci étant mené par les Établissements publics d'aménagement de Marne-la-Vallée. Le périmètre initial regroupe les territoires de 26 communes, sur trois départements franciliens. Villeneuve-le-Comte ayant été ajoutée au périmètre d'aménagement d'Epafrance en 2011, elle est considérée par l'aménageur comme faisant partie de la ville nouvelle


Dans les années 1960, pour faire face au développement rapide de l'agglomération parisienne, on décida d'en maitriser l'aménagement en créant plusieurs villes nouvelles autour de Paris. La mise au point du premier Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) a été confiée à Paul Delouvrier, délégué général au District de la région de Paris de 1961 à 1969, qui a été à ce titre considéré comme le père des villes nouvelles en France. À l'est de Paris, le choix du développement se porta sur la vallée de la rive sud de la Marne composée de petits villages et hameaux, très peu urbanisés à l'époque, et qui disposaient, donc, de vastes réserves foncières facilement mobilisables. Contrairement aux autres villes nouvelles, telles Cergy-Pontoise ou Saint-Quentin-en-Yvelines, Marne-la-Vallée ne sera pas organisée autour d'un seul centre d'agglomération créé de toutes pièces, mais plutôt autour de nombreux centres urbains, reliés entre eux par le RER et l'autoroute A4, les deux axes majeurs de la ville nouvelle. Ce modèle d'agencement s'inspire des villes nouvelles suédoises, construites en banlieue de Stockholm, et offre de réels avantages en matière de densité urbaine et de transports[réf. nécessaire]. Pour des raisons pratiques et logiques, l'urbanisation s'est décidée d'ouest en est, sur la base de quatre secteurs d'aménagement : Porte de Paris, Val Maubuée, Val de Bussy, Val d'Europe. Les quartiers les plus anciens de la ville nouvelle sont donc situés dans les secteurs 1 et 2 (Porte de Paris et Val Maubuée) autour des centres-villes existants. Leur développement est aujourd'hui quasiment achevé. Les secteurs 3 et 4 sont quant à eux, actuellement en plein essor et en pleine urbanisation. Depuis l'extension du périmètre d'intervention d'Epamarne, certains secteurs de la ville nouvelle ont vu leur nom modifié : le secteur 1 Porte de Paris est devenu Métropole du Grand Paris, Val Maubuée est Paris-Vallée de la Marne, Val de Bussy est Marne-et-Gondoire3

Torcy


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Le château de Sainte Assise

En l'an 868, la première mention d'un bourg gallo-romain, du nom de Torciacum, pour Tauriciacum, est trouvé probablement basé sur le nom d'une personne nommé Tauricius avec le suffixe de localisation -acum.
Au Xème siècle, l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés abritait à Torciacum, 32 ménages d'ouvriers à charrues, trois manœuvriers et six hospices où il y avait 71 hommes qui payaient une redevance en denrées et en journée de travail. En 1078, le père de Guillaume Ier de Garlande (1055-1095), Adam de Garlande, seigneur de Gournay et de Noisiel donne à l’abbaye de Cluny des biens hérités de son père, Aubert de Garlande qui sont situés à Torcy, Noisiel et Roissy-en-Brie. L'historien Orderic Vital dans son Historia ecclesiastica, nous raconte comment Thibaut IV de Blois qui combattait pour Gui de Rochefort fut vaincu sur les bords du ruisseau de Torcy contre les troupes de Louis VI le Gros lors de la prise du château de Gournay en 1107. En 1107, Anseau de Garlande (1069-1118), fils de Guillaume Ier de Garlande, Sénéchal de France sous Louis VI le Gros, reçoit du roi Louis VI, la châtellenie de Gournay-sur-Marne ainsi que les terres de Torcy.
En 1115, la légende veut que Anseau de Garlande et sa nièce Yolande (ou sa belle-sœur Helisande) traversaient à cheval la forêt de Roissy-en-Brie, quand un sanglier attaqua la monture de la Dame.
Alertés par des cris, un manant de Torcy et un paysan de Roissy-en-Brie se précipitèrent pour aider la demoiselle en détresse et maîtrisèrent la monture affolée. Pour récompenser cet acte de bravoure, Anseau de Garlande a donc offert cette forêt, environ 400 hectares, aux villages de Torcy et de Roissy-en-Brie, la forêt étant à l'époque une richesse, car elle est une réserve de gibiers, de pâturage et de bois pour la construction et le chauffage.
En 1139, la fille de Anseau de Garlande, Agnès de Garlande (1112-1143), épouse le frère du Roi Louis VII : Robert Ier de Dreux (1125-1188), qui se voit honorer du titre de comte de Torcy. Leur fils Simon de Dreux, hérite des titres de seigneur de Torcy, de Brie-Comte-Robert et de Chilly, mais il meurt précocément. Son frère cadet, Robert II de Dreux (1153-1218), fils de Robert Ier et de Agnès de Baudément, reprend ce fief.
Vers 1183, le poème Le Tournoi des Dames rédigé par Hugues III d'Oisy, fait mention de Torcy et de son château, en vieux français Torchi et nous renseigne que Marguerite d’Oisy, Marie de France comtesse de Champagne, Alix de Breteuil comtesse de Clermont, Éléonore comtesse de Crespi, la Senéchale Yolent, Alix II de Dreux dame de Coucy, Adélaïde de Nanteuil, Alix d’Aiguillon, Mariseu de Juilly, Alix de Montfort, Isabeau de Marly se sont réunies devant le Château de Torcy, sur les bords fleuris de la Marne, pour un tournoi où elles désiraient juger par elle-même, en combattant entre elles, quels étaient les dangers véritables que couraient leurs maris toutes les fois qu’il rompaient ainsi des lances en leur honneur.
La fille de Robert II de Dreux et de Yolande de Coucy, Philippa (1192-1242), dame de Torcy, épousa en 1219, Henri II, comte de Bar-le-Duc.
Note

Le temple Bouddiste de Torcy


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Le temple Bouddiste de Torcy
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Il nous arrive parfois, lorsque l’on circule sur les routes de France, de découvrir un lieu pour le moins insolite et inattendu qui mérite un regard et quelques photos. C’est ce qui nous est arrivé en circulant sur la route de Noisiel à Torcy en découvrant un temple bouddhiste et les statues ornant ce lieu ont captivées l’objectif de mon appareil photo.

En 1222, le Roi Louis VI confirme le don de la forêt offert par Anseau de Garlande et de son usage par les villageois de Torcy et de Roissy. Mais au fil des siècles, la surface de la forêt va s'amenuiser.
Un château fort aurait été construit sous le comte Thiébaut II de Bar et détruit par les Armagnacs. La seigneurie de Torcy a appartenu aux comtes de Bar-le-Duc, jusqu'en 1297, où Philippe le Bel confisque les terres à Henri III de Bar pour les donner à Jean de Chevry, seigneur de Chevry, en raison de son alliance avec le roi Edouard Ier d'Angleterre par son mariage avec Aliénor. Vers la fin du XIIIème siècle, Torcy possédait sa chapelle, placée sous l'invocation de Saint-Louis. En 1343, Philippe de Valois offre a son fils Jean duc de Normandie la châtellenie de Torcy.
Étant devenu roi sous le nom de Jean II de France, il offre cette terre a son chambellan Robert de Lorris en 1350. En 1352, Jean II de France consacre douze arpents et demi d’herbages situés près de Torcy pour la nourriture des animaux que le roi a fait amener au bois de Vincennes.
En 1364, Pierre Blanchet, premier secrétaire du Roi, reçoit de Charles V la seigneurie de la Queue-en-Brie et toutes les terres attenantes: Pontault, Pontillault, Berchères, Noiseau, Sucy, Amboile (Ormesson), Créteil, Valenton, les Bordes, Bonneuil et en partie, Roissy, Ferrières, Champigny et Torcy.
Au cours de la guerre de Cent Ans, le roi d’Angleterre ôte, en 1423, à Jacques Lempereur le domaine de Torcy car il est un fidèle de Charles VII.
Après avoir donné allégeance en 1431 au roi d'Angleterre, Hugues Rapiout fut nommé de 1432 à 1434 Prévôt des marchands de Paris et seigneur de Torcy, Livry-en-Aulnoye et de Chemin-en-Brie jusqu'à sa mort en 1436.
Le 13 juin 1466, un chevalier écossais du nom de Thomas de Huston de la région de Girvan vint combattre les anglais en France dans le cadre de l’Auld Alliance. Il reçoit par don du roi, en récompense le domaine de Torcy, pour avoir été le premier à entrer dans la ville de Meaux lors du siège contre les Anglais du 20 juillet au 10 août 1439 avec Arthur de Richemont. Thomas de Huston y demeura jusqu'à sa mort en 1472.
Un autre chevalier, Pierre Cleret Ecuyer fut le seigneur du domaine de 1472 à 1482. Avec les ravages de la guerre de Cent Ans, les paroisses de Torcy et de Lognes se sont jointes en une seule de 1374 à 1503


Ferrières-en-Brie


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Le Château de Ferrières-en-Brie

Ferrières est un lieu fort ancien, qui était connu sous ce nom dès le Xème siècle. C'était le siège d'une seigneurie que Raoul ou Radulfe possédait en 1150- Sous les règnes de Charles IX et de Henri IV, la terre de Ferrières appartenait à Charles de Marillac, qui obtint du roi la permission de faire fermer de murs le village, et, pour aider aux frais, d'imposer les habitants. Cette seigneurie passa vers 1646 à Léonard Goufas. En 1692, elle appartenait à Arnaud de la Briffe, en faveur duquel elle fut érigée en marquisat. Racine de Jonquoi, trésorier général des ponts et chaussées, en fit l'acquisition en 1720. Le château, remarquable par sa construction, et auquel est joint un parc d'une grande étendue renfermant de belles eaux, a été possédé par le duc dOtrante ancien ministre de la police générale; C'est aujourd'hui la propriété dé M. le baron de Rothschild.


Assassinat de Jean sans Peur

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Assassinat de Jean sans Peur
Assassinat de Jean sans Peur

Assassinat de Jean sans Peur

L'événement prend place pendant la Guerre de Cent Ans. Le roi Charles VI est fou et deux partis (les Armagnacs et les Bourguignons) se disputent le pouvoir au sein du conseil de régence présidé par la reine Isabeau de Bavière. Le duc d'Orléans, Louis Ier d'Orléans, chef de file des Armagnacs, serait devenu l'amant de la reine, il aurait ainsi pris l'avantage (Charles VII serait donc le fils illégitime du duc d'Orléans). Jean sans Peur, sentant le pouvoir lui échapper, fait assassiner Louis d'Orléans à Paris en 1407. Cet événement entraîne une véritable guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Les Anglais ayant repris les hostilités, Jean sans Peur louvoie pour les ménager car les Flandres qui lui appartiennent sont dépendantes de l'approvisionnement en laine anglaise pour fournir les draperies. Il n'enverra donc que peu de troupes pour les combattre. Au contraire, il profite des désordres pour prendre le pouvoir à Paris, soutenu par les universitaires et les artisans. Cependant, les Anglais ayant écrasé la chevalerie française à Azincourt en 1415, il est urgent de mettre fin à cette guerre civile. Jean sans Peur et le dauphin Charles se rencontrent une première fois le 8 juillet 1419 à Pouilly-le-Fort, puis à nouveau le 11 juillet, pour signer le traité de Pouilly-le-Fort dit « La Paix du ponceau ». Le 19, un Te Deum célèbre à Paris leur prochaine réconciliation. Mais celle-ci est différée par une attaque des Anglais qui, progressant le long de la Seine, s'emparent de Poissy le 31 juillet et menacent Paris. Le duc de Bourgogne fait évacuer la famille royale sur Troyes, à l'Est. Enfin, Jean et Charles conviennent de sceller leur alliance sur le pont qui traverse la Seine à Montereau. Le 10 septembre 1419, les deux armées arrivent vers 15 h sur les deux berges de l'Yonne, de part et d'autre du pont de Montereau. Jean sans Peur est informé que l'on veut attenter à sa vie, son entourage accentue sa surveillance afin de protéger le duc. Il en est de même pour le régent. Au milieu du pont, des charpentiers ont élevé un enclos avec une porte de chaque côté. Il est convenu que les deux rivaux entreront dans l'enclos avec chacun une escorte de dix personnes et que les portes seront fermées pendant toute la durée de l'entrevue. Chacun des dix hommes prêta serment. Malgré les dispositions prises, le duc de Bourgogne réfléchit encore sur le bien-fondé de cette dangereuse rencontre. De chaque côté de l'Yonne, les deux princes s'épient. Enfin, à 17 h, le duc de Bourgogne se décide : il s'avance vers le pont de Montereau. Lorsque les conseillers du régent Charles, dont Jean de Maissy, dit Jean Cadard, son médecin, voient apparaître sur le pont le duc de Bourgogne, ils s'avancent vers le duc et lui disent : « Venez devers, Monseigneur, il vous attend ». Se méfiant des intentions des Bourguignons, d'un geste, Tanneguy du Châtel encourage le régent à sortir de la galerie. Jean sans Peur se rend sans protection armée au rendez-vous du pont pour mettre le Dauphin en confiance L'atmosphère est tendue. Le duc s'agenouille avec respect devant le dauphin, qui feint l'indifférence. Se relevant, Jean cherche un appui en posant la main sur le pommeau de son épée. « Mettez-vous la main à votre épée en présence de Monseigneur le Dauphin ? » questionne l'un des compagnons de celui-ci, messire Robert de Loire, comme dans la fable Le Loup et l'Agneau. Tanguy du Châtel n'attend que ce prétexte pour porter un coup de hache au visage du duc en criant «Tuez, tuez !». Par la porte du côté du dauphin, qui a été maintenue ouverte, des hommes en armes s'engouffrent dans l'enclos. Le duc est lardé de coups cependant que le dauphin, conduit à l'écart, reste impassible. Selon certains dires, le duc de Bourgogne eut la main droite sectionnée comme le fit Jean sans Peur quelques années auparavant à son cousin Louis Ier d'Orléans (23 novembre 1407). Le dauphin fut désigné comme le principal instigateur de l'assassinat du duc de Bourgogne. Malgré ses dénégations, malgré ses excuses, il ne put se justifier. Cet acte aura des conséquences catastrophiques pour la France, déjà très affaiblie par les luttes de pouvoir et la défaite française d'Azincourt. Le nouveau duc de Bourgogne, Philippe le Bon fait alliance avec les Anglais: ce que Jean sans Peur avait toujours évité, même s'il avait observé une neutralité bienveillante à leur égard et ponctuellement bénéficié de leur aide (pour prendre le pouvoir à Paris par exemple). Cela aboutit, un an plus tard, au traité de Troyes qui donne la couronne de France à Henri V d'Angleterre. Les Armagnacs contesteront ce traité, mais ne contrôleront plus que le sud-est du Pays.




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