Les Hautes Pyrénées, département du sud de
la France à la frontière avec l’Espagne, La Chaine des Pyrénées forme
une barrière naturelle entre la France et l’Espagne, ne permettant qu’un
seul accès routier vers l’Aragon par le tunnel Aragnouet-Bielsa. 35
de ses pics dépassent 3 000 m et le pic du Vignemale, à 3 298 m, en
est le point culminant. L’altitude des Pyrénées s’estompe progressivement
en remontant vers le nord, et les montagnes cèdent la place au piémont,
limité à l’est par le vaste plateau de Lannemezan (à 600 m environ),
véritable château d’eau du département où naissent de nombreuses rivières
des bassins de la Garonne et de l’Adour (Gers, Baïse, Save, Gimone,
Midou, Douze). Plus à l’ouest et au nord, le piémont laisse filtrer
des vallées plus larges qui attirent la majorité de la population du
département.
C’est là un pays vallonné, au climat plus clément. À l’ouest, le bassin du gave de Pau ou Lavedan forme une large vallée de Lourdes à Argelès-Gazost. Au centre, on trouve la vallée de Campan dominée par le pic du Midi, le col du Tourmalet, les massifs du Néouvielle et de l’Arbizon. À l’est, la vallée de la Neste se déroule jusqu’à Arreau où se rejoignent les vallées d'Aure et du Louron. Les vallées sont reliées entre elles par des cols d’altitude parfois élevée tel le Soulor, le Tourmalet, l’Aspin ou encore le Peyresourde. Ce département frontalier avec l'Espagne est entouré par la Haute Garonne à l'Est, par les Pyrénées Atltantiques à L'Ouest et par le Gers au Nord. Traversé par l'Adour fleuve du bassin aquitain dans le sud-ouest de la France. D'une longueur de 335 km1, il prend sa source dans le massif pyrénéen du Pic du Midi de Bigorre, au col du Tourmalet et se jette dans l'océan Atlantique après Bayonne, à Tarnos pour la rive droite et Anglet, servant ainsi de limite aux département des Landes, pour la rives droite et au Pyrénées Atlantique pour la rive gauche
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département
Superficie : 4 464
km²
Population: 229 670 (2009)
Dénsité
: 51 hab./km²
Nb de communes : 474
Le département des Hautes-Pyrénées
est formé, pour sa plus grande partie, de l'ancien Bigorre.
Les Bigorrais (Bigerri, Bigerrones) étaient un des peuples
aquitaniens qui furent soumis par Crassus, lieutenant
de César. Leur capitale était Bigorra, que les savants
croient reconnaître dans, le village actuel de Cieutat
(Civitas, la Cité), à 15 kilomètres de Bagnères-de-Bigorre.
Lorsque, à la fin de sa huitième campagne, le conquérant
lui-même vint avec deux légions séjourner quelque temps
en Aquitaine, peut-être visita-t-il le pays de Bigorre
; on retrouve du moins son nom en plusieurs lieux ;
ainsi le village de Juillan, vicus Julianus, près duquel
on montre un camp de César. Près de Pouzac, on voit
un autre camp de César où l’on a trouvé des ossements
et une épée romaine. Au peuple bigorrais appartenaient
plusieurs peuplades : les Tornates, les Campons, les
Onosubates, les Crébennes. Ces peuples montagnards se
couvraient, comme aujourd'hui, de vêtements tissés avec
la laine brute de leurs moutons noirs ou bruns ; la
peinture qu'en faisait Sulpice Sévère serait encore
très juste Bigerricam vestem brevemque atque hispidam.
Probablement aussi ils portaient des peaux de bête en
guise de-manteau
Dignaque pellitis habitas
deserta Bigorris,
écrivait saint Paulin à
Ausone.
Maitres de ce pays, les Romains en explorèrent
presque toutes les vallées et tirent grand usage des
eaux minérales qui s'y rencontrent avec abondance. On
retrouve encore des traces de voies romaines, et peut-être
des tronçons de celle de Toulouse à Dax dans les lieux
suivants près de Tournay, dans la lande de Capvern,
où le chemin s'appelle encore Césarée, à l'Estelou-de-Vieille
; et, enfin, à une lieue au nord de Lourdes, près d'une
métairie nommée Strata et qu'on prétend occuper la place
d'une ville antique.
On indique saint Saturnin, évêque
de Toulouse, et son disciple saint Honeste comme les
premiers prédicateurs de l'Évangile dans le Bigorre,
au IIIème siècle ; mais leur prédication
eut peu de succès, car ce pays n'eut point encore d'évêque.
C'est seulement vers le commencement du VIIème
siècle que saint Savin, fils de Hentilius, comte amovible
de Poitiers, vint chercher une retraite dans les montagnes,
il s'arrêta au couvent de Saint-Lézer, près de Vie-de-Bigorre,
et obtint de l'abbé Forminius un diacre nommé Julien,
avec lequel il s'achemina vers les hauteurs du Lavedan
; ils y construisirent un petit ermitage au lieu que
l'on nommait le palais Émilien. Charlemagne y bâtit
plus tard un riche monastère qui occupait toute la place
où est actuellement le bourg.
Les Normands qui, après
sa mort, ravagèrent le pays et pénétrèrent partout,
vinrent détruire ce monastère au cœur même de la montagne.
Le comte de Bigorre, Raymond Ier, le releva
un siècle après. Avant l'invasion des Normands, les
Bigorrais, devenus tout à fait chrétiens, avaient eu
à subir celle des Sarrasins ; quand ces barbares du
Midi, vaincus à Poitiers, s'enfuirent vers les Pyrénées,
les Bigorrais se rassemblèrent sous un certain Missolin
et anéantirent un corps de troupes maures au lieu qui
a conservé depuis le nom de Lanne Maurine, près d'Ossun.
On y a trouvé des tombeaux et des ossements. Comme tous
les Sarrasins ne furent pas exterminés dans ce combat,
on prétend que ceux qui survécurent se fixèrent dans
les Pyrénées et furent la souche de la population malheureuse
et réprouvée des Cagots.
Certains savants, entre
autres Ramond, pensent, peut être avec plus de raison,
que les Cagots sont un reste des Wisigoths ariens. Francisque
Michel, dans son travail sur les races maudites, préfère
y voir des chrétiens d'Espagne qui auraient suivi Charlemagne
lorsqu'il revint de son expédition contre les Maures.
Nous n'avons pas besoin de rappeler qu'entre la Domination
des Romains et celle des Francs s'était placée celle
des Wisigoths, refoulés en Espagne par la bataille de
Vouillé. Sous Charlemagne, le Bigorre forma un des comtés
dont se composait le duché de Gascogne. Louis le Débonnaire
le donna comme fief héréditaire à Donat-Loup, descendant
de Waïfre. Le second comte de Bigorre fut Inigo, surnommé
Arriscat à cause de sa valeur et de son esprit entreprenant
les qualités et la réputation de grand guerrier le firent
élire pour roi par les Navarrais, occupés alors à s'affranchir
du joug des Sarrasins. Inigo accepta et alla fonder
au-delà des Pyrénées la puissance de cette redoutable
maison, qui donna des rois illustres à tous les trônes
chrétiens d'Espagne. Mais, en montant sur le trône de
Navarre, il abandonna à son frère le comté de Bigorre
sous la réserve de l'hommage.
Ainsi le Bigorre releva
de la Navarre sans cesser pour cela de dépendre de la
haute suzeraineté du roi de France.
En 1036, le Bigorre
passa à la maison de Carcassonne par suite du mariage
de l'héritière Gersende avec Bernard-Roger, vicomte
de Carcassonne, comte de Couserans, seigneur de Foix
; etc. Un comte de cette maison, Bernard Ir,
régularisa le premier, vers 1060, les coutumes du pays
de Bigorre. Le droit écrit et les lois romaines avaient
disparu dans l’invasion des Normands, il n'en restait
que des débris confus mêlés à des usages barbares ;
Bernard tenta de coordonner et de fixer ces coutumes,
de sorte qu'elles pussent servir de règle constante
dans l'administration de la justice.
A la fin du
XIème siècle, la maison de Béarn succéda
à celle de Carcassonne dans la personne de Bernard II,
fils de la comtesse Béatrix et de Centulle de Béarn.
Bernard II acheva ce que Bernard 1er avait
commencé et fit rédiger par écrit les coutumes de Bigorre,
« poussé, dit le texte même, par l'inspiration divine
et par les exhortations des grands de sa terre et avec
le consentement de tout le clergé et de tout le peuple.
La charte commence par régler les devoirs du comte avant
de recevoir le serment de ses vassaux, il doit lui-même
leur jurer de ne point enfreindre leurs fors et son
serment doit être appuyé de celui de quatre Gentils
hommes du pays il doit, en outre, fournir deux cautions
à chacune des vallées de Lavedan et de Barèges, dont
les habitants, comme nous aurons occasion de le raconter,
montrèrent toujours un grand esprit d'indépendance.
Ces devoirs remplis, tous les gentilshommes du pays,
et généralement tous les habitants des vallées, doivent
prêter au comte le serment de fidélité, et ceux dont
il exigerait des cautions doivent en fournir. Le comte
avait seul le droit d'ost et de chevauchée à l'exclusion
de ses vassaux mais il ne pouvait faire marcher les
habitants de Lavedan et de Barèges qu'en cas d'invasion
étrangère. La charte est soigneuse d'assurer l'autorité
du comte sur ses vassaux, non seulement en établissant
le droit exclusif dont nous venons de parler, mais surtout
en stipulant qu'aucun gentilhomme ne pourra élever un
fort, ni même réparer un vieux château sans l'aval du
comte. Le comte n'a droit d'hébergement que dans six
gîtes désignés, et les personnes libres lui doivent
pour toutes redevances trois corvées par an, un repas,
une poule à Noël, un agneau à Pâques.
Le jugement
par les épreuves ou par le combat se rencontre dans
la charte de Bernard II.
Telles sont les dispositions
les plus frappantes de ces coutumes, rédigées en 1097,
à une époque où aucun État de l'Europe féodale n'avait
encore écrit les siennes. Nous ajouterons seulement
qu'on y rencontre des traces fort curieuses de la guerre
faite alors par le régime féodal naissant à l'ancien
régime des alleux et des hommes libres ainsi, cette
charte défend l'acquisition des alleux dont la franchise
est ignorée, et interdit les recherches propres à les
faire revivre elle oblige de plus toutes les personnes
libres à se choisir un seigneur parmi les vassaux du
comte ; et, à défaut par elles de se conformer à cette
disposition, le comte peut les attribuer à celui de
ses chevaliers qu'il voudra.
Les comtes de Bigorre
furent en général vaillants et belliqueux. Nous les
voyons constamment chercher aventure d'un côté ou de
l'autre des Pyrénées tantôt se mettant au service des
ducs d'Aquitaine contre les comtes de Toulouse, tantôt
marchant contre les Maures sous la bannière des rois
de Navarre et d'Aragon, qui les en récompensent en leur
donnant des dignités et des terres en Espagne.
Nous
remarquerons en passant que, par suite du testament
de Sanche le Grand, la suzeraineté de Bigorre fut transportée
de la Navarre à l'Aragon. A la maison de Béarn succéda,
faute d'héritier mâle, la maison de Marsan ; le vicomte
Pierre, fondateur de la ville de Mont-de-Marsan, devint
comte de Bigorre vers 1127. C'est sous un de ses successeurs,
Centulle III, que la révolution communale s'opéra dans
le Bigorre, mais sans violence le désir de se donner
un appui contre les vicomtes, ses vassaux, décida ce
seigneur à donner des chartes à la plupart des villes
de ses États.
Mais déjà la maison de Marsan avait
fait place à celle de Comminges, quand les Albigeois
attirèrent sur le Bigorre la croisade catholique de
Montfort. Les hérétiques occupèrent les places les plus
importantes du pays jusqu'en 1216 à cette époque, un
mariage eut lieu entre Pétronille, héritière du comté,
et Gui de Montfort, fils de Simon. Ce mariage livra
le Bigorre aux croisés. Il y eut, pendant près d'un
siècle, des querelles provoquées en partie par l'avidité
de cette insatiable maison de Monfort, particulièrement
du fameux comte de Leicester. Ce fut Philippe le Bel
qui mit fin à ces discordes féodales ; ce monarque énergique
mit en séquestre le Bigorre, ajourna les prétendants
au parlement, ordonna une enquête sur la valeur du comté
et l'administra souverainement pendant plusieurs années.
Il confirma particulièrement tous les privilèges accordés
aux villes par Centulle III. Le parlement laissa trainer
longtemps la décision de la rivalité des prétendants,
et le Bigorre parut, sous Philippe le Bel et sous ses
premiers successeurs, réuni à la couronne de France,
qui y entretenait un sénéchal. Si cette réunion n'existait
pas en effet, du moins la France exerçait désormais
une suzeraineté directe sur le Bigorre car l'Aragon
avait abandonné la sienne par le traité conclu avec
saint Louis en 1258, et l'église du Puy-en-Velay, qui
avait aussi un degré de suzeraineté sur le Bigorre en
vertu d'un vœu fait autrefois par un chef sarrasin du
nom de Mirat, maître du château de Lourdes, fit une
renonciation semblable. Ce n'est qu'en 1425, après avoir
été cédé aux Anglais par le traité de Brétigny, puis
recouvré par la France, que la question de succession
fut résolue par un arrêt du parlement de Paris, qui
attribua le Bigorre à Jean, comte de Foix. Soixante-dix
ans plus tard, l'héritière Catherine porta le Bigorre
à la maison d'Albret par son mariage, célébré en 1496,
avec Jean d'Albret. A partir de cette date, le Bigorre
cesse d'avoir une histoire particulière.
Le Bigorre
avait, sous l'ancien régime, ses états particuliers.
Ils se composaient de trois chambres, qui opinaient
séparément celle du clergé était composée de l'évêque,
des abbés de Saint-Sever de- Rustan, Saint-Savin, Saint-Pé
et Saint-Orens de-la-Reüle, des prieurs de Saint-Lézeret
de Saint- Orens-de-Lavedan, et du commandeur de Bordères,
c'était l'ancienne commanderie des templiers. Le corps
de la noblesse était la réunion des barons de Bigorre,
dont le vicomte de Lavedan était le premier. Parmi les
familles qui ont laissé un nom dans nos annales, il
faut citer celle des Bourbon-Malauze, issue d'un fils
naturel de Jean II, duc de Bourbon, et de Jeanne d'Albret,
maison éteinte depuis longtemps ; celle des vicomtes
d'Aster et d'Aster-d'Aure, qui se confondit avec les
Gramont ; celle des barons de Bessac et de Montaut,
unie aux Navailles ; celles des d'Antin, et des Pardaillan,
érigées en duchés d'où sortait le marquis de Montespan,
dont la femme joua un si grand rôle sous le règne de
Louis XIV. A cette liste, il convient d'ajouter les
comtes d'Ossun et les seigneurs de Baudau, devenus plus
tard comtes de Parabère.
Le tiers état se composait
des consuls ou officiers municipaux des communes et
des députés des vallées, la présidence appartenait d'abord
au sénéchal, lieutenant politique du comte et chef de
la noblesse du pays ; mais elle fut transférée, en 1611,
à l'évêque, à la faveur de la réaction catholique qui
s'opérait alors. Quant à l'administration de la justice,
le sénéchal l'exerçait au nom du comte ; sa cour se
composait d'un juge mage et de plusieurs conseillers
: là se jugeaient les appels des tribunaux inférieurs
; ceux-ci étaient formés des jurats élus par les communes
et présidés par le viguier ou vicaire du comte.
Le
pays était couvert d'atalayes ou forts guetteurs, correspondant
entre eux par la vue ; ils étaient généralement composés
d'un donjon entouré de murailles, du haut duquel, en
cas de danger pour la liberté du pays, se transmettaient,
à l'aide d'un système de signaux ou de feux allumés,
les avis et les convocations.
On trouve dans les
chroniques du Bigorre un témoignage affligeant des préjugés
superstitieux que l'ignorance entretint si longtemps
dans nos provinces au milieu des populations, mais repoussée
par elles, vivait une caste maudite comme les parias
de l'Inde. C'étaient les cagots, capots, appelés quelquefois
aussi gahets. On n'a jamais connu bien positivement
ni leur origine, ni les motifs de la malédiction dont
ils étaient frappés. Quelques anciens auteurs, plus
éclairé et plus impartiaux que le vulgaire, les qualifient
de chrétiens gézitains, affirmant qu'ils sont bons catholiques,
honnêtes gens, habiles dans leurs métiers de charpentiers
ou de tonneliers, ne parlant aucune autre langue que
celle du pays, de belle prestance, d'aspect sain et
robuste. Et cependant on n'entretenait avec eux aucune
communication. Ils ne pouvaient vivre et se marier qu'entre
eux ; une place isolée leur était assignée à l'église
; ils ne pouvaient y faire leurs dévotions qu'à part
et à des heures spéciales. Deux écrivains du XVIèmesiècle,
Thevet et Belleford expliquent ainsi l'opinion inhumaine
qu'ils partageaient Ces gens, disent-ils, étaient infects
et Puants ; ils naissaient ladres ou le devenaient aisément,
de sorte qu'il est dangereux de les fréquenter. Belleford
croit qu'ils tirent leur nom de gézitains de Giézé,
disciple d'Élisée, que ce prophète guérit de la lèpre;
celui, de cagots serait une réminiscence de certains
Goths bannis d'Espagne pour y avoir contracté de honteuses
et dangereuses maladies. Marca, le prélat historien
du Béarn, s'est occupé, lui aussi, de cette secte infortunée,
mais pour la réhabiliter et pour la défendre. Il reconnaît
qu'autrefois cette population a pu être atteinte des
infirmités qu'on lui reproche, mais qu'elle en est complètement
guérie. Il pense que ce sont des Sarrasins venus de
l'Espagne conquise par eux, établis en France, et persistant
à y demeurer après la victoire de Charles Martel. Pour
y vivre en sécurité, ils se firent baptiser ; mais on
les soupçonna d'être chrétiens de mauvaise foi, d'être
ladres et de ne s'être fait baptiser que parce qu'ils
croyaient que cette sainte absolution les guérirait
de leur maladie. D'ailleurs, les vieux chrétiens, les
sachant circoncis, s'obstinaient à croire qu'ils étaient
toujours juifs ou mahométans dans le cœur. C'est les
peuples du Bigorre demandèrent aux états de les forcer
à porter une marque particulière qui permît de les reconnaître
et de les éviter. Ajoutons à l'honneur des états de
Bigorre que cette demande fut rejetée ; ce qui n'éteignit
malheureusement pas le mépris et la haine dont les pauvres
cagots continuent encore à être les victimes. Reconnaissons
aussi que la thèse du savant évêque pour l'explication
de cette obscurité historique est non seulement la plus
chrétienne, mais encore la plus vraisemblable.
L'Assemblée
constituante érigea la province en un département, qui
fut appelé d'abord de Bigorre, et peu de temps après
des Hautes-Pyrénées. On doit rendre hommage à l'excellent
esprit dont sont animées les populations de l'ancien
Bigorre. Nul département de la France n'est plus tranquille,
plus facilement administré, plus soumis aux lois, plus
dévoué au travail. Chacun sent qu'il a quelque chose
à perdre comme propriétaire, quelque chose à gagner
comme travailleur. On y a compris que l'agriculture,
qui est à la fois le premier des arts et la plus productive
des industries, est la source du bien-être le plus solide
et des plus durables prospérités ; aussi, y a-t-on le
spectacle si satisfaisant et trop rare de la petite
culture dans une contrée fertile dont presque tous les
habitants possèdent et cultivent une partie.
Les
établissements d'eaux thermales sont pour le pays un
surcroît de consommation et de revenu. C'est le tribut
payé par l'étranger qui aide à payer l'impôt national.
L'élevage du bétail, des chevaux et des mulets, est
une des richesses du pays, qui pourrait s'augmenter
par l'acclimatation d'espèces négligées.
Comme ombres
à ce tableau, on reproche aux habitations rurales leur
manque de salubrité et de propreté, quoique, depuis
quelques années les améliorations soient sensibles.
Les plantations d'arbres, surtout d'arbres fruitiers,
sont trop rares et trop peu encouragées enfin des hommes
compétents trouvent que l'industrie pyrénéenne ne tire
pas un parti suffisant des ressources métallurgiques
que possèdent ses montagnes.
La Bigorre, ou Bigòrra en gascon, doit son nom au peuple antique des Bigorrais, Bigerri ou Bigerrones. Diverses peuplades montagnardes s'y rattachent tels les Tornates, les Campons, les Onosubates et les Crébennes. Les Bigorrais, sont l'un de ces peuples aquitaniques qui ont été soumis par Crassus, lieutenant de César. Leur capitale, Bigarra, pourrait être reconnu dans le village de Cieutat, situé à 15 kilomètres de Bagnères-de-Bigorre. Lorsque, à la fin de sa huitième campagne, César lui-même vient avec deux légions séjourner quelque temps en Aquitaine, peut-être traverse-t-il la Bigorre. A l'image du village de Juillan, vicus Julianus, on retrouve, du moins, son nom en plusieurs lieux.
Il forme, à la frontière de l'Espagne l'origine de la vallée du Gave de Pau et doit son nom à sa disposition en gradins concentriques superposés à une hauteur verticale de 1 200 à 1 7000 mètres. La crête, qui forme à plus de 3 000 metres d'altitude le rebord superieur de ce grandiose hémicycle, se recourbe en une muraille ininterrompue de plus de 3 kilomètres. Depuis ce couronnement de roches et de neige jusqu'au fond du cirque, où s'écoule du rebord d'une corniche une cascade de 442 mètres de chute, toute l'épaisseur de la montagne est formée alternativement de parois verticales et de terrasses neigeuses ou glacées, diposéees comme les marches colossal d'un escalier
On verrait même, près de Pouzac,
les traces d'un camp dit "de César". Maîtres du pays,
les Romains en explorent presque toutes les vallées
et tirent grand usage des eaux minérales qui s'y rencontrent
en abondance. On retrouve encore des traces de voies
romaines, dans la lande de Capvern, où le chemin s'appelle
encore Césarée, à l'Estelou-de-Vieille et, enfin, à
une lieue au nord de Lourdes, près d'une métairie nommée
Strata qu'on prétend occuper la place d'une ville antique.
La Bigorre est alors l'objet d'une querelle successorale
: Pétronille de Comminges, héritière de la Bigorre par
sa mère, a été mariée à Guy de Montfort, fils de Simon
IV de Montfort, comte de Leicester. Celui-ci prétend
à l'héritage de son frère Guy et Pétronille lui a confié
la garde de la Bigorre pendant la minorité de son petit-fils
Esquivaut. La maison de Montfort se divise donc à la
mort de Pétronille entre les partisans d'Esquivaut,
et ceux du roi de Navarre Thibaut II. Esquivaut l'emporte,
mais à sa mort en 1283, le roi d'Angleterre assume la
garde du comté en tant que suzerain. La sœur d'Esquivaut,
Loré, mariée à Raymond V de Turenne, fait alors un procès
dont le principal résultat est que le roi de France
séquestre le comté et l'attribue à sa femme, la reine
Jeanne de Navarre, héritière de Thibaut II. Jeanne donne
la Bigorre à son troisième fils, le futur Charles IV,
qui l'unit au domaine royal à son avènement en 1322.
Donnée un temps au comte d'Armagnac Jean Ier, la Bigorre
est cédée par le roi de France à Édouard III par le
traité de Brétigny. Elle est reconquise par Charles
V entre 1369 et 1373. Alors convoitée par les comtes
de Foix et d'Armagnac, elle passe définitivement au
comte de Foix en 1425, Jean II d'Armagnac ayant échangé
ses droits avec le roi contre le Rouergue
À la mainmise des Romains, succède celle des Wisigoths, refoulé en péninsule ibérique à la bataille de Vouillé, puis celle des Francs. Le comté de Bigorre est constitué à la fin du IXème siècle par le duc de Gascogne Loup Centule pour son fils Donat Loup, qui épouse Faquilène, laquelle lui apporte sans doute la plus grande partie de ses terres. La principauté, dont la capitale est Tarbes, est alors considérable, mais elle est amoindrie par les générosités de ses premiers comtes. Le comté de Bigorre qui revient à Raymond Dat, passe successivement au XIème siècle dans la maison de Foix, puis dans celle de Béarn, au XIIème siècle dans celle de Marsan, puis dans celle de Comminges, et au XIIIème siècle dans celle de Montfort. Il devient l'enjeu entre plusieurs seigneurs voisins. le roi d'Aragon doit forcer le comte de Comminges à y renoncer pour le confier au vicomte de Béarn. Plus tard, Simon IV de Montfort fait annuler le mariage de Nuno Sanchez avec la comtesse Pétronille pour la donner en mariage à son fils Guy.
L'origine de cette ville se perd
dans la nuit des siècles. Elle existait du temps de
César sous le nom de Bigorra, et plus tard, suivant
divers auteurs, sous ceux de Tarvia, Tarsia, Tarba,
etc. En premier lieu, elle fut classée par les Romains
entre les principales cités de l'Aquitaine , et ensuite
de la Novempopulanie. Les Goths, les Vandales , les
Alains, les Vascons, les Sarrasins , les rois et comtes
de Toulouse s'en rendirent successivement maitres et
la ravagèrent.
Rebâtie plus tard sur un plan assez
régulier, c'est aujourd'hui une des plus jolies villes
du Midi. Il ne reste plus aucun vestige de ses remparts
; les restes de son château, ancien séjour et boulevard
des comtes de Bigorre, servent maintenant de prison.
Cette ville, est dans une position charmante, sur
la rive gauche de l'Adour, dont les eaux, distribuées
par deux larges canaux dans tous les quartiers, y entretiennent
la fraicheur et la salubrité. Sa situation dans un climat
tempéré , sous un ciel pur, au milieu d'une plaine fertile,
arrosée par deux rivières, et encadrée pour ainsi dire
par la chaine des Pyrénées, est une des plus heureuses
qu'il soit possible de voir. Napoléon, en contemplant
les divers aspects de sa perspective, s'écriait à chaque
instant : Comme c'est beau !
Ses maisons peu élevées , construites
en marbre et en briques, et couvertes en ardoises ,
offrent un aspect agréable. Traversée de l'est à l'ouest,
depuis le pont de l'Adour et la vaste place du marché
jusqu'au faubourg de Pau, elle peut s'appeler Tarbes
la longue. Deux autres places assez spacieuses, appelées
de la Portelle et du Maubourguet, la partagent en trois
parties presque égales, et en occupent presque, toute
la largeur, en confinant avec les deux rues latérales
qui ont remplacé les anciens fossés.
La place ou
promenade du Prado est hors de la ville au sud-ouest
; un canal la sépare du vaste tapis de verdure d'où
lui vient son nom ; la vue se porte sans obstacle et
se repose sur le magnifique amphithéâtre des Pyrénées.
Les rues transversales, au nombre de sept ou huit, sont
presque aussi spacieuses que la grande rue, et conduisent
pour la plupart à des faubourgs.
À la fin du XIIème siècle, le comte de Bigorre s'installe dans son château-fort de Tarbes, entraînant à sa suite la cour de justice. Puis la capitale de la Bigorre reçoit une sénéchaussée royale. Deux maisons nobles fondent au XIIIème siècle, hors les murs, l'une le couvent des cordeliers près de Carrère Longue, l'autre celui des Carmes au voisinage du Bourg Crabé. À la fin des siècles médiévaux, la ville se compose de six bourgs fortifiés séparément, juxtaposés et alignés sur un axe ouest-est, dont le noyau primitif est ordonné autour de la cathédrale. On dénombre ainsi la Sède, Carrère Longue, Maubourguet, Bourg Vieux flanqué à l'est du château comtal, Bourg Neuf, Bourg Crabé, chacun entouré de ses propres murailles. Durant les guerres de religion, en 1569, les troupes de Jeanne d'Albret incendient la cathédrale, les couvents et autres églises ainsi que l'évêché. Malgré les destructions stratégiques pour tenter d'assurer la défense du Bourg Vieux, les habitants sont massacrés.Au XVIIème siècle, après la peste et les problèmes de logement des gens de guerre, Tarbes assure son renouveau avec la reconstruction du palais épiscopal en 1652 (Hôtel de la préfecture aujourd'hui), la fondation d'un troisième hôpital en 1690 et de deux nouveaux couvents (capucins et ursulines). L'irrigation des terres et la force hydraulique utilisée par les artisans sont produites par le système de canaux dérivés de l'Adour. Le XVIIIème siècle annonce un essor démographique, le développement de l'agriculture, de l'artisanat et du commerce. La ville s'étend et des quartiers nouveaux apparaissent (comme l'actuelle rue Maréchal Foch). Ensuite, l'Assemblée constituante dont fait partie Bertrand Barère de Vieuzac (député de la Bigorre aux États Généraux) décide de la réforme administrative et Tarbes en bénéficie en devenant chef-lieu du département des Hautes-Pyrénées.
Aujourd'hui principal carrefour du Lavedan, la commune construite en amphithéâtre sur la terrasse surplombe le gave de Pau, ses vieux quartiers ayant englobé les anciens villages d'Ourout et de Vieuzac ; desservie dès 1870 par le chemin de fer, Argelès connaitra une période dorée à la fin du XIXe siècle. Le casino et le parc à l'anglaise de 20 hectares témoignent de cette opulente époque. Séduits par son microclimat et la littérature pyrénéiste en plein essor, les curistes n'hésitèrent pas à faire construire de grandes villas. Ils suscitèrent même des activités faisant du village une sorte de Pau en modèle réduit. La Première Guerre mondiale mit un terme brutal à ces fastes. C'est une station thermale fréquentée. Aujourd'hui, les curistes viennent soigner leurs maladies veineuses et pulmonaires. Parmi les nombreuses balades partant du centre, celle du saut du Procureur rappelle une ancienne histoire de fraude fiscale : le procureur du comte de Bigorre, réputé pour mettre une partie des impôts dans sa poche, fut précipité dans le ravin avec ses soldats par des contribuables excédés.
En 28 avant Jésus-Christ, sous le règne de l'empereur Auguste, Valerius Messala sort vainqueur de sa lutte contre l'un des derniers foyers de résistance de la tribu aquitaine des Campani sur une colline de Pouzac. Les Romains y découvrent les eaux chaudes qui coulent du mont Olivet. Autour des thermes qui se construisent, une ville apparait, qui atteint une taille égale à la moitié de la superficie de Bagnère au début du XXIème siècle. De la fin de l'Empire romain à 1171, aucun document ni aucun vestige n'apporte d'indication sur l'histoire locale. L'archéologie a permis de déduire que la cité romaine, détruite par un séisme, aurait été abandonnée à cause de l'épidémie de peste qui a sévi dans la ville vers 580. Entre cette période et 1171 la ville se repeuple et se structure. Quatre bourgs entourés de remparts sont évoqués par Centulle III, comte de Bigorre, dans le texte d'une charte de droits et franchises aux habitants de Bagnères. Du XIIème siècle au début du XIVème siècle la ville s'accroit. En 1313, 800 feux sont recensés, autant qu'à Tarbes, la capitale du Comté. L'agriculture emploie 40% de la population, et la ville est également un lieu d'échanges, sur les marchés les artisans joignent leurs produits à ceux des agriculteurs. Pour alimenter en énergie hydraulique plusieurs moulins, des canaux alimentés par l'Adour sont creusés. Ces moulins permettent de moudre le blé, forger les faux, emboutir les chaudrons, fouler les draps ou tanner les cuirs.
Bagnères est devenue une ville
riche lorsqu'une épidémie de peste la frappe en 1348.
Au cours de la Guerre de Cent ans, en 1360, la Bigorre
devient possession anglaise, un an avant une nouvelle
épidémie de peste. Henri de Trastamare, allié du roi
de France, pille, rançonne et incendie la ville en 1427.
Deux ans après, on ne recense plus que 291 feux à Bagnères.
La population a diminué de deux tiers par rapport à
1313. La ville se repeuple et revient peu à peu à la
prospérité La croissance économique modifie la structure
sociale de la ville, devenue plus commerçante que rurale,
ce qui conduit Henri III de Navarre à établir en 1551
un nouveau mode de gouvernance de la cité. Un conseil
de quarante membres se substitue aux six consuls qui
étaient jusqu'alors élus indirectement par l'assemblée
générale des habitants.
Jeanne d'Albret, reine de
Navarre et comtesse de Bigorre, se convertit au protestantisme
en 1560. L'année suivante, elle tente d'imposer la Réforme
mais les Bagnérais restent majoritairement fidèles au
catholiscisme. En 1562 ont lieu les premières arrestations
pour hérésie. Le roi de France réagit militairement
contre les protestants. Alors que Jean d'Albret est
à La Rochelle pour porter secours aux Protestants qui
s'y battent, les armées françaises s'emparent du Béarn.
La reine de Navarre fait alors appel à Montgommery pour
récupérer ses terres. C'est chose faite en 1569, mais
le chef de guerre pille et rançonne les villes. Il menace
Bagnères, réclame une forte somme. On ne sait pas si
la somme demandée a bien été versée avant que le chef
de guerre se dirige vers le Gers. En 1574 le chef de
guerre protestant Lizier tend un piège près de Pouzac
au gouverneur de Bagnères Antoine de Beaudéan, qui y
trouve la mort. Au sortir des guerres de religion Bagnères
est ruinée, la malnutrition qui y règne favorise le
retour de la peste en 1588. Cet épisode est l'occasion
de la mise en lumière de Liloye (surnommée « pure comme
le lys » à cause de sa grande piété). Celle-ci aurait
prophétisé l'épidémie, annoncée par une apparition de
la Vierge à la chapelle Notre-Dame-de-Médous. Ce ne
serait qu'après une procession collective que la peste
aurait cessé ses ravages à Bagnères. En 1606, l'accession
de Henri de Navarre au trône de France sous le nom d'Henri
IV rattache définitivement la province au royaume de
France La peste frappe de nouveau Bagnères en 1628,
1653 et 1654. Des mesures de salubrité publiques sont
prises. Les malades les plus atteints sont isolés au
vallon de Salut. La maladie de réapparaît pas après
décembre 1654. Le 21 juin 1660, de fortes secousses
sismiques frappent la ville. Les tremblements de terre
se poursuivent durant trois semaines. Seulement sept
personnes trouvent la mort, cent cinquante maisons sont
détruite au moins en partie, et surtout les sources
thermales semblent taries. Cet épisode n'est que passager,
et l'eau coule de nouveau quelque temps après. La reconstruction
s'effectue avec de la pierre de taille de la carrière
de Salut. Cette pierre a la particularité de devenir
du marbre une fois polie, élément qui va caractériser
l'architecture de la cité par la suite. Le thermalisme
prend de l'importance. À partir de 1670, les établissements
privés se multiplient, on en compte 25 en 1787. Le bâtiment
d'un couvent est transformé en 1775 en établissement
de jeux où l'on peut aussi se restaurer et danser :
le Vaux-Hall. C'est le premier casino de Bagnères.
De 1789 à 1793, durant la Révolution française les «
modérés suspects » viennent se réfugier dans la ville,
prêts à fuir en Espagne si la situation s'aggrave. Les
autorités départementales se méfient des Bagnérais,
qui selon eux ont bien peu d'esprit civique et révolutionnaire.
Fin 1793, devant la saturation des hôpitaux du Sud-Ouest,
les blessés sont évacués vers les stations thermales.
À Bagnères, l'hospice Saint-Barthélémy, les maisons
d'Uzer et de Lanzac, puis l'hospice des Capucins de
Médous font office d'hôpitaux militaires
Bien que n'étant pas une sous
préfecture, on ne peut pas passer sous silence la ville
de Lourdes, haut lieu du Catholicisme
En 1858, une
jeune fille prénommée Bernadette déclara avoir assisté
à 18 apparitions de l'Immaculée Conception à Lourdes.
Ces apparitions s’étalèrent dans le temps (sur 6 mois),
même si 12 d'entre elles sont rassemblées en une quinzaine
de jours. Suscitant de vives polémiques, les apparitions
que seule la jeune fille vit furent rapidement l'objet
d'enquêtes et contre-enquêtes. Le 18 janvier 1862, (soit
quatre ans plus tard) au nom de toute l'Église, l'évêque
du lieu , Mgr Laurence, publie un mandement par lequel
il reconnaît officiellement les apparitions de Lourdes.
" Nous sommes [...] convaincus que l'Apparition est
surnaturelle et divine, et que, par conséquent, ce que
Bernadette a vu, c'est la Très Sainte Vierge."
Le Château de Lourdes : Son origine
remonte à l’époque romaine, il fut ensuite assiégé en
778 par Charlemagne puis devient la résidence des Comtes
de Bigorre aux XIème siècle et XIIème
siècle. Au XIIème siècle, il passe aux mains
des Comtes de Champagne, également rois de Navarre avant
d'entrer dans le domaine des rois de France sous Philippe
le Bel. Il est cédé aux Anglais par le Traité de Brétigny
en 1360, avant de revenir à la France au début du XVème
siècle à l'issue de deux sièges. La structure du château
fut renforcée aux XIIIème siècle et XIVème
siècle par la construction du donjon, puis de nouveau
du XVIIème siècle au XIXème siècle.
Au XVIIème siècle, le château devient prison
royale puis d'État après la Révolution du roi Orange
de Bergane, et ce jusqu'au début du XXème
siècle où, sous l'impulsion de Louis Le Bondidier et
son épouse Margalide, il devient le siège du Musée pyrénéen
(1921) qu'il abrite encore aujourd'hui. C’est le plus
grand musée d’arts et de traditions populaires des Pyrénées
Au Ier siècle avant Jésus Christ l'armée romaine de César et de Crassus occupe fortement la vallée de l'Adour en Bigorre. Aussitôt, au beau milieu de cette vallée, sur un antique oppidum celtibère, les Romains installent une puissante unité urbaine fortifiée comme Eluzia ou Eauze. II s'agit de Bigorra, ville de pouvoir et de commandement jusqu'en l'an mille. A moins de 2 Km de là, vers l'Est, les Romains installent un quartier nouveau, sur les rives de l'Echez, au beau milieu des terres fertiles et faciles à cultiver. Voilà donc le Vicus romain à l'origine de Vic-Bigorre comme des autres Vie de France. Durant un millénaire ce « Vicus » reste sous la dépendance de Bigorra, la ville voisine. Le grand bouleversement est au XIIème siècle. Pour des raisons de sécurité le Comte de Bigorre et l'Évêque abandonnent Bigorra-Saint Lezer pour s'installer définitivement à Tarbes. Au même moment, vers 1152, le Comte de Bigorre dote Vic d'une Charte qui en fait un solide Castelnau, village fortifié à l'abri de ses murs et d'un canal creusé dérivé de l'Echez. Ce canal est toujours là 800 ans après. En même temps Vic est doté d'un marché hebdomadaire, le samedi, qui fonctionne encore activement. Vic-Bigorre connaît alors un solide développement économique lié à sa situation et à la qualité de l'environnement rural. Ce développement est stoppé net par la fureur des guerres de religion de la fin du XVIème siècle. Tour à tour les protestants de Montgommery et Montanatet et les catholiques de Blaise Monlucs'acharneront sur cette proie tentante. Vers 1580 la ville est ruinée, l'enceinte fortifiée démolie, les habitants tués par la guerre et la peste. II faudra 150 ans pour que cette situation se rétablisse nettement. De 1740 à 1870 Vic-Bigorre connaît une vraie prospérité fondée sur les céréales, le vin de qualité et le cheval. La ville se reconstruit et de magnifiques hôtels particuliers s'implantent jusqu'au centre ville. II en reste comme le superbe Hôtel de Journet ou la maison Rosapelly. La Révolution n'arrête pas ce développement. L'illustre Bertrand Barère de Vieuzac en profite pour se marier à Vic et faire... « des affaires ». Ce développement continu voit s'installer le chemin de fer inauguré en 1859 par l'impératrice Eugénie et une grande halle métallique, genre Baltard, quelques années après. La maladie du Phylloxéra ruine la vigne de Vic-Bigorre et initie une très grave crise qui se termine par la Première Guerre Mondiale. Vic y perd 90 de ses garçons et enregistre 200 blessés graves. En 1930 Vic est au creux de la vague avec 2500 habitants. Une très efficace reprise s'est manifestée depuis 1950. Vic-Bigorre installe quelques industries du bois et du meuble. L'activité « maïs » pèse davantage. Mais Vic a surtout développé ses activités tertiaires et administratives de l'enseignement avec deux lycées et de la santé avec un hôpital. Cette commune a été la première à édifier un monuments en hommage aux soldats Morts pour la France lors de la guerre de 1870
Encore un département qui offre une multitude de lieu à découvrir et apprécier. Si Lourdes est un lieu incontournable, il en exsite encore bien d'autrecomme la Grotte de Bétaram, Découverte en 1810, c'est une des premières grottes ouvertes au public. Dès 1880, les Anglais résidents à Pau venaient s'y aventurer grâce à l'aide du meunier Losbats de Lestelle. Après quelques années de travaux, Léon Ross, artiste peintre et un des premiers photographes des Pyrénées, les ouvre au grand public en 1903. Dès l'ouverture, il les électrifie tout en faisant profiter la population des alentours de ce nouveau confort : la lumière.
Le Pic du Midi de Bigorre se trouve exactement placé dans le méridien de la plaine de Bigorre, ce qui justifie sa dénomination; et quoiqu'il soit un des plus élevés des Hautes-Pyrénées, c'est le plus accessible, le plus fréquenté et le mieux connu de tous ; il jouit d'une grande célébrité. Beaucoup de voyageurs et de naturalistes y ont failles observations et des expériences ; presque toutes les personnes des deux sexes, qui viennent chaque année aux eaux thermales, lui font une visite solennelle. Il domine la partie la plus connue des Hautes-Pyrénées, et sa situation en avant de la chaîne des monts qui limitent la France de l'Espagne le rend l'objet le plus frappant du beau tableau qu'ils présentent dans leur ensemble. Cette situation fait aussi qu'il paraît dominer les montagnes supérieures qui se trouvent dans un plan plus reculé, lorsqu'on les considère de là plaine. Des remparts nombreux et qui deviennent de plus en plus difficiles à franchir, en défendent l'accès de ce côté là, et on ne peut guère l'aborder que par la vallée de Baréges où par la gorge de Grip. Lorsque le ciel est pur et sans nuages, on découvre de tous côtés du sommet de ce pic des objets dignes d'attention, et des points de vue ravissants; au midi se déploient, comme un vaste croissant, et se rangent en amphithéâtre tous ces monts de différentes grandeurs, que séparent d'immenses intervalles, et sur la croupe desquels on voit, comme autant détaches blanches diversement configurées, de nombreux amas de neiges et de glaces qui contrastent agréablement avec la couleur sombre et rembrunie des rochers qui les avoisinent. Du côté du nord, on découvre une surface qui n'a de borne que celle du ciel, et dans laquelle on distingue à peine ces inégalités du sol que l'habitant de cette région appelle des coteaux ou même des montagnes ; d'un seul coup d'oeil on embrasse tout le département et une partie de ceux des Basses-Pyrénées, du Gers et de la Haute-Garonne. On assure que, par un jour très serein, tel qu'en offre parfois l'automne, on peut distinguer de cette élévation, à l'aide d'une lunette d'approche, le pont de la ville de Toulouse, qui est à plus de 200 k. de distance.
Le pic est connu depuis l'Antiquité.
Les plus anciens témoignages sur le pic du Midi se retrouvent
dans les récits de la mythologie pyrénéenne, qui est
un mélange des panthéons locaux et grecs. Ainsi les
Pyrénées seraient le tombeau de Pyrène, morte de trop
avoir aimé Héraclès. Celui-ci lui fit le plus beau et
le plus grands des tombeaux : les Pyrénées. De leurs
amours était né Python, serpent mythique qui garde le
tombeau de la belle Pyrène, sa tête se trouve à Gavarnie
et sa queue au Pic du Midi de Bigorre, que les strates
de gneiss permettent, parfois, d'imaginer. En même temps
que les habitants du Haut-Adour vénéraient le dieu solaire
Abellio, le pic du Midi de Bigorre devenait pour eux
un élément essentiel de leur espace vécu. Au pied de
la montagne, dans le val d'Arizes vivaient les légendaires
pâtres de 999 ans, Milharis et Béliou. Au-delà de ces
légendes, la pointe de flèche découverte par le général
de Nansouty aux environs du col de Sencours prouve que
le pic du Midi de Bigorre était déjà fréquenté au Néolithique
Dès le tout début du XVIIIème siècle, le
sommet du pic est connu pour être un lieu d'observations
astronomiques. On sait que François de Plantade monte
au pic à plusieurs reprises : il étudie pour la première
fois de façon scientifique la couronne solaire lors
de l'éclipse de 1706. il remonte en 1741 pour y effectuer
des mesures barométriques dans le but de dresser une
carte des diocèses du Languedoc. Le 26 août, gravissant
à nouveau la montagne, il meurt au col de Sencours,
sextant au poing, en s'exclamant : « Ah! que tout ceci
est beau ! » Ces mesures sont suivies, dès 1774, par
celles de Monge et d'Arcet qui montent au pic pour y
étudier la pression atmosphérique.
La construction
de l'observatoire a débuté dans les années 1870, sous
la direction du général Charles du Bois de Nansouty,
et de l'ingénieur Célestin-Xavier Vaussenat. Les premiers
terrassements au sommet commencent en 1875. Les premiers
locaux sont achevés le 8 septembre 1882. En 1907, Baillaud
y fait installer un premier télescope de 50 cm de diamètre,
l'un des plus grands au monde pour l'époque, qui permit
en 1909 de démentir l'existence de canaux sur Mars que
défendait Percival Lowell et propulsa l'observatoire
à la pointe de la recherche. Par la suite, ces locaux
ont été grandement complétés : nouvelles terrasses,
nouvelles coupoles, nouveaux bâtiments d'habitation.
L'électricité arrive au sommet en 1949. Auparavant,
les équipements électriques étaient alimentés par un
ensemble de batteries et un groupe électrogène. Un premier
téléphérique, affecté au transport du personnel, est
installé en 1952, ce qui permet d'atteindre le sommet
en toute saison.
La première course cycliste passant par le col du Tourmalet dont il est fait mention a lieu le 18 août 1902. Elle est baptisée « concours de bicyclette de tourisme » et est organisée par le Touring club de France. Le départ et l'arrivée de la course sont situés à Tarbes, le Tourmalet est gravi à deux reprises sur une distance de 215 km. Jean Fischer passe les deux fois en tête au col. Victime de crevaisons durant la fin de la course, il est rattrapé par Rodolfo Muller qui le devance de 8 minutes et 30 secondes sur la ligne d'arrivée. Le col du Tourmalet fait partie intégrante de la « légende du Tour ». Il est emprunté pour la première fois en 1910 lors de la première grande étape pyrénéenne. Depuis, le Tour de France l'a franchi à 78 reprises, soit plus d'une année sur deux. C'est le col qui a été le plus souvent franchi par la course, tous massifs montagneux confondus. En 1974, l'arrivée de la 17e étape a eu lieu au sommet du col. Octave Lapize passa en tête le col du Tourmalet le 21 juillet 1910, au cours de la grande étape Bayonne-Luchon (325 km), pour la première ascension de l'histoire du Tour. À cette occasion, il lança aux organisateurs : « vous êtes des assassins ! ». De nombreuses légendes ont marqué l'histoire de ce col, on cite encore aujourd'hui le courage exemplaire d'Eugène Christophe, dans le Tour de France 1913, qui, après avoir brisé sa fourche au début de la descente du col, marcha pendant quatorze kilomètres jusqu'à Sainte-Marie-de-Campan où il effectua lui-même sa réparation dans la forge d'Alexandre Torné. En 2010, à l'occasion du centenaire des Pyrénées dans le Tour de France, il est franchi à deux reprises, dont une arrivée au sommet.
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