Logo Claude
# # # # # # Bouton

Le Puy-de-Dôme (63)



  • Données géographiques


Puy-de-Dôme

dep63

Le département actuel correspond à une partie seulement de l'ancienne région historique appelée la Basse-Auvergne, dont ressortissaient aussi une partie de l'actuel département de l'Allier avec la Combrailles, le Nord de la Limagne entre Aigueperse et Saint-Pourçain, la ville de Cusset et la montagne bourbonnaise et le Brivadois (région de Brioude) actuellement en Haute-Loire, sans oublier la frange nord-est du Cantal jusqu'à la Rhue, comprenant le Cézallier
Le département du Puy-de-Dôme se caractérise tout d'abord par ses volcans, parmi lesquels le puy de Dôme, dont le sommet culmine à plus de 1465 mètres d'altitude, parfait pour les randonnées en pleine nature. C'est le point culminant de la chaîne des Monts Dôme. Ce relief volcanique offre aussi de nombreux lacs pour la pêche ou autres, tels que les lacs Pavin et Servière. Le lac d'Aydat quant à lui est plus le lieu de villégiature dominicale des Clermontois en raison de sa proximité avec la préfecture régionale. Mais c'est aussi un lieu de pratique de sports nautiques. Le département du Puy,-de-Dôme est formé de la ci devant basse Auvergne, et tire son nom d'une haute montagne placée vers le centre de la chaîne des Monts-Dômes. Ses bornes sont : au nord, le département de l'Allier ; à l'est, celui de la Loire ; au sud , ceux de la Haute-Loire et du Cantal ; à l'ouest, ceux de la Creuse et -delà Corrèze.
La surface de ce département présente un immense bassin onduleux d'environ 240 kilomètres carrés, connu sous le nom de Limagne, et deux longues chaînes de montagnes qui le flanquent à l'est et à l'ouest.

Auvergne
L'Auvergne

Les montagnes orientales, qui s'étendent sur environ 320 kilomètres carrés, sont couvertes de bois de sapins entré lesquels apparaissent de maigres pâturages et quelques terres peu fertiles où l'on ne cultivé guère que du seigle. A l'ouest, les montagnes, dont la base commune est d'environ 600 mètres. au-dessus du niveau moyen de la Limagne, se partagent en deux groupes principaux : au nord, le Puy-de- Dôme élève fièrement sa cime conique entre les nombreux puys qui' forment la chaîne des Monts-Dômes, chaîne renommée par ses beau- , tés sans nombre et par ses points de vue magnifiques; elle s'étend depuis Volvic jusqu'à Monteynard, et laisse apercevoir une suite de plus de soixante puys, avec leurs cratères antiques , leurs ravins , leurs courants de laves, leurs prismes et leurs colonnes de basalte. Au sud, s'étend la chaîne des Monts-Dores , que domine le Pyy-de-Sancy, la plus haute des montagnes de l'intérieur de la France.- Le Puy-de-Dôme présente un cône majestueux, qui a pour cime un plateau très étendu, et qui, exact dans toutes ses proportions, offre l’agrément d'une beauté riante. Depuis-sa base jusqu'à son sommet, l'on parcourt un tapis de verdure où paissent de nombreux troupeaux ; car, malgré sa pente escarpée , il est couvert d'herbe dans toute sa superficie, excepté dans deux ou trois endroits où il laisse percer des protubérances de laves blanches, qui semblent ne se montrer là que pour avertir qu'il a été volcanisé, et qu'il ne l'a pas été comme les autres montagnes. On ne saurait croire combien ce jet magnifique est agréable sous sa robe verte, et quel charme inconcevable lui donne cet ensemble de grandeur et de grâce.
Le Puy-de-Dôme, est aussi très.-intéressant pour les naturalistes ; mais la vue seule dont on jouit à son sommet doit suffire pour engager les voyageurs à en entreprendre l'ascension. Le trajet de Clermont jusqu'au pied du Puy-de-Dôme se fait facilement, à cheval' ou en voiture, en deux petites heures.

#
Couple d'Auvergnat

Le côté le plus favorable pour monter ou pour voir la composition de cette montagne est celui du midi. Au delà des grands rochers qui font face à cet aspect, il existe un chemin en zigzag . facile jusqu'à la cime pour les gens à pied seulement, car il ne serait pas prudent d'y monter à cheval. Ce chemin conduit jusque sur le plateau inégal, mais vaste, où, selon d'anciennes fables du pays, se tenait, le mercredi ou le vendredi de chaque semaine, le chapitre général de tous les sorciers de France. Une fois au point le plus élevé, lorsqu'on y arrive par un temps calme et serein , on découvre un vaste et magnifique panorama qui diffère à chaque aspect. Là se déploie un des plus beaux spectacles et une des vues les plus riches du monde entier ; rien ne borne les regards que dans un lointain immense. On a sous les yeux quarante puys avec leurs cratères antiques, leurs ravins, leurs courants de lave et leurs lits de pouzzolane noire ou rouge. Plus loin , | c'est la Limagne entière, traversée, sillonnée ! par la rivière de l'Allier, avec ses villes, ses villages et ses monticules sans nombre ; partout des champs de toute couleur, des vignobles, des habitations disséminées sur' cette vaste surface, des chemins à perte de vue, des chaînés de montagnes : tout se réunit pour former un coup d'œil enchanteur qui embrasse 500 kilomètres de pays.
Quoique le Puy-de-Dôme ne soit, qu'un rocher brûlé, cependant les pluies el les vapeurs dont il est imbibé sans cesse lui donnent une fécondité rare, et cette fécondité il la communique aux montagnes qui l'entourent : toutes , si l'on en excepte une ou deux, sont couvertes, ainsi que lui, d'une herbe touffue, et toutes servent de pacages. Le Puy-de-Dôme est célèbre dans les annales de l'histoire naturelle par les travaux d'un grand nombre de savants , et dans celles de la physique par l'expérience de Pascal, la première qui a prouvé que l'air est pesant, et que son poids était la cause de tous les effets physiques qu'on avait attribués jusqu'alors à l'horreur du vide. Cette expérience, qui a consisté à transporter au sommet de la montagne un tube en verre de 1 m. 33 c. de .haut, bouché d'un côté et rempli de mercure , fut faite, le 19 septembre 1648, par Périer, conseiller à la cour des aides de Clermont, à la sollicitation de B. Pascal, son beau-frère. L'abaissement du mercure qu'il observa dans le tube a procuré l'une des principales découvertes de l'esprit humain.
Le Mont - Dore donne son nom à toute la- chaîne des Monts-Dores , dont il est le point le plus remarquable; On peut difficilement se faire une idée de l'étendue d'aspect qu'offre cette montagne ; de son sommet on aperçoit les Alpes, et elle-même est aperçue de Nevers, qui en est a 120 kilomètres, et de Montauban , qui en est à près de 160. Au-dessus du village des Bains s'ouvre, du sud au nord, une belle et magnifique vallée qui a près de 6 kilomètres. de long sur 1 kilomètres de large.

#
Carte du Puy de Dôme

Note

Les habitants du Puy de Dôme


#

L'habitant du Puy-de- Dôme, dit M. Gonod, est en général patient, laborieux, constant dans ses affections et ses habitudes, attaché au sol, sobre, économe, intéressé, mais probe. Avec de l'aptitude pour les sciences et les arts, il n'a de goût ni pour les unes, ni pour les autres. Le besoin a rendu le montagnard de l'est plus industrieux et plus entreprenant ; celui de l'ouest, plus indolent, a-t-il de quoi satisfaire ses premiers besoins , n'est point stimulé par le désir d'améliorer son sort. On lui reproche d'être défiant, soupçonneux et processif.
Partout les mœurs sont simples. Dans la Limagne, les travaux sont excessifs. A la montagne, passé le temps des semences et des récoltes , les hommes qui ne sont pas livrés à l'industrie sont peu occupés. Le dimanche on se repose ; dans une grande partie du pays, durant l'intervalle des offices religieux, ou après qu'ils sont terminés, on fête le dieu du vin. Dans les contrées où il y a des vignobles, le rendez-vous est dans les caves, où l'on boit à la lueur des lampes en plein jour; Dans la montagne on se réunit au cabaret.
Dans presque toutes les paroisses un usage immémorial a établi des fêtes patronales, toujours fort suivies : la danse et le vin sont les principaux plaisirs. Au son de la musette et de la chèvre, garçons et filles, rangés sur deux rangs, sautent en cadence, agitant leurs bras, se frappant les mains, avec accompagnement de cris de joie. Les idées religieuses ont conservé un grand empire, dans les montagnes occidentales surtout. A certaines époques de l'année, on fait bénir les maisons, les étables, lès enfants, pour les préserver de tout accident. On bénit aussi les vaches la veille de leur départ pour la montagne. En général le respect pour les bestiaux est grand ; et un étranger n'entrera jamais dans une étable sans exprimer ce souhait, tête découverte : Le bon saint les sauve et cela avant d'avoir salué le maître du logis.

Ce mont célèbre, couvert de. verdure en très-grande partie, est en même temps hérissé de pics hideux et déchiré d'espaces en espaces par de larges ravins. Dans le nombre de ces ravins , il en est un immense qui, se rapprochant vers le bas par ses deux côtés, et se terminant en pointe, offre au loin la figure d'un triangle. Il supporte un banc de lave duquel tombe et se précipite une cascade dont les eaux vont former en partie la petite rivière qui traversera vallée ; le fond rouge du ravin rend plus éclatant encore l'argenté brillant de la cascade. Partout ailleurs cette riche et vaste décoration serait admirée, même isolée de tout ce qui l'entoure : ici elle ravit, parce qu'elle est le dernier trait d'un tableau magnifique, parce que, placée au point central de la circonférence de la vallée, elle attire et fixe irrésistiblement tous les regards. Le bassin de la Limagne , dont la longueur est d'environ 100 kilomètres sur une largeur de 12 à 20 kilomètres offre une continuité de plaines fertiles , bien cultivées , et de belles prairies coupées par un nombre infini de ruisseaux et de canaux ; les coteaux y sont couverts de vergers et de vignes ; les champs , plantés d'une multitude de châtaigniers dont le vert feuillage répand sur les sites divers qu'offre ce charmant pays un agrément indescriptible. Le département du Puy de Dôme compte trois zones de productions et de climats absolument différents. La première admet toutes les cultures, les fruits et la vigne ; la seconde est bornée à la production des grains sans la vigne; la troisième, n'admettant ni la vigne, ni les fruits , est bornée en presque totalité à l'herbage, soit comme prairies , soit comme simple pâturage. On doit donc distinguer le climat et le sol du département en partie tempérée et très abondante, en partie froide et médiocre, en partie glaciale et cependant très bonne. La première zone comprend le bassin de la Limagne, traversé en ligne droite par l'Allier; chaque rivière affluente de l'Allier forme un vallon plus ou moins large, mais toujours excellent, participant à toutes les qualités du sol et du climat de la Limagne. La seconde zone est formée par les montagnes basses qui enveloppent la Limagne; le sol est maigre, graveleux, chargé de quartz et d'autres parties infertiles ; le blé, le seigle et l'avoine en sont à peu près les seules productions ; toutefois la partie méridionale a quelques cantons un peu moins disgraciés de la nature, surtout celui que l'on appelle Planèze. La troisième zone est la région dès hautes montagnes , destinée uniquement à l'herbage el au bétail. Ainsi l'on voit que la première zone est au pied des montagnes, la seconde à mi-côte , et la troisième à leur cime. Le blé, la vigne, le chanvre, l'huile, lès prairies et les. fruits sont les produits principaux de la Limagne.
L'espèce la plus commune du blé est le froment, qui nourrit la plus grande partie de la population et est l'objet d'une exportation assez considérable. La vigne couvre une grande partie des coteaux et même des plaines ; on la substitue au grain dans beaucoup d'endroits où le sol est cependant plus propre à la culture des céréales qu'à celle de la vigne. Les chanvres sont une des productions principales du pays ; il y vient très-gros et très-grand, et s'élève en quelques cantons aux proportions des arbrisseaux -, mais les toiles qui en proviennent sont dures et grossières. La seconde zone de la Limagne est couverte de noyers de la plus belle venue : beaucoup de champs en sont bordés, et la terre de cet heureux pays est si fertile , que les récoltes souffrent à peine de la présence de ces arbres monstrueux , qui fournissent au peuple l'huile dont il assaisonne tous ses repas. Les prairies abondent dans quelques cantons, surtout depuis Riom jusqu'à Veyre; elles sont enfermées dans de vastes enclos arrosés.par les eaux qui découlent des montagnes , et, après avoir fourni deux ou trois coupes de foin, on y introduit le bétail, qui y vit autant que la prolongation de l'automne peut le permettre.
Les prairies sont garnies d'arbres fruitiers, notamment d'abricotiers, dont on fait des pâtes d'un goût exquis , et de pommiers qui fournissent à une exportation considérable, surtout pour Paris , où toutes les pommes dites de bateau viennent d'Auvergne.

Puy-de-Dôme
Région


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
  1. Préfecture : Clermont-Ferrand
    Sous préfectures :
    Ambert
    Issoire
    Riom

  2. Adresse des Offices du Tourisme
  3. Liste des communes

    Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

    Superficie :797 000 ha
    Population: 632 311 hab.(2010)
    Dénsité :79 hab./km²
    Nb de communes : 470

HISTOIRE DU DÉPARTEMENT


#
Carte du Puy de Dôme
Auvergne
L'Auvergne

Puy-de-Dôme occupe environ les trois cinquièmes de l'ancienne province d'Auvergne, dont le Cantal, une partie de la Haute-Loire, de la Creuse et de la Corrèze complètent la circonscription
Ce pays était occupé lors de l'invasion romaine, par une des plus puissantes tribus de l'ancienne Gaule, les Arvernes (ar, haut ; verann, habitation), dont la domination ou l'influence s'étendait depuis le Tarn et les Cévennes jusqu'au cours supérieur de l'Allier, du Cher et de la Creuse, et depuis la Vézère et la Corrèze jusqu'à la haute Loire. Ils avaient pour clients les Vellavi (Velay), les Gabali (Gévaudan), les Ruthéni (Rouergue), et pour alliés les Caducrci (Quercy), le dernier peuple de la Gaule qui subit la domination romaine. Le roi des Arvernes pouvait lever deux cent mille combattants et tenir en échec les puissantes tribus des Éduens, des Séquanes et des Bituriges.
La capitale de l'Arvernie était Gergovia (près de Romagnat, à 6 kilomètres au sud de Clermont), dont le nom disparaît de l'histoire après l'héroïque défense de Vercingétorix. Après sa destruction, il n'est plus question que de Nemetum ou Nemossus aujourd'hui Clermont, qui s'élevait dans le voisinage de Gergovie.
Nous ne savons rien des événements dont ce pays a été le théâtre pendant la domination gauloise. Des guerres de peuplade à peuplade, des incursions sur des territoires peu ou point limités, des alliances conclues ou rompues, le tout sans résultats politiques importants, sans noms historiques, sans chronologie voilà ce que nous connaissons des Arvernes, comme de leurs voisins, avant l'arrivée des légions romaines. Leur nom figure parmi ceux des tribus gauloises qui, dès l'an 150de Rome, vinrent, sous la conduite de Bellovèse et de Sigovèse, s'établir dans le nord de l'Italie, appelé après de cette invasion, Gaule cisalpine. Luer, Luern ou Luérius est le premier roi dont il est fait mention ; il régnait vers l'an 130 avant notre ère et il s'est rendu célèbre par sa magnificence et ses libéraralités.

Le château de Murat
Le château de Murat

Son fils Bituit s'est fait un nom illustre parmi les chefs de la Gaule ; avec lui commence l'histoire de l'Arvernie, c'est-à-dire l'histoire de la décadence et de l'asservissement de sa nation.
Les Romains avaient pénétré jusque chez les Allobroges (Savoie et Dauphiné) la conquête de ce territoire devenait pour les Arvernes une menace imminente d'invasion. Bituit offrit sa médiation ; il envoya au consul Domitius Ahenobarbus une ambassade qui lui permit d'étaler aux yeux des austères conquérants toute la pompe d'un roi barbare, mais qui n'eut aucun résultat. Il se hâta d'appeler aux armes sa nation et ses clients, et leva une armée qu'on n'évaluait pas à moins de deux cent mille hommes. Mais il n'arriva que pour assister à la défaite de ses alliés tout ce qu'il put faire, ce fut d'empêcher les vainqueurs de poursuivre momentanément leurs succès.
Il ne les arrêta pas longtemps. Le consul Fabius Maximus vint amener à son collègue un renfort de vingt mille hommes. Bituit se porta au-devant de l'ennemi, franchit le Rhône et offrit la bataille (121 avant Plein de confiance dans le nombre de ses soldats, il regardait avec mépris cette poignée d'envahisseurs qui se proposait de dicter des lois à une grande nation. « Il n'y a pas là de quoi nourrir mes chiens, » disait-il dans son orgueilleux dédain. Cependant la tactique parut un instant céder au nombre. Fabius fit alors charger les éléphants. C'était la première fois que les Arvernes se trouvaient en présence de pareils ennemis. La panique se mit dans les rangs ; ce fut un sauve-qui-peut général ; on compte qu'il périt, tant sous le fer de l'ennemi que dans les eaux du Rhône, plus de cent vingt mille hommes. Ce chiffre, quelque énorme qu'il soit, ne paraîtra pas exagéré, du moins quant à la proportion des morts sur le nombre des combattants, si l'on songe qu'à cette époque les batailles se terminaient presque par l'extermination de l'armée vaincue, témoin la défaite des Cimbres et des Teutons par Marius. Bituit, assez heureux pour échapper au massacre, s'enfuit dans les montagnes, laissant au vainqueur son char et ses trésors. A quelque temps de là, Domitius l'attira dans une entrevue, sous prétexte de propositions de paix, et le fit traiteusement prisonnier. L'infortuné Bituit fut envoyé à Rome pour figurer dans la solennité des honneurs du triomphe décernés à ses vainqueurs. Il mourut à Albe. Son fils Congentiat, amené également à Rome, où le sénat avait promis de le faire instruire, disparut, sans que l'on sût jamais ce qu'il était devenu. Malgré la grandeur d'un tel échec, les Arvernes ne furent point traités en peuple conquis. Les Romains n'étaient pas encore en mesure de se maintenir dans le pays

Le château de Murat
Le lac de Chambon depuis le château de Murat

Bituit n'eut point de successeur. La nation resta constituée en une sorte de république, sans chef prépondérant, et Celtill, pour avoir aspiré à la royauté, fut mis à mort par ses concitoyens.
Ce fut vers l'an 58 avant J.-C. que César pénétra dans les Gaules. Il venait au secours des Éduens, menacés de dépossession par les Helvètes et les Germains d'Arioviste. En quelques mois, le général romain refoula les envahisseurs dans leurs montagnes et au-delà du Rhin, avec des pertes considérables. Mais, au lieu d'un allié, les Éduens avaient amené un maitre.
La prodigieuse activité par laquelle César soumit, en quelques années, toute la Gaule et la Grande-Bretagne fera l'éternel étonnement de l'histoire. Cependant, si l'on considère que, dans leurs guerres de tribus à tribus et de nation à nation, il s'agissait, entre barbares, non d'une question de prédominance, mais de la possession même du sol, on sera moins surpris de la facilité avec laquelle les Gaulois subirent la domination romaine, qui leur laissait leurs champs, leurs villes, une partie de leurs institutions, et ne leur imposait qu'un tribut et une garnison. C'était la civilisation instruisant la barbarie. Aussi, le héros romain est-il populaire chez ceux mêmes qu'il vient de soumettre.
Toutefois, ce travail d'éducation est avant tout l’œuvre du temps, et avant qu'il ait porté ses fruits, les puissances déchues n'ont pas renoncé à ressaisir leur influence. Si la masse, qui n'a fait que changer de maîtres, accepte une autorité qui s'annonce d'abord par des bienfaits, les chefs, les bardes, les prêtres, les grands feront appel à tous les sentiments de religion, de patrie, d'indépendance, afin d'entraîner les peuples à la révolte et de ressaisir leur suprématie.
Le retour de César en Italie et son séjour prolongé à Rome parurent aux Gaulois une occasion favorable de prendre l'offensive. Les Arvernes, qui avaient subi sans trop de résistance la conquête, se trouvent cette fois les meneurs de l'insurrection nationale. Vercingétorix, qu'ils viennent de placer à leur tête, devient le chef de tous les confédérés. Ce n'tait plus une révolte que les Romains avaient à combattre, mais le soulèvement général d'un peuple, jusque-là divisé, mais uni cette fois contre l'ennemi commun, et résolu, pour l'affamer, à ne laisser derrière lui que la ruine et la mort.

Le château de Murat
Le lac Pavin - Fleur de Lave - Cédric Hennion

A la nouvelle des événements, César quitte brusquement l'Italie, franchit les Alpes Maritimes et parait tout' coup sur le territoire des Arvernes, brûlant et saccageant tout, afin de faire un exemple et de contenir les populations par la terreur des représailles. Vercingétorix était alors chez les Bituriges avec son armée. Il revient à la hâte défendre son pays. Déjà le général romain, laissant un détachement sous les ordres de son lieutenant Brutus, est allé rejoindre ses légions cantonnées au pays des Lingons. Il reparaît à la tête de nouvelles forces en Arvernie et vient mettre le siège devant Gergovia. Mais la résistance des assiégés et le soulèvement des Eduens l'obligent à la retraite. Encouragé par le succès, Vercingétorix poursuit l'armée romaine jusque hors de son territoire, sur les bords de la Saône ; malheureusement, il a l'imprudence d'offrir la bataille. Ce n'était pas la bravoure qui manquait aux Gaulois. Aussi la mêlée fut-elle des plus sanglantes. Cependant le nombre dut céder encore à la tactique, et le chef arverne fut trop heureux d'échapper au massacre avec quelques débris de son armée. La défaite n'abattit pas ses espérances ; il réussit à rallier quatre-vingt mille hommes et s'enferma dans Alesia (Alise), une des forteresses les plus redoutables de la Gaule. La résistance ne fut pas moins opiniâtre qu'à Gergovie ; mais Alésia fut forcée de se rendre, et Vercingétorix, fait prisonnier, fut envoyé à Rome et lâchement assassiné dans sa prison six ans plus tard. Ce fut le dernier effort de l'indépendance.
A dater de ce moment en l'an 705 de Rome, et jusqu'à l'invasion des barbares, la Gaule n'est plus qu'une province de l'empire.
Les Romains, cruels jusqu'à la lâcheté envers leurs ennemis, comme on l'a vu par l'exemple de Bituit et de Vercingétorix, ne s'occupaient plus, après la victoire, que des moyens de s'attacher les vaincus. Comprise dans la Gallia comata (Gaule chevelue), Nemetum, la nouvelle capitale de l'Arvernie, eut son capitole, son sénat, ses monuments, ses écoles. En reconnaissance des bienfaits d'Auguste, elle voulut s'appeler Augusto-Nemetum.
Elle eut bientôt des savants, des artistes, des orateurs dont la réputation ne le céda en rien à ceux de la métropole Marcus Cornélius Fronton, professeur d'éloquence, atteignit une telle célébrité qu'il fut mandé à Rome, où il devint l'instituteur et l'ami de Marc-Aurèle; plus tard, nous trouvons les Avitus, Sidoine Apollinaire, etc.
Le christianisme ne commença d'être prêché aux Arvernes que vers l'an 250. L'Église a consacré le souvenir des premiers apôtres de ce pays saint Austremoine, saint Alyre, saint Népotien, saint Rustique, saint Éparque. Elle tient également en vénération la mémoire du sénateur Injuriosus, qui vécut avec sa femme dans une perpétuelle continence et dont l'histoire se trouve rapportée au long dans Grégoire de Tours.
Malgré ses montagnes et les fortifications naturelles dont elle se trouve protégée, l'Arvernie ne fut point à l'abri des incursions des barbares. Elle fut ravagée tour à tour par les Vandales, les Alains, les Suèves, Crocus, chef d'une de ces bandes, pénétra jusqu'à Nemetum et détruisit le fameux temple de Wasso, l'une des merveilles de l'antiquité. En 439, les Huns y passèrent à leur tour. Trop faibles pour résister à l'invasion, les empereurs romains avaient cru prudent de lui faire sa part. Dès 419, Honorius avait cédé l'Aquitaine aux Wisigoths. En 475, Népos dut acheter quelques moments de trêve en leur cédant encore l'Auvergne, où ils avaient déjà fait une incursion l'année précédente. Ils la gardèrent trente-deux ans; et, après la bataille de Vouillé, qui leur fit perdre toutes leurs possessions des Gaules .
En 507 l'Auvergne passa sous la domination des rois francs, comme partie du royaume d'Austrasie Thierry, fils de Clovis (511-534) fut obligé de reconquérir cette partie de ses États sur Childebert, roi de Paris, qui, pendant que son frère était occupé au-delà du Rhin, s'était emparé de Clermont. Le règne de Théodebert de 534 à 547 et celui de Théodebald de 547-553 à permirent aux Auvergnats de réparer les désastres des invasions précédentes. Clotaire 1er, roi de Soissons et bientôt après de toute la monarchie franque, confia le gouvernement de l'Auvergne à son fils Chramne, dont la révolte ramena encore une fois les fléaux de la guerre sur cette province. En 560, vaincu par ses frères Caribert et Gontran, le nouvel Absalon périt au milieu des flammes.
L'Auvergne, ravagée encore une fois en 573 par les Saxons, fut comprise dans le royaume d'Aquitaine, fondé en 630 par Dagobert en faveur de son frère Caribert. Pendant un siècle et demi, les annales se taisent sur les événements politiques de cette contrée. A défaut de chefs de hordes, promenant après eux le pillage et l'incendie, elles conservent les noms de quelques bienfaiteurs de la civilisation saint Gal; saint A vit, qui fit construire, en 580, l'église du Port; saint Genès, d'une famille sénatoriale, qui fonda deux monastères et un hospice ; saint Bonnet, grammairien et jurisconsulte; saint Avit II.
De 730 à 732, invasion des Sarrasins; de 750 à 768, guerre entre Waïfre, duc d'Aquitaine, et Pépin, chef de la seconde dynastie franque. Nouveaux désastres pour le pays. En 761, Clermont est livré aux flammes.
Au IXème et au Xème siècle, incursions des Normands. C'est de la domination des rois d'Aquitaine que date la création du comté d'Auvergne, dont les titulaires, d'abord simples gouverneurs amovibles, finirent par se rendre héréditaires. Guillaume le Pieux, le premier comte par droit de succession, succéda à son père Bernard en 886. En 893, Eudes le nomma roi d'Aquitaine. Cependant la suzeraineté du comte de Poitiers fut presque constamment reconnue.
Les Auvergnats, qui avaient subi plutôt qu'accepté l'autorité des Carlovingiens, ne se montrèrent pas moins hostiles aux fondateurs de la troisième race. La déposition de Charles le Simple ne les empêcha point de dater leurs actes par les années de son règne ; et, après sa mort, ils adoptèrent la formule « Christo regna~z.Ge, Rege deficiente » que l’on peut traduire par Christ régnant, le roi manquant.
Au XIème siècle s'arrêtent les incursions des barbares. Indigènes et conquérants ont fini par trouver place sur le sol. La nouvelle société est en travail d'organisation. Ce sont les beaux jours de la féodalité. En attendant que la puissance royale, confisquant à son profit toutes les suzerainetés secondaires, ne reconnaisse plus dans les provinces que des gouverneurs amovibles, chaque pays, chaque canton va avoir son seigneur. A côté des comtes d'Auvergne surgissent ceux de Murat, de Carlat, de Thiers, de Mercœur, de Brioude, etc. Aux seigneuries laïques viennent s'ajouter les fiefs ecclésiastiques, le chapitre de Clermont, l'abbaye de Saint-Austremoine, celles de Mauzac, de Mauriac, d'Aurillac, de La Chaise-Dieu. C'est la guerre civile en germe ; elle ne tardera pas à faire oublier les maux de l'invasion. Toutefois la première croisade en,1095, résolue au concile même de Clermont en réunissant toutes les activités vers un but commun, arrête un instant l'explosion des querelles intestines. Mais, dès 1121, Guillaume VI entre en campagne contre l'évêque, qui appelle à son secours le roi Louis le Gros. Le comte est forcé de céder. Son fils Robert III va à son tour chercher querelle aux chanoines de Brioude. A sa mort, son fils Guillaume VII le Jeune était en Terre sainte ; son frère puîné, Guillaume VIII le Vieux, s'empara du comté. Les deux compétiteurs en appelèrent à leurs suzerains ; l'oncle s'adressa au roi de France, le neveu au duc d'Aquitaine, qui était alors Henri II, roi d'Angleterre. La querelle des vassaux venait de soulever une question de compétence, il en sortit la guerre entre les suzerains. Les deux Guillaume s'arrangèrent par un partage, et Guillaume le Jeune devint la souche des comtes de Dauphiné. La guerre n'en continua pas moins entre les rois de France et les rois d'Angleterre. En 1213, les comtes se déclarèrent contre le premier, et Philippe-Auguste fut obligé de reconquérir une à une toutes les places de l'Auvergne. En 1230, saint Louis en rendit une partie à Guillaume X.. Le XIIIème et le XIVème siècle nous montrent la bourgeoisie aux prises avec les seigneurs. C'est la lutte des communes pour leur affranchissement, lutte autrement féconde que les querelles des hobereaux et des abbés. Les cités d'Auvergne obtinrent sans trop de résistance leurs franchises, et dès le commencement du XIVème siècle, treize villes avaient leurs représentants aux états provinciaux.
A cette époque, les comtes d'Auvergne semblèrent accepter complètement la suzeraineté royale et ne se signalèrent plus que par leur zèle à servir la couronne. Nous les trouvons avec leurs vassaux et toute la noblesse aux guerres de Flandre et aux combats d'Azincourt, de Crécy, de Poitiers.
Citons, en passant, la mort tragique d'un comte de la branche aînée, le templier Gui, brûlé avec Jacques Molay, en 1313. Le traité de Brétigny vint distraire l'Auvergne de l'administration royale en la constituant en duché pairie au bénéfice de Jean, troisième fils du roi, à qui ce même traité enlevait le comté de Poitou, cédé aux Anglais. La fin du XIVème siècle fut signalée par les ravages des Anglais, des grandes compagnies et par la révolte des paysans contre leurs seigneurs. Béraud II, dauphin, et Louis II, duc de Bourbon, firent de vains efforts pour arrêter les désordres. Le XVèmesiècle vit éclore sous les auspices des ducs de Bourbon, comtes d'Auvergne, deux révoltes contre le pouvoir royal la première, la Praguerie, comptait parmi ses chefs le dauphin, depuis Louis XI ; la seconde, la ligue du Bien public, était dirigée contre ce même prince devenu roi. Ces deux insurrections trouvèrent peu de partisans chez les Auvergnats ; aussi la couronne en eut-elle bon marché. En 1510, réunion des trois états de la province, afin de mettre en harmonie les coutumes et le droit écrit et d'arriver à une sorte d'unité de législation. En 1533, voyage de François 1er allant au-devant de Catherine de Médicis, fiancée à son second fils Henri ; il passe par l'Auvergne, où on lui offre des fêtes splendides.
Nous arrivons aux guerres de religion. Les doctrines de la Réforme avaient pénétré en Auvergne et y avaient trouvé de zélés partisans. Les supplices et les exécutions ne pouvaient manquer de suivre. En 1548, Jean Brugière, du village de Piernoël, avait été brûlé vif à Issoire ; en 1553, Antoine Magne, d'Aurillac, avait été supplicié à Paris. En 1561, massacre de tous les protestants d'Aurillac. C'était assez de violences pour légitimer la révolte. Les protestants levèrent une armée et battirent les catholiques en 1568. Les succès de chacun des deux partis furent signalés par des atrocités et des supplices. La ville d'Issoire dut à sa qualité de place forte d'être assiégée, pillée et saccagée par les huguenots et par les catholiques.
L'Auvergne ne sortit des troubles religieux que pour tomber dans ceux de la Ligue. Les rebelles avaient à leur tête, dans cette province, Louis de La Rochefoucauld, comte de Randon, gouverneur du pays, et son frère François, évêque de Clermont. La population résista tant qu'elle put à l'entraînement des partis. Mais la guerre n'en dévasta pas moins la contrée, et ce fut encore la malheureuse ville d'Issoire qui en paya les frais. Les royalistes s'en emparèrent en 1590, le jour même où Henri IV gagnait la bataille d'Ivry. Ce fut la ruine de la Ligue. En 1606, l'Auvergne se trouve définitivement réunie à la couronne ; nous résumons ici les mutations qu'elle a subies jusqu'à cette époque. Nous avons parlé du partage qui eut lieu vers 1155 entre Guillaume VII et Guillaume VIII. Le Dauphiné d'Auvergne resta dans la famille de Guillaume VII jusqu'en 1436 ; à cette époque, il passa dans la maison de Bourbon-Montpensier, par la mort de Jeanne, femme de Louis de Bourbon, décédé sans postérité. Le comté d’Auvergne proprement dit subit encore un démembrement. Gui II, troisième successeur de Guillaume VIII, était en guerre avec son frère, l'évêque de Clermont. Ce dernier appela à son secours le roi de France Philippe-Auguste. Le comte, vaincu, fut dépouillé de son titre, dont fut investi Gui de Dampierre. La famille du nouveau seigneur s'éteignit en la personne de son fils. Le comté, réuni à la couronne, fut de nouveau constitué en apanage, en 1225, par Louis VIII, et divisé en deux parts la plus considérable, érigée en duché, fut donnée à Alphonse, comte de Poitou, second fils du roi ; l'autre fut rendue par saint Louis à Guillaume X, fils de Gui Il, dépossédé par Philippe-Auguste. Le duché, réuni à la couronne à la mort d'Alphonse, reconstitué au bénéfice de Jean de France, duc de Berry, fut cédé, en 1416, à la maison de Bourbon, déjà maîtresse du Dauphiné. La confiscation des biens du connétable, le 26 juillet 1527, fit rentrer à la couronne ces deux fiefs importants. Quant au comté rendu à Guillaume X, il resta dans la même famille jusqu'en 1505. A cette époque, Jeanne, héritière de Jean III, se voyant sans postérité, légua ses biens à Catherine de Médicis, sa nièce par sonmariage avec Henri Il. Le comté échut par héritage à Marguerite de Valois, sœur de Henri III et première femme de Henri IV. Elle en fit don au dauphin, depuis Louis XIII (1606), et l'annexion de toute la province à la couronne se trouva complète.
L'histoire de l'Auvergne se confond, à dater de ce moment, dans l'histoire générale. Nous devons mentionner la tenue des Grands-Jours à Clermont, en 1665. Les guerres de religion et les troubles de la Fronde causèrent de grands désordres en Auvergne et dans le centre de la France ; l'autorité royale y était méconnue, et la plupart des nobles et des seigneurs y avaient ramené les tyrannies et les exactions de la féodalité. Le roi et le parlement s'émurent des plaintes qui leur parvenaient, et, le 31 août 1665, une déclaration royale ordonna la tenue d'une juridiction ou cour, vulgairement appelée les Grands-Jours, dans la ville de Clermont, pour l'Auvergne, le Bourbonnais, le Nivernais, le Forez, le Beaujolais, le Lyonnais, la Combrailles, la Marche et le Berry (1). Un président au parlement, Potier de Novion, un maître des requêtes, Caumartin, seize conseillers, un avocat général, Denys Talon, et un substitut du procureur général furent désignés pour tenir ces assises extraordinaires. Leurs pouvoirs étaient à peu près absolus. L'arrivée des commissaires royaux, de Messieurs des Grands-Jours, comme on les appelait, produisit dans toute l'Auvergne une émotion extraordinaire. Le peuple accueillit les magistrats parisiens comme des libérateurs, et l'on a conservé un remarquable monument de sa joie, c'est le Noël des Grands- Jours. La terreur, au contraire, planait sur les châteaux une foule de gentilshommes quittaient la province ou se cachaient dans les montagnes ; d'autres s'efforçaient d'amadouer les paysans, et ceux qui avaient été le tyran des pauvres devenaient leurs suppliants. Fléchier, alors simple abbé, âgé de trente-trois ans, qui accompagnait Monsieur de Caumartin en qualité de précepteur de son fils, a laissé une curieuse relation de son voyage en Auvergne et de ces assises judiciaires.
Le vicomte de La Mothe-Canillac fut condamné à mort et exécuté, ainsi que le sieur de Veyrac ; le marquis Jacques-Timoléon de Montboissier-Ganillac, L’homme au douze apôtres » Gaspard, marquis d'Espinchal ; le comte d'Apchier ; les comtes du Palais, alliés à la maison de Turenne le baron de Sénégas, et bien d'autres, furent condamnés par contumace, leurs châteaux furent démolis et leurs biens confisqués. Il y eut 273 contumaces condamnés au gibet, 96 au bannissement, 44 à la décapitation, 32 à la roue et 28 aux galères. De sages règlements furent édictés pour prévenir le retour des abus de la noblesse. Les Grands-Jours furent levés après trois mois d'assises, d'octobre 1665 à janvier 1666, et une médaille, frappée à cette occasion, en consacra la mémoire. L'effet moral qu'ils avaient produit fut très considérable. La dernière secousse violente imprimée au pays fut la révocation de l'édit de Nantes promulgué le 18 octobre 1685 par le roi Lous XIV. Des villes entières furent ruinées par cet acte impolitique que l'histoire a reproché au grand roi.
Là Révolution fut acceptée par la population de l'Auvergne comme une délivrance, et, depuis, rien n'est venu distraire les patients et laborieux descendants des Arvernes des travaux de l'agriculture et de l'industrie.

Note

À sa création en 1790, le département devait s'appeler Mont-d'Or, mais le député de Clermont-Ferrand, Gaultier de Biauzat intervint car il pensait que ce nom attirerait l'attention de l'administration fiscale sur ses concitoyens : il fut écouté et le département s'appela finalement Puy-de-Dôme


Puy-de-Dôme

Clermont-Ferrand


La première mention de Clermont peut être accordée au géographe grec Strabon sous le nom de Nemossos. Le terme est gaulois et désigne un bois sacré. Elle y est qualifiée de « métropole des Arvernes » et sa population est située sur la butte actuelle de la cathédrale.
À proximité, lors du siège de Gergovie, l’armée gauloise repousse les légions romaines. Pendant la période gallo-romaine, la ville se développe sous le nom d’Augustonemetum, latinisation du nom gaulois formée à partir du nom de l’empereur Auguste. Sa population est alors estimée de 15 000 à 30 000 habitants au IIème siècle ce qui fait d’elle une grande ville de la Gaule romaine. Augustonemetum connaît une phase d’extension qui se termine au milieu du IIIème siècle. C'est alors que se développe le forum récemment mis au jour place de Jaude, en contrebas de l'oppidum.


Le Château de Chambord
La statue de Vercingétorix sur la place de Jaude à Clermont Ferrant - On aperçoit au fond le Puy de Dôme

Les Wisigoths assiègent plusieurs fois Clermont entre 471 et 475. Malgré la défense du patrice Ecdicius et de l’évêque Sidoine Apollinaire, la ville est cédée aux Wisigoths par l’empereur Julius Nepos, et fait partie du royaume wisigoth jusqu’en 507.
Clermont connaît après la disparition de l’Empire romain une période sombre, marquée par les pillages dont elle est l’objet de la part des peuples qui envahissent la Gaule et n’aurait pas été épargnée par les Vikings lors de l’affaiblissement de l’Empire carolingien.
En 848, la ville prend le nom de Clairmont par référence au château fort de Clarus Mons. Clermont aurait été ravagée par les Normands du chef Hasting en 8629. L’évêque Sigon entreprend sa reconstruction, mais elle est de nouveau ravagée en 898 ou 910.

Le Château de Chambord
La statue de Pascal

L’évêque Étienne II fait bâtir une cathédrale romane; du moins la consacre-t-il à une date indéterminée mais que la tradition locale place en 946 à l’emplacement de la cathédrale actuelle. Elle sera détruite lors de la construction de la cathédrale gothique actuelle.
En 1095, lors du concile de Clermont, le pape Urbain II prêche la première croisade.
En 1120, pour contrecarrer le pouvoir des évêques, les comtes d’Auvergne fondent à proximité de la ville épiscopale la cité de Montferrand selon un plan orthogonal qui n'est pas sans rappeler celui, ultérieur, des bastides du Sud-Ouest, ces villes nouvelles du Midi. Pendant tout le Moyen Âge et jusqu’à l’époque moderne, Clermont et l’actuel quartier de Montferrand sont deux villes distinctes : Clermont est la cité épiscopale, Montferrand, la ville comtale.
En 1202, le comte Guy II abandonne à l'évêque les droits qu'il possède sur la cité de Clermont. Désormais et jusqu'au milieu du XVIème siècle, l'évêque et le chapitre cathédral sont les maîtres de la ville.
À partir de 1248 commence le chantier de la cathédrale gothique, qui se poursuit au siècle suivant.
En août 1480, par ses lettres patentes, le roi Louis XI crée un consulat à Clermont.
En 1490, la ville de Clermont subit de gros dommages à cause d’un tremblement de terre. Douze tours de l’enceinte s’effondrent totalement ou partiellement ainsi qu'une tour de la basilique Notre-Dame-du-Port. La cathédrale subit également des dommages. (Une fissure sur le portail sud est toujours visible).
En 1551, Clermont devient ville royale, puis en 1610, propriété inséparable de la Couronne. Henri II transforme l’administration de Clermont en échevinage le 18 octobre 1556 (4 échevins puis 3 en 1559).
En 1557, Clermont reçoit le titre de Chef et ville capitale du pays d’Auvergne alors que Riom devient Chef du duché d'Auvergne et pays pour l’exercice de la justice prenant ainsi l’avantage pour les fonctions judiciaires. Cependant, la création, en 1582 à Clermont, d’un présidial de dix magistrats rétablit l’équilibre.
Le 15 avril 1630, l’édit de Troyes (1er édit d’Union) rassemble autoritairement Clermont et Montferrand. Cette union est confirmée en 1731 par Louis XV avec le 2ème édit d’Union.


Ambert


Le Château de Chambord
l'Hôtel de Ville


Jusqu'au XVème siècle, le bourg d'Ambert était morcelé en trois quartiers spécifiques, correspondant à une division ternaire de la société : un quartier marchand, un quartier ecclésiastique et monastique, et un quartier « seigneurial », qui se « mélangèrent » à partir de la construction de l'enceinte fortifiée dite des 19 tours.
Ambert fut très éprouvée par les suites du massacre de la Saint-Barthélemy. Une bande de Huguenots, commandée par le capitaine Merle, s'empara de la ville en 1574 et y fit subir pillages, massacres et autres sévices à une population majoritairement catholique. La ville fut ensuite reprise par les catholiques.
Dans un registre plus paisible, l'histoire d'Ambert et de toutes les communes environnantes est indissociable de la fabrication de la pâte à papier à base de chiffon d'origine végétale (chanvre et lin), à laquelle se consacraient plus de 300 moulins au XVème siècle. Les maîtres papetiers avaient reçu leur savoir-faire de maîtres italiens. Les premiers tirages de l'Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Diderot et d'Alembert, furent d'ailleurs imprimés sur de la pâte à papier d'Ambert.
Le brigand et contrebandier Mandrin fit un passage à Ambert le 12 octobre 1754 ; il existe toujours dans la ville une Tour Mandrin.
Le déclin progressif de l'industrie papetière, à partir de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, fut partiellement compensé par la montée en puissance, dès le XVIIème siècle, des métiers du tissage, de la passementerie, de la tresse et du lacet, de la broderie et de la fabrication de chapelets.


Issoire

Dénommée jadis Isiodorensis, "Issoire la Belle" garde à travers son vocable le souvenir d'une origine gallo-romaine. Plusieurs objets datant de cette époque furent découverts dès 1780 : urnes antiques, monnaies gauloises et romaines, vases funéraires gallo-romains.
Le nom de la ville s'est écrit pendant longtemps Yssoire. Le "Y" qui apparaît dans les armoiries en témoigne. C'est à partir de la Révolution que l'orthographe moderne Issoire s'est imposée. En occitan, la ville s'appelle Soire (ce qui se prononce [ˈsujre], [ˈsujrə] ou localement [ˈsɥirə]).
Du Ve au VIIIe siècle, la mémoire de saint Austremoine tomba dans l'oubli. Ses reliques furent transférées à Volvic, puis à l'abbaye de Mozac. En 816, des moines bénédictins venus de Charroux dans le Poitou et fuyant les invasions normandes, se réfugient dans la région, à Saint-Yvoine. L'un d'entre eux, nommé Gislebert, se rend à Issoire et décide de reconstruire l'ancien monastère de Saint-Austremoine. Le nouveau monastère sera consacré en 937 par Bernard, évêque de Clermont, sous le double vocable de Saint-Pierre et Saint-Austremoine.
Un protestant est brûlé vif en 1548. Le 15 octobre 1575 (cinquième guerre de religion), la ville est prise et pillée par les troupes du capitaine Merle. Lors de la guerre suivante, en juin 1576, la ville est reprise et pillée par l'armée royale du duc d'Anjou2. La ville d'Issoire est prise par les ligueurs le 10 février 1590. Le 11 février, Jacques de Villelume-Barmontet assiège les ligueurs réfugiés dans la citadelle, c'est alors que le chef de la Ligue Jean-Louis de La Rochefoucauld, comte de Randan, fait le siège de la ville tenue par les royalistes, commandés par Jacques de Villelume-Barmontet, maréchal de camp qui repoussent les ligueurs. Le 14 mars 1590, Jacques de Villelume-Barmontet, à la tête de cinquante cuirassiers, aide les troupes royales, les contingents de Clermont et les volontaires menés par François de Chabannes, marquis de Curton à poursuivre le comte de Randan et à le défaire à la bataille de Cros-Rolland, près d'Issoire. Il se marie en 1578 avec Magdelaine, Dame de Vassel. Le 15 mars 1590, Jacques de Villelume-Barmontet est nommé gouverneur d'Issoire, et dans sa charge de maréchal de camp, continue à prendre part aux opérations contre la Ligue jusqu'en 1595. Un contemporain, Julien Blauf, notable de la ville, rédigea une chronique des évènements de 1540 à 16223.


Riom

armorial d'Auvergne
L'armorial d'Auvergne, Bourbonois et Forestz de Guillaume Revel

Riom occupe une hauteur, site défensif au cœur d’une zone de contact entre la plaine de la Limagne à l’est et les premiers contreforts de la chaîne des Puys à l’ouest. Le nom celtique de Ricomagnum – le riche marché – indique un centre économique aux fonctions commerciales importantes au carrefour de deux grandes voies, la route de la vallée de l’Allier et celle de l’océan Atlantique.


Note
La Maison de la Pierre
La Maison de la Pierre

La Maison de la Pierre


La Maison de la Pierre

Située non loin de la célèbre source de Volvic, la Maison de la Pierre, vous offre une reconstitution parfaite de l'extraction des pierres utilisées pour la construction de certains bâtiments de la région. les pierres utilisées pour élever la cathédrale de Clermont-Ferrand proviennent ce cette ancienne carrière.
Vous pouvez visiter l’ ancienne carrière souterraine qui sert de cadre à la maison de la pierre. On pénètre au cœur de la coulée de lave descendue du Puy de la Nugére. Puis un spectacle audiovisuel sur la formation de la pierre est présenté, suivi, pour conclure la visite, d’ une présentation du travail dans les carrières et de l’ utilisation de la pierre de Volvic.

Au Moyen-Age, Riom, bourg d’origine antique, se développe autour d’un édifice religieux devenu lieu de pèlerinage sur les reliques de saint Amable. Capitale administrative des Terres royales d’Auvergne dès le XIIIe siècle, la ville connaît alors deux périodes fastes : celles des apanages d’Alphonse de Poitiers (1241 – 1271) et de Jean de Berry (1361 – 1416). L’un lui donne un nouveau plan d’urbanisme, l’autre construit le palais ducal et la Sainte-Chapelle.
A la renaissance, après l’apanage de la famille de Bourbon (1416 – 1527) la ville, comme le duché d’Auvergne, revient à Louise de Savoie, mère de François 1er, puis définitivement à la couronne de France en 1531. Riom est une ville florissante, siège des différentes juridictions royales. Le soin apporté à la construction et au décor des demeures témoigne de l’essor urbain.

Note
Les inhumations de Gondole

Les inhumations de Gondole

La Maison de la Pierre

À la confluence de l'Allier et de l'Auzon, le site de Gondole (Le Cendre, Puy-de-Dôme) est l'un des trois plus importants oppida Arverne. Cette place forte gauloise, fut occupée durant les dernières décennies du second âge du Fer (entre -70 et -20 avant notre ère, période dite de "La Tène D2") et le début de la conquête romaine. Huit hommes et leurs chevaux, alignés quatre à quatre sur deux rangées, ont été dégagés à quelque 300 m à l'extérieur du rempart de la cité. Tous ont été enterrés simultanément dans une fosse rectangulaire, sur le flanc droit, têtes au sud et regard à l'est. Sept individus sont des adultes, le dernier est un adolescent. Presque tous ont le bras gauche en avant, souvent posé sur le squelette qui les précède. Aucune arme, parure ou offrande, aucun élément de harnachement n'ont été déposés. Il s'agit de chevaux gaulois (petits chevaux de 1,20 m au garrot). La présence de chevaux dans une sépulture gauloise est un fait exceptionnel. La cause du décès des hommes et de leurs chevaux reste aujourd'hui totalement inexpliquée : aucune trace évidente de traumatisme ayant pu entraîner la mort n'a été observée sur les squelettes. Ces inhumations pourraient-elles être liées à quelque bataille ? La découverte de "charretées d'ossements humains et de chevaux" extraites aux environs immédiats durant le XIXème siècle laisse supposer un événement hors du commun. Si les affrontements engagés entre armées gauloises et césarienne viennent immédiatement à l'esprit (César, Bello Gallico, Livre VII, 34-45), aucun élément, tant archéologique que chronologique ne permet de confirmer cette hypothèse.

.

Au XVIIIème siècle, la ville s’ouvre sur l’extérieur avec la démolition des remparts et l’aménagement de boulevards plantés d’arbres. Parallèlement aux grands travaux d’urbanisme, les particuliers construisent de nouveaux hôtels ou entreprennent des rénovations en remplaçant les façades à pignons du XVIIe siècle par des façades rectangulaires.
Après la Révolution, Riom conserve une fonction judiciaire et obtient la création de la cour d’appel en 1804, année où Riom devient sous-préfecture. Débute alors ce qu’on appellera « le chantier du siècle » : la construction du Palais de Justice à l’emplacement du Palais des Ducs (1824-1846). Le XIXe siècle voit l’extension de la ville mais il n’a que bien peu transformé le centre ancien.



#

Ne par parler du parc des Volcans d’Auvergne serait une lacune lamentable et ce parc fait partie des grands espaces protégés de notre pays. La chaines des volcans d’Auvergne s’étend du Gour de Tazenat au nord du département pour finir vers le Puy de l’Enfer au sud du département, à l’est de la commune d’Espinasse. Paysages tourmentés, mais très agréablement boisés, le parc régional des volcans d’Auvergne s’étend sur plus de 150 kilomètres. Si quelques sommets franchissent l’altitude de 1800 mètres comme le Plomb du Cantal avec ses 1855 mètres, ou le Puy du Rocher (1813), l’altitude moyenne des volcans se situe entre 1600 et 1400 mètres . Le point culminant étant le Plomb du Cantal, alors que le volcan du Roc de la Chauve ne mesure que 1427 mètre d’altitude.
Pays de randonnée, de sentiers de découverte en été, cette partie de l’Auvergne est également un lieu de pratique du ski de fond pendant la saison hivernale. Un parc d’attraction, Vulcania, présentant le monde des volcans a couvert ses portes le 20 février 2002.


Temple de Mercure

  • Move
  • Close

Temple de Mercure


#
Temple de Mercure

Le site a été découvert en 1872 à l'occasion de la construction de l'observatoire météorologique. Très rapidement, les premières fouilles se déroulent de 1873 à 1878, conduites par l'Académie des sciences de Clermont-Ferrand, sous la direction, à partir de 1875, de Louis-Clémentin Bruyère. Ces premières recherches permettent de faire les premiers plans du site.
Les fouilles sont ensuite arrêtées et le temple est laissé à l'abandon, en l'état. Ce n'est qu'en 1886 que commenceront les démarches qui amèneront sa protection par les Monuments Historiques. Il est classé aux monument historique en 1893

.. Note

Le temple de Mercure


#
le dieu Mercure

On sait que les Romains avaient pour habitude de bâtir leurs temples sur des hauteurs on supposait donc que le sommet du puy de Dôme n'avait pas dû échapper à cette destination religieuse ; cette supposition s'est trouvée confirmée lorsqu'en 1872 on a creusé les fondations de l'observatoire météorologique qui le couronne aujourd'hui. On a, en effet, trouvé des ruines et des débris de constructions antiques.
Ces ruines proviennent d'un temple païen dont la construction semble remonter au premier siècle qui suivit la conquête romaine. On y a trouvé des échantillons de marbre de toute nature et des fragments de statues et d'objets d'art. Sur un cartouche en bronze ou a pu lire l'inscription suivante :

Numini Augusti et Deo Mercuri Dumicati Matutinus Matutinus Victorinus D D*

Au moyen âge, on éleva sur le sommet de la montagne une chapelle à saint Barnabé ; plus tard, il s'y faisait un pèlerinage, et une vieille tradition rapporte même qu'à certaines époques les sorcières y faisaient leur sabbat pendant la nuit.

*Matutinus Victorinus a élevé ce monument au dieu tutélaire d'Auguste et à Mercure du Puy.

Par la suite un certain nombre de découvertes plus ou moins fortuites conduisent à une seconde série de campagnes de fouille, sous la direction d'Auguste Audollent et Gabriel Ruprich-Rober. Cette série de campagnes étudie notamment les abords du site et découvre un petit temple annexe et, à proximité de ce dernier, une petite statuette de Mercure, confirmant encore la dédicace du lieu de culte.

En 1956, l'installation du relais hertzien situé au sommet du puy, au dessus du temple actuel, se déroule sans fouilles préalables. Les ouvriers découvrent un trésor monétaire qui est dispersé. Les dégradations dues aux intempéries entraînent quelques travaux de consolidation et de réfections dont une restauration importante en 1978.
Les fouilles ne reprennent de manière intensive et régulière qu'en 2000. Ces campagnes menées de 2000 à 2004, sous la direction de Dominique Tardy et Jean-Louis Paillet, ont permis de réaliser un relevé architectural précis, et les techniques de fouilles modernes ont permis un renouvellement significatif de nos connaissance sur le site. Les apports de ces campagnes sont complétés par le diagnostic archéologique réalisé en 2008 en préalable à l'aménagement touristique du site et sa restauration.




Plan du site - Moteur de recherche | | Page Aide | Contact © C. LOUP 2016
.