Le département du Pas-de-Calais est formé de
la presque totalité de la ci-devant province d'Artois, et des petits
pays du Boulonnais, du Calaisis, de l'Ardresis, qui dépendaient anciennement
de la basse Picardie. Il tire son nom de sa position près du détroit
qui joignant la mer du Nord à la Manche, sépare la France de l'Angleterre,
et que l'on a nommé Passage ou Pas-de- Calais. — Ses bornes sont : au
nord-est et à l'est, le département du Nord ; au sud , celui de la Somme
; et à l'ouest, l'Océan.
Le territoire de ce département présente
un pays fort plat qui s'abaisse encore sensiblement du côté du département
du Nord. On trouve cependant une chaîne de petites montagnes qui, remontant
d'Abbeville jusqu'au delà de Boulogne, renferment les sources de plusieurs
rivières. De petites collines sablonneuses, nommées dunes, s'étendent
sur le bord de la mer, qui dépose annuellement sur la côte une quantité
prodigieuse de sable fin, qui, dans beaucoup d'endroits, a plus de 6
kilomètres. de largeur. La Lys, la Scarpe, la Canche, l'Aa, l'Authie
et la Lawe arrosent ce département et y sont navigables, ainsi que les
canaux de Calais, de St-Omer, d'Ardres et de la Marck.; un grand nombre
de rivières et de ruisseaux fertilisent son territoire et le divisent
en tous sens.
Le sol, en général excellent, quoiqu'il ne soit
pas partout également productif, se divise généralement en partie haute
et en partie basse : la partie haute comprend les arrondissements d'Arras
et de Saint-Pol, la majeure partie de ceux de Béthune, de Montrerai,
de Boulogne, et une petite portion de celui de St-Omer ; la partie basse
appartient à ces trois-derniers arrondissements, et comprend le cours
de la Lys , de l'Aa et de la Lianne.
Le sol est d'une grande fertilité
; il produit en abondance des grains de toute espèce, des légumes, des
graines à huile et des fruits à cidre; les prairies artificielles y
sont très-multipliées. Le pays bas offre peu d'écoulement aux eaux :
on y trouve des marais étendus, des marécages, de vastes tourbières,
des champs fertiles, de belles prairies et d'excellents pâturages qui
nourrissent des bestiaux de toute espèce et des chevaux de trait estimés.
Quelquefois ces pâturages sont des clos fermés de haies près des fermes,
la plupart couverts de vieux pommiers, dont les branches longues et
nombreuses ombragent tellement la terre, qu’à peine elle peut recevoir
quelques rayons passagers du soleil.
Les clôtures, assez généralement en usage, se trouvent surtout dans l'arrondissement de Béthune ; mais c'est principalement dans la partie qui avoisine le département du Nord, pays plat entre coupé de fosses et de canaux qu'on en remarque le plus. Tous les champs y sont entourés d'aunaies, de haute futaie ou de têtards, dont la masse de feuillage embellit et dérobe à la vue des villages considérables. Les forêts ont peu d'étendue. La vigne n'est cultivée dans aucun endroit.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie : 667
100 ha
Population: 1 461 387 hab.(2009)
Dénsité :219 hab./km²
Nb de communes : 895
L'histoire de ce département
est toute dans son nom Pas-de-Calais, passage de Calais
; c'est de là qu'on passe le plus aisément du continent
dans cette grande île voisine qui s'allonge, jalouse
et fière, en face de nos côtes, Pas de Calais, c'est
le nom de ce canal étroit au-delà duquel on aperçoit
; de notre territoire, le rivage de l'Angleterre. Partout
ailleurs, nos côtes se retirent devant elle, excepté
pourtant la presqu'ile du Cotentin (département de la
Manche), qui la menace de Cherbourg. Mais Cherbourg
est moins hardie ; elle s'arrête à 25 lieues; Calais
se pose audacieusement jusqu'à 8 lieues de la grande
puissance rivale, audace tantôt glorieuse pour notre
pays et tantôt fatale.
Ce rivage a porté au-devant
de la Grande-Bretagne tous ceux qui ont voulu l'aller
chercher chez elle, depuis le conquérant des Gaules,
qui, deux fois, descendit chez les Bretons d'autrefois,
jusqu'à cet autre conquérant qui avait juré la ruine
d'Albion, et qui, moins heureux que César, ne put donner
à ses soldats la conquête qu'il leur avait montrée du
doigt. Ce même rivage, en des jours de plus triste mémoire,
a servi de premier marchepied à ces mêmes ennemis que
jamais nous n'avons pu troubler dans le repos de leurs
foyers. Trop rapproché d'eux alors, il leur offrait
une prise facile, et, pour peu qu'ils étendissent le
bras, ils saisissaient Calais, Boulogne et se trouvaient
maîtres des poternes de la France.
Aujourd'hui,
si la paix peut enfin se maintenir dans le monde et
les vieilles haines nationales s'effacer devant d'autres
sentiments, nous nous féliciterons d'être aussi rapprochés
d'un grand pays libre et industrieux, et d'avoir à traverser,
pour débarquer à Douvres, non pas cet Océan dissociable
dont parle Horace, mais un simple détroit que nos paquebots
rapides peuvent aisément, dans un seul jour, toucher
plusieurs fois les deux bords. La première fois qu'une
armée franchit le détroit, ce fut sous Jules César.
Il venait de rejeter au-delà du Rhin les Germains qui
menaçaient de lui disputer la Gaule ; il voulut de même
refouler dans la Bretagne les secours et les inspirations
que les peuples gaulois recevaient de ce foyer de la
religion druidique. Il s'embarqua dans le pays des Morins.
Les Morins, les Atrebates (d'où Arras), tels étaient les peuples qui occupaient notre département et qui venaient de reconnaître, non sans une glorieuse résistance, l'empire des aigles romaines. Parti de chez eux, César reparut bientôt, vainqueur des Bretons et pourtant forcé de revenir sur ses pas ; mais déjà, par les soins de Labiénus; une flotte mieux équipée se préparait à Itius Portus, qu'on croit être aujourd'hui Wissant, et César, avec ces ressources nouvelles, fut cette fois plus heureux. A Itius Portus fut établie une des grandes stations navales de l'empire romain. Mais les siècles s'écoulent ; Alains, Suèves, Vandales, Burgondes, franchissant le Rhin inférieur, inondent, ravagent la Belgique et ce pays même des Morins, attribué par Honorius à la Belgique Seconde. Ce torrent passe et va, bruyant et dévastateur, se perdre au loin dans les sables de l’Afrique ; cependant notre province respire à peine, que déjà les Francs y pénètrent et en font une de leurs premières conquêtes. Les Mérovingiens y règnent pendant tout le cours de leur existence comprise dans toutes les vicissitudes des partages, elle appartient au royaume de Soissons, quand les fils de Clovis, en 511, font quatre morceaux de la Gaule; plus tard, quand la division, moins arbitraire et plus réelle, en Neustrie et en Austrasie prévaut dans l'empire des Francs, elle se trouve rattachée à la Neustrie, c'est-à-dire au pays qui deviendra français, et que le cours de l'Escaut sépare de l'Austrasie, destinée à être longtemps germanique. Alors que la dynastie carlovingienne en décadence voyait les bénéficiers retenir insolemment et transmettre à leurs héritiers des terres que les rois et les empereurs ne leur avaient point données à ces conditions, le pays des Atrebates fut un des derniers à partager le sort des autres parties de la Gaule et à sortir des mains du souverain pour passer dans celles d'un bénéficier; ce n'est qu'en 863 que Charles le Chauve l'aliéna en autorisant sa fille Judith à le porter en dot au comte de Flandre, qui en fut souverain pendant plusieurs siècles. Un mariage l'avait donc détaché de la couronne ; un mariage l'y ramena. Les mariages jouaient un grand rôle dans le monde féodal. Ils rassemblaient tour à tour et séparaient les provinces, les fiefs. C'étaient bien plutôt les terres qui s'épousaient que les seigneurs et les nobles dames. Philippe-Auguste épousa, en1180, la nièce du comte de Flandre, Isabelle, qui avait en dot le pays d'Artois (Atrebatensis terra).
Ce pays n'était pas encore un
comté. Il ne reçut ce titre qu'en 1238, et déjà il était
séparé de nouveau de la couronne; il est vrai que c'était
à d'autres conditions qu'auparavant saint Louis venait
de le donner en apanage à son frère cadet, Robert, de
sorte que l'Artois fut une des premières provinces qui
servirent à former cette chose toute nouvelle et pleine
de si graves conséquences, les apanages, par lesquels
la maison royale trouvait moyen d'établir partout ses
propres membres et de former une féodalité nouvelle
toute dévouée.
Grâce à son titre de frère de saint
Louis; le premier comte d'Artois faillit devenir empereur
d'Allemagne. Le pape lui offrait cette couronne, qu'il
voulait arracher à Frédéric II. Mais les états du royaume
de France répondirent « Qu'il suffisoit a Monsieur
le comte Robert d'être frère du roi de France, qui étoit
le plus grand prince de la terre » et refusèrent
cette offre. Ce n'est pas sur le trône impérial, mais
bien tristement, loin de sa patrie, que devait mourir
le malheureux Robert. Il accompagna saint Louis dans
la septième croisade. Il était un des plus vaillants
et des plus téméraires parmi toute cette chevalerie
brillante qui fit connaitre sa bravoure aux musulmans
des bords du Nil. Depuis un mois, l'armée chrétienne
se consumait en vains efforts pour franchir le canal
d'Aschmoun, au-delà duquel se riaient d'eux les musulmans,
lorsqu'on trouva un gué. Robert d'Artois le passa le
premier avec trois cents chevaliers seulement, malgré
la défense du roi son frère. « Je vous jure sur les
saints Évangiles, avait répondu le jeune imprudent,
de ne rien entreprendre qu'après votre passage. Promesse
vite oubliée ! A peine vit-il les Sarrasins fuir devant
lui que, transporté d'ardeur, il s'attacha à leurs pas
et les poursuivit jusque dans Mansourah. Mais une fois
dans cette ville, il fut cerné, écrasé sous les poutres
et les pierres et succomba en 1250 Aussi brillant, aussi
téméraire, aussi malheureux fut Robert II d'Artois.
Armé chevalier par saint Louis, il accompagna le pieux
roi, son oncle, dans cette funeste croisade de Tunis,
où il recueillit son dernier soupir. On le vit ensuite,
sous Philippe III et Philippe IV, aller soutenir vaillamment
en Navarre, dans les Deux-Siciles, en Flandre, l'influence
française, alors portée partout par des princes de la
famille royale. Quand Boniface VIII excommunia Philippe
le Bel, il osa, lui, déchirer la bulle pontificale,
si menaçante pour l'indépendance de la France.
C'est lui encore qui commandait
l'armée française dans cette funeste bataille de Coutray
qui eut lieu le 11 juillet 1302, si fatale à la noblesse
de notre pays, et qui fut cause de ce grand désastre.
Ce fut une seconde édition de la Mansurah. Le sage connétable
de Nesle, qui voulait le retenir, se vit accuser de
trahison « Je ne suis pas un traitre, répondit froidement
le prudent capitaine suivez-moi seulement ; je vous
mènerai si avant que nous n'en reviendrons ni l'un ni
l'autre. » Cette triste prédiction s'accomplit Robert
succomba, percé de trente coups de pique. Avant cette
catastrophe, en récompense des services de Robert, Philippe
le Bel, par « Lettres royaux » du mois de septembre
1297, avait érigé en pairie le comté d'Artois. Ce titre
de pairie semblait assurer mieux que jamais la succession
masculine dans ce comté, quand même il n'eût pas été
généralement admis dans le droit féodal de l'époque
que les femmes ne succédaient pas. Pourtant cette grave
question fut résolue alors différemment. Robert II avait
laissé une fille, Mahaut, et un neveu Robert. Mahaut
succéda ; Robert réclama. Il fut débouté de sa demande,
en 1309, par un jugement des pairs, et Mahaut non seulement
demeura comtesse, mais même siégea dès lors, et plusieurs
fois, dans le parlement, comme pairesse (chose toute
nouvelle). Robert ne put se résigner. Il renouvela ses
protestations sous les fils de Philippe le Bel, et plus
vivement encore sous Philippe de Valois. Il avait eu
le tort de fabriquer de fausses lettres par lesquelles
Robert II aurait fait cession de son comté à son père
Philippe. Le parlement découvrit la fraude, et, à la
suite d'un procès scandaleux, une certaine Jeanne Divion,
complice du coupable, fut brûlée en 1331. Pour lui,
il refusa de comparaitre. Déjà faussaire, il se fit
encore sorcier et envouta le roi, c'est-à-dire qu'il
fabriqua une petite image de cire représentant le roi
et la perça au cœur avec une aiguille; un homme envoûté,
selon les superstitions du moyen âge, était un homme
perdu. Pourtant Philippe de Valois continua de se porter
fort bien, et Robert, craignant les longs bras du parlement,
jugea prudent de s'en aller ailleurs. Il passa donc
d'abord en Flandre, puis en Angleterre et mit le comble
à ses crimes en appelant dans son pays le roi d'Angleterre,
Édouard III. Ainsi cette famille d'Artois mérite le
reproche d'avoir contribué à allumer ce triste incendie
de la guerre de Cent ans qui devait dévorer la France.
En 1382, le comté d'Artois fut
réuni à celui de Flandre, sous le fameux Louis de Male,
et deux ans après, en mourant, il le laissa à Marguerite,
sa fille, qui avait épousé le duc de Bourgogne, Philippe
le Hardi. Quand elle mourut à son tour (1405), elle
le transmit à Jean, son fils, qui avait hérité de Philippe
le duché de Bourgogne, et depuis lors le comté et le
duché demeurèrent réunis jusqu'à la mort de Charles
le Téméraire. A ce moment (1417), où la grande puissance
des ducs de Bourgogne se trouva démembrée, l'Artois
fut porté, avec la Flandre et la Franche-Comté, dans
la maison d'Autriche, par le mariage de Marie de Bourgogne
avec l'archiduc Maximilien, mais à la charge de l'hommage
envers la France. Bien plus, par le désastreux traité
de Cambrai (1529), résultat de la bataille de Pavie,
François ler fut obligé de renoncer à toute
suzeraineté sur l'Artois, comme sur la Flandre, et ce
ne fut que cent vingt ans après que les victoires du
grand Condé le rendirent à la France.
C'est ce que
consacra le traité des Pyrénées signé en 1659, confirmé
par celui de Nimègue en 1678.
Depuis lors, ce comté ne fut plus jamais détaché de la monarchie française, et même, depuis 1757, il fut désigné pour servir d'apanage au second frère du roi; c'est à ce titre que le possédait le roi Charles X avant de monter sur le trône. Pendant les cent cinquante ans environ qu'il fut soumis à la domination espagnole, l'Artois s'était fait maintenir ou accorder par ses souverains étrangers, fort intéressés à user de ménagement envers un pays aussi important par sa richesse et sa position, des privilèges qu'il conserva après son retour à la couronne de France. Aussi demeura-t-il pays d'états, ne connaissant ni douanes, ni aides, ni gabelles, et même ayant le droit d'exercer un contrôle nominal sur la levée des deniers royaux. Relativement à ses divisions ecclésiastiques et administratives, il comptait deux évêchés, Arras et Saint-Omer, et se divisait en huit bailliages et une gouvernance, celle d'Arras il faisait partie du gouvernement militaire de Picardie et relevait de l'intendance de Flandre pour les finances. Sa population était évaluée à 319,200 habitants.
Quant à la langue, l'Artois est remarquable pour avoir été et être encore le théâtre de la lutte du picard et du flamand, en d'autres termes du français et de l'allemand. Le picard a l'avantage à présent et fait des progrès qui refoulent peu à peu son rival. La province d'Artois a formé, pour la plus grande partie, le département du Pas-de-Calais; pourtant leurs limites sont loin de coïncider, et ce serait une grave omission dans l'histoire du département que celle des pays, du reste bien moins importants, du Boulonnais, du Calaisis, de l'Ardrésis, qui dépendaient anciennement de la basse Picardie. Mais ces petits pays trouveront leur histoire, chacun à l'article de la ville qui lui servait de capitale (Boulogne, Calais, etc., etc.). Disons, toutefois, que, comme le Loiret, le Pas de- Calais, pendant la guerre de 1870-1871, a été témoin d'une victoire remportée par l'armée française sur les Prussiens. C'était le 2 janvier 1871 Commandée par le général Faidherbe, l'armée du Nord, qui déjà, le 23 décembre 1870, avait brillamment soutenu l'effort de l'ennemi à Pont-Noyelles, se trouvait alors divisée en deux corps, le 22ème sous les ordres du général Paulze d'Ivoy, et le 23ème, sous les ordres du général Lecointe. « Une division du 2ème corps dirigea une attaque vigoureuse sur le village de Béhagnies, qu'elle ne réussit point à enlever mais la 1er division du 2ème corps (colonel du Bessol) chassa des villages d'Achiet-le-Grand et de Bihucourt les troupes prussiennes commandées par le général de Goeben. Le 3 Janvier, toutes les positions ennemies, à Favreuil, Supinies, Avesnes lès- Bapaume, Ligny, Tilloy, Grévillers, furent enlevées. « A six heures du soir, porte la relation » officielle, nous avons chassé les Prussiens de tout le champ de bataille, couvert de leurs morts. » Les pertes éprouvées par le département du Pas de- Calais pendant la guerre de 1870-1871 ont été évaluées à 2 014 893 francs.
Jusqu’à la fin du XXe siècle, « Nord » désignait aussi la région, comme le département. La région faisait partie autrefois des Pays-Bas méridionaux et des Pays-Bas espagnols ; elle devint française en 1713 sous le nom de Pays-Bas français. Les anciennes provinces de France composant le Nord-Pas-de-Calais sont, principalement, l'Artois, le Boulonnais (annexé à la Picardie dès 1477), le Cambrésis, la Flandre et le Hainaut, désignations qui restent très courantes encore aujourd'hui.
À l'époque gauloise, les Atrébates
sont installés en Artois. La région est conquise par
les Romains en 56 av. J.-C., lors de la guerre des Gaules.
Vers 15 av. J.-C. naît le village de Nemetacum sur la
colline de Baudimont, dont les Romains font la capitale
des Atrébates. Il devient une ville d'importance moyenne,
couvrant environ 30 ha33, qui fut fortifiée lors des
premières incursions de peuples germaniques au IIIe
siècle34.
Au IVème siècle, Nemetecacum
était un centre d'artisanat et de commerce réputé pour
ses textiles exportés vers tout l'empire.
En 406-407,
les Germains détruisent la ville.
En 428, les Francs
saliens menés par Clodion le Chevelu conquirent toute
la région jusqu'à la Somme. Le général romain Aetius
préféra négocier la paix et conclut avec Clodion un
traité (fœdus) qui fit des Francs, des « fédérés » combattant
pour Rome. Après la conversion de Clovis, un évêché
fut créé à Arras en 499, et confié à Saint Vaast ; mais
il fut rapidement rattaché à celui de Cambrai.
Saint
Aubert, évêque de Cambrai, transfère le corps de saint
Vaast sur les bords du Crinchon et fonde l'Abbaye Saint-Vaast
en 667. Au IXème siècle, Arras devient la
résidence privilégiée des comtes de Flandre qui y établissent
une châtellenie héréditaire. En 1105, une épidémie provoquée
par un champignon sur le blé touche la ville, puis cesse.
Certains parlent du « miracle de la Saint Chandelle
».
Des activités liées à l'eau sont
possibles grâce à l'emplacement de la ville : les bateaux
peuvent accoster place de l'ancien rivage, et l'eau
du Crinchon est utilisée dans la fabrication des tissus.
Au XIIème siècle, le développement important
des institutions et de l’économie grâce à l’abbaye Saint-Vaast
permet à la ville de compter onze églises. La prospérité
de la ville se traduit dans la reconstruction de la
cathédrale en 1161. En 1163, la ville se dote d'une
charte pour les affaires de la cité, qui sert d'exemple
aux villes de Flandres.
Arras compte environ 35
000 habitants qui développent un commerce jusqu’à l’Orient
grâce à l’industrie drapière : les tapisseries d’Arras
sont connues jusqu’en Italie sous le nom d'arazzi et
en Angleterre tout simplement sous le nom d’arras.
En 1191, le Traité d’Arras est signé : le territoire
actuel du département entre dans le giron du domaine
royal.
La ville est ensuite bourguignonne
du XIVème siècle au XVème siècle.
En 1430, Jeanne d'Arc, prisonnière, est enfermée dans
la région d'Arras, peut-être au château de Bellemotte
à Saint-Laurent-Blangy. La paix d’Arras de 1435 réconcilie
les Valois de France et de Bourgogne, et met fin aux
guerres commencées en 1345.
En 1460, commença à
Arras un des plus célèbres procès en sorcellerie de
l'Inquisition, la grande vauderie d'Arras (nl)41.
Dans la seconde moitie du XVème siècle,
la ville d'Arras subit d'énormes bouleversements. Après
avoir, en août 1463, racheté les villes de la Somme
dont Arras, de son oncle Philippe III de Bourgogne,
Louis XI y séjourna paisiblement en janvier 1464. Par
ses lettres patentes expédiées en février 1464, le roi
autorisa une foire de trois jours par an à cette ville,
afin que la fuite de devises soit diminuée, en raison
des foires puissantes d'Anvers et de Bruges. Selon le
Traité de Conflans (1465) puis celui de Péronne (1468),
le roi dut les rendre à Charles le Téméraire. À la suite
de la mort de ce dernier, l'armée royale occupa Arras
en mai 1477, après plusieurs mois de batailles. Posée
43 000 écus d'indemnité, la ville se vida rapidement.
Le 4 juillet 1479, Arras devint Franchise. Le traité
d'Arras signé en 1482, entre la France et l'Autriche,
conclut que l'Artois entrait dans la dot de Marguerite
d'Autriche, fiancée de futur Charles VIII. Les anciens
habitants refugiés jusqu'à Lille et à Roubaix commencèrent
à revenir, notamment les bourgeois. Enfin, en 1491,
le mariage obligé de Charles VIII et d'Anne de Bretagne,
selon une situation politique délicate, fit rendre la
ville d'Arras au Habsbourg, avec Marguerite d'Autriche
qui avait grandi à Amboise, fille de Marie de Bourgogne.
Au début du XVIème siècle, l'Artois est
disputé lors des guerres opposant François Ier
et Charles Quint. En 1525, il n'y a plus qu'une centaine
de marchands à Arras. L'activité textile ne s'améliore
guère par la suite ; les conflits font fuir les artisans
à Lille et Roubaix. Le Traité de Madrid de 1526 rattacha
Arras aux Pays-Bas espagnols, mais il ne fut pas respecté
par François Ier ; les conflits continuèrent
jusqu'à la fin de son règne.
Lors de la Réforme qui enflamma
la région, la ville d'Arras demeura fidèle au camp catholique,
et signifia sa loyauté au roi d'Espagne lors de l'Union
d'Arras en 1579.
Elle est conquise par Louis XIII
en 1640 après un siège puis assiégée par les Espagnols
en 1654 (épisode du secours d'Arras) ; Vauban participe
à sa défense sans commander et la ville est reprise
par Turenne. Cependant, le rattachement à la France
n’est définitif et ratifié qu’en 1659 par le traité
des Pyrénées.
En 1668, la ville intègre le projet
régional défensif de Pré carré de Vauban avec la construction
de la citadelle.
En 1750, le secteur du textile
n'a plus beaucoup de fabricants. L'activité est orientée
vers l'alimentation (épiceries, boulangeries, boucheries,
marchands de vin, etc.) et l'artisanat (à la suite de
l'essor du bâtiment durant tout le siècle).
Robespierre,
natif d'Arras, est élu le 26 avril 1789 avec sept autres
députés du Tiers état de l’Artois. Lors de la Révolution
française, la municipalité est d’abord dirigée par Dubois
de Fosseux, hobereau érudit, secrétaire de l’Académie
d’Arras et futur président du Pas-de-Calais. En compétition
avec Aire-sur-la-Lys, Calais et Saint-Omer, Arras obtient
finalement la préfecture du Pas-de-Calais. De novembre
1793 à août 1794, ce sont dix mois de terreur, la ville
est alors sous la dictature de Joseph Lebon qui instaure
des restrictions alimentaires, ordonne 400 exécutions
et détruit beaucoup d’édifices religieux dont la cathédrale,
l’abbatiale Saint-Vaast en tient lieu depuis lors. Arras
voit stagner sa démographie et son activité économique
alors que Lille sous le coup de la révolution industrielle
explose.
Les premières traces d'habitation
remontent au VIème siècle-VIIème
siècle.
Vers 502, saint Vaast, évêque d'Arras et
évangélisateur de l'Artois, fait construire l'église
dédiée à la Vierge au bord de la confluence de la Lawe
et de la Blanche, au lieu-dit Catorive (peut-être «
Castel de la rive »), devenu pauvre faubourg batelier
de Béthune depuis l'extension de la partie navigable
de la Lawe jusqu'au centre-ville en 1510. Cette église
se trouvait à l'emplacement de l'actuelle école Pasteur.
Elle fut consacrée à saint Vaast au début du Xème
siècle puis détruite au XVIème siècle par
Charles-Quint lors des travaux de fortification de Catorive
: l'empereur fit construire une nouvelle église Saint-Vaast
au centre de Béthune.
Sous Charlemagne, vers l'an
800, le Béthunois compte 4 000 à 5 000 habitants. Cette
population est multipliée par 10 dans les 500 années
qui suivent.
Les premières traces écrites mentionnant
la seigneurie de Béthune remontent à 940. Cette seigneurie
formait le nord-ouest de l'ancienne cité des Atrébates
; elle fut probablement soumise à l'autorité des comtes
de Flandre depuis le règne d'Arnoul le Grand et y demeura
attachée jusqu'au XIVème siècle.
Les
seigneurs de Béthune étaient, à titre héréditaire, avoués
de Saint-Vaast d'Arras ; c'est ce qui leur valut la
qualification d'avoués de Béthune. En 970, on trouve
la première mention du château.
À partir du XIème
siècle, les seigneurs de Béthune ont dans la châtellenie
de Béthune le même rôle que les autres châtelains flamands.
Ils semblent avoir possédé de bonne heure les seigneuries
de Warneton et de Cassel.
Le premier avoué de Béthune
que l'on retrouve cité est Robert Faissieux (fasciculus),
à la fin du Xème siècle et au commencement
du XIe siècle. Il possédait la moitié de la seigneurie
de Richebourg (au nord-est de Béthune).
Ses successeurs
sont : au XIème siècle, Robert II, Robert
III ; au XIIème siècle, Robert IV, Guillaume
Ier, qui ajoute à son domaine l'autre moitié de Richebourg,
Robert V (mort en 1191) et Robert VI (mort en 1193-1194)31.
Les Charitables de Béthune
furent crée pendant la grande épidémie de peste
qui ravagea la Flandre et l'Artois en 1188. Cette
confrérie est née du songe de deux maréchaux ferrant,
Gauthier, habitant Béthune et Germon résidant à
Beuvry. Tous deux voient apparaitre Saint Eloi,
le saint protecteur du Nord qui leur demande de
se rencontrer à Quinty le 21 septembre, jour de
la Saint Mathieu, près d'une source située à la
limite des deux commune et de fonder une confrérie
afin de soulager la souffrance des pauvres en leur
donnant du pain, de donner des soins aux malades,
de consoler les mourants et d'ensevelir les morts
dont personne ne veut s'occuper craignant la contagions.
Epaulé par d'autres personnes des deux villes, ils
arrivent à faire disparaître l'épidémie.
Bien
que l'épidémie est disparue et grâce au soutien
de Robert V de Béthune et du moine Rogon, la confrérie
des Charitables continue sont action.
Au XIIIème
siècle les confréries des Charitables de Béthune
et d Beuvry décident d'édifier, près de la source
de Quincy la chapelle Saint Eloi des Champs. qui
deviendra un lieu de pèlerinage connu dans toute
l'Europe.
La tenue d'un charitable se compose
d'un frac noir, d'une chemise à plastron, d'un rabat
bleu, d'un bicorne noir, de gants blanc et d'un
bâton blanc couronné d'un bouquet de fleurs. Leur
vocation première est de donne une sépulture décente
à toute personne quelque soit sa condition. Aujourd'hui
encore, le 21 septembre les confréries de Béthune
et de Germon se rencontrent à la chapelle de Quincy,
les deux prévôts se donnent l'accolade et après
une messe célébrée dans la chapelle, un banquet
réuni tout le monde autour du traditionnel plat
de «naviaux*» qui à donner son nom à cette manifestation
: « La procession des Naviaux»
* Ce terme désigne
le légume plus connu sous le nom de navet et était
consommé, pour ses vertues, par les Charitables
pour se protéger de la maladie.
Au XIIème siècle,
la ville de Béthune, convoitée, est défendue par ses
bourgeois contre l'armée flamande. Le bourg fortifié
sur 25 hectares s'ouvrait par cinq portes. Les fortifications
de la ville sont améliorées et renforcées au fil des
siècles.
Robert IV, par la paix d'Arras (1191),
devient vassal immédiat du roi de France pour Béthune,
Richebourg, mais demeure vassal du comte de Flandre
pour Warneton. Son frère Guillaume II, qui lui succède,
épouse Mathilde, fille de Gauthier II, héritière de
Termonde, Lokeren, Meulebeke et de l'avouerie de Saint-Bavon
de Gand. Il meurt en 1213. Viennent ensuite ses deux
fils : Daniel qui meurt en 1226 sans postérité, et Robert
VII, qui remet en apanage à son frère Guillaume Lokeren
et Meulebeke31. En 1222, le château est reconstruit
et entouré de murailles sur trois côtés.
En 1245
Gui de Dampierre épouse Mathilde (Mahaut), fille de
Robert VII. Elle lui apporte en dot les espérances qui
se réalisèrent à la mort de son père, en 1248, et qui
firent passer au comte de Flandre les seigneuries de
Béthune, de Termonde, de Richebourg, de Warneton et
l'avouerie d'Arras. En effet, elle n'avait qu'une sœur,
Élisabeth, qui obtint une autre part de l'héritage.
Robert (dit de Béthune), fils de Gui et de Mahaut, fut
investi de l'héritage de la maison de Béthune dès 1265.
La bataille de Dune eut lieu le 14 juin 1658 et opposa les armées du roi de France, Louis XIV, commandées par Turenne aux armées espagnoles de Philippe IV d’Espagne commandées par Don Juan d’Autriche et le Grand Condé. La bataille des Dunes sera l’une des plus grandes victoires de la France contre l’Espagne. Voir le récit détaillé dans la rubrique « Petite Histoire ».
La richesse agronomique des sols
entraîne une certaine prospérité du Béthunois vers 1300,
accompagnée d'une forte croissance démographique la
population est alors estimée entre 40 000 et 50 000
personnes.
En 1297, Gui de Dampierre, comte de Flandre
défie le roi de France, Philippe le Bel. Le roi s'empare
des plus fortes places de la Flandre. Les bourgeois
de Béthune en profitent pour se révolter contre l'autorité
du comte de Flandre et se soumettre au roi de France.
À l'avènement de Robert de Béthune, en 1305, il
cède à son frère Guillaume Termonde et Richebourg. La
châtellenie de Béthune est remise par le traité d'Athis
aux mains de Philippe le Bel, qui n'attend pas, pour
en disposer, que le traité de Pontoise signé en1312,
rende définitive l'aliénation de la Flandre gallicante.
Comme son second fils, Philippe de Poitiers, avait épousé
la fille de la comtesse Mahaut d'Artois et que la dot
de cette princesse assise en Franche-Comté dépassait
le chiffre de la rente convenue, le roi, à titre de
dédommagement, lui délivra en 1311 la châtellenie de
Béthune, qui devait plus tard, avec la masse de la succession
de Mahaut d'Artois, revenir à la Flandre.
Durant
la guerre de Cent Ans, les Béthunois défendent avec
ténacité la ville des attaques des armées flamandes.
En récompense, les bourgeois de Béthune leur permettent
la construction d'un beffroi avec droit de cloche et
de prison. Le premier beffroi en bois est détruit dans
un incendie. Il est reconstruit en grès en 1388. En
1500, Béthune est sous la domination espagnole. Charles
Quint renforce les fortifications et fait déplacer l'église
Saint-Vaast dans l'enceinte fortifiée. Il aménage le
canal de la Lawe. Béthune connaît alors une expansion
importante avec le développement de l'industrie drapière
et le commerce du grain. Cela favorise l'installation
de nombreux corps de métiers, tels que la teinturerie
et la tannerie.
En 997, Baudouin IV fait améliorer
le port en le faisant défendre par deux grosses tours
qui semblaient déjà exister puisqu'attribuées à Caligula,
l'une située au milieu des sables au nord de la ville,
et l'autre protégeant l'embouchure de la rivière de
Guignes, alimentée par le marais de Guînes à l'époque
situé sur le littoral qui était plus en arrière des
terres qu'aujourd'hui à cause de la transgression marine
Dunkerque II.
En 1224, Philippe Hurepel (aussi dit
Philippe de France), comte de Boulogne et fils de Philippe
Auguste, fait fortifier la ville « d'un mur flanqué
de petites tours de distance en distance », signe de
l'importance stratégique de cette dernière.
Trois
ans après, il y fait élever un « vaste donjon », qui
sera démoli en 1560 pour être remplacé par une citadelle.
La ville actuelle est la réunion de l'ancienne ville
de Saint-Pierre, cité industrielle, et du courghain,
la cité de Calais originelle, cité de pêcheurs.
La
ville fut occupée par les Anglais, fin août 1347, et
le roi rembarqua pour l’Angleterre, laissant des troupes
à la garde de Calais sous les ordres de Jean de Montgomery
au service du roi anglais, avec les chevaliers français
prisonniers – parmi lesquels les précités Jehan de Vienne,
Jehan de Sury et Ernoul d'Audrehem.
Philippe VI
racheta ces nobles prisonniers lorsqu’ils furent mis
à rançon en 1348 après être demeurés six mois en Angleterre.
Pendant trois ans, à partir de 1347, Édouard III
étant satisfait de maintenir Calais, des trêves furent
conclues entre la France et l’Angleterre.
La charte municipale de Calais
précédemment accordée par la comtesse d’Artois fut confirmée
la même année par Édouard.
En 1360, le traité de
Brétigny soumit Guînes, Marck et Calais - collectivement
dénommés « Pale of Calais » («Calaisis» en français)
- à la domination anglaise à perpétuité, mais cette
soumission fut informelle et n’a été appliquée qu’en
partie.
Devenue division administrative parlementaire,
elle envoie, à partir de 1372, des représentants à la
Chambre des communes du Parlement d'Angleterre gardant
toutefois un lien avec la France en continuant de faire
partie du diocèse ecclésiastique de Thérouanne.
Pendant ces années, Calais fut considérée comme faisant
partie intégrante du royaume d’Angleterre.
Au-dessus de la porte principale,
une inscription (When shall the Frenchmen Calais win
When iron and lead like cork shall swim) proclamait
qu’elle ne serait française que lorsque le fer et le
plomb flotteraient comme le liège.
La grande importance
de Calais comme lieu d’accès au commerce de l’étain,
du plomb, du tissu et des laines – de loin, l’élément
le plus important – lui vaut d’être qualifiée de « joyau
le plus brillant de la couronne anglaise ».
Ses
recettes douanières s’élevaient parfois à un tiers du
revenu du gouvernement anglais.
Sur une population
d’environ 12 000 habitants, 5 400 étaient liés au commerce
de la laine.
Le gouvernorat de Calais était une
charge publique lucrative fort prisée ; ainsi, Richard
Whittington fut simultanément seigneur-maire de Londres
et de Calais en 1407.
Après une probable occupation
préhistorique, le site est habité primitivement par
les Morins, peuple celte. Le site de l’actuelle ville
de Boulogne serait celui qui a été choisi par Jules
César, en 55 av. J.-C.42, pour préparer sa flotte à
envahir la Grande-Bretagne), expédition décrite dans
la Guerre des Gaules. César aurait pu installer son
camp à l'emplacement actuel de la vieille ville. Cette
dernière ne s'est appelée Bononia (nom d'origine celtique)
que bien après la mort de César.
Boulogne sera d'abord
nommée en latin Gesoriacum sous Claude, puis Bononia
ou Bolonia vers le IIIème siècle.
C'est
à Boulogne que les Romains, sous l'ordre même de Caligula
selon Suétone (Vie de Caligula, chap. XLVI), construisent
une tour « d'une hauteur prodigieuse ... à l'instar
du Pharos » vers 39 en vue d'une campagne contre les
Celtes du pays de Galles, les Silures. Cette construction
témoigne de l'importance que les romains attachaient
à ce site portuaire. Boulogne restera célèbre jusqu'au
Moyen Âge pour ce phare romain, la tour d'Odre, placé
sur la haute falaise près de la plage, qui consistait
en une tour de maçonnerie avec des étages se rétrécissant
et au sommet de laquelle brûlait un feu.
Au Moyen Âge, Boulogne est
le siège du comté de Boulogne. Un de ses comtes, Eustache
II "as grenons" (aux belles moustaches), envahit l'Angleterre
avec Guillaume le Conquérant. Il est le mari de sainte
Ide et le père de Godefroy de Bouillon. Un autre, Étienne
de Blois, est roi d'Angleterre au XIIème
siècle. Alphonse de Portugal, mari de la comtesse de
Boulogne Matilde II, est roi de Portugal. Baudouin de
Boulogne, comte de Boulogne, frère de Godefroy de Bouillon,
est le premier roi chrétien de Jérusalem.
Le 25
janvier 1308, Isabelle de France, fille de Philippe
le Bel, épouse dans l'église abbatiale située en haute
ville le roi Édouard II d'Angleterre.
En 1477, le
roi Louis XI échange le comté de Boulogne et la jugerie
de Lauraguai.
Boulogne est attaquée à trois reprises
par les Anglais depuis l'enclave de Calais pendant la
première moitié du XVIème siècle. Le 26 juillet
1544, la Tour d'Ordre romaine est détruite. Boulogne
tombe en septembre 1544 ; elle est presque aussitôt
ré-assiégée, en octobre, par les troupes du dauphin
de France le futur Henri II dont l’avant-garde est commandée
par Blaise de Monluc. Mais l'indiscipline des mercenaires
ruine l'assaut et il faut attendre la paix d'Ardres
signée en juin 1546, pour que la ville redevienne française.
Ronsard y fait allusion dans son Hymne d'Henri II :
« Et sans en faire bruit, par merveilleux effortz,Tu
avois ja conquis de Boulongne les forts,Et par armes
contraint cette arrogance AngloiseA te vendre Boulongne
et la faire Françoise. »(v. 1581-1584)
La signature du traité entre
les Français et les Anglais a lieu le 24 mars 1550 par
un rachat de 400 000 écus d’or. À ce stade-là, la ville
est encore majoritairement flamande. En 1662, alors
que Louis XIV vient d'acheter au roi d'Angleterre la
place forte de Dunkerque, enlevée quatre ans plus tôt
aux Espagnols par la coalition franco-britannique, les
Boulonnais, bourgeois et paysans, se révoltent contre
le roi de France, en raison de la pression fiscale accrue
et des réquisitions pour le financement des guerres
incessantes.
La révolte des Lustucru est soutenue
en sous-main par les agents du roi d'Espagne, avec qui
la guerre reprend en 1667, et dont la frontière se trouve
à une vingtaine de kilomètres de l'entrée de Boulogne.
En effet, jusqu'à 1678 (paix de Nimègue), la frontière
passe encore entre Longueville et Escœuilles. Le pouvoir
central exerce alors une répression féroce sur la région
: de nombreux habitants des campagnes sont massacrés.
Trois mille survivants, qui n'ont pu s'enfuir de l'autre
côté de la frontière, sont envoyés aux galères.
Au XVIIIème siècle, Boulogne est un port
de pêche en décadence (hareng à l'automne et maquereau
au printemps), qui voit la montée en puissance de la
contrebande entre l'Angleterre et la France. Cette fraude,
appelée smogglage, concerne surtout des produits courants
(thé, tissus) ou des alcools (eaux-de-vie, vins, genièvre),
surtaxés en Angleterre. Encouragé par les autorités
françaises, ce trafic atteint des sommets dans les années
1780, avec près de 6 millions de livres de rapport annuel,
contre 500 000 livres pour toutes les pêches.
Durant
ce siècle, les corsaires boulonnais sont très actifs,
notamment pendant les guerres de Succession d'Espagne
(1744-1748) et de Sept Ans. Ils font de nombreuses prises
et annoncent les grands succès durant la Révolution
française et l'Empire, emmenés par le fameux baron Bucaille
(Jacques-Oudart Fourmentin).
Après guerre, la pêche
industrielle se développe fortement, avec des chalutiers
très présent en Atlantique nord-Est, jusqu'au nord et
ouest des îles britanniques50. Inspection de l'armée
le 15 aout 1804 à Boulogne.
Le 21 juillet 1798, vente
à l'encan de la cathédrale, du Palais épiscopal et des
dépendances pour la somme de 510 000 francs. Tout sera
démoli pierre à pierre par les adjudicateurs. Le 19
juin 1800, la première vaccination contre la variole
en France est effectuée sur trois petites filles de
la rue des Pipots : Mlles Beugny, Hédouin, et Spitalier.
C'est autour de Boulogne que
Napoléon Bonaparte assembla entre 1803 et 1805 la «
Grande Armée » ou armée des côtes de l'Océan ; la première
distribution de la Légion d'honneur a lieu au camp de
Boulogne, le 16 août 1804.
Boulogne-sur-Mer bénéficia
de grands travaux portuaires, comme l'aménagement d'un
bassin circulaire sur la rive gauche dans le but d'accueillir
la flotte qui devait assurer la maîtrise du détroit
; on connaît cette structure sous le nom du bassin Napoléon.
Deux ponts furent inaugurés, ils furent jetés au-dessus
de la Liane pour relier Capécure à Boulogne. Cet ensemble
de structure passe pour être à l'origine de la prospérité
de Boulogne au XIXème siècle. L'idée d'un
débarquement fut abandonnée en août 1805, Napoléon préféra
envoyer l'Armée des Côtes et de l'Océan soutenir la
campagne d'Autriche ce qui favorisera la victoire lors
de la bataille d'Austerlitz.
Montreuil est cité pour la première
fois en 898 dans les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast.
La ville, déjà fortifiée, devrait son nom à un « petit
monastère » (monasterolium). On sait que quelque temps
plus tard, après 913, les moines de Landévennec (Finistère)
y trouvèrent refuge après la destruction de leur monastère
par les Vikings et créent en 926 l'abbaye Saint-Walloy
en l'honneur de saint Walloy, déformation locale du
nom de saint Guénolé.
Le comte Helgaud semblait
l'avoir déjà dotée d'une enceinte et d'un château comtal.
C'est à cette époque que commence alors la carrière
militaire de la ville qui verra se succéder au cours
de six siècles de guerres médiévales de nombreuses constructions.
En 980, Montreuil est rattaché au domaine royal.
En 988, Hugues Capet fait de Montreuil le seul port
de mer de la monarchie française, héritier de l'opulent
et mystérieux Quentovic6.
Deux tours du château
royal élevé par Philippe Auguste En 1188, Philippe Auguste
accorde une charte communale.
Au début du XIIIe
siècle, Philippe Auguste afin de protéger cette façade
maritime de premier plan édifie un puissant château
royal dont il reste aujourd'hui des éléments significatifs.
Le 19 juin 1299 Accord de Montreuil-sur-Mer entre
Philippe IV de France et Édouard Ier d'Angleterre
Les nombreuses reliques, si pieusement vénérées
au Moyen Âge et que détenaient ses nombreux lieux de
cultes, attiraient les pèlerins et conféraient à la
ville un caractère de sainteté. La population va dépasser
les 10 000 habitants (pour moins de 3 000 en 1999).
La ville exportait alors ses draps dont la renommée
rivalisait jusqu'en Italie avec ceux de Flandre ou d'Artois
(on disait du montreuil comme on dit aujourd'hui du
tulle).
En 1435, Montreuil passe dans les possessions
des Bourguignons par le traité d'Arras.
En 1467,
une catastrophe naturelle provoque l'effondrement d'au
moins six édifices religieux. On ne sait pas aujourd'hui
s'il s'agit d'un tremblement de terre ou un effondrement
de couches souterraines.
À la fin du Moyen Âge,
l'ensablement de la Canche entraîne le déclin de la
ville. Le commerce maritime périclite, la ville se retranche
sur elle-même.
Époque moderne[modifier] Entrée de
la citadelle, débutée en 1567 En juin 1537, les troupes
de Charles Quint et d'Henri VIII mettent le siège au
pied de Montreuil. Contrainte de se rendre, la ville
est en grande partie détruite.
La peste frappe la
ville en 1596.
En 1567, Charles IX ordonne alors
l'édification d'une citadelle sur l'emplacement de l'ancien
château du XIIIe siècle. Vers 1670, Vauban perfectionne
l'œuvre de ses prédécesseurs en remaniant la citadelle
et en y ajoutant un magasin à poudre et un arsenal.
Au XVIIIe siècle, malgré l'ensablement de la Canche
et le déclin du port, la prospérité de la ville lui
permet de se parer de nombreux hôtels particuliers.
Saint-Omer apparaît dans les
écritures de chroniqueurs au cours du VIIe siècle sous
le nom de Sithiu (Sithieu ou Sitdiu), autour de l’abbaye
Saint-Bertin fondée sous l'impulsion d'Audomar (Audomarus,
Odemaars ou Omer). L'abbaye doit son nom à Bertin qui
travailla comme compagnon d'Audomar. C’est au cours
du Xème siècle que l'endroit a pris son nom
actuel.
À l'époque de Charlemagne, lors de la dernière
invasion marine due à une période de réchauffement climatique,
Saint-Omer est un port, alors que l'actuelle Flandre
maritime est encore sous les eaux de la mer du Nord
ainsi qu'une partie du Calaisis. Dans la 2e moitié du
IXème siècle, Saint-Omer est ravagée par
les Vikings du Danemark.
Avec le pagus d'Artois,
la ville entra en 932 dans la possession des comtes
de Flandre, et au cours des XIIème et XIIIème
siècles, l'industrie du tissu y fut florissante. Au
cours de sa période de plus grande prospérité, la ville
fut en Occident une des premières à bénéficier d’institutions
communales, peut-être au début des années 1070. Ces
institutions prennent la suite d’institutions d’entraide
de voisinage, formalisées sous forme de confrérie, qui
évolue ensuite en guilde marchande, qui a donné naissance
à la commune. Cette commune est un soutien pour le comte
de Flandre qui lui a accordé ces libertés. Par la suite,
elle dut céder à Bruges la première place pour le tissage.
L'Aa est canalisé dès 1165 jusqu'à Gravelines, qui constituera
jusqu'à son ensablement l'avant-port de la cité audomaroise.
La ville est assiégée en 1071.
Au XIème
et XIIème siècles, les marchands de Saint-Omer
sont organisés en guilde, dotée de statuts. Y sont codifiés,
les beuveries mais aussi les conditions d'admission,
le rôle des doyens, l'entraide, la charité envers les
pauvres, l'entretien des places et des remparts, etc.
Saint-Omer fut perdue par le comté de Flandre au
traité de Pont-à-Vendin du 25 février 1212 et devint
une des principales places du comté d'Artois qui venait
de se créer. Ferrand de Flandre essaya de reprendre
la ville mais il fut vaincu à la bataille de Bouvines.
Dès lors la francisation commença et les documents officiels
furent écrits en français ; le flamand n'en resta pas
moins la langue courante dans la population et, au XIIIème
siècle, le chroniqueur Guillaume d'Andres nous affirme
que, de son temps, les affaires se plaidaient en flamand.
Encore en 1507 la coutume de Saint-Omer précise dans
son article 7 que « ses majeurs et eschevins ont accoustumé
faire raidigier leurs dictes sentences criminelles en
langaige flamang ». La ville resta d'ailleurs dans une
large mesure au sein du réseau économique des Pays-Bas
dont elle était officiellement séparée. Vers l'an 1300
la ville compta près de quarante mille habitants.
Le siège et la bataille de Saint-Omer ont lieu le
26 juillet 1340.
En 1384, Saint-Omer revint aux
ducs de Bourgogne, mais la paix de Nimègue signée en
1678 la céda définitivement à la France. Les épidémies
firent chuter le nombre d'habitants à quinze mille au
XVème siècle.
Ville économiquement prospère,
Saint-Omer paraît également avoir été à la fin du Moyen
Âge, entre la Flandre et l'Artois et Amiens, un centre
artistique relativement important. Les chantiers de
construction de la puissante abbaye Saint-Bertin et
de la collégiale voient intervenir dès le XIIIème
siècle des équipes d'artistes en provenance de Picardie
et d'Île-de-France. Mais c'est au XVème siècle
surtout, quand la région du Haut-Pays rentre en « terre
de promission bourguigonne », que l'activité artistique
y connaît ses plus belles heures. Entre 1454 et 1459,
le célèbre Simon Marmion, originaire d'Amiens, y est
de passage avant de rejoindre Valenciennes ; il peint,
à la commande du puissant abbé Guillaume Fillastre,
les volets du retable de l'abbaye Saint-Bertin, aujourd'hui
à Berlin et à Londres, dont la huche orfévrée avait
été réalisée par les Steclin, orfèvres valenciennois
d'origine rhénane.
Par ailleurs, par ses lettres
patentes, le roi Louis XI confirma en septembre 1464
les privilèges de la ville, octroyées par ses prédécesseurs.
La ville fut l'objet de nombreux conflits entre
la France et les Pays-Bas de 1477 à 1677. Elle fut assiégée
en 1477, 1489 et 1677
De 1559 à 1790 la ville fut
le siège du diocèse de Saint-Omer qui fut réuni en 1801
au diocèse d’Arras.
L'empreinte religieuse sur l'urbanisme
de la cité audomaroise fut multipliée lors de la Contre-Réforme
catholique au XVIème siècle. Saint-Omer accueillit
alors de nombreux collèges et séminaires britanniques
et wallons. La chapelle des jésuites wallons est construite
de 1615 à 1640.
En 1466, Jacques de Pardieu, échevin
de la ville devenu lépreux et très affaibli par quatorze
ou quinze ans d'exercice ne peut plus remplir aucune
charge et cède sa place d'échevin à Guilbert d'Ausque
qui est originaire de Montreuil.
Valentin de Pardieu,
né en 1520 ou 1521, à St Omer, seigneur de la Motte,seigneur
d'Esquelbecq, mayeur de Saint Omer puis gouverneur de
Gravelines décédé le 16 juillet 1595 lors de la bataille
de Doullens fit bâtir en 1578 dans la ville de Saint-Omer
un local qu'il donne en propriété aux sœurs de Sainte-Catherine.
En 1580, ces religieuses prirent possession des lieux
et y firent construire une église consacrée en 1595
par l'évêque de Saint-Omer, Jean Six. À la Révolution,
les sœurs de Sainte-Catherine furent dispersées. En
1791, elles étaient trente religieuses de chœur et cinq
converses. Les révolutionnaires prirent possession du
couvent et y établirent une fonderie. Ce sont dans ses
creusets que finirent la plupart des cloches de la ville,
transformées en pièces de monnaie, sonnantes et trébuchantes.
L'un et l'autre exigent que l'échevinage montre
les privilèges anciennement octroyés aux habitants de
Saint-Omer par les comtes d'Artois, comme si la Charte
communale eût été violée par "Messieurs de la ville,"
et, pour première satisfaction, ils veulent que le conseiller
pensionnaire de la ville, Guilbert d'Ausque, envoyé
l'année précédente de Montreuil à Saint-Omer pour remplacer
Jacques de Pardieu, « devenu lépreux et très pauvre
après quatorze ou quinze ans d'exercice » ne puisse
plus remplir aucune charge.
Depuis l'abdication
de Charles Quint (comte de Flandre et roi d'Espagne),
la ville et son bailliage passent sous la domination
de l'Espagne. Il en va de même pour les autres comtés
et duchés des Pays-Bas méridionaux. L'Artois, la Flandre,
le Hainaut, le Brabant et le Luxembourg font dès lors
partie des Pays-Bas espagnols.
À la fin du mois
de mars 1677 commence le siège de Saint-Omer par les
armées françaises dirigées par Philippe d'Orléans, frère
cadet de Louis XIV. Le 5 avril, les armées de la coalition
néerlandaise et espagnole, dirigées par le Stadhouder
Guillaume d'Orange, sont à Ypres. Les Français partent
à leur rencontre. La bataille a lieu les 10 et 11 avril
1677 dans la vallée de la Peene, entre les villages
de Noordpeene, Zuytpeene et Bavinchove. Philippe d'Orléans
remporte la bataille de la Peene. Ses armées sont à
nouveau devant Saint-Omer le 14 avril. Mal informés,
espérant des renforts - qui bien sûr ne viendront pas
- les Audomarois résistent encore 6 jours ! Finalement,
le 20 avril 1677, la ville de Sait-Omer tombe. Un an
plus tard, en 1678, les traités de Nimègue valident
les conséquences de la bataille de la Peene ; Saint-Omer
et le nord de l'Artois, ainsi que les châtellenies flamandes
de Cassel et Bailleul deviennent définitivement françaises.
Les fortifications de la ville furent remaniées
par Vauban dès 1678, dans le cadre de son projet de
pré carré. Le commissaire général des fortifications
de Louis XIV superposa à l'enceinte, déjà renforcée
par Charles Quint au XVIe siècle, son propre système
de défense. Des ouvrages avancés, de nouveaux bastions,
et de nouvelles plates-formes sont créés pour accueillir
l'artillerie.
De 1787 à 1795 quelques milliers de
patriotes des Pays-Bas du Nord se réfugièrent à Saint-Omer
ou dans les villes voisines de Béthune, Watten, Bergues,
Gravelines et Dunkerque.
En 1800, Saint-Omer était
encore la ville la plus peuplée du département.
Lors de la guerre
de Cent Ans, le roi Édouard III d'Angleterre,
issu de la maison angevine des Plantagenêts,
revendiquait la couronne de France. Après
avoir remporté la victoire à la bataille
de Crécy-en-Ponthieu en 1346, recherchant
une ville portuaire qui serait la clef pour
le débarquement de ses troupes en France,
il se pressa d’aller faire le siège de Calais
et commença, le 4 septembre 1346, l’investissement
de la place pour un siège qui devait durer
onze mois.
Début septembre 1346, la ville
protégée par les marais qui l'entourent
et qui sont envahis par les eaux à chaque
marée, était défendue par une garnison placée
sous le commandement d’un chevalier originaire
de Bourgogne, Jean de Vienne secondé par
un certain nombre de chevaliers d’Artois
dont Jean Froissart nous a transmis les
noms : Ernoulz d’Audrehem, Jehans de Surie
(ou, de Sury), Baudouins de Belleborne (ou,
de Bellebrune), Joffroy de le Motte, Pépin
de Were (ou, de Wiere, ou, de Werie), auxquels
la chronique normande ajoute les sires de
Beaulo, de Grigny. Voyant l’armée anglaise
définitivement établie (pour un siège au
finish), Jean de Vienne, craignant avec
raison d’être contraint par la famine à
se rendre, résolut de se défaire de bouches
inutiles et d’expulser de la ville les personnes
dépourvues de biens et de provisions (entre
500 et 1 700 personnes selon les chroniqueurs
Il y eut peu de bataille
sur terre autour de Calais, mais en mer,
le roi anglais fit placer 25 bateaux devant
Calais. Des navires génois, au service de
la France, réussirent cependant à forcer
le blocus, ainsi que des navires normands
et des marins d’Abbeville, pour ravitailler
Calais et ses assiégés.
Le roi Édouard
III résolut de bloquer l’entrée du chenal
avec des obstacles de toute nature et à
partir de juin 1347, il fut impossible pour
les Français de ravitailler Calais.
En
désespoir de cause, le capitaine Jean de
Vienne écrivit une lettre au roi de France,
Philippe VI de Valois, lui demandant de
venir lui porter secours « …la garnison
n’avait d’autres alternatives que de tenter
une sortie désespérée : nous aimons mieux
mourir aux champs honorablement que de nous
manger l’un l’autre !.. ». Cette lettre
transmise par l’intermédiaire d’un bateau
génois fut interceptée par la marine anglaise
et ne parvint donc jamais à Philippe VI.
Le 27 juin 1347, l’armée française parut
néanmoins à hauteur de Sangatte. Des Flamands
et des Teutons se portèrent du côté anglais,
et des Hennuyers du côté français. Deux
légats du pape furent expédiés à Calais
et une trêve de trois jours fut conclue.
Le blocage de tous les passages menant à
Calais par les Anglais empêchant le roi
de France d’intervenir, Jean de Vienne,
pressé par la population de Calais assiégée
depuis onze mois, demanda alors à parlementer
avec le roi anglais sur la reddition de
Calais à condition d’épargner la population
et la garnison.
Furieux de la résistance
de Calais, Édouard III voulait en massacrer
la population, mais il accepta néanmoins,
aux termes de cette négociation, de l’épargner
à la condition que six notables viennent
à lui, tête et pieds nus, avec une corde
autour du cou pour être pendus : ce furent
Eustache de Saint Pierre, Jehan d’Aire,
Pierre de Wissant et son frère Jacques,
Jean de Fiennes, et Andrieux d’Andres. À
leur arrivée auprès d’Édouard III, ces six
bourgeois de Calais furent toutefois épargnés
grâce à l’intervention de l’épouse du roi
anglais, Philippa de Hainaut, qui, fondant
en larmes, implora son mari de les épargner.
Édouard III accepta encore de faire grâce,
mais exila tous les Calaisiens qui ne lui
faisaient pas serment d’allégeance pour
les remplacer par des citoyens anglais.
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