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La Marne (51)



  • Données géographiques

Blason du Département

La Marne dep51

Le département de la Marne est formé d'une grande partie de la ci-devant province de Champagne, et tire son nom de la Marne, qui le traverse du sud est au nord-ouest, et le divise en deux parties presque égales.
Ses bornes sont : au nord, le département des Ardennes et celui de l'Aisne; à l'est, ceux de la Meuse et de la Haute- Marne; au sud, celui de l'Aube; à l'ouest, ceux de Seine-et-Marne et de l'Aisne.
Ce département présente un carré irrégulier et forme une espèce de plateau qui, du centre aux extrémités, ne contient dans sa plus grande partie qu'un sol aride et presque stérile. Telle est l'étendue du terrain que l'on trouve entre Reims, Isles, Somme puis, Sle-Ménehould, Vitry, Fère-Champenoise , Sézanne , Vertus , Épernay, Aï, et jusqu'au delà de Reims. C'est dans cette espèce de solitude que fut livrée, en 450 ou 451, la fameuse bataille où Attila, roi des Huns, fut vaincu ; il reste encore des vestiges de son camp entre Suippe, Cuperly et Bussy-le-Château. C'est aussi à l'entrée de ce grand territoire, du côté de Ste- Ménehould, qu'une autre armée formidable, commandée par le roi de Prusse, fut arrêtée et forcée de rétrograder en 1792 Enfin, sur un autre point, l'autocrate russe rassembla sa nombreuse armée après la désastreuse campagne de 1815. Dans cette grande plaine, on ne trouve presque partout qu'un tuf de craie ou de grève, recouvert de peu ou point de terre, d'environ 3 cent, d'épaisseur ; on y rencontre à peine quelques buissons ; les villages y sont rares, et éloignés de 16 à 20 kilomètres les uns les autres.

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La Carte de la Marne

Note

Les habitants de la Marne


Famille de Champenois
Famille de Champenois

Quoi qu'en dise un injurieux proverbe, les habitants de la Marne ne manquent ni d'esprit ni d'aptitude pour les sciences. Il est de tradition que la bonhomie, la simplicité et la bravoure sont les qualités distinctives du caractère champenois. « Malgré sa bonhomie, dit M. de Jessaint, l'habitant de la Marne calcule ses intérêts et raisonne ses relations avec assez de sagacité pour être rarement la dupe de ceux qui se piquent le plus de finesse et de ruse ; malgré sa simplicité, le luxe et les jouissances ont pénétré dans son asile comme partout ailleurs. De toutes ses qualités la bravoure est peut-être la seule que les circonstances n'ont fait qu'exalter. » En effet, ainsi que dans les anciens temps , les Champenois pendant les guerres de la révolution et de l'empirer surtout dans la mémorable campagne de 1814 , se sont signalés par leur dévouement et leur courage. Ils ont glorieusement combattu les armées étrangères et bien mérité de là patrie,
On a remarque que la population du département qui en 1805 était portée à 311,017 habitants ne se trouvait plus au recensement de 1820, et malgré l'accroissement graduel qui devait résulter de quinze années écoulées, que.de 309 444 habitants,. tant avait été considérable le nombre: des braves paysans qui avaient noblement sacrifié leur vie. à la défense du territoire national.
Une partie de la population de la Marne doit à sa manière de vivre et à la nature de ses travaux des habitudes et des mœurs particulières. «L'habitant, des .vignobles, dit M. Ménneson, est en général d'un caractère franc, ouvert et obligeant; il a plus d'énergie et de vivacité que les autres Champenois. Naturellement gai, mais brusque et pétillant comme le vin que.son sol natal lui fournit, jet dont il abuse quelquefois, il s'emporte et s'apaise avec la même promptitude ».

Paysan Champenois
Paysan Champenois

Au reste ce peuple des vignobles est très laborieux; il n'y a point pour lui de saison de repos; il ne chôme que le dimanche, il travaille tout le reste de l'année, il brave l'inclémence des saisons; il vit assez durement, sans être cependant malheureux. Il y a de l'aisance dans le pays, mais il n’y a pas de grandes fortunes. On n'y voit point le contraste. affligeant de l'extrême opulence et de la misère: la mendicité n'y règne point. Dans le vignoble, 1a femme n'est vraiment que le compagnon de travail de son mari; elle partage ses fatigues, l'intérieur du ménage, qui est ailleurs la tâche du sexe le plus faible, n'est ici que: son amusement le reste lui est commun avec le nôtre, aussi l'habitude du plein air et d'une vie laborieuse donne aux femmes une force qu'on ne remarque pas ailleurs. Dans le canton d'Aï; les veillées des femmes dans les caves en hiver se pratiquent assez généralement. Là, dans une température, douce par comparaison, de -+-10 à 15°, vingt femmes ou filles, éclairées par/une seule lampe,, filent, cousent, tricotent, babillent, racontent, rient, chantent, pleurent sincèrement au récit de quelque histoire bien lamentable ; quelquefois aussi elles sont obligées de se barricader, quand la troupe joyeuse des garçons vient les assiéger après les avoir menacées par les soupiraux.
Les mariages sont presque toujours salués de détonations de fusils et de. pistolets et pendant le repas. les garçons, font mille espiègleries pour divertir1a société. Après les plaisanteries variées du jour et de la première nuit, vient, le matin avec sa rôtie au sucre; le second jour a lieu là promenade des époux que l'on fait monter sur une charrette traînée par les jeunes filles de la noce, enharnachées avec des bretelles et des cordeaux, les unes en limonières, les autres tirant en flèche. ou latéralement et de peur que le service ne vienne à languir, les garçons armés de fouets, stimulent: des tireuses endimanchées qui rient de tout leur cœur, même quand la plaisanterie est un peu douloureuse, ce qui arrive assez souvent. On dit que les mauvaises habitudes se conservent et que plusieurs maris répètent le jeu en ménage, mais alors les pauvres femmes ne rient plus.

Cependant cette grande étendue de terres est bordée de plusieurs parties fertiles : à l'ouest, de. Reims jusqu'à Fismes, on remarque un pays plus favorisé de la nature ; en partant de Fismes, et en traversant la vallée de Noron, le bassin occidental de la Marne, la partie limitrophe des départements de Seine-et-Marne et de l'Aube, nommée autrefois Brie champenoise, jusque vers Anglure, on trouve des terres fortes et profondes. Enfin le Perthois et la lisière des départements de la Haute-Marne et de la Marne depuis Vitry jusqu'à Ste-Ménehould et au delà, en suivant le cours de l'Aisne, présentent un sol heureux et généralement productif. Dans toute l'étendue du département on ne voit point de hautes montagnes proprement dites ; seulement, aux abords de quelques rivières, il y a des coteaux ou revers qui ne laissent pas d'être escarpés, et dont la pente peut être évaluée de 3 à 400 mètres de hauteur, et dont la longueur est d'environ trois kilomètres. Sur les lignes de séparation entre les parties fertiles qui sont à l'est et à l'ouest du département, et la grande étendue maigre de l'intérieur, se trouvent plus particulièrement des côtes de l'élévation dont il vient d'être parlé; mais aucunes ne sont d'un accès fort pénible, on les monte par des pentes plus ou moins adoucies jusqu'à leur sommet. Il existe , entre Vitry et Ste-Ménehould, et entre Montmirail et Épernay, un nombre considérable d'étangs, assez poissonneux pour alimenter non-seulement les marchés de Châlons en Champage et de Reims, mais encore en partie ceux de Paris : ce commerce se fait par la voie de la Marne ; les viviers et les dépôts sont à Chalons. On trouve aussi dans le département, -et surtout dans les parties boisées de l'est et de l'ouest, plusieurs marais.; on a depuis longtemps essayé de les dessécher entièrement, sans avoir pu encore y parvenir, l'entreprise est cependant praticable, mais les procès continuels dont elle est l'objet s'opposeront longtemps à sa réussite.

La Marne
Champagne-Ardennes


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
  1. Préfecture : Châlons-en-Champagne
    Sous préfectures :
    Épernay
    Reims

  2. Adresse des Offices du Tourisme
  3. Liste des communes

    Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

    Superficie :816 200 ha
    Population: 565 307 hab.(2009)
    Dénsité :69 hab./km²
    Nb de communes : 620

Histoire de la Marne


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carte de la Marne
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La Cathédrale d'Auch

Lorsque les Romains pénétrèrent dans les Gaules, ils trouvèrent la partie sud-est du territoire, qu'ils désignèrent après leur conquête sous le nom de Belgica secunda, occupée par deux peuplades, les Remi et les Catalauni, dont tous leurs auteurs s'accordent à vanter le courage et la puissance. Ces contrées qui devinrent, sous la monarchie franque, les domaines indépendants des évêques de Reims et de Châlons, quoique enclavées dans la Champagne et rattachées par certains liens de vassalité aux comtes de cette province, ont formé presque en entier le département actuel de la Marne. Tout ce qui précède la période romaine est resté dans l'obscurité la plus profonde ; mais il est permis de supposer, pour ces populations, de glorieux antécédents, sur la foi de César lui-même, leur ennemi et leur vainqueur, écrivant dans ses immortels Commentaires: Gallorum omnium fortissimi Belgii ; ce à quoi Strabon ajoute inter istas gentes Remi sunt nobilissimi (De tous les Gaulois, les Belges sont les plus braves, et parmi eux les Rémois sont les premiers à citer). De pareils titres de noblesse peuvent consoler de quelques lacunes dans l'histoire ; il est à regretter cependant qu'aucun document, qu'aucun débris de monuments religieux ou civils ne vienne jeter la moindre clarté sur un passé qui avait valu à nos ancêtres une si glorieuse renommée et une position si importante.
César et ses successeurs, qui se connaissaient en valeur et savaient l'honorer, firent tous leurs efforts pour s'attacher les Remi et les Cataloni. ; ils y parvinrent et s'en firent des alliés aussi fidèles que les Éduens l'étaient dans la partie celtique de leur nouvelle conquête ; aussi n'avons-nous à citer aucune révolte contre la domination des vainqueurs.
Depuis quelques années, de nombreuses fouilles archéologiques ont été pratiquées dans le département et ont amené d'importantes découvertes en objets gallo-romains, notamment dans la contrée sise entre Reims et Sainte-Menehould, et aux environs de Sézanne.

Le Château de Chambord
Hôtel de Ville de Reims

On a découvert à Coizard, arrondissement d'Épernay, une station extrêmement importante de l'âge de la pierre polie, connue de tout le monde savant.
Ce qui, partout ailleurs, est une occasion de déchirements et de persécutions s'accomplit dans cette contrée sans que l'harmonie en paraisse troublée, les temples s'y élèvent en l'honneur de Jupiter, de Mars et d'Apollon, sans protestation ; des cultes abolis le christianisme y apparait à son tour dès le IIIème siècle, sans que des mesures bien rigoureuses signalent les vengeances du paganisme menacé enfin les barbares eux-mêmes semblent respecter ce territoire comme un terrain neutre et consacré à la paix, et lorsque Attila en menace la capitale, on voit combattre, pour sa défense, sous le même drapeau, les Francs de Mérovée, les Wisigoths de Théodoric et les légions d'Antius.
La substitution de la monarchie de Clovis à la domination romaine s'y opéra aussi sans secousses sous les premiers successeurs de ce prince, le pays fit partie du royaume d'Austrasie, dont Reims fut même quelque temps la capitale. Des lieutenants royaux, avec le titre de comtes, administraient la province. Elle suivit le sort de l'État auquel elle s’était incorporée pendant les règnes si agités des rois de la première race, sans qu'aucun épisode notable signale son histoire particulière. Sous Charlemagne, l'extension des limites de l'empire la fit passer dans la Neustrie ; mais, au milieu de tous ces bouleversements, deux pouvoirs s'étaient maintenus et avaient grandi c'étaient ceux des évêques de Reims et de Châlons.
Dès le temps de Clovis, ils étaient en possession de privilèges considérables que chaque siècle avait vus augmenter ; depuis longtemps, l'autorité royale sur les villes épiscopales n'était plus que nominale. Les prélats, à leur dignité religieuse, avaient ajouté le titre et les pouvoirs de comtes l'évêque de ChâIons battait monnaie ; tous les deux étaient pairs de France et pouvaient réunir une armée de soixante mille vassaux dans la querelle des investitures, quand Louis le Gros se fit le défenseur des prétentions de la papauté.

Le Château de Chambord
Le vignoble Champenois

Il ne faut donc pas s'étonner de voir, à l'époque du morcèlement de la France féodale, l'influence des sièges épiscopaux de ChâIons et de Reims prévaloir contre le menaçant voisinage des comtes de Vermandois et de Champagne.
Pendant la crise qu'amena l'affaissement du pouvoir central sous les derniers carlovingiens, il y eut des luttes, des alternatives de succès et de revers ; les prélats, aussi guerriers que pasteurs, subirent les chances des batailles auxquelles les entrainaient les nécessités de leur puissance territoriale mais, encouragés par les sympathies et l'influence des rois de France, qui redoutaient moins leur pouvoir que l'agrandissement des vassaux laïques de la couronne, ils maintinrent leur autorité sur leurs deux capitales et sur un rayon qui répond à peu près exactement à la circonscription actuelle du département ; tout ce que put obtenir contre elle la dynastie héréditaire des comtes de Champagne, fondée par le fameux Thibaut, fut la reconnaissance d'un fait pour ainsi dire géographique, l'incorporation des deux évêchés dans le territoire de la Champagne, l'hommage, à ce titre seulement, aux comtes de la province ; mais sans aucune atteinte aux privilèges séculaires, sans aucun empiètement sur les droits et sur l'indépendance des prélats. Grâce à cet état de choses, il y eut, au milieu de la Champagne proprement dite ; une Champagne rémoise et une Champagne châlonnaise, qui, le plus souvent, restèrent en dehors des discordes et des guerres dont fut agitée la France, et purent même garder la neutralité dans les nombreuses et sanglantes querelles que vidaient sur leurs frontières nos rois et les comtes de Champagne.
Quoique ce fussent surtout les villes qui profitassent des bienfaits de la paix, et quoique la prospérité s'y révélât à des signes plus apparents, les campagnes avaient trouvé aussi, sous ce régime, leur part de sécurité et de bienêtre, lorsque l'invasion anglaise, au XIIIème siècle, vint réclamer de leur patriotisme sa part de dévouement et de sacrifices. Les commencements de cette longue et terrible guerre coïncident avec la réunion de la Champagne à la couronne de France, Jeanne, unique héritière de Henri III, quatorzième comte de Champagne, ayant épousé Philippe le Bel en 1284.

Le Château de Chambord
Reims

Cette cession, qui ne fut solennellement enregistrée qu'en 1361, sous le roi Jean, souleva des difficultés dont le détail appartient à l'histoire du comté de Champagne ; nous avons à constater seulement qu'à dater de cette époque furent rompus les derniers liens de vassalité qui rattachaient les domaines des évêques à la maison de Champagne. La première attaque sérieuse fut dirigée par Robert Knolles et Eustache d'Auberticourt, que repoussa Henri de Poitiers, évêque de Troyes. A ces assaillants succéda bientôt Édouard d'Angleterre, qui, profitant de la captivité du roi Jean, fondit sur la Champagne, où il rencontra toutefois une vigoureuse résistance. Le traité de Brétigny exposa le pays à de nouvelles calamités ; il fallut que Du Guesclin vînt le délivrer des bandes indisciplinées des tard venus, qui pillaient les villes et ravageaient les campagnes, De 1368 à 1380, eurent lieu de nouvelles expéditions des Anglais, sous les ordres des ducs de Lancastre et de Buckingham, et, cinquante ans plus tard, la victoire de Cravant, remportée par Salisbury, qui put croire un instant avoir arraché la province entière à la France. Qu'on se représente, en effet, ce malheureux pays isolé au milieu de territoires hostiles Bourgogne, Flandre, Alsace et Lorraine. Le découragement et le désespoir se seraient emparés de caractères moins solidement trempés que celui des Champenois. Une désolation si profonde, un danger si immense ne fit que réveiller leur courage en leur inspirant pour la mère patrie une pitié héroïque et sublime. Notre grand historien Alicholet, en parlant de Jeanne d’Arc, a magnifiquement décrit ce qui dut se passer dans ces cœurs champenois, que César avait si bien devinés. Il ne nous appartient pas de toucher à cette grande épopée nationale dont l'expulsion de l'Anglais fut le dénouement ; constatons seulement que, dans cette crise suprême, le tribut de sang payé par la brave contrée qui nous occupe fut tel, qu'on dut recourir à des mesures extraordinaires pour repeupler les campagnes et les villes. Une paix sérieuse et durable eût été le meilleur moyen d'arriver à ce but ; mais cette heure réparatrice n'était point encore venue.
La lutte de Louis XI et de Charles le Téméraire, les guerres de François 1er et de Charles- Quint, la peste, qui ajouta ses ravages à tant d'autres fléaux, mirent obstacle pendant longtemps à la cicatrisation des plaies anciennes.

Le Château de Chambord
Reims

Quoique l'influence des évêques de Reims et de Châlons et le royalisme de la population eussent atténué les effets de la Réforme et de la Ligue, la solidarité entre les diverses provinces de la monarchie était dès lors assez étroite pour qu'on ne pût espérer la prospérité des unes au milieu de la désolation des autres ; le mal n'était donc pas réparé lorsque, pendant la minorité de Louis XIV, le pays eut à subir, en 1650, une invasion des Espagnols. Ce dernier assaut précéda une paix de plus d'un siècle, le théâtre de la guerre ayant été éloigné sous les règnes qui suivirent ; mais les conditions de cette paix intérieure ne permettaient pas encore d'en espérer de bien heureux résultats aggravation des impôts, exigences du recrutement, suppression des vieilles franchises, grâce à la centralisation administrative et au despotisme, aux exactions des agents royaux, tel est le prix auquel les malheureuses provinces payaient les somptueuses prodigalités de Versailles.
Aussi se ferait-on difficilement une idée des espérances enthousiastes qui saluèrent les premières promesses de la Révolution de 1789.
Lorsque la France fut envahie et que les Prussiens eurent pénétré en Lorraine, on peut dire que la Champagne se leva comme un seul homme. Dumouriez, pour ses opérations de l'Argonne, trouva un précieux concours dans cette héroïque population. La journée de Valmy inaugura toute une série de victoires auxquelles prirent une large part les volontaires champenois, et, dans cette grande lutte de la France contre l'étranger, le département de la Marne est du nombre de ceux qui ne désespérèrent point de la sainte cause qu'ils avaient embrassée et qui restèrent fidèles jusqu'au dernier moment au gouvernement que la France s'était alors donné.
Les vastes plaines qui se déploient au nord et à l'est de Châlons ont toujours fait de ce territoire une route ouverte aux invasions.
Après nos revers de 1813, lorsque les puissances coalisées reprirent l'offensive, la Champagne était désignée d'avance comme le point le plus exposé à leurs attaques ; c'est aussi ce point que choisit Napoléon pour y concentrer les efforts de la résistance. On a trop souvent célébré les merveilles de cette campagne de 1814 pour que nous essayions d'en dire autre chose que ce qui se rattache spécialement aux différentes localités dans les noms se présenteront dans cette notice ; nous n'avons à constater ici que l'attitude générale du département dans ces graves circonstances. La population fut t digne d'elle-même et de tout son passé, Napoléon n'avait pas trop présumé du dévouement des braves Champenois. Si le département a vu dans ces dernières cinquante années améliorer sa culture, accroître ses richesses et augmenter le bien-être de ses habitants, il n'avait rien à ajouter à la gloire de ses antécédents patriotiques en 1870, après la dispersion de nos armées, ses plaines ouvertes ne pouvaient offrir aucun point de sérieuse résistance aux masses envahissantes de l'ennemi ; l'occupation allemande y fut longue et coûteuse les réquisitions, les emprunts forcés, les dévastations et les charges de toute nature s'y traduisirent par une dépense de 26,237,675 francs ; mais, si l'avenir nous réservait d'autres épreuves, la délimitation de nos frontières actuelles pourrait offrir aux braves Champenois l'occasion de nouveaux héroïsmes et de nouveaux dévouements.


Châlons-en-Champagne


Place de l'Hôtel de Ville
Place de l'Hôtel de Ville

Chalons en Champagne est une ancienne cité dont la position est prouvée par trois routes qui parlent de Durocorlorum,Reims,AugllSlabonTllIJ'oyes, et Andomulunum,Langres.Les plus célèbres historiens entre autres Vopiscus Europe et Animieu Maciellin en font mention. Ce dernier, qui suivait à la guerre des Gaules l'empereur Julien, nomme Chàlons Catalaum la place entre les belles villes de la seconde Belgique, même avant Reims, sa métropole. Antonin la nomme dans son Itinéraire; les anciennes Notices des cités et provinces des Gaules lui donnent le troisième rang parmi celles de la Gaule Belgique. Les Romains embellirent cette vill et la fortifièrent. Saint Memmie yp rêcha le christianisme vers 250, et en fut le premier évêque. En 273, une bataille sanglante eu lieu près de Châlons entre Aurélien et Tétricus. En 450, saint Alpin arrêta sous ses murs Attila qui allait s'en rendre maître. L'évêque se présente devant le farouche conquérant, le supplie d'épargner les habitants qui ne peuvent s'opposer à sa marche, et parvient à décider Attila à s'éloigner. En 963, Herbert et Robert de Vermandois l'assiégèrent et la brulèrent avec la tour qui en faisait la principale défense. Au Xème siècle, Châlons, qui avait depuis longtemps titre de comté, forma une espèce d'Etat libre et absolu sous le gouvernement de ses évêques, investis du titre de grands vassaux de la couronne, gouvernement qui durajusqu'en1360, époque où le roi Jean réunit le comté de Châlons à la couronne.

Jeune femmede Bourg en Bresse
Environ de Chalon en Champagne

En 1147, le pape Eugène III, Louis VII et saint Bernard se réunissent à Châlons avec une foule innombrable de croisés; saint Bernard monte au milieu du Jard, dans une chaire de pierre de taille qui a subsisté en ce lieu jusqu'en 1681, époque où l'intendant de Champagne la fit abattre à l'insu du conseil de ville, et du haut de cette tribune il promet aux croisés, de la part du ciel, la réussite de cette entreprise qui fut si malheureuse. C'est à Châlons que Charles VII, accompagné de Jeanne d'Arc, reçut les députés de Reims.
Les Anglais tentèrent sans succès de s'emparer de cette ville en 1430 et en 1434.
Sous la Ligue, Châlons resta fidèle à Henri III, et garda la même fidélité à Henri IV; le 15 juin 1591, le parlement de cette ville eut le courage de faire brûler publiquement, par la main du bourreau, la bulle d'excommunication du roi de France, lancée par Clément VIII.
Les rois de France y avaient un palais au XVIème siècle
Cette ville est située entre deux belles prairies, entourée de fossés et traversée par deux bras de la Marne, qui la baigne à l'ouest, et que l'on passe sur un beau pont de pierre formé de trois arches très hardies de 26 mètres d'ouverture. Elle était autrefois entourée de remparts, aujourd’hui presque entièrement détruits, et fermée de murs peu élevés, percés de six portes auxquelles aboutissent six grandes routes :l'une de ces portes, celle de Sainte-Croix sur la route de Vitry a la forme d'un arc de triomphe. Châlons est une ville en général assez mal bâtie, où l'on voit cependant d'assez belles constructions, et dont l'ensemble est agréable.


Reims


Note

Le Mausolée de Bourgogne


Le Château de Chambord
Le Mausolée du Cimetière de Bourgogne (51)

Marie-Théodorine Zoé Promsy est issue d'une famille de riches propriétaires terriens et de fabricants dans le domaine du tissage, notoirement connus à Bourgogne. Elle épouse à Reims, en 1868, Jean-Marie Léon Faynot, substitut du Procureur Impérial, puis conseiller à la Cour d'Appel de Paris et Président des Assises de la Marne en 1885 et 1888. Au lendemain du décès de ce dernier, le 24 décembre 1895, Marie-Théodorine décide d'honorer la mémoire de son mari et de sa famille par l'édification d'une construction à la mesure de ses sentiments. L'importance de l'ouvrage, la richesse des moyens mis en œuvre et la qualité de la réalisation traduisent la volonté affirmée de son instigatrice, la profondeur de ses croyances religieuses ainsi que sa vaste culture et ses goûts artistiques, nourris assurément par l'étude, la recherche et de nombreux voyages. Le bâtiment, situé dans le cimetière de la commune de Bourgogne est un vaste édifice qui renferme la dépouille de Jean Marie Léon Faynot et qui à la particularité d’offrir, à l’intérieur, une très riche décoration effectuée par des artistes de renom, tel que Rochegrosse, René Martin.

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Plan de reims

Reims existait longtemps avant l'invasion romaine ; c'était la ville principale de là Gaule Belgique, et le chef-lieu d'une république que les Romains jugèrent digne d'une haute considération et de leur alliance. Cette ville se nommait alors Durocortorum ; plus tard elle prit le nom des Rémi ou Remigi, qui l'avaient fondée. César nomme la capitale des Rémi, Durocortorum, Ptolémée et Strabon en font également mention sous ce nom ; ce dernier mentionne cette ville comme une des plus considérables des Gaules , et lors d'une nouvelle division en provinces, elle fut élevée au rang de métropole de là seconde Belgique ; Strabon nous apprend aussi que les gouverneurs romains y faisaient leur résidence. Le grand nombre de routes qui y aboutissaient, et dont la Table de Peutinger et les Itinéraires romains donnent le détail, prouvent l'importance et la célébrité de cette ville sous les Romains. Ammien Marcellin, la Notice de l'empire et même quelques ordonnances du Code tbéodosien, désignent cette ville sous le nom de Rémi, et nous avons des médailles antiques frappées avec ce nom.
Sous les successeurs d'Auguste et jusqu'au -règne de Vespasien, Reims conserva son importance et sa prépondérance. Les Romains l'avaient ornée de beaux édifices. Reims embrassa le christianisme en 360 ; six ans après, Jovinus; son consul, se fit chrétien. Vers l'an 400, la cathédrale fut fondée par l'évêque saint-Nicaise, massacré en 406 par les Vandales, qui s'étaient emparés de la ville. Un de ses successeurs, saint Rémi, convertit au christianisme et baptisa à Reims, en 496, après la bataille de Tolbiac, Clovis et presque tous les chefs francs.
En 1059, il se tint à Reims une assemblée nombreuse des seigneurs du royaume. Henri I" les pria de reconnaître Philippe, son fils aîné, pour son successeur et de lui prêter serment, ce qu'ils firent tous d'un consentement unanime.

Le Château de Chambord
Reims

C'est le premier sacre sous la troisième race dont ou trouve quelques détails. Philippe Auguste se fit sacrer à Reims en 1179, et depuis, ses successeurs jusqu'à Louis XVI (Henri IV excepté) y ont été sacrés. De nos jours, Charles X y a renouvelé cette cérémonie.
L'église épiscopale de Reims devint archiépiscopale en 774. Cette église comptait alors vingt-huit évêques ; elle a eu depuis soixante-dix archevêques. Dès le VI siècle et pendant longtemps ces prélats ont eu la domination temporelle el la seigneurie de la ville.
Reims, où les rois de France avaient un palais au Vème siècle, a eu fréquemment à souffrir des ravages des guerres civiles et étrangères. En 719, elle s'arma contre Charles Martel, qui la prit d'assaut et la, dévasta. En 990, Charles de Lorraine, rival de Hugues Capet, que Reims avait reconnu, s'en empara aussi et y commit de grandes dévastations. Dans le siècle suivant, Reims fut assiégée quatre fois. Elle le fut de nouveau en 1359, par Édouard III, roi-d'Angleterre. Les habitants, livrés à eux-mêmes, combattirent avec tant d'héroïsme qu’ils forcèrent le fier Édouard à lever le siège, et taillèrent eu pièces son arrière-garde. En 1421, Reims s'était soumise aux Anglais, mais la Pucelle les en chassa et y fit sacrer Charles VII.


Notre-Dame de l'Épine

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Basilique Notre-Dame de l'Épine

Basilique Notre-Dame de l'Épine Le petit village de l'Epine, qui compte moins de 700 habitant possède l'une des plus belle basilique du nord de la France. Cette bâtisse aux dimensions d'une véritable cathédrale fut construite entre 1405 et 1527 à la suite d'une légende. Une statue de la Vierge à l'Enfant fut découverte au moyen-âge dans un buisson ardent et est à l'origine d'un célèbre pèlerinage. Cette basilique est inscrite au Patrimoine Mondiale de l'UNESCO


Epernay


Épernay est une ville ancienne, dont il est toutefois difficile de fixer l'époque de la fondation. Euloge, riche et puissant Gaulois, la vendit à Remi, évêque de Reims, et à l'église de Reims, moyennant 5,000 livres pesant d'argent.
En 445, c'était déjà un endroit considérable où les seigneurs du lieu avaient un château.
Sous le règne de Clovis, Épernay fut cédée aux archevêques de Reims, qui y firent bâtir une forteresse. Childebert s'empara de cette ville en 533, et en fit massacrer les habitants. Frédégonde la prit et la pilla vers593. Dans le IXème siècle, lors de l'invasion des Normands, Hincmar s'y réfugia avec les trésors de l'archevêché de Reims et le corps de saint Remi.
François Ier y fit mettre le feu en 1545, pour empêcher Charles-Quint de s'emparer des approvisionnements qui y étaient rassemblés; la paix ayant été faite quelque temps après, François Ier fit rebâtir la ville, et accorda aux habitants divers privilèges. Les calvinistes s'en emparèrent après une vigoureuse défense en 1586. Peu de temps après, le duc de Guise la reprit, et y mit une garnison qui fut chassée par les habitants en 1588. Rosy, lieutenant général de la Ligue, tenta d'abord sans succès de la reprendre, et finit par s'en emparer en 1592. Dans la même année, Henri IV l'assiégea en personne, et la prit par capitulation le 9 août, après une défense désespérée où fut tué le maréchal de Biron. Le prince de Condé y entra le 1er octobre 1615, et son parti la conserva jusqu'en 1619.
Sous le ministère de Richelieu, le comte de Soissons s'empara en 1634 d'Épernay, que Louis XIII reprit l'année suivante. En 1642, cette ville fut donnée au duc de Bouillon en échange du comté de Sedan, et, jointe à Château-Thierry reçut le titre de duché.
Cette ville est dans une situation agréable au débouché d'une riante vallée et au centre des plus riches vignobles de la Champagne près de la Marne, que l'on passe sur un pont de sept arches surbaissées, d'une exécution hardie. C'est une ville généralement bien bâtie en pierres, en bois et en briques, propre et bien pavée.


Sainte-Menehould


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Plan de Sainte-Menehould

Cette ville doit sou origine à un château construit sur un rocher isolé que surmontait jadis un temple d'Isis, sur l'emplacement duquel on éleva dans la suite une forteresse désignée dans les anciens titres sous le nom de Castellum super Axonam, Autour de cette forteresse se forma une bourgade et ensuite une ville qui, plus tard fortifiée elle-même, devint, sous le nom de Ste-Ménehould, la capitale de l'Argonne. Cette ville possédait un hôtel des monnaies, un gouvernement de place, etc. Goselon, duc de la basse Lorraine, l'assiégea sans succès en 1038.
Théodoric, évêque de Verdun, la prit, ainsi que le château, en 1089. Arnould, autre évêque de Verdun, en fit le siège et fut tué sous ses murs en 1172. Les Anglais s'en étant emparés en furent chassés en 1406 par le connétable de Richemont. Le prince Portien, général des réformés, en fit vainement le siège en 1561. Pendant les guerres de la Ligue cette ville, qui tenait pour le parti du roi, eut beaucoup à souffrir dès incursions des ligueurs et des Espagnols. En 1590 son gouverneur la vendit au duc de Lorraine, Charles II, qui ne put en prendre possession, et fut obligé d'en lever le siège, les habitants ayant opposé une héroïque défense à cette trahison. Cette place sut encore résister à différentes attaques qui lui furent livrées, et plusieurs succès remportés sur les ennemis méritèrent aux habitants, de la part de Henri IV, un témoignage public de reconnaissance. Les fortifications de la ville et du château furent démolies en 1634, mais les remparts furent réédifies l'année suivante. Le marquis de Praslin la prit en 1606. Une armée espagnole l'attaqua en 1652, et s'en empara après quatre assauts que soutinrent avec courage les habitants, qui obtinrent une capitulation honorable que les Espagnols n'observèrent point. Louis XIV la reprit le 27 novembre 1653 : ce fut le premier siège ou ce jeune monarque se trouva en personne; il fit son entrée dans la ville par la brèche. En 1719 un incendie y détruisit sept cents maisons; l'État vint au secours des habitants et les aida à rebâtir leur ville.
Pendant la révolution, Ste-Ménehould a porté le nom de Montagne sur Aisne,
Ste-Ménehonld est aujourd'hui une ville ouverte, située sur un terrain marécageux, entré deux rochers ; dont le plus haut porte encore les ruines de l'antique forteresse. La ville s'étend principalement sur la routée de Verdun à Chalons, et la borde d'une longue rue assez bien bâtie, ainsi que le reste de la ville, reconstruite presque entièrement à neuf depuis l'incendie de 1719. Là plupart des maisons sont en brique et en pierre, et de hauteur uniforme. Aux deux entrées principales de la ville sont deux grandes et belles places, dont l'une, la place d'Austerlitz, est plantée de beaux arbres qui forment une jolie promenade; sur la deuxième se déploie là façade noble et régulière de l'hôtel de ville. Les alentours sont bien boisés et offrent de jolis points de vue. La ville est entourée par l'Aisne, qui se divisé en plusieurs canaux sur lesquels sont jetés deux beaux ponts.


Vitry-le-François


Vitry-le-François est une ville moderne que François Ier fit construire sur la Marne et fortifier en 1545, à 4 kilomètres. de Vitry-en-Perthois, brûlé par les troupes de Charles-Quint en 1544. — François Ier y transporta toutes les juridictions qui étaient à Vitry-le-Brûlé, et le nouveau Vitry prit non seulement le nom de son fondateur, mais encore sa devise.
Là ville est entourée de remparts destinés à former l'enceinte d'une ville de guerre de quelque, importance. Elle est régulièrement bâtie ; les rues en sont larges, propres, spacieuses, avec des trottoirs, bordées de maisons entièrement construites en bois, mais d'une élégante simplicité ; dans toutes ces rues coule une eau courante que distribuent vingt-sept bornes fontaines. La place centrale, plantée d'un double rang de tilleuls et ornée d'une jolie fontaine, est vaste et régulière ; sur l'un des côtés est la cathédrale, bel et spacieux édifice de style corinthien et composite, et le premier monument important exécuté en France depuis la renaissance; malheureusement il n'a jamais été achevé ; le portail, surmonté de deux tours, offre un aspect imposant. Les promenades sont très-agréables.


Vitry le Brulé


Cette ville, qui occupe une place distinguée dans l'histoire, passe pour être, d'origine romaine ; on y a trouvé à diverses époques des tombeaux, des armes, des médailles et des inscriptions antiques. — Après la défaite de Syagrius, qui tint longtemps Vitry en son' pouvoir, elle passa sous la domination des Francs. En 531, Thierry, roi d'Austrasie, la prit après, plusieurs assauts^ et y fil égorger Mundéric, fils naturel de Clovis, qui s'était retiré dans cette forteresse.
En 1144, Louis le Jeune, le plus colérique et le plus opiniâtre des rois, pour se venger du comte Thibaut de Champagne, fondit sur cette malheureuse ville, et en égorgea tous-les habitants ; treize cents personnes qui s'étaient réfugiées dans l'église y furent brûlées par son ordre.
Vitry fut brûlé de nouveau par Charles-Quint en 1544.


 

L'Argonne

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L'Argonne


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La Haute Chevauché est un lieu où les combats furents des plus acharnés lors de la Grande Guerre - Le sol en 1920

Longtemps, l'Argonne a été considérée, non comme une véritable entité, mais comme partagée entre les deux régions majeures que sont la Champagne et la Lorraine. En 1782, l’Encyclopédie méthodique de géographie moderne1 décrit l'Argonne comme suit ; « Contrée de France, qui s'étend en Champagne; dans le Barrois. Elle a environ 18 lieues de long sur une largeur fort inégale. Cette contrée n'est pour ainsi dire qu'une grande forêt, dans laquelle sont des vuides où l'on a bâti des villes; des villages. Les habitants en cultivent les environs avec le plus grand soin ; mais indépendamment de ce que la qualité du sol n'en pas bien bonne, les bêtes fauves dont le pays est rempli, les privent en grande partie du fruit de leur labeur. Le bétail leur réussit mieux, le commerce des bois leur est encore une ressource. Sainte-Menehould est la capitale de cette contrée ».
Au Moyen Âge, le massif a connu les premiers défrichements, notamment autour des abbayes cisterciennes qui s'y implantèrent : Montiers-en-Argonne, Lachalade et Chéhéry. Plusieurs villes neuves furent fondées pour attirer des nouvelles populations. L'initiative venait du comte de Champagne ou du comte de Bar : La Neuville-au-Pont, Florent-en-Argonne, Passavant-en-Argonne (pariage avec l'abbaye de Châtrices). L'économie de la région au XVIIIème siècle et au début du XIXème siècle était d'essence locale. La présence de nombreux cours d'eau, de grandes forêts et de minerai de fer ont conduit à la construction de nombreux moulins et de petites forges au rayonnement local. Entre 1708 et 1880, de nombreuses faïenceries ont existé en Argonne, la plus célèbre étant celle du Bois d'Épense près du bourg des Islettes. Au XIXème siècle, la découverte des coquins, des nodules de phosphate de magnésium, va développer une petite industrie des engrais à partir du milieu du siècle (premier moulin en 1855) ; les anciennes installations de lavage du minerai de fer, en disparition, ainsi que des moulins vont être reconvertis pour le lavage et le concassage des coquins. L'activité se développe et pour envoyer l'engrais dans toute la France, la gare ferroviaire de Grandpré est agrandie. L'activité durera plus d'un demi siècle et s'éteindra après avoir périclité vers la fin du siècle face à la concurrence des nouvelles sources de phosphates. Le dernier moulin à coquins fermera après la Première Guerre mondiale.




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