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Le Loir-et-Cher (41)



  • Données géographiques

Loir-et-Cher

dep41

Situé aux confins du Perche, de la Beauce, de la Sologne et de la Touraine, il trouve son identité territoriale dans la diversité de sa géographie et de ses paysages. Coupé en son centre par la Loire, il donne une image d'équilibre et de diversité. Il est traversé par deux rivières importantes dont il tire son nom : le Loir,au nord-ouest, qui prend sa source aux abords du Perche à Saint-Éman en Eure-et-Loir, et se jette dans la Sarthe (rive gauche) au nord d'Angers, dans le département de Maine-et-Loire après un parcours de 316 km de. Le Cher au sud, qui prend sa source à Mérinchal, dans le département de la Creuse, dans le Massif central, et se jette dans la Loire à Villandry, dans le département d'Indre-et-Loire après un parcours de 367 km. Ces deux cours d'eau constituent des points de fixation majeurs de la population hors agglomération de Blois. Ce département se caractérise aussi par de nombreux étangs principalement localisés au Sud, en Sologne. Contrasté dans ses paysages, le Loir-et-Cher possède également un important patrimoine biologique, ainsi qu'un réseau hydrographique de plus de 4 000 kilomètres de cours d'eau Le Loir et Cher est limitrophe des départements d'Eure-et-Loir, du Loiret, du Cher, de l'Indre, d'Indre-et-Loire et de la Sarthe Son point culminant se situe à 256 mètres d’altitude à Fontaine-Raoul Le département de Loir-et-Cher est formé du Blaisois, du Vendômois et d'une grande partie de la Sologne, qui dépendaient du ci-devant Orléanais.

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Carte du Loir et Cher

Le sol de ce département est généralement assez élevé et ne renferme, à proprement parler, aucune montagne , mais un grand nombre de vastes plaines dont la pente est peu sensible.Il est traversé par la Loire, qui le divise en deux parties presque égales ; une longue suite de collines et de coteaux plantés de vignes ou d'arbres fruitiers borde les deux rives du fleuve et; repose agréablement la vue ; çà et là de jolis villages ombragés de bouquets d'arbres embellissent les plus charmants paysages, animés sans cesse par le passage de la grande route et par une navigation presque continuelle. La nature champêtre y sous quelque forme qu'elle se présente, a toujours des droits de plaire à celui qui peut sentir et sait en apprécier les beautés. Mais il est des pays qui semblent être à cet égard plus favorisés, qui paraissent plus propres à constituer un séjour agréable et vraiment fait pour l'homme. Les plaines immenses y couvertes d'abondantes moissons, donnent, avec l'idée de l'abondance qu'elles font naître, celle de grande culture, de richesses et de prospérité publique, qui naturellement s'y lient .Dans les pays de montagnes, de grands accidents, des masses gigantesques, une variété infinie de sites et d'aspects, tour à tour délicieux et effrayants, semblent promettre chaque jour des plaisirs nouveaux. Ici la nature, toujours vivante et animée, moins silencieuse que dans les plaines, moins bruyante que dans les montagnes, lui réserve des plaisirs plus doux et d'autant plus variés, qu'il peut y réunir toutes les productions propres aux deux extrêmes, sans aucune des privations qu'on peut y ressentir. Car presque dans toutes les parties du département, un propriétaire, sans être grand terrien, peut voir presque tout à la fois d'un coup d'œil ses champs couverts de moissons, ses taillis, ses vignobles, et de là reposer sa vue sur l'émail des prairies. Sans que nous fassions les frais d'une description étudiée, le lecteur imaginera aisément les sites agréables et variés à l'infini que, dans leur mélange et leur combinaison, ces différents objets peuvent offrir. Sur le plus beau fleuve de la France, de grands et nombreux bateaux voguant à la faveur de leurs voiles blanches et étendues, dont la courbure élégante, se dessinant sur le coteau, ferme de loin un contraste piquant avec la verdure ; partout ailleurs des rivières ou des ruisseaux limpides , promenant leurs eaux sinueuses dans de longues vallées qui s'étendent et se resserrent successivement ; là des bouquets de bois suspendus sur les coteaux ; dans la plaine, avec des ombrages frais, une culture variée ; plus loin une vaste forêt qui rembrunit et couronne l'horizon ; puis enfin des hauteurs plus ou moins escarpées , d'où la vue, embrassant simultanément tous ces objets, jouit d'un ensemble ravissant, à la fois imposant et flatteur, et où la nature parait dans sa plus douce majesté : tel est en général le département de Loir-et-Cher. Mais l'arrondissement de Romorantin (l'ancienne Sologne) offre un aspect bien différent. Dans cet arrondissement le sol n'offre à sa superficie qu'un sable clair , assez fin, mélangé de gravier et de cailloux, toujours peu chargé de terre végétale, et peu propre aux riches cultures. On peut en dire autant de la partie nord-ouest de l'arrondissement, de Vendôme, qui n'offre qu'un terrain aride et en général couvert de landes.

Loir-et-Cher
Centre


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
  1. Préfecture : Blois
    Sous préfectures :
    Romorantin-Lanthenay
    Vendôme

  2. Adresse des Offices du Tourisme
  3. Liste des communes

    Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

    Superficie : 634 300 ha
    Population: 327 868 hab.(2009)
    Dénsité :52 hab./km²
    Nb de communes : 291

Histoire du Loir-et-Cher (41)

Le Château de Chambord
Le Château de Chambord


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Carte du Loir et Cher

Cette région est la terre des Carnutes. Le territoire que recouvre l'actuel département de Loir-et-Cher a été habité dès les temps préhistoriques, mais c’est du Moyen Âge que datent les premiers efforts d’organisation locale : de nombreux châteaux et places fortes sont érigés pour permettre aux habitants de résister aux invasions successives des Normands, Bourguignons, Anglais, etc. L’économie est assez florissante : commerce dans les vallées, agriculture en expansion dans la Beauce et le Perche et jusqu’en Sologne, qui connaît une relative prospérité jusqu’au XVIIème siècle. Toutefois, politiquement, la région demeure écartelée entre les comtés et duchés voisins. En 1397, le Comté de Blois entre dans la possession de la maison d’Orléans. En 1498, Louis d’Orléans (23e Comte héréditaire de Blois) monte sur le trône de France, sous le nom de Louis XII : c’est le point de départ de l'importance de Blois et du Blaisois dans la vie politique française, remarquable notamment sous les derniers Valois. Rois et grands financiers rivalisent alors pour construire châteaux et demeures élégantes qui, par leur nombre, leur importance et leur intérêt, se placent aujourd’hui au premier plan du patrimoine national (Chambord, Blois, Cheverny, etc).

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Le Château de Chambord

Pendant que s'éteint la race carlovingienne, la descendance de Robert le Fort ne cesse de grandir, et lorsque la branche des comtes de Paris usurpe la couronne dans la personne de Hugues Capet, la branche des comtes de Blois, représentée par Thibaut le Tricheur, son cousin germain et comme lui arrière-petit-fils de Robert le Fort, réunit au Blaisois la Touraine, le comté de Champagne et le pays Chartrain.
Nous avons insisté sur cette généalogie, quelque peu aride, pour bien constater la haute position qu'occupaient dès lors les comtes de Blois dans la féodalité française. Si Thibaut mérita son surnom par des traits de déloyauté et de fourberie que la morale si peu scrupuleuse de son temps n'a cependant pas craint de flétrir, il faut aussi reconnaître que, en véritable descendant de Robert le Fort, il lutta obstinément contre l'étranger il perdit son fils aîné dans une bataille livrée à Richard, duc de Normandie ce fut son second fils, Odon ou Eudes, qui lui succéda, et, après la mort de celui-ci, sa femme, Berthe, fille de Conrad, roi de Bourgogne, épousa en secondes noces Robert, fils de Hugues Capet.
Eudes Il, successeur d'Odon, ajouta à ses titres héréditaires celui de comte palatin ou premier comte du palais son crédit à la cour du roi Robert était immense, ses richesses fort considérables les revenus de la célèbre abbaye de Marmoutier lui appartenaient presque en totalité ; le nom des adversaires auxquels il fit la guerre suffirait à prouver qu’elle devait être sa puissance sans parler des comtes de Vermandois, auxquels il enleva la dignité de palatin, citons Henri Ier d'Angleterre, Raoul, roi de Bourgogne, son oncle, et Conrad, roi d'Italie, qui fut depuis empereur. Ce guerroyeur infatigable périt enfin dans une bataille qu'il livra à Gosselin, duc de Lorraine et de Bar.
Son fils Thibaut, mort en 1088, perdit le comté de Tours, que lui enleva Geoffroy-Martel, comte d'Anjou; malgré cet amoindrissement, il laissa de si vastes domaines son successeur, Étienne ou Henri-Étienne, que ce seigneur était appelé communément le grand comte de France, et qu'un vieux dicton recueilli par les chroniqueurs contemporains lui attribuait la possession d'autant de châteaux qu'il y a de jours dans l'année. Après s'être signalé dans un premier voyage en terre sainte par l'éclat de ses exploits et la sagesse de ses-conseils, Étienne, dans une seconde expédition, fut tué à la bataille de Rama, laissant huit enfants, dont cinq fils. On fit passer l'aîné pour atteint de folie il se faisait appeler, dit-on, seigneur du soleil ; pour ce motif ou sous ce prétexte, il fut dépouillé de la plus grande partie de l'héritage paternel.

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Le Château d'Amboise en 1775

Le second, nommé Thibaut, comme son père, fut comte de Blois et de Champagne. Le quatrième devint roi d'Angleterre par son union avec Mahaut de Boulogne, héritière de la couronne. C'est sous le nom d'Étienne de Blois qu'il figure dans la liste des monarques anglais. Les deux autres frères n'ont laissé aucun souvenir historique on suppose qu'ils furent évêques ou n'eurent dans la succession qu'une part peu importante.
Ce Thibaut, substitué aux droits de son aîné, eut aussi plusieurs enfants, entre lesquels fut partagée aussi sa succession. Le comté de Blois échut au second de ses fils, qui s'appelait Thibaut comme lui. Celui-là épousa une fille du roi Louis le Jeune, fut sénéchal de France et périt au siège de Saint-Jean-d'Acre, en Palestine. Nous avons ici un exemple frappant des coups que portèrent les croisades à la féodalité française, si profondément enracinée dans le pays, obstacle qui arrêtait depuis si longtemps le développement de la prospérité nationale.
Louis, fils de Thibaut, part aussi pour la croisade et meurt à la bataille d'Andrinople. De cette nombreuse et florissante famille, un seul fils reste, Thibaut, qui meurt sans enfants, et le comté de Blois passe à sa cousine Marie d'Avesnes, qui le porte dans la maison de son époux, Hugues de Châtillon. Sans doute les nouveaux comtes de Blois étaient encore d'une famille illustre et puissante ; mais combien nous sommes loin déjà de Robert le Fort et de Thibaut le Tricheur !
La dynastie des Châtillon régna sur le Blaisois de 1230 à 1391. Dans cette période commencent à poindre les premiers germes de franchises municipales la monnaie locale que battaient les comtes de Blois subit une dépréciation proportionnée à l'extension des relations commerciales ; Gui 1er est obligé de vendre son droit de monnayage à Philippe de Valois, sa monnaie rie pouvant plus soutenir la concurrence avec la monnaie royale.
Tout révèle que la France est invinciblement entraînée vers la constitution de son unité cette œuvre ne s'accomplira pas sans de grands efforts ni sans dé pénibles déchirements, mais les croisades préparent l'émancipation par l'épuisement de la féodalité, et, dans l'histoire particulière du Blaisois, c'est des Châtillon que date cette phase nouvelle.
Enfin, en 1591, Louis de Châtillon, unique héritier de Gui 1er et désespérant lui-même d'avoir des enfants, se laissa entraîner par les conseils du sire de Coucy, habile diplomate, dirait-on aujourd'hui, grand contre cœur, selon la naïve expression de Froissart. Le comte était vieux, dissipateur, débauché ; il était accablé de dettes, et l'esprit de famille était éteint en lui. Le duc d'Orléans, frère du roi Charles VI, venait d'épouser Valentine de Milan et cherchait un emploi pour la riche dot qu'il avait reçue ; le sire de Coucy exploita si habilement les circonstances, que, moyennant deux mille couronnes d'or et la jouissance du comté pendant le reste de sa vie, Louis de Châtillon abandonna l'héritage de ses pères au duc d'Orléans, au détriment de ses héritiers légitimes.
A ce marché, le Blaisois gagna de devenir un fief presque royal mais il acheta cet avantage au prix des tribulations et des épreuves qu'entraîna plus directement pour lui la lutte d'Armagnac et Bourgogne.
Les souvenirs qui se rattachent à la période des ducs d'Orléans appartiennent plus spécialement aux annales de Blois. L'époux de Valentine fut assassiné, comme on le sait, par les ordres du duc de Bourgogne. Charles, son fils, pour venger la mort de son père, appela l'étranger à son aide il expia ce crime par une captivité de vingt-cinq ans ; fait prisonnier à la bataille d'Azincourt, il confia l'administration du comté d'abord à son frère, comte des Vertus, puis à Dunois, bâtard d'Orléans. Il ne recouvra la liberté qu'en 1440, et c'est encore vingt-deux ans plus tard, en 1462, qu'il eut de sa troisième femme, Marie de Clèves, un fils qui fut le roi Louis XII. Cet espace de près d'un siècle fut rempli par les événements les plus calamiteux. A la guerre des Armagnacs succéda la guerre contre les Anglais. Le Blaisois fut traversé et ravagé souvent par les troupes de tous les partis. C'est dans cette contrée que Jeanne d’Arc rassembla la petite armée à- la tête de laquelle elle partit pour faire lever le siège d'Orléans. Quand la paix était rétablie partout ailleurs, le Blaisois fut encore le théâtre de la sédition connue sous le nom de Praguerie ou de guerre des écorcheurs. Charles VII, vainqueur des Anglais et comprenant la nécessité de donner à l'armée une organisation régulière, voulut procéder au licenciement des compagnies franches dont les habitudes de violence et de pillage rendaient la paix presque aussi désastreuse que la guerre aux habitants des pays que ces bandes traversaient. Les capitaines, jaloux de conserver la sauvage indépendance dans laquelle ils vivaient, surent intéresser à leur cause les seigneurs, les princes du sang qui avaient été leurs compagnons d'armes le dauphin lui-même, celui qui devait être Louis XI, consentit à être le chef des mécontents, et c'est dans le Blaisois que s'organisa cette révolte dont les conséquences pouvaient être si funestes, si l'habileté énergique du roi n'était parvenue à la comprimer dès le début.
Les guerres de religion qui agitèrent le siècle suivant n'épargnèrent pas davantage le pays mais nous en réservons le récit pour notre notice sur la ville de Blois, dont le nom seul rappelle les épisodes les plus importants de ce drame. Depuis l'avènement au trône de Louis XII, le Blaisois avait été réuni au domaine royal. Depuis Louis XIII jusqu'à nos jours, les événements qui s'y sont passés appartiennent aux chroniques locales ou rentrent dans l'histoire générale de la France, que nous n'avons ni la mission ni l'ambition de traiter ici. Il nous reste seulement quelques lignes à ajouter sur le Vendômois et la Sologne, dont les territoires, comme nous l'avons dit en commençant, sont entrés aussi dans la constitution du département de Loir-et-Cher.
Le Vendômois (Vindocensis ou Vidocinensis ager) reste confondu jusqu'au Xème siècle dans cette immense contrée couverte de bois qui formait primitivement le pays des Carnutes.
C'est sous Charles le Chauve qu'il prend une existence politique distincte et devient comté héréditaire. On pourrait s'étonner de voir ce petit fief conserver son indépendance dans le voisinage si périlleux des domaines de Robert le Fort et de Thibaut le Tricheur ; l'histoire nous donne l'explication de ce fait. Bouchard, comte de Vendômois à cette époque, jouissait de la plus haute considération auprès des Capets ; il fut le général et le premier ministre de Hugues. Peut-être encore crut-il devoir consolider son crédit par le prestige d'un certain caractère religieux; car, quoique marié et père de deux enfants, nous le voyons se retirer du monde avec le consentement de sa femme et se faire moine en 1007 dans l'abbaye de Saint-Maur-les-Fossés, près de Paris. Son fils Renaud, évêque de Paris, hérita de sa faveur auprès de Hugues Capet dont il fut chancelier. Sa nièce, Adèle, apporta en dot le Vendômois à Bodon de Nevers, dont le second fils, Foulques, surnommé l'Oison, eut le comté maternel pour sa part d'héritage. La fille unique de ce dernier, Euphrosine, fit passer par son mariage le Vendômois dans la maison de Preuilly, où il demeura cent ans environ. La famille de Montoire le conserva pendant les deux siècles qui suivirent. C'est en 1362 qu'une Catherine de Vendôme, unique héritière de cette famille, épousa Jean de Bourbon, comte de La Marche.
En 1514, le comté de Vendôme fut érigé en duché-pairie par Louis XII en faveur de Charles de Bourbon, aïeul de Henri IV. Ce prince étant devenu roi réunit le Vendômois à la couronne, puis, en 1598, il le donna en apanage à César, fils naturel qu'il avait eu de la belle Gabrielle d'Estrées. Louis-Joseph, arrière-petit-fils de César, reconnu duc de Vendôme en 1669, mourut sans enfants en 1712, et son duché fut définitivement réuni à la couronne.
La Sologne, partie du Blaisois comprise entre la Loire et le Cher, nommée dans les vieux historiens Segalonia, de socal ou segale, qui en langue celtique signifiait, dit-on, seigle, dut aux limites naturelles qui la circonscrivent et à l'importance de Romorantin, sa capitale, le privilège de constituer une seigneurie distincte, quoique dépendante du Blaisois, et qui fut presque toujours l'apanage des cadets des différentes familles qui possédèrent le comté de Blois.
Il en fut ainsi pour les maisons de Champagne, de Châtillon et d'Orléans. Les ducs de ce nom l'abandonnèrent à leurs frères puînés, qui portaient le titre de comtes d'Angoulême ; c'est ainsi que Charles d'Angoulême transmit la seigneurie de Sologne à François d'Angoulême, depuis roi de France sous le nom de François 1er, qui la réunit à son domaine royal.
La Sologne, moins favorisée sous beaucoup de rapports que les autres contrées du département, est la partie où le caractère national a conservé le plus d'originalité ; les habitants cachent sous les apparences d'une simplicité naïve et presque niaise une finesse proverbiale C'est un niais de Sologne, disait-on jadis et pourrait-on dire encore, qui prend des sous pour des liards. Ce penchant vers la ruse, dernière ressource du faible contre le fort, s'explique par l'infériorité relative où la nature place l'habitant de la Sologne. Au milieu des territoires les plus riants, les plus fertiles de de France, entre la Touraine et le Blaisois, le contraste des caractères est une image de la dissemblance du sol. Joyeux et fortunés habitants des riches vallées de la Loire, soyez indulgents et compatissants pour le colon pauvre et fiévreux de la mélancolique Sologne.
Durant la guerre de 1870-1871, le département de Loir-et-Cher fut envahi par les armées allemandes, notamment par les troupes commandées par le grand-duc de Mecklembourg et par le prince Frédéric-Charles; il fut le théâtre principal de la retraite de la seconde armée de la Loire dirigée avec une grande énergie par le général Chanzy. Des combats sanglants furent livrés dans la forêt de Marchenoir, à Josnes, à Morée, en avant de Vendôme, etc.
Le général Chanzy se montra à la hauteur des circonstances douloureuses dans lesquelles il se trouvait placé ; il déploya une activité, une ténacité digne des plus grands éloges et qui plus d'une fois étonnèrent l'ennemi. Grâce à lui, la retraite ne fut pas un désastre, et nos jeunes soldats, dans les combats qu'ils eurent à soutenir, montrèrent ce qu'ils eussent pu faire si, au lieu d'être des recrues à peine exercées et mal équipées, elles eussent été des troupes sérieusement organisées. Quoi qu'il en soit, dès le lendemain de la reprise d'Orléans par les Allemands, le prince Frédéric-Charles lançait le grand-duc de Mecklembourg à la poursuite de l'aile droite et du c'entre de notre armée. Le 7 et le 8 décembre, des combats heureux pour nos armes étaient livrés dans les défilés de la forêt de Marchenoir, à Josnes, à Cravant, à Beaumont, à Villorceau et à Messas ; mais l'abandon de Beaugency forçait le général en chef à se retirer à Travers. L'occupation du parc et du château de Chambord par les Allemands le 9 décembre), sur la rive gauche de la Loire, rendait impossible une diversion de la part du général Bourbaki, qui n'était pas, du reste, en mesure d'y songer et auquel un « mois » était nécessaire pour se réorganiser. La crainte bien légitime d'être coupé ne permettait donc pas au général de conserver les positions sur lesquelles il s'était arrêté, et il dut abandonner la Loire et ramener son armée au nord-ouest, derrière le Loir. La retraite, rendue pénible par un temps affreux, s'effectua pourtant sans trop de difficultés, l'armée du grand-duc étant hors d'état de faire un nouvel effort. Le 14, Chanzy occupait Vendôme et la ligne du Loir et repoussait les attaques du grand-duc ; mais le prince Frédéric- Charles arrivait avec des forces écrasantes et notre armée se désorganisait. Il fallait reculer, reculer encore. Le 16, au matin, on évacua Vendôme ; la retraite se poursuivit vers Le Mans, où nos troupes, en partie débandées, espéraient trouver un refuge et un repos de quelques jours ; elles ne furent d'ailleurs pas sérieusement inquiétées et il n'y eut que quelques combats soutenus par l'élite de nos soldats, à Azay et à Épuisay.
Par le court récit qui précède, il est facile de comprendre que le plus grand nombre des localités de Loir-et-Cher, importantes soit par leur population, soit plutôt comme points stratégiques, furent occupées par les Allemands; citons Mer, Blois, Chambord, Villemorain, Coulommiers, Marchenoir, Oucques, Vendôme, Villiers, Montoire, Sougé, Poncé, Ouzouer-le-Marché, Morée, Azay, Épuisay, Sargé, Mondoubleau, etc.


Blois


Blois
Blois

Blois apparaît pour la première fois en 410 lorsqu'elle est conquise par le chef breton Iuomadus qui en expulse le « consul » Odo, probablement d'origine germanique. Il y fonde un état autonome ou semi-autonome qui se maintiendra jusqu'à la prise de la ville par Clovis en 491. En 851, Blois est pillée par le chef viking Hasting5. Une autre source indique que la ville fut pillée par deux fois en 854 puis vers 856-8576. En 1171, Blois fut une des premières villes d'Europe à accuser ses juifs de crimes rituels à la suite de la disparition inexpliquée d'un enfant chrétien. Trente à trente-cinq juifs (sur une communauté d’environ 130 personnes) furent brûlés vifs le 26 mai 1171
près des fourches patibulaires. Cette accusation en entraîna d'autres à Pontoise, Joinville et Loches. Le martyr de Blois fit une impression considérable sur les contemporains. Outre deux récits en prose des événements, des Selihot furent composées. Apprenant les tragiques événements de Blois, Rabbenou Tam déclara le jour de jeûne pour les juifs de France, de Grande-Bretagne et d'Allemagne.

Blois
Cour intérieure du Château de Talcy

Blois fut au Moyen Âge le siège d'un comté dont la dynastie posséda également la Champagne avant de monter sur le trône de Navarre. Charles de Blois fut un candidat malheureux au duché de Bretagne et fut béatifié. Le 4 juillet 1562, comme Beaugency, la ville est prise et pillée, mais par les catholiques du maréchal de Saint-André, et, tout comme à Beaugency, les femmes sont violées. Le 7 février 1568, les protestants du capitaine Boucard pillent et incendient la ville, violant et tuant les catholiques. Des cordeliers sont jetés dans le puits de leur couvent. Les églises sont ruinées. En 1588-1589, les États généraux se réunissent à Blois. Les 23 et 24 décembre 1588, Henri III fait assassiner le duc de Guise en son château de Blois. Après le départ des rois vers Paris, Blois perd son caractère de résidence royale, avec le faste et l'activité économique qui accompagnait la Cour. Henri IV transfère à Fontainebleau la riche bibliothèque blésoise. En 1814, l'impératrice, Marie-Louise d'Autriche, se réfugie à Blois. Le 28 janvier 1871, le lieutenant Georges de Villebois-Mareuil libère la ville occupée par les Prussiens.


Romorantin-Lanthenay


Romorantin-Lanthenay
Romorantin-Lanthenay

La première trace écrite de Romorantin n’apparaît qu’à la fin du XIIème siècle. Possession des Comtes de Blois, la ville obtient une charte de franchise en 1196. Des fortifications s’élèvent sur la rive droite. La « Grosse Tour » (château fort de la ville) subira l’assaut des anglais en 1356. A la fin du XVème siècle, sous la protection des Comtes d’Angoulême, et plus précisément de Jean d’Angoulême (grand-père de François 1er), la ville s’agrandit. Le pont est déplacé en amont et de nouvelles murailles protègent la ville au nord et Jean d’Angoulême attaché à la ville décide la construction d’un nouveau château à l’ouest sur les rives de la Sauldre. François Ier a des projets grandioses pour Romorantin. L’inconfort de la demeure familiale, l’insuffisance de ses logements pour une cour brillante, le goût du faste de François 1er, l’amènent à souhaiter en ce lieu qu’il aime, un château aux mesures du roi qu’il est devenu. Il demande à Léonard de Vinci dont le génie le fascine et qui vit alors au Clos Lucé à Amboise de concevoir une ville nouvelle et une résidence royale sur les bords de la Sauldre. Après une étude des lieux, Léonard de Vinci dessine les plans d’un gigantesque palais à cheval sur les deux rives de la Sauldre, à l’ouest du château des Comtes d’Angoulême. Il conçoit aussi un grand programme de travaux hydrauliques. Malheureusement, ce projet ne sera pas réalisé à la mort de Léonard de Vinci. Le roi se tourne alors vers Chambord. La fin du XVIème siècle sera assombrie par les guerres de religion et suite à une épidémie de peste, les successeurs de François 1er délaisseront le château, partiellement détruit et largement défiguré.
Au cours de l’année 1499, Louise de Savoie, veuve de Charles d’Angoulême accueillera dans son château Louis XII et Anne de Bretagne fuyant la peste à Blois. Pendant ce séjour, le 13 octobre, la reine mettra au monde une fille prénommée Claude, qui épousera François d’Angoulême, le futur roi François 1er. Il semble que le couple royal, parmi toutes les résidences qui s’offraient à son choix, ait eu une prédilection pour Romorantin, ville commune à chacun des époux, à des titres différents. Dans un édit de 1515, le roi rappelle que c’est à cet endroit que « sa bien aimée compagne la reine a pris sa nativité, génération et nourriture… »


Vendôme

Vendôme
Vendôme

Vendôme était la capitale du comté de Vendôme, dont l'existence est attestée dès le IXème siècle, et qui deviendra duché au XVIème siècle, puis élection au XVIIIème siècle. À partir de la fin du XIVèmesiècle, le comté de Vendôme, puis le duché jusqu'à l'accession d'Henri IV au trône, vont appartenir à une branche de la famille royale : les Bourbon-Vendôme. En 1790, la ville devient simple arrondissement et sous-préfecture du Loir-et-Cher, sous la tutelle de Blois. À partir du XIXème siècle, l'arrondissement de Vendôme sera regardé, sous l'influence des travaux d'érudition locale et bientôt de la promotion du tourisme dans la vallée du Loir, comme un pays traditionnel : le Vendômois. On ne peut connaître à quelle époque fut établi le comté de Vendôme. On sait seulement que son territoire comprenait à peu près l’ancien Pagus vindocinensis ou pays Vendômois, lui-même division de la Civitas Carnutarum ou cité des Carnutes, dont Autricum, qui devint la ville de Chartres



Le Château de Cheverny

Vendôme
Le Château de Cheverny

Les terres du domaine sur lequel est situé le château furent cédées, dans la seconde moitié du XIVème siècle, à Jean Hurault, avec ses « maisons, pressoirs et vignes », par Henri le Mareschau, sans doute fils de Robert, lequel apparaissait comme propriétaire de Cheverny en 1315, qu'il tenait du comte de Blois La famille Hurault était une vieille famille blésoise, sans doute issue de Bretagne, dont le plus ancien membre connu, Regnault Hurault, apparaît en 1270, sous le règne de Philippe III Le Hardi comme « bourgeois de la ville de Blois »
En 1490, Jacques Hurault, petit-fils de Jeannote, acquit la seigneurie de la Grange et de Cheverny, après avoir exercé de hautes fonctions sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII. Il forma plusieurs agrandissements autour du pressoir alors que sa carrière connaissait son apogée, le portant au poste de gouverneur et bailli du comté de Blois sous le règne de François Ier.
Avant sa mort, il céda le domaine à son fils Raoul Hurault qui obtint du roi, en juin 15106, l'autorisation de fortifier la nouvelle demeure qu'il venait d'édifiera. Claude de France lui céda en avril 1514 le droit de justice ainsi que celui de sceau et de tabellionage sur la paroisse de Cheverny, François Ier validant l'année suivante les concessions afin que le château fût adapté aux longs séjours de la cour dans la région. .
Raoul Hurault, seigneur de Cheverny, était marié à Marie de Beaune, fille de Jacques de Beaune, baron de Semblançay, premier intendant des finances royales, lequel entraîna son gendre dans sa faillite, à la suite des poursuite engagées par François Ier et l'implacable Louise de Savoie contre les financiers soupçonnés de malversations. Parti servir en Italie au côté du maréchal de Lautrec, il fut tué en août 1528 devant Naples. Sa veuve, récemment accouchée d'un septième enfant, dut assumer une amende de 100 000 livres, par arrêt des commissaires de la Tour carréenote, et fut contrainte d'aliéner le château de Cheverny. Celui-ci fut adjugé, en 1537, à Pierre de Ruthie, lieutenant de la vénerie du roi, qui le céda, en 1542, à son neveu Bernard de Ruthie, abbé de Pontlevoy, aumônier du roi8
En 1551, ce fut Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, qui acquit le châteaun. Mais l'on se rendit compte que la vente initiale, intervenue durant la minorité des enfants de Marie de Beaune, était contraire au droit et, au terme d'un procès, Diane de Poitiers dut le restituer à Jacques et Philippe Hurault, par acte du 25 février 1564, moyennant le paiement de 35 000 livres.
Le domaine échut à Philippe. Sa mère, Marie de Beaune, qui avait dû s'installer, après la cession de Cheverny, à La Morelière, une maison toute proche dans le domaine forestier, puis dans la demeure familiale de Blois, mourut en 1567, laissant une belle fortune et ayant assisté à la réhabilitation de son époux au motif que « le Roy avoit esté mal servy et trompé en celles de feu Hurault ». En 1577, les terres furent érigées en vicomté, puis, en 1582, en comté. Philippe Hurault de Cheverny, fidèle courtisan de Catherine de Médicis et d'Henri II, fut garde des sceaux puis remplaça Birague en tant que chancelier de France. Cependant, son rôle important dans les négociations avec la Ligue détermina le roi Henri III à prononcer sa disgrâce, peu après la Journée des barricades, et à l'assigner dans sa résidence de Cheverny. Après avoir conservé le fil des intrigues politiques, tant auprès des ligueurs que des protestants, il retrouva en 1590 les sceaux des mains d'Henri IV .
En 1596, il céda le domaine de Cheverny à son fils Henri Hurault, qui, près de vingt ans auparavant, avait été porté sur les fonds baptismaux par Henri d'Anjou, Henri de Navarre et Catherine de Médicis. Il avait épousé à l'âge de treize ans une jeune fille de grande famille, Françoise Chabot, fille du Grand écuyer de France, le baron de Charny, mais celle-ci continua de demeurer auprès de ses parents. De caractère impétueux, vif et parfois colériquea, il suivait Henri IV et ses armées, reconnu par le souverain comme de bon conseil. Alors qu'il prenait possession du château de Cheverny, il fit venir son épouse, mais la laissa cependant vite seule afin de poursuivre le service du roi, à la tête d'une centaine d'hommes d'armes. Françoise Chabot s'ennuyait et la rumeur de son infidélité finit par gagner la cour. Un jour que le comte Hurault était au Louvre auprès d'Henri IV, ce dernier, passant derrière lui, pointa deux doigts en corne derrière sa tête, cette plaisanterie provoquant l'hilarité de tous les courtisans. Mais un petit miroir fit apercevoir au comte qu'il était l'objet de ces moqueries. Le 26 janvier 1602, sans dire mot, il regagna à franc étrier, aux premières heures du matin, son château de Cheverny et, se faisant ouvrir les portes, n'eut que le temps de voir un page s'échapper par la fenêtre de la chambre et se rompre la jambe. Hurault l'acheva d'un coup d'épée. Puis, en présence d'un confesseur, il laissa le choix à sa femme de subir le même sort ou d'absorber le poison qu'il lui tendait. Après qu'elle se fût donné la mort, on s'aperçut qu'elle portait un enfant mâle depuis cinq mois et demi. Le roi l'apprit mais, bien que se sentant coupable, condamna le comte à demeurer sur ses terres de Cheverny.

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Veue de l'abbaye de Lestoile, de l'Ordre de Prémontré, diocese de Chartres, dans le Vandosmois a une lieüe du Fresne et a 4 de Vendosme - 1695

Deux années plus tard, Henri Hurault se remaria avec la fille d'un avocat, Marguerite Gaillard de la Morinière, que l'on disait aussi « belle que sage, femme d'esprit et de caractère ». Après trois ans d'exil, le comte de Cheverny fut rappelé au service du roi, laissant son épouse aux soins de la demeure et lui abandonnant le revenu. Celle-ci, selon la légende, aurait mené seule l'élévation d'un nouveau château . Mais, plus vraisemblablement, le désir ancestral de construction du comte de Cheverny et l'inspiration éclairée de son épouse permirent de créer conjointement une nouvelle demeure, en lieu et place d'une forteresse passée de mode et marquée par la tragédie. L'ancien bâtiment fut rasé presque entièrement au début des années 1630 et l'on appela les artistes les plus en vue de la région pour les travaux.
Le château reçoit la visite d'Elizabeth, reine-mère d'Angleterre en 1963.


L'Assassinat du duc de Guise

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L'Assassinat du duc de Guise


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L'Assassinat du duc de Guise
L'Assassinat du duc de Guise -  Paul Delaroche - 17 juillet 1797 - 4 novembre 1856

Le 23 décembre 1588, le duc de Guise est assassiné dans le château de Blois par les mignons du roi Henri III. Alors que Henri, Duc de Guise complote contre le roi pour s'emparer de sa couronne, celui-ci l'apprend par un de ses espions. Henri III décide alors de faire exécuter Guise. Il imagine un stratagème pour attirer le duc dans un guet-apens afin de l'éliminer. Celui-ci se méfie mais le roi réussit à le convaincre. Sur la demande d' Henri III, le duc de Guise se rend dans le cabinet de travail du roi. les gardes de sa majesté se jettent sur lui et se mettent à le frapper de leur épée ou de leur poignard pour l'achever. La légende dit que le duc après s'être défendu pendant quelques minutes, finit par succomber et vint s'effondrer aux pieds du lit d'Henri III. Celui-ci arrive alors et tâte avec son pied le corps du duc pour s'assurer de sa mort. Le roi se débarrassait ainsi du chef des ultras catholiques et pouvait tenter une paix avec les protestants d'Henri de Navarre.
En voyant le corps du Duc, Henri III aurait prononcé cette phrase : « Il est encore plus grand mort que vivant !»




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