Le plus haut sommet de l'Hérault, l'Espinouse,
culmine à 1126 mètres d'altitude mais le Pic de Saint Loup avec ses
633 mètres est certainement le plus célèbre des massifs de l'Hérault.
Ce département partage son territoire entre causses et mer méditerrané.
Ici point d'immense forêts d'arbres majestueux mais une garigue; battue
par la Tramontane le plus célèbre des vents de l'Hérault; ou s'accroche
le chêne vert entre rocher et senteur de thym.
Il est limitrophe
des départements de l'Aude au sud-ouest, du Tarn et de l'Aveyron au
nord-ouest et du Gard au nord-est, et est bordé par la Méditerranée
au sud-est. Son plus grand cours d'eau est l'Hérault qui prend sa source
au Mont Aigoual dans les Cévennes. Il parcourt le département du Gard
puis traverse du nord au sud le département de l'Hérault auquel il donne
son nom et, après un parcours de 160 Km se jette dans la mer Méditerranée
à Agde. En entaillant le Massif de la Séranne, il forme les Gorges de
l'Hérault.
l'Orb, dont la longueur de son cours est de 136 km est
situé dans le département de l’Hérault depuis les monts de l'Escandorgue
et coule jusqu’à la mer Méditerranée où il se jette à Valras-Plage.
Son lit traverse des massifs montagneux du sud du Massif central : l’Escandorgue
à l’est, la Montagne Noire à l’ouest puis au nord, et les monts de Faugères
avant d’entrer dans la plaine biterroise.
Autre cours d'eau important de l'Hérault est la Mosson qui prend sa source dans la garrigue de Montarnaud, au nord-est de Montpellier, et traverse les communes de Vailhauquès, Combaillaux et Grabels sous la forme d'une rivière. À partir de Grabels et le long du quartier montpelliérain de La Paillade, son cours est encaissé. Au passage au droit de Juvignac, elle retrouve la plaine et passe les ruines d'un pont roman situé en face du château Bonnier de la Mosson à Montpellier. Entre les communes de Lavérune et de Saint-Jean-de-Védas, un espace d'environ 250 mètres de part et d'autre du cours d'eau n'est pas construit, dans une zone pourtant densément peuplée, signe certainement des anciennes inondations du cours d'eau impétueux.
La Mosson est à nouveau encaissée entre Saint-Jean-de-Védas,
Fabrègues et Villeneuve-lès-Maguelone avant de s'élargir à l'arrivée
au droit de la plaine de Maurin, sur le territoire de la commune de
Lattes. Cet élargissement est dû à la faible pente et à l'approche de
l'étang de l'Arnel où elle se jette. Terre de nombreux lac et étangs
qui bordent le littoral méditerranéens citons pèle mêle le Lac de Salagou,
l'Étang de Thau, où sont élevées huitres et les moules, l'Étangs de
l'Or. La Façade méditerranéenne est bordée d'une succession de station
balnéaire, avec la Grande-Motte, Carnon, Palavas les Flots, vieux village
de pécheurs, Frontignan plage, Sète, le plus grand port de pêche de
Méditerranée, Agde, Villeneuve-lès-Maguelone, de Sète, de Marseillan,
du Cap d'Agde, de Valras-Plage et de Portiragnes.
Dans cet espace
entre mer et montagne nous nous avons une large bande de vignobles,
nous sommes au cœur du vignoble du Languedoc Roussillon, Vin du minervois,
Saint-Chinian, Picpoul et autres Frontignan qui offre l'un des plus
vaste éventail de type de vin. Des Vins blancs secs et fruités au muscats
liquoreux, des rouges légers et rouges corsés, le terroir languedocien
est une véritable palettes de saveurs dû, sans doute aux cépages qui
sont le Grenache, le Syrah, Mourvèdre et autres Carignan, etc.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie
:622 400 ha
Population: 1 031 974 (2009)
Densité : 166 hab./km²
Nb de communes : 343
Si ses premiers habitants en
furent les Umbranicis, ce territoire a d'abord été colonisé
par le grec qui fondèrent la ville de Agathé, aujourd'hui
Agde, Saint Thibéry fut Cessero avant d'être colonisé
par les romains. Sur les terre de l'Hérault, les Ligures,
les Ibères, les Grecs, les Maures, les Romains se sont
entretués, mélangés, fondus pour former la population
actuelle.
Nous n'y trouvons aujourd'hui
que peu de monuments de cette époque ; ils se bornent
à quelques tombeaux celtiques découverts sur la colline
de Regagnach, et à quelques dolmens, que les habitants
appellent Oustals de las fadas (maisons des fées), dans
l'arrondissement de Lodève, à Saint- Maurice. Les Massaliotes
eurent assurément des établissements sur cette partie
du littoral méditerranéen de la Gaule. L'étymologie
grecque du nom d'Agde en fait foi.
Après la conquête
romaine, le territoire de l'Hérault fut enveloppé dans
la Narbonnaise, plus tard dans la première Narbonnaise.
Il était compris approximativement dans la circonscription
des deux antiques cités de Béziers Civitas Beterrensium
et de Lodève Civitas Lutevencium.
Ce département
n'a pas, dans l'époque romaine, une aussi belle part
que ses voisins les départements du Gard et de l'Aude;
il ne peut s'enorgueillir, comme le second, d'avoir
possédé la capitale de la province, Narbonne, où, comme
le premier, d'avoir conservé de magnifiques monuments
romains. Montpellier n'existait pas ; Substantion,
Forum Domitii, Forum Neronis, qui n'existent plus,
n'étaient que des villes du second ou du troisième ordre.
Les traces de la domination romaine sont nombreuses
toutefois, si elles ne sont pas aussi imposantes que
dans le Gard. On retrouve fréquemment des tronçons de
la voie Domitienne (via Domitia), qui traversait le
pays parallèlement à la côte. A Saint-Thibéry, on voit
les traces d'un camp romain, situé, au sommet d'un cirque
de basalte, et les ruines d'un pont du même temps ;
ailleurs, comme à Sète des débris de bassins destinés
à contenir les eaux des thermes en ruine, des colonnes
milliaires, des tombeaux, des statuettes, des inscriptions,
des médailles, des vases, des ustensiles de toutes sortes.
La colline abrupte où s'élevait Substantion, sur
le bord du Lez, est particulièrement renommée pour la
grande quantité de médailles d'or et d'argent qu'on
trouve ; c'est à ce point qu'il s'est formé une légende
digne des Mille et une Nuits qu'un poète languedocien
a racontée dans une petite pièce intitulée lou Trésor
de Substantioün.
La Narbonnaise fut cédée par Honorius
aux Wisigoths, qui lui donnèrent le nom de Septimanie.
Au VIIIème siècle, les Sarrasins l'envahirent.
Les Carlovingiens enveloppèrent tout le midi de la Gaule
dans leur vaste puissance. Aucune des villes du département
ne joua un grand rôle dans ces diverses révolutions.
C'est encore Narbonne et Nîmes, à l'ouest et à l'est,
qui sont le théâtre des grands événements. C'est seulement
après la chute des Carlovingiens, et avec le système
féodal, que le pays qu'arrosent l'Orb, l'Hérault, la
Vidourle, sortit de son obscurité et reçut de la fortune
comme un magnifique dédommagement. Alors, en effet,
Montpellier, Béziers devinrent les capitales de deux
des principales puissances féodales du Midi et les points
les plus brillants du littoral languedocien.
La
seigneurie de Montpellier prit naissance vers 990. Un
certain Guilhem ou Guillaume, vassal du comte de Melgueil,
obtint de l'évêque de Maguelonne, moyennant hommage
et redevance, le bourg de Montpellier avec son territoire.
Il est le père de l'illustre famille des Guilhem, qui,
plus tard, prit rang parmi les premières maisons du
Languedoc. Huit princes de ce nom se transmirent successivement,
de 990 à 1180, la seigneurie de Montpellier. Nous les
voyons s'allier aux rois d'Aragon et Guilhem VIII épouser
même Eudoxie, fille de l'empereur d'Orient Manuel Comnène.
Ils durent surtout leur puissance à la sagesse de leur
conduite vis-à-vis de la papauté. En effet, lors de
la guerre des Albigeois, quoique Guilhem VIII partageât
l'aversion de tout le midi de la France pour les hommes
du Nord, il eut la sagesse de contenir sa haine et de,
ne tremper en rien dans l'hérésie. Seul fidèle à l'Église
au milieu de tant de seigneurs qui s'armaient contre
elle, il n'en eut que plus de titres à sa reconnaissance.
En 1195, l'adroit Guilhem, qui venait de répudier Eudoxie
pour épouser Agnès de Castille, demandait à Célestin
III, en même temps que la sanction de son divorce, l'envoi
d'un légat qui résiderait à Montpellier et s'opposerait
aux progrès de l'hérésie. Innocent III, qui succéda
alors à Célestin, lui envoya le frère Reynier, porteur
des plus flatteuses paroles. Voilà comment les seigneurs
de Montpellier demeurèrent debout, et plus puissants
que jamais, au milieu de la tempête qui désola le Languedoc.
Guilhem VIII était traité de prince par le célèbre docteur
Alain, de Lille, qui lui dédiait un de ses écrits
Prologus ad principem Montispessulani.
Ses domaines étaient considérables, surtout depuis qu'il avait réuni toute la seigneurie de Montpellier en rachetant la part des vicaires. Il possédait en toute propriété les châteaux de Lattes, de Montferrier, d'Aumelas, de Pouget, de Popian, de Cournonsec, de Montbazin, de Paulhan, de Montarnaud, de Saint-Pons, de Mauchiens, de Pignan, de Frontignan, de Saint-Georges, de Murviel, de Vendémian et de Mirival. En outre, de nombreux vassaux lui devaient l'hommage féodal et le service miiltaire tout cela étayé par une orthodoxie habilement calculée. On ne s'étonnera plus de voir les Guilhem s'intituler seigneurs par la grâce de Dieu, et prétendre rattacher leur généalogie à Charlemagne lui-même. Guilhem VIII mourut après avoir rempli son testament de fondations pieuses (1203); mais, quoiqu'il n'eût pu faire légitimer son second mariage, il n'en persistait pas moins dans ses desseins favorables aux enfants d'Agnès, dont l'aîné lui succéda sous le nom de Guilhem IX. La malheureuse Marie, fille de sa première femme Eudoxie, ne venait, dans l'ordre de succession tel qu'il le régla, qu'après les six fils de sa belle-mère. Celle-ci, pour se débarrasser d'elle, la maria d'abord au seigneur Barral, vicomte de Marseille, puis, ce premier époux étant mort, au comte de Comminges, Bernard IV, lequel avait déjà deux femmes encore vivantes et devait bientôt en prendre une quatrième, après avoir répudié à son tour la pauvre Marie. La marâtre eut soin d'obliger sa belle-fille à insérer dans ses deux contrats de mariage des clauses de renonciation fondées sur la « coutume incontestable et consacrée (indubitata et inveterata consuetudo, » en vertu de laquelle la souveraineté et juridiction de la seigneurie de Montpellier et de ses dépendances « ne doit jamais passer aux personnes du sexe féminin tant qu'il reste des mâles. » Donc, dans cette seigneurie, le principe de la loi salique avait été suivi jusque-là. Toutes les précautions d'Agnès furent déjouées. Un an n'était pas écoulé, depuis la mort de Guilhem VIII, que les habitants. de Montpellier chassaient son fils, rappelaient Marie et lui donnaient pour époux un seigneur bien capable de défendre ses droits, cet époux était le roi d'Aragon lui-même, Pierre II, qui, par cette alliance, comptait recouvrer Tortose et établir solidement son influence sur tout le littoral occidental de la Méditerranée.
On peut remarquer que, si le comte de Comminges avait alors quatre femmes vivantes, Marie, de son côté, eut alors deux maris bien portants ; on ne songea même pas qu'elle était déjà mariée. Elle plaisait fort à Pierre comme héritière, mais peu comme femme. Quoiqu'il eût juré sur les saints Évangiles de ne jamais prendre d'autre femme qu'elle, il trouvait cependant qu'elle n'était « ni si bien faite que lui ni d'un âge proportionné au sien, » et il n'en eut point d'enfants. Une jeune veuve de la suite de Marie attira ses regards, mais refusa de satisfaire ses désirs. Or c'était une Montpelliéraine pleine de sentiments patriotiques, et qui désirait vivement, comme tous ses compatriotes, le rapprochement de Pierre et de son épouse. Par le conseil des consuls, elle parut céder et promit au roi de se laisser conduire dans sa chambre, mais dans le mystère d'une complète obscurité. Pierre consentit et crut posséder l'objet de son amour mais au matin quand les douze consuls, qui avaient passé la nuit en prières dans la pièce voisine, entrèrent cierges en main, il s'aperçut qu'il tenait sa femme dans ses bras. Il eut l'esprit de rire de la mystification ; mais les prières des consuls ne furent pas exaucées et Marie se trouva encore stérile, Une autre tentative fut plus heureuse. La reine était au château de Mirival, où elle se plaisait fort; le roi était au château de Lattes, où il visitait ses haras. Un jour qu'il était animé par la chasse et en belle humeur : «Seigneur, lui dit un gentilhomme de sa suite, parmi les plaisirs de la chasse nous pourrions bien passer à Mirival et voir la reine, notre bonne maîtresse. Votre Majesté passerait une seconde nuit avec elle ; nous veillerions, le cierge en main, si vous vouliez, et Dieu par sa bonté vous donnerait un fils de bénédiction. » La distance fut bientôt franchie, et neuf mois après naquit le petit Jayme, qui devint plus tard ce grand Jayme Ier, Conquistador, tant de fois vainqueur des infidèles. On dit que, le lendemain de cette nuit féconde, le roi Pierre prit joyeusement sa femme en croupe et rentra ainsi dans Montpellier au milieu de l'ivresse de la population, qui inventa sur-le-champ, à cette occasion, la charmante danse allégorique du chevalet (lou chivalet). Ce succès, ne' produisit pas un rapprochement de longue durée entre Pierre et sa femme ; il demanda à la cour de Rome l'annulation de son mariage. Il alléguait le mariage antérieur de Marie avec le comte de Comminges, et Marie tenait ce mariage pour nul à cause des deux alliances précédentes du même comte.
Elle se rendit elle-même à Rome et y
mourut empoisonnée; ainsi finit sa triste existence.
Peu de temps après, Pierre II alla se faire tuer à la
bataille de Muret en 1213.
Les Montpelliérains regrettèrent
peu Pierre II, qui avait été achever sa vie dans le
camp des hérétiques mais ils entourèrent de leur amour
le roi Jacques, le fils de leur chère Marie, qu'ils
avaient eux-mêmes baptisé. Ce baptême avait été singulier
: douze cierges pareils, portant les noms des douze
apôtres, furent allumés en même temps ; celui qui s'éteignit
le dernier portait le nom de l'apôtre Jacques.
C'est
sous le roi Jacques que le roi de France, maître du
reste du Languedoc, s'immisça dans les affaires de la
seigneurie de Montpellier. L'évêque de Maguelonne fut
amené par l'habile Gui Folencis, agent de la reine Blanche
de Castille, à reconnaître que la ville de Montpellier
et ses dépendances avaient toujours appartenu au roi
de France, et, en 1255, il prêta serment de fidélité
comme feudataire de la couronne; de sorte que le roi
d'Aragon, vassal de l'évêque de Maguelonne pour Montpellier,
se trouva lui-même indirectement soumis à la suzeraineté
du roi de France. Jayme II, second fils de Jayme Ier,
lui succéda comme roi de Majorque et seigneur de Montpellier.
Plus faible que son père, puisqu'il n'avait que la moitié
de ses États, et, d'ailleurs, en rivalité avec son frère,
Pierre III, Jayme II n'était pas en état de défendre
contre les rois de France sa seigneurie de Montpellier,
déjà resserrée entre les sénéchaux de Beaucaire et de
Carcassonne, qui s'en disputaient les appels. Moyennant
une rente annuelle de cinq cents livres melgoriennes,
Bérenger de Fredol, évêque de Maguelonne, qui avait
à se plaindre du roi de Majorque ; transféra, en 1293,
à Philippe le Bel tous ses droits temporels sur le fief
de Montpellier et, la seigneurie de Montpellier et la
châtellenie de Lattes. Le sénéchal de Beaucaire, Alphonse
de Rouvroi, prit possession du Montpellier et au nom
du roi. Le dernier seigneur de Montpellier de la dynastie
aragonaise fut Jayme III, pauvre prince qui se vit,
d'une part, enlever Majorque et le Roussillon par le
roi d'Aragon, son beau-frère, et, d'autre part, fut
obligé de vendre Montpellier au roi de France. C'est
le 18 avril 1349 que le contrat de vente fut signé,
La famille de Jayme resta encore en possession de certains
domaines sous le titre de baronnie de Montpellier, auxquels
elle ne renonça que sous Charles VI, par une transaction
spéciale avec ce prince et Isabelle de Montferrat.
Les
peuples n'eurent pas à se féliciter de leur passage
sous la domination de la couronne de France; mais désormais
c'est à l'histoire générale du Languedoc qu'appartient
le récit des exactions des ducs d'Anjou et de Berry
sous les rois Charles V et Charles VI et toute la suite.
Si la seigneurie de Montpellier comprenait, au moyen
âge, la plus grande partie du territoire qui forme aujourd'hui
le département de l'Hérault, c'est-à-dire à peu près
tout le pays situé entre l'Hérault et la Vidourle, ce
territoire, pourtant, renfermait encore plusieurs autres
fiefs importants: la vicomté de Béziers, celle, de Lodève,
le comté de Melgueil, etc.
Parlons d'abord, en deux
mots, du comté de Melgueil, à cause des rapports de
suzeraineté qui l'unissaient aux premiers seigneurs
de Montpellier. Il fut soumis, en 1085, à la suzeraineté
du Saint-Siège, qui délégua d'abord les évêques de Maguelonne
pour y surveiller ses intérêts, et qui, sous Innocent
III, l'inféoda à ces mêmes évêques moyennant une redevance
annuelle. Le comté de Béziers fut établi par Pépin le
Bref, qui le donna à Ansemond. En 845, sous Charles
le Chauve, le titre de comté fut changé en celui de
vicomté. Bientôt les simples gouvernements se transformant
partout en fiefs héréditaires, le vicomte Raynard transmit
la vicomté de Béziers à sa fille Adélaïs. Celle-ci,
en épousant Boson, vicomte d'Adge en 897, réunit les
deux fiefs dans une même main. D'abord soumis à la suzeraineté
des ducs de Septimanie et des marquis de Gothie, les
vicomtes de Béziers passèrent ensuite sous celle des
comtes de Toulouse. A plusieurs reprises, l'extinction
des mâles laissa cette vicomté à des héritières qui
la portèrent d'abord au comte de Carcassonne, et plus
tard en 1067 au vicomte d'Albi et de Nîmes, Raymond-Bernard.
Au siècle suivant, elle fut de nouveau isolée en faveur
de Raymond-Trencavel, qui prit part à la seconde croisade.
Trencavel s'empara de Carcassonne, mais cette conquête
fut pour lui une source de malheurs; elle le mit en
guerre d'abord avec le comte de Barcelone, dont il fut
obligé de reconnaître la suzeraineté, puis avec le comte
de Toulouse, qui le fit prisonnier et auquel il fut
contraint de transporter son hommage.
Il périt assassiné
par ses sujets de Béziers, et son fils, Roger II, ne
rentra dans cette ville qu'avec l'appui du roi d'Aragon.
Cette alliance valut à Roger, comme à son père, l'hostilité
du comte de Toulouse, Raymond V, auquel il céda et dont
il épousa la fille; elle lui apportait en dot le comté
de Rasez, les châteaux de Bolognier et de Confolens
et le pays de Limoux. Un mariage non moins avantageux
avec Agnès de Montpellier valut à son fils Raymond-Roger-Trencavel
les châteaux de Tourbes et de Pézenas. C'est ce jeune
et courageux Raymond-Trencavel qui osa, après la soumission
du comte de Toulouse en 1209, tenir tête à lui seul
à la croisade catholique contre les Albigeois, ce qui
attira sur la ville de Béziers une effroyable catastrophe.
Obligé de se réfugier à Carcassonne, il y fut pris.
Raymond-Trencavel II, son fils, rentra dans ses domaines
en 1224, mais dut se retirer devant Louis VIII. Enfin,
en 1240, le dernier vicomte de Béziers fit une nouvelle
tentative armée ; mais, assiégé à Montréal et forcé
de capituler, il abandonna à Louis IX tous ses droits
moyennant six cents livres de rente. La vicomté de Béziers
devint une viguerie royale comprise dans la sénéchaussée
de Carcassonne. Le pays de Lodève ou Lodévois était
un comté dès le IXème siècle. Il fut compris,
au XIème, siècle, dans le marquisat de Gothie
sous le titre de vicomté. En 949, on voit deux vicomtes
de Lodève, appelés princes du peuple, Eudes et Hildin,
jouissant« d'une partie du domaine du Lodévois » sous
la suzeraineté du comte de Toulouse. Au milieu du XIème
siècle, Nobilie, héritière de la vicomté de Lodève,
épousa le vicomte de Carlad ; leur fille Adèle, héritière
à son tour, faute de mâles, épousa le vicomte de Millau,
Bérenger II, dont le fils aîné, Richard, réunit aux
vicomtés de Lodève et de Carlad le comté de Rodez. Ces
réunions de domaines pouvaient faire du Lodévois un
fief puissant; mais les évêques de Lodève ruinèrent
son avenir en se faisant céder successivement, par les
comtes de Rodez, les comtes de Toulouse et les vicomtes
de Béziers tout ce qu'ils possédaient dans leur diocèse.
En 1191 donc, l'évêque Raymond-Guillaume était seul
seigneur temporel du Lodévois et comptait parmi ses
vassaux de riches barons. Après la soumission du Languedoc
à la couronne royale, le Lodévois fit partie de la viguerie
de Gignac, dans la sénéchaussée de Carcassonne.
L'Hérault a été l'apanage de la famille
des Guilhem, seigneurs de Montpellier et à l'origine
de la création de l'Université de Montpellier. À partir
du 9ème siècle le pouvoir sur le Languedoc
passa aux comtes héréditaires de Toulouse, dont l'emblème
était la fameuse croix. Après la croisade des Albigeois
menée par Simon de Montfort (1209-1218), Jeanne, fille
de Raymond VII, dernier comte de Toulouse, épousa en
1237 le frère de Saint Louis, Alphonse de Poitiers.
Quand celui-ci mourut en 1271, le comté fut réuni à
la couronne de France ("La grande dot provençale" de
Dante).
Le Languedoc constitua l'une des plus importantes
et des plus riches provinces du Royaume, il s'étendait
de la Garonne au Rhône et des montagnes du Massif Central
à la Méditerranée.
Surnommée « château du nain » ou la « maison du fada » la villa des Cent-Regards est l’œuvre insolite d’un maçon italien, Victor Grazzi. Ancien élève de l’école du ciment de Rome. Dans le courant des années 50, il s’installe à Montpellier dans un mazet du quartier résidentiel d’Aiguelongue. Chaque jour, Grazzi transforme sa maison au gré de sa fantaisie, ajoutant une tourelle, un personnage, un animal, des créneaux, un pont-levis , des miradors… L’ensemble prend peu à peu l’allure d’un château miniature et fantastique. Habitant à l’intérieur de sa curieuse demeure, Grazzi y finira ses jours en fabriquant lui même son vin à partir de la vigne qui entoure sa maison. La villa doit son nom aux cent petites fenêtres perçant les murs et aux cent regards différents que l’on peut porter sur son œuvre. Après la mort de son créateur, la maison est laissée à l’abandon et fait l’objet de pillages, jusqu’à que la ville, qui en a fait l’acquisition, la revende au propriétaire de la Galerie Saint-Come afin de la conserver et la mettre en valeur.
L'étymologie de Montpellier la
plus vraisemblable est Mons Petrosus, d'où Montpeirié,
la Montagne de pierres. Une comtesse de Maguelonne donna
Montpellier à l'évêque Ricuin, qui plaça la ville sous
le patronage de la Vierge, d'où dans les armes les initiales
A et M (Ave Maria), et qui en investit son vassal, Guilhem
Ier, tige de la dynastie des Guilhem, dont
l'emblème au tourteau se retrouve sur le blason de la
ville. Après la mort de Guilhem VIII en 1202, Montpellier
échut au roi d'Aragon, son gendre, puis à la branche
cadette des rois de Majorque.
Montpellier fut une cité florissante, célèbre par son
école de médecine fondée en 1220 par le légat pontifical
Conrad qui donna à l’Université de Médecine de Montpellier
ses premiers statuts; elle était placée sous la juridiction
de l’évêque de Maguelone, mais le chancelier devait
être pris parmi les docteurs eux-mêmes. Rabelais, Nostradamus,
obtinrent à l’Université de Médecine de Montpellier
leur "bonnet" de docteur.
En juin 1770, les édiles montpelliérains prennent la décision d'élever une fontaine place de la Canourgue. L'effet de cette décision n'est pas immédiat puisqu'il faut attendre trois ans avant que le sculpteur Étienne Dantoine, ou d'Antoine, soit choisi.
L'œuvre est exécutée dans
l'atelier du statuaire situé rue des Étuves. Elle
est taillée dans un bloc de marbre de Carrare.
En 1776, l'ensemble du groupe — Grâces et putti
dont certains jouent avec une tortue — est achevé
et le travail officiellement « reçu ». Le monument
n'est cependant pas installé. Un profond différend
oppose en effet l'artiste à la municipalité qui
invoque le non-respect des engagements quant au
poids et à la qualité du marbre. Elle reproche aussi
une mauvaise exécution de l'œuvre.
Lors du procès
qui s'ensuit, les experts déclarent le groupe sculpté
« digne de compliments » et le tribunal contraint
la municipalité à régler à Dantoine le solde de
son dû.
C'est seulement en 1797, vingt-et-un
ans après son achèvement, que le groupe des Trois
Grâces reçoit enfin un emplacement, non place de
la Canourgue comme prévu, mais place de la Comédie.
Il restera désormais à cet endroit, sur un socle
de marbre blanc provenant du piédestal de la statue
de Louis XIV abattue en 1792.
En fonction des
nombreux, successifs et divers réaménagements de
la place, la fontaine effectuera ultérieurement
quelques déplacements subreptices.
En 1842,
la vasque fissurée est réparée par le marbrier Hortoles.
En 1893, la réfection du perron du théâtre amène
à déplacer la fontaine de quelques mètres. Le sculpteur
Auguste Baussan assure ce travail et dessine, pour
servir d'écrin aux Trois Grâces, un grand refuge
en forme d'œuf au centre de la place.
En 1976,
d'importants travaux de voirie ont pour conséquence
un nouveau déplacement. En 1989, enfin, le délabrement
de la sculpture dû à la pollution atmosphérique
entraîne son enlèvement. Elle est remplacée par
un moulage en résine.
Par la suite apparurent des universités
d’art, de droit et de théologie. Philippe VI de Valois
la réunit à la Couronne en l'achetant au roi de Majorque.
Guillaume de Nogaret, grand juriste et conseillé du
roi Philippe le Bel obtint son bonnet de docteur en
droit à l'Université de Montpellier. Lors de l'exécution
des grands maitres de l'Ordre des Templiers, il aurait
fait l'objet d'une citation à comparaitre devant le
tribunal de Dieu prononcé par le grand Maitre Jacques
de Molay.
La Cathédrale de la Maguelone, ancien domaine
papale a été la nécropole des évêques du Languedoc.
Durant l'âge du fer (VIIIème ‑ IIème siècle avant J.-C.), Béziers constitue l'un des principaux oppida de la Celtique méditerranéenne. Dès la première moitié du VIème siècle av. J.-C. l'occupation se densifie et se structure selon une trame pérenne. Les productions locales de céramiques, déjà nombreuses, sont quasi exclusivement tournées et l'influence très hellénisante. Ce noyau ancien connait à la fin du VIème siècle avant notre ère, un important développement aboutissant à l'urbanisation dense de plus de 35 hectares. Tant par les productions locales de céramiques tournées dont plusieurs ateliers de potiers ont été déjà fouillés, que par l'urbanisme, l'architecture publique et privée, les matériaux (dont les tuiles de couverture de type corinthien, fréquentes dès le Vème siècle avant notre ère, les artisanats, les commerces, les consommations (dont l'alimentaire), la ville s'avère très singulière.
A proximité du pont canal
de Bézier se trouve une stèle de granit sur laquelle
est gravé le texte reproduit ci-dessous :
Bézier découvre son acte de naissance ! Durant
plusieurs siècles les alluvions abandonnées par
l’Orb dans ses débordements avaient pu faire oublier
que ce site commandait le gué qu’utilisèrent les
populations migrantes et les troupes en armes carthaginoises
ou romaines. En 1856, les archéologues du XIXème
siècle mettant à profit l’ouverture du chantier
du pont canal pouvaient alors estimer la datation
du premier habitant organisé qui allait donner naissance
à Bézier, il y a 27 siècles. Ils venaient de mettre
à jour le squelette d’un guerrier tenant dans chaque
main une hache de type « celtique » (VIIème siècle
avant J.C.). Mais ce premier habitat ne pourra fixer
définitivement sur cette berge la future agglomération
biterroise. Car il faudra se préoccuper de mettre
les populations à l’abri du fleuve, au régime torrentiel
et des tributs armées franchissant le cours d’eau.
Alors portant plus haut leur regard, vers la colline
toute proche, les nouveaux habitants édifieront
un « oppidum », face à celui d’Ensérune. Et parce
que sa situation privilégiée lui permettra de surveiller
le passage du fleuve, tout en observant la basse
plaine de l’Orb. l’oppidum celtibérien « Bacterra
» affirmera sa prédominance sur ce vaste territoire
qui s’étend du fleuve Aude jusqu’à l’étang de Thau,
et des Mont du Caroux jusqu’à la Méditerranée. Les
premiers habitants du gué feront alors fonctions
d’avant port de Bézier mettant la ville en communication
fluviale avec la Méditerranée.
Orb, Canal
du Midi et Méditerranée se sont ici rencontrés ;
voilà une trilogie qui a valeur de symbole pour
les biterrois.
Évènement incontournable
du Languedoc, la feria de Béziers dont la première
édition date 1968. Elle est l'héritière des premières
novilladas et corridas qui se sont déroulées dans
les arènes de Béziers depuis 1897. Près d'un million
de personnes investissent Béziers pendant cinq jours
pour participer à l'un des plus grands événements
du Languedoc-Roussillon.
Les arènes actuelles,
du même style que les espagnoles, ont été construites
en 1897. Elles le furent grâce à l'initiative du
mécène Castelbon de Beauxhotes, alors que le Midi
était en pleine période de prospérité viticole et
que Béziers se proclamait capitale du vin.
Le
premier spectacle taurin qui s'y déroula fut une
novillada, qui eut lieu le 27 juin 1897. Leur capacité
d'accueil était alors de 13 096 places. L'arlésien
Juan Bautista et le bitterois Sébastien Castella
portés en triomphe après la corrida du 14 août 2009
Cette plaza de toros est la cinquième dans l'histoire
de Béziers. Dès son inauguration, en juillet 1897,
la cité bitteroise fur surnommée la Séville française.
Les arènes ont vu toréer les plus grands matadors
dont Luis Miguel Dominguin, El Cordobes, Espartaco,
Antonio Ordonez, Paco Ojeda, Nimeño II, Richard
Milian, Enrique Ponce et Sébastien Castella, le
torero biterrois. L'enfant du pays y reçut son alternative
en août 20003. Les miuradas qui se sont déroulées
à Béziers ont marqué l'histoire de la tauromachie.
La première prestation des taureaux de Miura date
de 1931, dans une corrida où Manolo Bienvenida mit
en valeur leur caste, ils revinrent en 1932, face
à Jaime Noain et Carnicerito de Mexico, puis en
1951 où ils furent combattus en particulier par
Luis Miguel Dominguin.
Après un hiatus au IIIème
siècle avant notre ère, la ville est réoccupée par une
population Volsque sur les ruines de la précédente.
Les invasions barbares touchent de plein fouet Béziers,
au centre d'une Narbonnaise très disputée : d'abord
aux mains des Wisigoths au VIème siècle,
elle est bientôt conquise par les musulmans au début
du VIIIème siècle, puis par les Francs qui,
menés par Charles Martel la ruinent en 737. Pendant
la suite du Moyen Âge, Béziers est le siège d'un évêché
puis bientôt, grâce à Charlemagne, d'un comté. Béziers
continue à se fortifier, notamment au début du XIIème
siècle, au moment de la grande guerre méridionale entre
la maison d'Aragon et la maison de Toulouse, et son
enceinte, englobant les bourgs de Capnau, Saint-Aphrodise
et Saint-Jacques, prend sa forme définitive.
En 2013, Le jardin de Saint Adrien participe de l’émission de France 2 « Le Jardin préféré des Français » présenté par l’animateur Stéphane Bern. Après un vote massif de plusieurs milliers de téléspectateurs, le Jardin de Saint Adrien se voit couronné « Le Jardin Préférédes Français »
Un des évènement festif le plus populaire de Bézier est sa fameuse Féria qui se déroule chaque année au environ du 15 aout dans la ville et qui attire plus d'un million de visiteurs A noter que les arènes de Bézier ont été construites en 1897 et financées par le mécène Fernand Castelbon de Beauxhostes
Gange est une petite ville de
l'Hérault, mais arrêtons nous un instant à Laroque,
commune située à la porte de Ganges
Son site stratégique,
ouvrant la porte de la plaine languedocienne aux Cévennes,
permet, en plus, du haut de son donjon-tour, haut de
27 mètres l'observation circulaire complète de tout
l'arrière-pays en contrôlant les entrées et les sorties
des diverses vallées. C'est pourquoi ce fut un lieu
de vie permanent depuis la préhistoire jusqu'à nos jours,
adaptant l'intérêt de sa situation à chaque évolution
de la civilisation.
A la Préhistoire, le fleuve
Hérault navigable par radeau, était la seule voie d'accès
à l'arrière-pays. L'homme de "Cro-Magnon" contrôlait
ce passage depuis la grotte des lauriers dans la falaise.
Pour preuve de son habitat il y a 15 à 20 000 ans, 1
500 objets de vie et 500 outils y ont été trouvés. Existe
encore une gravure pariétale de Auroch blessé, rare
dans la région. Dans les 20 000 habitants en France
à cette époque, il y avait déjà des Laroquois. Plus
tard, vers 7 000 ans avant J.C., les moutons arrivant
dans le midi, à l'état sauvage, trouvèrent d'eux-mêmes
la Draille de la Lusette qui va de St Gelly à l'Aubrac,
et qui continua d'être empruntée par la transhumance,
après la domestication. Les phéniciens utilisèrent l'Hérault
pour accéder aux mines d'or et d'argent des Cévennes
, et profitèrent du site pour protéger Ganges, entrepôt
de leur trésor (Ganzhi). Les Gallo-Romains ont utilisé
le sommet du rocher comme oppidum. Les légionnaires
romains qui ont défriché les terres, habitaient la "Villa
Bancal".
Lunas est une petite bourgade de l'Hérault, et si son parc de loisirs aquatiques est un lieu de détente et de plaisirs qui attire de nombreux vacanciers venus se détendre dans le département, un lieu un peu moins connu est le Village Occitan, création originale d'Henri Galtier qui sur un terrain lui appartenant a construit avec des éléments de récupération tout un villages avec ses personnages, ses commerces, ses officines , sa mairie, son école et ses moulins. même les joueurs de pétanque sont représentés ainsi que son lavoir municipal. Le lieu ne se prête pas à la visite, car le terrain est trop accidenté, mais le villages est visible à la sortie du bourg de Lunas en direction de la route de Nize.
A l'époque Carolingienne en 780 Saint-Benoît, abbé d'Aniane et fils de Wisigoth, fit construire le prieuré de Saint-Brès, abri pour les voyageurs, il en subsiste encore quelques ruines à 1 km de Laroque. Le Moyen Age nous laisse les principaux souvenirs de la vie du village. Le CASTRUM comprenant le donjon-tour du Xème siècle, le corps de logis des XII et XIIIème siècle, la chapelle castrale de Saint-Jean du XIème siècle, la demeure seigneuriale, le groupe de maisons romanes : l'ensemble protégé d'une enceinte haute a été le lieu de vie des seigneurs, chevaliers, servantes et travailleurs au château; de la première partie du Moyen-Age. Plus tard, au XIVème siècle, le village s'étant étendu jusqu'aux bords de l'Hérault, se sont construits les remparts (enceinte basse) en protection contre les routiers des Grandes Compagnies apparus pendant la peste noire et la guerre de cent ans.
La draille de la Lusette passait dans le village, entre les deux enceintes, rue de la Madeleine actuelle, protégée par deux portes : une à l'Est l'autre à l'Ouest, d'où la possibilité de faire payer l'octroi et de contrôler ce passage obligé. Notons que le Roi Saint-Louis essaya de démilitariser Laroque en faisant écrêter le donjon; mais le Pape Grégoire IX s'y opposa (cartulaire, bullaire de Maguelonne)! Richelieu également fit démolir une petite partie des remparts extérieurs, d'où la rue de la Brèche, pour soumettre les féodaux. L'église paroissiale Sainte-Madeleine fut construite en dehors des remparts, au XIIème siècle, et fut rehaussée en 1898 du fait des inondations. La chapelle castrale Saint-Jean a été donnée par les seigneurs en 1155 pour former la paroisse de Laroque. Elle est toujours restée l'âme du village : "La Gleysette" étant protégée par les remparts, le culte paroissial y a été pratiqué pendant les périodes troublées et les guerres de religion. La chaussée formant le plan d'eau alimentant le moulin du seigneur, date du Moyen-Age. La seigneurie de Laroque dépendait de la Baronnie de Sauve et du Comté de Toulouse. Les coseigneurs "De la Roque" ont été à Laroque du XIème siècle à la Révolution ; tout en étant seigneur de la Cadière et de Couloubrines, étant verriers du Languedoc. Les coseigneurs de Saussan, affiliés au Roi de Majorque, sont restés à Laroque du XIIIème siècle à la Révolution, et ont offert la cloche fondue par Boirer, en 1630. Laroque n'a rendu hommage au Roi qu'en 1503. Au XIIème Aynier vient du Seigneur Arnaud qui était l'aîné. La renaissance nous a laissé de belles portes, entre autres une de maître sculpteur, dans les ruelles entre les deux enceintes, ainsi que la demeure seigneuriale restaurée à cette époque avec son grand escalier et sa coquille Saint-Jacques. La prospérité industrielle du XIXème siècle se rappelle à nous par l'imposante filature à l'entrée du village, avec ses quatorze baies en arc plein cintre. Elle fonctionna pendant cinquante ans avec ses 117 bassines. Les frères Valmalle commerçaient avec le japon, échangeant les vers à soie pour éviter la consanguinité.
Lodève était la capitale d’une
tribu Volque (les Lutevani), puis devint la cité romaine
Luteva connue encore sous le nom de Forum Neronis. L'oppidum
de Luteva constitue un des centres de peuplement de
la Celtique méditerranéenne. La cité est élevée au rang
de colonie latine. Elle est l'une des villes-étapes
sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle par la
route d’Arles. En 1573, Lodève fut mis à feu et à sang
par Claude de Narbonne-Caylus, baron de Faugères et
de Lunas, capitaine de Huguenot Cette cité, épiscopale
jusqu’à la Révolution, est un des centres textiles royaux
sous Louis XV avec l'une des deux seules manufactures
de tapisseries royales, l'autre étant la Manufacture
des Gobelins à Paris.
Lors de la Révolution française,
les citoyens de la commune se réunissent au sein de
la société révolutionnaire, créée dès août 1789 et baptisée
« société des amis de la constitution ». Avec
l’écart grandissant entre le peuple et la monarchie,
elle change de nom pour « société des amis de la liberté
et de l’égalité ».
Dans le contexte de la fin de
la guerre d'Algérie, la commune a abrité un hameau de
forestage à partir de 1962, à destination de familles
de harkis. Un atelier de tissage, devenu atelier de
la Savonnerie, et rattaché au Mobilier National de Lodève
depuis les années 60 a été créé pour aider les épouses
des anciens harkis et utiliser leur savoir-faire.
Pour ceux qui aiment les lieux où la nature en folie n'en fait qu'à sa tête, je vous invite à aller découvrir le curieux cirque de Mourèze. Là le vent et l'eau se sont donnés rendez vous pour dresser des menhirs qui feraient la joie d'Obélix ! Citons également, le pont du Diable et les Georges de l'Hérault, La grotte de Demoiselles, la grotte de Clamousse, avec des sécrétions exceptionnelles; Le Pic Saint Loup, les gorges d'Héric et tant d'autres lieux qui font de l'Hérault un département très visité.
Dans le cadre de
la croisade des Albigeois, la ville de Béziers
fut en 1209 le théâtre d'un terrible massacre
qui a longtemps été associé à la formule
non moins terrible « Tuez-les tous, Dieu
reconnaitra les siens ! », restée dans les
mémoires et apocryphe. Elle a été attribuée
par le moine allemand Césaire de Heisterbach
à Arnaud Amaury, abbé de Cîteaux et Légat
du Pape dans le Livre des miracles, Dialogus
Miraculorum. Selon Césaire de Heisterbach,
lors du sac de Béziers, quand les soldats
d'Arnaud Amaury lui auraient demandé : «
comment distinguer les bons fidèles des
hérétiques ? », il aurait eu cette formule
cathartique « Cædite eos. Novit enim Dominus
qui sunt eius. »
Depuis 1866, aucun
historien n'a repris à son compte le fameux
« Tuez les tous ». Mais les écrivains d'histoire
l'utilisaient encore dans les années 1970.
Le 14 janvier 1208, Innocent III
décide de lancer une croisade contre les
Cathares. Autour de Simon de Montfort fraichement
revenu de Terre Sainte, la croisade est
menée par de grands barons du Nord : Eudes
III, Hervé IV de Donzy, comte de Nevers
Gaucher III de Châtillon, Arnaud Amaury
est désigné par le Pape chef de la Croisade
qui est rejointe par le comte Raymond VI
de Toulouse.
Les croisés décident d'attaquer
les vicomtés de Béziers, du Razès, d'Albi
et de Carcassonne. Le vicomte de Béziers,
Raimond-Roger Trencavel, galvanisant les
biterrois bien protégés par de puissants
remparts, entreprend de résister avec succès
aux assauts des croisés du Nord venus châtier
les seigneurs soutenant les hérétiques «
Albigeois ».
Hélas, le 22 juillet 1209,
lors d'un assaut presque accidentel, des
croisés non encadrés, et parmi eux beaucoup
de Ribauds avides de pillage, font irruption
dans la cité où une grande partie des habitants
de Béziers est passée par les armes ou périt
dans le feu. Les chroniqueurs estiment le
nombre de morts entre 15 000 et 22 000.
Le chroniqueur Pierre des Vaux de Cernay
parle de 7 000 personnes massacrées dans
la seule église Sainte-Madeleine. Ces chiffres
sont manifestement exagérés, la population
de Béziers à l'époque n'excédant pas 10
000 habitants. Certains estiment le nombre
de morts à la moitié de la population, ce
qui est déjà terrible!
Il exista aussi
un massacre bien moins connu des habitants
de Béziers en 1169 par les troupes catalanes
et aragonaises du roi d'Aragon et comte
de Barcelone Alphonse II, allié au vicomte
de Béziers Roger II Trencavel. Le vicomte
de Béziers Roger II Trencavel, pour venger
l'assassinat de son père le vicomte Raimond
Ier Trencavel par les habitants
de Béziers en 1167 en l'Église de la Madeleine,
s'allia avec Alphonse II, roi d'Aragon et
comte de Barcelone et ils assiégèrent ensemble
la ville en 1168. Les Biterrois, après une
fière résistance, réussirent à obtenir leur
pardon sous certaines conditions. Mais l'année
suivante (1169), sous prétexte de les protéger
contre le comte de Toulouse, Roger II Trencavel
et le roi Alphonse II firent héberger des
troupes catalanes et aragonaises chez les
habitants de la ville. À un moment défini
à l'avance, ces soldats passèrent au fil
de l'épée ou bien pendirent tous les habitants
de la ville à l'exception des Juifs qui,
eux, n'avaient pas été impliqués dans le
meurtre du vicomte Raymond Ier
Trencavel. La ville fut ensuite repeuplée
par l'installation de populations originaires
de la région.
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