Le département de la Drôme est formé d'une portion
du bas Dauphiné, comprenant le Valentinois, le Diois, le Tricastin et
les Baronnies. Il tire son nom de la rivière de Drôme, qui le traverse
du sud-est à l'ouest, le coupe en deux parties presque égales, et se
jette dans le Rhône au dessous de Livron.
Ses limites sont : au
nord, le département de l'Isère; à l'est, ce même département et celui
des Hautes- Alpes ;au sud, ceux des Basses-Alpes et de Vaucluse ; à
l'ouest, le Rhône qui le sépare du département de l'Ardèche. La presque
totalité du territoire de ce département est hérissée de montagnes en
partie couvertes d'épaisses forêts et sillonnées par une multitude de
rivières et de torrents qui y prennent leurs sources. Ces montagnes
forment une partie de la branche secondaire des Alpes, qui s'étend entre
l'hère et la Durance ; elles présentent, sur la limite des départements
de l'Isère, des Hautes et des Basses-Alpes, une masse non interrompue,
d'où partent des rameaux qui s'étendent plus ou moins à l'ouest. La
hauteur moyenne de ces montagnes est communément de12à 1,500mètres au-dessus
du niveau de la mer ; les points culminants en sont accessibles et on
n'y voit point de neiges éternelles. Les sommités au-dessus de la région
des bois, ne donnent que des pâturages ; celles du nord sont très fréquentées
en été, par les troupeaux transhumants du département des Bouches-du-Rhône
qui quittent les plaines de la Crau-d'Arles, au moment où la chaleur
du climat et la sécheresse du sol les fatigueraient et les empêcheraient
de s'y nourrir.
Le sol ne se prête que difficilement aux moyens de
grande culture qui économisent les bras ; il est en général maigre,
sablonneux, et naturellement peu fertile; une grande partie même ne
serait pas susceptible d'être cultivée sans les canaux d'arrosage, qui
sont multipliés presque partout, et dirigés avec beaucoup d'art et d'intelligence.
On compte 10 190 hectares de prairies naturelles, dont 4 400, soumis
à l'irrigation, donnent toujours deux et même trois coupes annuelles.
Dans la partie méridionale du département, on
cultive l'olivier ainsi qu'une grande quantité de mûriers dont les feuilles
sont une des plus précieuses productions comme nourriture des vers à
soie. La vigne est aussi un objet de culture importante, surtout le
long du Rhône et sur les coteaux des arrondissements de Die et de Nyons.
Le département très étendu et au relief tourmenté appartient au massif
des Alpes occidentales intégrant les pré-alpes du Vercors, Diois, Dévoluy,
Baronnies à l'Est et la vallée du Rhône à l'Ouest. Le Rocher Rond, situé
dans le massif du Dévoluy, est avec ses 2 456 mètres d'altitude le point
culminant du département.
La rivière la Drôme, qui à donnée son nom
au département elle prend sa source dans le Diois, au col de Carabès
sur la commune de La Bâtie-des-Fonds à 1262 m d'altitude située au sud
du massif du Vercors. Lors de sa traversée des montagnes du Haut-Diois,
une vallée encaissée, elle connaît un régime torrentiel. Près de Luc-en-Diois,
au site dit du Claps, la Drôme fait un "saut", c'est l’une des curiosités
locales. À partir de Crest, la vallée s’élargit et la pente diminue.
La Drôme est un cours d’eau de type préalpin qui présente des traits
méditerranéens déjà marqués calme et petite en été, violente à l’automne
et au printemps : l’irrégularité de son régime est fortement liée à
la fonte des neiges et à la pluviométrie, aujourd’hui relativement médiocre.
Les risques d’inondations sont importants et ses crues justifieraient
l'étymologie issue du mot grec signifiant « la course ». La Drôme est
par ailleurs l'une des dernières rivières sans barrage de toute l'Europe.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie : 6
530 km2
Population : 508 006
hab. (2016)
Densité : 78 hab./km²
Nb de
communes : 367
Diverses peuplades gauloises
habitaient anciennement le territoire dont le département
de la Drôme a été formé les Segalauni, sur la rive gauche
du Rhône, depuis la rive droite de l'Isère, jusqu'au
Boubion ; les Tricastini, entre le Roubion et l'Aygues,
sur les bords du Rhône ; les Vectacomiri, dans les montagnes
du Vercors ; les Voconces, sur la pente des Alpes; les
Triulates, dans le Royannais, et les Tricorii, au nord
des Voconces. Toutes ces peuplades avaient chacune ses
lois et ses chefs mais, divisées en temps de paix, elles
se confédéraient dans la guerre.
Bellovèse, marchant
vers les Alpes, se rendit chez les Tricastini; de là,
il entra sur le territoire des Voconces, et il paraît
qu'il entraîna une de leurs peuplades, les Vertacomiri,
qui, suivant Pline, fondèrent Novaria (aujourd'hui Novare)
en Italie.
Annibal traversa le pays des Tricastini
et des Tricoii. Sur presque toute la route, les lieux
où il s'arrêta s'appellent encore aujourd'hui le camp
d'Annibal.
Ravagé par les Cimbres et les Teutons,
ce pays fut des premiers conquis par les Romains. Il
fit d'abord partie de la Province, puis de la viennoise.
Rome s'efforça de réparer, par de grandes fondations,
les maux de la conquête elle fit participer aux bienfaits
de la civilisation les habitants, que le voisinage des
Phocéens y avait déjà préparés elle polit leurs mœurs,
construisit des voies et des aqueducs, éleva des édifices.
Il y eut des colonies à Valence, à Die, à Nyons, à Luc,
à Saint-Paul-Trois-Châteaux. La grande voie romaine
ou Domitienne traversait la Berre près de Duzera (Donzère),
débouchait, par les combes de cette localité, dans les
plaines d'Acusio (Montélimar), d'où elle se dirigeait
sur la station de Batiana, aujourd'hui Bance, dans le
territoire de Mirmande. Après avoir longé la colline
de Livron, au couchant, elle passait à Ambonil ( Umbunum),
rejoignait la route de Valence à Die sur le territoire
d'Étoile, au quartier de Bosse, et passait à Valence,
à Châteauneuf, à Tain, Saint-Vallier, Bancel, Roussillon,
etc.
Pendant que le génie romain colonisait ce pays,
le passage des légions qui se disputaient l'empire,
et les fréquentes irruptions des peuples du Nord le
couvraient de sang et de ruines. Prétendants et barbares
le traitaient en pays conquis ; et quand, vers la fin
du IIème siècle, il commença à connaître
le christianisme, il l'accueillit comme un libérateur.
Valence, Die, Saint-Paul-Trois-Châteaux, eurent leurs
églises et leurs martyrs.
Après les Wisigoths en 412, les
Alains en 430, les Bourguignons vinrent, en 460, se
fixer dans le Valentinois et y fondèrent un royaume
qui dura jusqu'au milieu du VIIIème siècle;
mais à peine délivré de leur joug par les rois francs,
ce pays eut à subir les Sarrasins. Vieillards, femmes,
enfants massacrés ou emmenés captifs, villes pillées
ou livrées aux flammes, champs ravagés, églises et abbayes
renversées ces terribles conquérants n'épargnaient rien
sur leur passage. Partout, dit un historien, l'horreur
du désert et l'image de la mort Après plusieurs irruptions,
ils furent enfin repoussés par Charles-Martel. Néanmoins,
beaucoup restèrent en Dauphiné et s'y fondirent dans
la population indigène. On retrouve encore dans quelques
noms de lieux et de rivières des restes de leur langage.
C'est ainsi que le petit torrent que traverse la route
nationale qui conduit à Nyons, au-dessus du moulin de
Vinsobres, a gardé le nom de la Moïe, et ce mot est
entièrement arabe (Moïe, eau).
Aux Sarrasins succédèrent
les pirates normands, en 860, qui pillèrent et ravagèrent
la vallée du Rhône. Cependant, vers la fin du IXème
siècle, la guerre et l'anarchie étaient partout, grâce
aux rivalités des faibles descendants de Charlemagne.
Boson, allié à la famille du grand empereur, se révolte
; un parti puissant le pousse au trône. Évêques et seigneurs
s'assemblent, le 15 octobre, au château de Mantaille
« se voyant sans secours, non seulement par rapport
à eux et aux biens des églises, mais encore par rapport
au bien de tout le peuple, n'ayant en vue que le besoin
du royaume et les secours qu'il doit en espérer, »
ils élisent roi Boson, mais pour se partager bientôt
après son héritage, que ses tristes successeurs ne surent
ni perdre ni conserver. Vainement, en effet, Rodolphe
III ; dit le Fainéant, avait légué, avant de mourir,
le royaume à Henri, fils de l'empereur Conrad le Salique
; les seigneurs et les évêques ne voulant pas d'un prince
étranger, secouèrent le joug. Alors, chacun s'empara
d'un lambeau de ce royaume. De là, une foule de petits
États souverains et indépendants les comtés d'Albon,
de Valentinois et de Diois, le comté de Grignan ; le
marquisat du Pont, ou principauté du Royané. Ainsi commença
et finit le second royaume de Bourgogne. Bientôt, chacun
de ces tyrans chercha à s'élever sur la ruine des autres.
L'Église empiéta sur le temporel, les princes et les
seigneurs sur l'Église. On se disputait le pays comme
une proie les terres et les villes étaient au plus fort.
On ne voyait qu'usurpations et brigandages. Jusqu'aux
évêques, qui ne craignaient pas de guerroyer, tant la
religion elle-même avait pris les mœurs barbares. Ainsi,
en 1280, l'évêque de Valence et le chapitre de Die en
vinrent aux mains. Après divers combats et des pertes
réciproques, ils firent la paix, mais non pour longtemps.
Douze ans après, en effet, ce même évêque ayant voulu
lever un subside sur les vassaux de son église, la ville
et le chapitre de Die s'en émurent, et la guerre se
ralluma. Il fallut, pour l'apaiser, l'intervention du
prince d'Orange. Toutefois, ce n'était là que le prélude
de luttes plus longues et plus sanglantes. Les évêques
voulaient régner sans partage dans le Valentinois, et
la puissance des comtes leur faisait ombrage. De là
cette guerre dite des épiscopaux, qui ne finit que par
la cession du Valentinois à la couronne de France.
Pierre de Chastellux, l'évêque,
mit le premier, en 1345, ses troupes en campagne. Battu
par celles du comte, il se vengea de sa défaite en mettant
à feu et à sang les villages où il passait Charpey,
Alixan, Livron, Barcelone, la vallée de Quint furent
la proie des flammes. C'est le peuple surtout qui souffrit
de cette guerre. Les petites armées des comtes et des
évêques, également indisciplinées, commandées par des
chefs avides de butin et de pillage, ne pourvoyaient
à leur subsistance, pendant la campagne, que par la
force. Les chevaliers et les soldats étrangers, pour
qui le motif de la guerre était indifférent, vendaient
leur épée à la fortune de l'évêque ou du comte. Alors,
pour les stipendier, il fallait taxer le peuple bourgeois,
artisans, paysans, se voyaient ruinés par des taxes
iniques. Ajoutons encore les ravages de la peste et
de la famine le pain était si rare et si cher, que le
peuple était réduit à brouter l'herbe, pendant qu'une
fièvre noire le décimait. On manquait de bras dans les
campagnes pour cultiver la terre. Bientôt vinrent les
routiers et les aventuriers. Plusieurs de ces compagnies,
de retour d'Italie, voulurent traverser le Valentinois
; mais le comte s'y opposa. Alors un combat s'engagea
près de Mazenc, fatal aux troupes du comte les routiers
s'emparèrent de Châteauneuf et firent prisonniers l'évêque
de Valence, le prince d'Orange et le comte de Valentinois
lui-même. Aimery de Sévérac, chef des routiers, mit
le pays à rançon, et obtint le libre passage.
Jusqu'à
la fin du XIIème siècle, le Diois, dont la
ville de Die était la capitale, avait eu ses souverains
comme le Valentinois leur héritière avait épousé Guillaume,
comte de Forcalquier, qui laissa le Diois à son fils
Pons, dont la postérité le posséda pendant trois générations;
mais en 1176, Isoard II, le dernier comte, étant mort
sans enfants, l'empereur Frédéric Ier, regardant
le Diois comme un fief vacant de l'Empire et du royaume
d'Arles, en investit Aymar de Poitiers, comte de Valentinois.
Ainsi les deux comtés furent réunis.
Le Valentinois
resta longtemps sans faire partie du Dauphiné. D'abord
comté, il s'étendait depuis l'Isère jusqu'à la Drôme
puis duché, depuis l'Isère jusqu'au comtat Venaissin.
De 950 à 1419, il fut possédé par les comtes ; mais
le dernier, par haine pour sa famille, et accablé de
dettes, le vendit au dauphin Charles, depuis Charles
VII, à cette condition qu'il ferait partie du Dauphiné.
Charles VII n'ayant pas rempli ses engagements vis-à-vis
du comte, le duc de Savoie, qui lui était subrogé dans
la donation, se mit en possession du comté et du duché
de Valentinois, qu'il céda, en 1446, au dauphin, fils
de Charles VII. Ainsi réuni au Dauphiné, le Valentinois
le fut à la France.
Plus tard, en 1498, Louis XII
l'érigea en duché-pairie, et le donna à César Borgia,
pour se rendre le pape Alexandre VI favorable; mais
il ne tarda pas à se repentir de sa donation César Borgia
ayant embrassé le parti espagnol contre la France, le
roi le déclara coupable de félonie, et lui retira son
duché, qui revint à la couronne.
Depuis, François
1er en fit don à Diane de Poitiers, pour
en jouir pendant sa vie; mais, en 1642, le Valentinois
passa aux princes de Monaco, qui l'ont conservé jusqu'à
la Révolution.
Le Valentinois ne reconnaissait
le roi que comme dauphin, l'impôt y était levé non comme
une contribution, mais comme un don gratuit. Rien ne
s'y faisait sans la sanction du parlement. Bien que
la noblesse y fût nombreuse, il y avait des terres sans
seigneurs. C'était là que les dauphins venaient se préparer
à régner. On sait le long séjour qu'y fit le prince
qui devait s'appeler Louis XI. On cite encore les châteaux
qu'il habita et ceux où il marqua son passage par des
parties de chasse et de plaisir. Il s'y essaya à cette
politique qui devait caractériser son règne, il y supprima
les coutumes et les règlements que les évêques et les
seigneurs avaient établis dans leurs terres, autant
de petits tyrans qui s'y étaient élevés sur les ruines
de l'ancien royaume de Bourgogne, et qu'il abaissa.
A l'avènement de Louis XI, ils s'armèrent pour recouvrer
leurs privilèges ils firent de l'Étoile le centre de
la révolte mais le gouverneur de la province ayant fait
appel aux communes voisines, les révoltés se soumirent,
et la puissance féodale ne se releva plus dans ce pays.
A peine sorti des guerres civiles, le Valentinois
se vit agité par les guerres religieuses. Déjà, dans
la croisade contre les Albigeois, il avait été désigné
comme le lieu du rendez-vous. Raymond, comte de Toulouse,
passait pour protéger les hérétiques, il fut cité à
comparaître en personne devant un concile à Valence.
Il s'y rendit, fit et promit ce qu'on voulut dans l'intérêt
de la paix ; mais les croisés ne voulurent point poser
les armes. On sait ce qui arriva. Cependant le Valentinois
et le Diois, où Raymond avait des intelligences et des
amis, s'agitaient. Simon de Montfort accourut ; mais
le comte Aymar, qui commandait les révoltés, lui résista
vigoureusement et le contraignit à se retirer.
Plus
tard, quand vint la Réforme, elle trouva ce pays déjà
préparé par les Vaudois et les Albigeois à la recevoir.
Sur plusieurs points, le feu qui couvait éclata. A Valence,
à Montélimar, à Romans, à Saint-Paul-Trois-Châteaux,
les protestants prirent les armes et s'emparèrent des
églises. Après le massacre de Vassy, la révolte devint
générale. D'abord l'ennemi des calvinistes, le baron
des Adrets s'était fait leur chef. A son appel, tout
ce qu'il y avait de jeunes hommes dans le pays vint
se rallier à lui. Non moins redoutable aux catholiques
qu'il l'avait été pour les protestants, il soumit tout
sur son passage mais, comme il faisait la guerre pour
la guerre, il devint suspect à son parti, qu'il compromettait
par ses cruautés, ce qui le fit arrêter à Valence en
janvier 1563. Catherine-de Médicis, dont la politique
était de souffler à la fois la paix et la guerre, vint
en Dauphiné elle visita Valence, Étoile., Montélimar
et Suze-la-Rousse, promettant partout aux huguenots
protection et amitié; mais la journée de la Saint- Barthélemy
leur fit payer cher leur confiance ainsi qu'à Paris,
le sang coula à Valence, à Romans, à Montélimar. Dans
cette dernière ville, les magistrats essayèrent, mais
en vain, de les sauver en les renfermant dans la citadelle
on en força les portes, et tous furent égorgés. Alors
la guerre recommença, mais cette fois à outrance. Conduits
par deux braves chefs, Montbrun et Lesdiguières, les
protestants s'emparent de plusieurs places dans le Valentinois
et le Diois. Assiégés dans Livron par Bellegarde, chef
de l'armée catholique, ils s'y défendent vaillamment
et le forcent à la retraite. Après des alternatives
de paix et de guerre, calmés, non satisfaits par l'édit
de Nantes, à l'avènement de Louis XIII, ils reprennent
les armes. Un fils du célèbre Montbrun les commande
ils assiègent Le Buis, prennent les châteaux de Mollans,
de Roilhanette et de Puygiron. Tout le Diois est en
leur pouvoir; mais le prince de Condé le reprend en
1627, les protestants sont désarmés et les forts de
Nyons, de Livron, de Die, de Crest, de Soyans et de
Moras détruits. Déjà ceux des Saillans, de Pontaix,
de Vinsobres, de Tulettes, de Saint-Paul-Trois-Châteaux,
de Loriol, de Puy-Saint-Martin et de Grane avaient été
rasés.
Avec la guerre et tous les malheurs
qui l'accompagnent, la peste, la famine et d'autres
fléaux calamiteux ravagèrent ce pays.
Après une invasion
de sauterelles en 873, une invasion de chenilles en
1586, à la suite de pluies torrentielles qui avaient
corrompu l'air. Ces chenilles étaient en si grand nombre,
disent les mémoires du temps, qu'elles infestaient les
habitations, les chemins, les arbres, les haies. Beaucoup
parmi les superstitieux s'en prirent aux huguenots mais
le plus grand nombre au diable. Comme le cas était grave,
on avisa. Après d'inutiles efforts pour chasser ces
nouveaux ennemis, le grand vicaire de Valence les cita
à comparaître devant lui et leur nomma un procureur
d'office, qui défendit solennellement leur cause l'avocat
fut éloquent, mais malheureux, et ses clientes furent
condamnées à « vider les lieux, » sous peine de forfaiture
et d'excommunication. On leur signifia leur jugement
avec défense d'en appeler. Il fut défendu aux chenilles
de se mouvoir. Alors, comme on les en avait menacées,
on lança contre elles les foudres de l'anathème mais,
avant de recourir au bras séculier, on voulut essayer
des voies de la conciliation. Sur l'avis de deux savants
jurisconsultes et de deux théologiens qu'il serait plus
sage, en pareille matière, de ne se servir que des armes
spirituelles, et d'user d'un peu de tolérance envers
les chenilles, on se contenta de les adjurer et de les
asperger d'eau bénite. 0 puissance de l'exorcisme ;
les chenilles disparurent, longtemps après, il est vrai
mais qu'importe ? on n'en cria pas moins au miracle.
Après tant d'agitations, protestants et catholiques
vivaient en paix dans ce pays, quand la révocation de
l'édit de Nantes, en 1685, vint de nouveau tout diviser.
Dans plusieurs communes, notamment à Bourdeaux, à Bezaudun
et à Chantemerle, les protestants coururent aux armes.
On ne les soumit point, on les persécuta. Rien n'était
épargné, ni l'âge ni le sexe. A Poët-Laval, trois jeunes
filles eurent la tête tranchée une quatrième fut pendue
à un peuplier. A Die, le pasteur Ranc fut décapité,
et sa tête exposée sur un poteau à la porte d'un cabaret.
Sur la fin de 1745, les prisons de Crest, de Montélimar
de Valence et de Die étaient remplies de protestants
condamnés à mort ; ils marchaient avec joie au martyre,
comme les premiers chrétiens. Cette persécution dura
jusqu'au règne de Louis XVI.
Si le Dauphiné donna le premier,
à Vizille, le signal de la Révolution, le premier il
se leva pour la défendre douze mille citoyens armés
se rassemblèrent, en 1789, dans la vallée du Rhône,
et jurèrent « de rester à jamais unis, de se donner
mutuellement toute assistance, et de voler au secours
de Paris et de toute autre ville de France qui serait
en danger pour la cause de la liberté. » Ce serment,
les habitants de la Drôme surent le tenir en envoyant,
en 1792, les premiers volontaires aux frontières. C'est
avec eux que furent formées en grande partie la 4ème
demi-brigade légère, la 57ème de ligne, qu'on
surnomma la Terrible; la 18ème, à qui Bonaparte
général en chef de l'armée d'Italie, adressa ces paroles,
en lui donnant l'ordre d'attaquer à la bataille de Rivoli
« Brave dix-huitième, je vous connais; l'ennemi ne
tiendra pas devant vous » et enfin cette 32ème
demi-brigade, qui se couvrit de gloire à Arcole «
J'étais tranquille, lui dit Napoléon, la 32ème
était là »
Ce département fut ravagé en 1795
par les compagnies de Jéhu et du Soleil, et par la réaction
royaliste, en 1815. Il avait salué le retour de Napoléon
et pris une part active aux Cent-Jours, en s'opposant
à la marche du duc d'Angoulême sur Paris. « Après
avoir remonté la vallée du Rhône jusqu'à Valence, il
(ce prince) se vit arrêté devant Romans par les troupes
impériales. Alors, il rétrograda sur Pont-Saint-Esprit.
Repoussé de cette ville, il se retira sur La Palud.
Cependant les troupes impériales n'avaient pas cessé
de le poursuivre. Arrivées à Montélimar, et leur avant-garde
occupant Donzère, elles se disposaient à l'attaquer
; mais déjà le duc, effrayé du mouvement des gardes
nationales qui le pressaient de toutes parts, avait
conclu avec le général Gilly une capitulation qui l'obligeait
à poser les armes et à s'embarquer au port de Cette.
» (Ferrand et Lamarque, Histoire de la Révolution
française de 1789 à 1830.) Après le coup d'État du 2
décembre, il y eut, sur plusieurs points du département,
des rassemblements armés qui ne tardèrent pas à être
dispersés, non sans coûter la liberté à quelques insurgés
faits prisonniers mais à ces jours orageux succéda une
ère plus calme, à la faveur de laquelle le département
vit renaître son industrie agricole et son commerce.
Si le département de la Drôme n'a pas eu à souffrir
de la guerre 1870-1871, il a pris une large part à la
défense nationale en envoyant à l'armée de la Loire
son contingent de mobiles dont plus d'un s'est signalé
dans les divers combats qui furent livrés contre les
Prussiens. Il y a dans les mœurs, dans le langage, dans
le caractère et dans le costume des habitants de la
Drôme, quelque chose des vieux Celtes, leurs ancêtres
ils portent la braye comme eux, et comme eux encore
ils sont gais, vifs, vaillants, hospitaliers, actifs
et laborieux. Cependant, si le citadin se ressent davantage
des rapports de ce pays avec le Midi, qui l'avoisine,
le paysan et le montagnard, par une bonhomie qui n'exclut
pas la finesse et la ruse, semblent se rapprocher des
Normands.
C'est à Romans en 1349 que fut prononcé le rattachement du Dauphiné au royaume de France, mais les comtés de Valentinois et Diois ne le furent qu'un siècle plus tard, en 1446, après de nombreuses péripéties mettant en jeu le pape, le roi de France, le duc de Savoie et même le prince d'Orange.
L'art naïf : ce terme désigne
les œuvres d’artistes, le plus souvent autodidactes,
qui se trouvent en décalage avec les courants artistiques
de leur temps. Ce sont les propos que tient un savant
critique d'art lorsqu'il découvre une œuvre issue
de l'imaginaire d'une personne, qui pour son propre
plaisir, a créé un décors très personnel destiné
à égayer son environnement. Citons pour l'exemple
le Palais Idéal réalisé entre 1879 et 1912 par Ferdinand
Cheval et qui est le précurseur de ce mouvement
d'un art qui, même s'il n'est pas jugé académique,
n'est pas moins surprenant, et provoque en nous
un certain émerveillement. Le palais Idéal du Facteur
Cheval se trouve sur le territoire de la Commune
Hauterive dans la Drome et c'est une chute qui est
à l'origine de cette étrange construction.
Voici
ce que nous dit Ferdinand Cheval :
« Un jour
du mois d'avril en 1879, en faisant ma tournée de
facteur rural, à un quart de lieue avant d'arriver
à Tersanne, je marchais très vite lorsque mon pied
accrocha quelque chose qui m'envoya rouler quelques
mètres plus loin, je voulus en connaitre la cause.
J'avais bâti dans un rêve un palais, un château
ou des grottes, je ne peux pas bien vous l'exprimer…
Je ne le disais à personne par crainte d'être tourné
en ridicule et je me trouvais ridicule moi-même.
Voilà qu'au bout de quinze ans, au moment où j'avais
à peu près oublié mon rêve, que je n'y pensais le
moins du monde, c'est mon pied qui me le fait rappeler.
Mon pied avait accroché une pierre qui faillit me
faire tomber. J'ai voulu savoir ce que c'était…
C'était une pierre de forme si bizarre que je l'ai
mise dans ma poche pour l'admirer à mon aise. Le
lendemain, je suis repassé au même endroit . J'en
ai encore trouvé de plus belles, je les ai rassemblées
sur place et j'en suis resté ravi… C'est une pierre
molasse travaillée par les eaux et endurcie par
la force des temps. Elle devient aussi dure que
les cailloux. Elle représente une sculpture aussi
bizarre qu'il est impossible à l'homme de l'imiter,
elle représente toute espèce d'animaux, toute espèce
de caricatures ». «Je me suis dit : puisque la Nature
veut faire la sculpture, moi je ferai la maçonnerie
et l'architecture». Au début des années 1930,
il reçoit le soutien moral de plusieurs artistes
tels que Pablo Picasso et André Breton . Max Ernst
qui séjourne en Ardèche durant l'occupation est
fasciné par l'œuvre et lui dédie un de ses tableaux.
André Malraux appuie la procédure de classement
avant son départ du gouvernement, contre l'avis
défavorable de la plupart des fonctionnaires du
Ministère de la Culture qui écrivent dans un rapport
daté de 1964 :
« Le tout est absolument hideux.
Affligeant ramassis d'insanités qui se brouillaient
dans une cervelle de rustre ». Malraux déclare
pour sa part qu'il considère le Palais idéal comme:
« le seul représentant en architecture de l'art
naïf (…) Il serait enfantin de ne pas classer quand
c'est nous, Français, qui avons la chance de posséder
la seule architecture naïve du monde et attendre
qu'elle se détruise… »
Valence fut une des premières villes à adhérer au protestantisme. La nouvelle religion fut accueillie partout dans la région avec ferveur. Beaucoup de seigneurs soutinrent la Réforme. Le lieutenant général de la province, Laurent de Maugiron, fut envoyé contre Valence pour arrêter les progrès du protestantisme. Les protestants prirent les armes et la guerre civile commença. En 1560, le nouveau lieutenant général, la Motte-Gondrin, fut tué par les réformés et son cadavre pendu à la fenêtre de sa demeure. La Saint-Barthélemy déclencha des combats de plus en plus acharnés. En 1570, la ville de Montélimar fut sauvée des assauts des protestants dirigés par Ludovic de Nassau, commandant pour l'Amiral de Coligny, l'armée protestante. Une héroïne, Margot Delaye, prit la tête de la défense de la ville et en devint une figure légendaire. En 1577, les châteaux de Barbières, Châteaudouble, Charpey et La Jonchère et d'autres furent pris par les huguenots et repris dans les années 1579-80. Sous Henri IV, le pays fut pacifié grâce à l'édit de Nantes (1598). Sous Louis XIII, Richelieu ordonna la destruction de plusieurs forteresses, le château de Crest ne conserva que sa tour. À la révocation de l'Édit de Nantes, en 1685, de très nombreuses familles huguenotes durent s'exiler : vers la Suisse, l'Allemagne (Hesse, Brandebourg), la Hollande. Les villes les plus touchées furent Romans, Die et Valence qui perdirent une partie de leur population, ainsi que de nombreuses régions rurales où les protestants étaient majoritaires : La Baume-Cornillane, Châteaudouble, Montmeyran, et la vallée de la Drôme.
Au cours des premiers siècles
de notre ère, Valence devint un important carrefour
routier présent sur les cartes et itinéraires et, au
Bas Empire, cette cité conserva sa position privilégiée.
Mais dès le IVème siècle, Valentia dut faire
face à de nombreuses razzias mais la cité conservait,
à l’abri de son rempart, sa parure monumentale rivalisant
avec Arles et Vienne. À l’aube du Vème siècle,
la cité vivait à l’abri du rempart érigé sous le Bas-Empire.
Les Wisigoths s’emparèrent de Valence en 413 ap. J.-C.
; les Burgondes furent maîtres du bassin rhodanien à
la fin du ve siècle ; le Valentinois échut au royaume
franc en 533. Ces invasions successives effacèrent presque
toute trace de romanisation. Durant cette période troublée,
la ville aménagea au mieux son enceinte antique : les
portes romaines furent murées, faisant ainsi disparaître
les deux axes principaux de la cité et restructurant
durablement le réseau urbain. Les habitants des campagnes
s’installèrent sur les petits Monts de la plaine, donnant
naissance à un grand nombre de villages : Montoison,
Montmeyran, Montélier, Montvendre, Montéléger, etc.
La ville, à l'abri des crues du fleuve et protégée par
ses remparts est une étape sur la route des pèlerinages
vers Compostelle. La vie religieuse s'anime, la cathédrale
Saint-Apollinaire est construite ainsi que l'abbaye
des chanoines de Saint-Ruf. Deux personnages importants
se disputent le pouvoir sur la ville : l'évêque et le
comte de valentinois. Le Rhône est parfois présenté
comme la frontière entre le royaume de France et le
Saint-Empire romain germanique dont Valence fait partie,
jusqu’au XVème siècle, mais c'est surtout
un trait d'union entre les différents pays qui le bordent.
L'évêché de Valence, tout comme la principauté rivale,
le comté de Valentinois-Diois, s'étendent d'ailleurs
sur les deux rives. C'est aussi un axe commercial important,
notamment pour le sel, ce dont va profiter la ville
qui en garde comme trace le nom de la rue « Saunière
», autrefois nom de l'une des quatre portes de Valence,
celle qui donnait au Sud. L'essor économique se traduit
par le développement de bourgs, surtout du côté du Rhône
: la Rivière (Riperia) dite aujourd'hui, moins poétiquement,
« basse-ville » ; la Ville Neuve, au Nord de l'ancienne
porte Pomperi ; et le Bourg-Saint-Pierre, formé autour
de l'abbaye Saint-Pierre, qui a engendré la commune
actuelle de Bourg-lès-Valence.
Ailleurs, sur la moyenne terrasse, l'habitat hors-les-murs est associé aux fondations religieuses : la commanderie des Hospitaliers, porte Tourdéon, l'abbaye Saint-Félix, porte Saint-Sulpice, la commanderie templière à Faventines, le prieuré bénédictin de Saint-Victor au Sud à proximité de l'ancienne Via Agrippa, et peut-être, plus au sud encore, une léproserie dont la mémoire est transmise par le canal de la « Maladière ». Après la disparition du comté de Valentinois, incorporé au Dauphiné, le dauphin Louis II peut imposer l'hommage à l'évêque et à l'abbé de Saint-Ruf (abbé exempt et immuniste) : Valence est donc incorporée au Dauphiné. La seconde moitié du XVème siècle et le début du XVIème siècle constituent un âge d'or pour la cité médiévale, matérialisé par la maison des Têtes et le Pendentif. Fondée le 26 juillet 1452 par le dauphin Louis, futur Louis XI, l'université de Valence s'est rapidement développée. Des professeurs de renom venus de divers pays, tel Jacques Cujas ont forgé sa réputation en enseignant le droit, la théologie, la médecine et les arts. Après son sacre, Louis XI confirme sa préférence en expédiant ses lettres patentes destinées à l'université le 12 octobre 1461. En mars 1480, le roi soutient encore son université préférée. Le dauphin Louis fait de nombreux séjours à Valence qui, en signe d'allégeance, lui fait don d'une porte de la ville, la porte Saunière et de quelques maisons alentour. Il en fait un palais delphinal occupé par la suite par l'ordre religieux des récollets. Devenu Louis XI, il autorisa en 1476 un marché au bourg de Valence lors de son séjour dans la ville et confirma ses privilèges de la taxe, en faveur de la ville de Valence. Cette époque s'achève brutalement lors de l'occupation de la ville par les troupes du baron des Adrets : tous les édifices religieux de Valence sont partiellement ou totalement détruits.
Au début du IIème siècle, la ville de Die (Dea Augusta Vocontiorum) compte de nombreux monuments et acquiert un statut de capitale romaine, remplaçant Luc-en-Diois dans cette fonction pour le peuple des Voconces du nord. Le titre de colonie semble lui être décerné vers la fin du IIème siècle ou dans le courant du IIIème siècle. La ville devient un centre important du culte de Cybèle et obtient le statut de colonie sous le nom de colonia Dea Augusta Vocontiorum à la fin IIIème siècle. Alors que l'Empire montre des signes de faiblesse, la ville s'entoure d'un rempart, entre 285 et 305, qui fortifie une surface urbanisée de 25 hectares. La région est en crise et des quartiers périphériques sont déjà abandonnés. Le rempart de Die occupe une longueur de près de deux kilomètres. Lors de l'édification, des fragments de monuments funéraires ont été réemployés. La ville avait deux portes principales : la porte Saint-Pierre, démolie en 1891, à l'ouest, et la porte Saint-Marcel à l'est. Lors de la construction du rempart, un arc monumental a été démonté et sa voûte intégrée dans l'actuelle porte Saint-Marcel. L'axe reliant les deux portes peut être considéré comme étant le decumanus. Le cardo, s'il existe, n'est pas localisé. Une route vers Grenoble passait par le massif de Glandasse (sud du Vercors) pour aboutir à Chichilliane. Sur ce plateau ont été retrouvés les fronts de taille de carrières de pierres extraites puis amenées à Die pour le Pas de Chabrinel.
Cette ville est bâtie dans une
position pittoresque, sur la rive droite de la Drôme,
au pied d'un rocher qui a la forme d'une crête de coq,
qui paraît avoir déterminé son nom. Elle est dominée
par les restes d'un ancien château qui défendait le
passage de la Drôme et faisait de Crest une des plus
fortes places du Valentinois. Il en reste encore une
tour, parfaitement conservée, curieuse par sa forme,
son élévation, sa solidité et la hardiesse de sa construction.
Cette tour, connue sous le nom de tour de Crest, servait
autrefois de prison d'Etat. Elle est maintenant convertie
en maison de correction. On voit au-dessous un jardin
curieux par son exposition, par ses points de vue, et
remarquable par les difficultés qui l’a fallu vaincre
pour le créer avec des terres en partie rapportées au
milieu des roches presque entièrement composées de coquillages.
Lecomte de Montfort assiégea plusieurs fois, sans succès,
le château de Crest, dans la guerre des Vaudois.
Sur une des portes de l'église paroissiale, on voit
un bas-relief de la tour et de la ville, et dans l'intérieur
de cette même église, une inscription portant la date
de1188,qui constate les libertés et franchises accordées
par le comte Aymard de Poitiers à ses gens de Crest.
La commune de Vinsobres organise tous les ans une journée où se rencontre tous les villes et villages au nom burlesque comme par exemple Beaufou et tant d'autres. Pour vous distraire en voici une liste trouvée sur le site du Routard.
La villa de Niomes est citée en 972 dans un acte de donation des églises Saint-Vincent et Saint-Ferréol de Nions à l'abbaye Saint-Césaire d'Arles. Longtemps possession directe de cette abbaye et des archevêques d'Arles, Nyons passe sous la domination effective de seigneurs laïcs. Les seigneurs de Montauban parviennent à y prendre pied au début du xiiie siècle. Après un siècle de conflits pour la possession de la seigneurie, la ville est intégrée au Dauphiné en 1315. Il reste toutefois que le Dauphin doit toujours rendre l'hommage au pape pour Nyons, Vinsobres et Mirabel. En 1349, après le transport du Dauphiné à la France, la ville de Nyons devient propriété du roi-dauphin qui restera suzerain jusqu'à la Révolution. La ville connaît une période de croissance exceptionnelle à partir de la fin du XIIIème siècle et jusqu'au début du XVème siècle, croissance liée à la présence de la cour papale à Avignon, à celle de marchands italiens et d'une communauté juive nombreuse. Le début du XVIèmee siècle est également une période d'expansion, mais les guerres de religion, commencées dans la région à la fin des années 1550, bouleversent profondément Nyons. En 1585, une citadelle est construite sur la rive gauche de l'Eygues et domine la ville et le pont, alors que le château delphinal, construit au début du XIVème siècle, est démantelé. Nyons devient alors place de sûreté protestante, le reste après l'édit de Nantes de 1598 et ne perd ce statut qu'après l'édit de La Rochelle en 1622. En effet, après les insurrections protestantes de cette année-là, Louis XIII décide d'abattre les principales fortifications de la région, susceptibles de servir de repaire aux protestants. Un édit de juillet 1627 ayant ordonné le démantèlement de toutes les places fortes qui n'étaient pas frontières, Nyons devint une ville ouverte. C'est le 6 juillet 1633 que commencèrent les travaux de démolition de sa citadelle. Les Nyonsais obtinrent seulement la conservation des murailles de la ville, devenues inoffensives, mais qui, depuis des siècles, avaient assuré la sécurité du pays.
Au mois d'avril 1570, une partie de l'armée protestante commandée par l'amiral de Coligny et Ludovic de Nassau arriva aux portes de Montélimar tenue par les catholiques. C'est au cours d'un des assauts que la légende de Margot Delaye prit naissance. Les soldats à court de munitions reçurent les renforts des habitants et parmi eux de quelques femmes, dont Margot Delaye. Celle-ci se porta au combat sur le rempart et à court d'armes jeta dit on tout ce qui venait par là, à savoir ustensiles et pierres. Elle perdit la main droite ou le bras dans un combat avec Ludovic de Nassau qu'elle assomma avec une lourde marmite de fonte. La légende raconta qu'elle le tua mais il mourut en fait en 1574. Pour ses faits et sa blessure, les consuls de Montélimar offrirent le logis et le "pain", ainsi que du vin… Les origines et la véritable histoire de Margot Delaye sont peu documentées. Elle semble appartenir à la famille Ponsoye, de la branche de Bourg-Saint-Andéol, et fait partie des ancêtres du pasteur Edmond Ponsoye et de son frère, l'historien du valentinois, le docteur Charles Ponsoye. On la disait modeste lavandière, fiancée ou mariée selon la légende à un chevalier mort au combat. Les mauvaises langues de l'époque affirmaient aussi qu'elle était une batarde de Pierre de Poitiers, seigneur de Laye. La ville de Montélimar a donné le nom de Margot Delaye à une de ses rues.
Plan du site - Moteur de recherche | | Page Aide | Contact © C. LOUP 2016