De l’altitude zéro en bord de mer cette région s’élève jusqu’à 3 031 mètres. Délimité au Nord-Ouest par le département des Alpes de Haute Provence et Sud-Ouest par celui du Var, ce département de la Côte d'Azur est bordé au Sud par la Méditerrannée Cette partie de la cote présente soit de vaste baies, comme la baie de Nice, la baie de Canne, des presque'iles comme Saint-Jean Cap Ferrat, ou Juan les Pins et mais ausssi des criques et des falaises.
Note importante Le territoire de Nice est officiellement
cédé à la France le 14 juin 1860. Le département des Alpes-Maritimes,
deuxième du nom, est créé par l'addition du comté de Nice et de l'arrondissement
de Grasse.
l'origine de l'annexion, se trouve avant tout la volonté
de Napoléon III, qui veut aider l'Italie à faire son unité, dans le
but de contenir l'Autriche. Pour éviter, cependant, de créer un État
unifié potentiellement dangereux juste à côté de la France, l'empereur
réclame en échange de son aide, le duché de Savoie et le comté de Nice,
qui constituent deux régions stratégiques importantes sur le plan militaire.
.
En 1860, par un plébiscite qui remporte un « oui » massif, les habitants de comté de Nice et de la Savoie souhaitent que leurs pays soient rattachés à l’empire français de Napoléon III. Cette adhésion va bouleverser les frontières de notre pays. A l’est en repoussant la frontière entre la France et l’Italie, vers le Mont Blanc et certains grands cols des Alpes, tel que le Mont Cenis et le Petit saint Bernard. De même la frontière entre la France et l’Italie passe de la limite du fleuve Var à la limite entre Menton et Vintimille.
Le principe de cet échange est établi en 1858, lors des accords de Plombières, entre Napoléon III et Cavour, même si ce dernier a tenté ensuite de « sauver Nice ». Le Traité de Turin, le 24 mars 1860, entérine le changement de souveraineté de la ville. La population niçoise semble tout d'abord assez réticente. Lors des élections législatives de mars 1860, les deux députés élus par Nice au parlement de Turin, Giuseppe Garibaldi et Charles Laurenti Robaudi, sont farouchement opposés à l'annexion. La presse locale se divise : les journaux la Gazette de Nice et Il Nizzardo sont contre le changement de souveraineté tandis que L'Avenir de Nice lui est favorable.
La population finit cependant par accepter le changement de souveraineté lorsque le roi Victor-Emmanuel II de Savoie, le 1er avril 1860, lui demande solennellement de le faire, au nom de l'unité italienne. L'Avenir de Nice devient Le Messager de Nice le 3 avril 1860. Un plébiscite est voté le 15 et le 16 avril 1860. Les adversaires de l'annexion appellent à s'abstenir, d'où le faible nombre de votes non. Le oui emporte 83 % des inscrits dans l'ensemble du comté de Nice et 86 % à Nice, en partie grâce à la pression des autorités (curés, syndics, fonctionnaires)
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie : 429
936 ha
Population: 1 079 100 hab.(2009)
Densité :251 hab./km²
Nb de communes : 163
Ce département du sud de la France frontalier avec l'Italie fut le territoire Les Oxybii, peuplades ligures, qui ont été les premiers habitants de la contrée bien avant que les grecs viennent fonder un comptoir à Antipolis et à Nikaia. à la cime du Tinibras.
Le territoire compris dans la
circonscription actuelle du département des Alpes-Maritimes
fut d'abord habité par les Liguriens, chassant, devant
la civilisation qu'ils apportaient d'Orient, les sauvages
aborigènes, sur l'histoire et les mœurs desquels on
ne possède aucune notion. Le premier héros qui ait laissé
sa trace sur ce sol, foulé depuis par les pas de tant
de vainqueurs, fut Hercule. On lui attribue la fondation
de Villefranche. Trois siècles plus tard, dit-on, les
Phocéens de Marseille, jaloux de la prospérité de ce
port, en creusent un autre à l'embouchure du Paillon;
émerveillés de la fertilité des campagnes, de la beauté
du climat, ils y envoient de nombreux colons; on défriche
le sol, on y apporte la vigne et l'olivier de la Grèce.
Les Romains convoitent à leur tour ce qui a séduit les
Phocéens sur ces rivages fortunés, ils plantent leurs
aigles dominatrices. Le Forum Julii (Fréjus), le monument
de la Turbie sont comme deux empreintes de la puissance
romaine.
La voie de mer, les vaisseaux de Marseille
et du port d'Hercule ne suffisent plus aux besoins de
communications nouvelles; des routes sont ouvertes à
travers les rochers la voie Aurélienne, faite pour les
légions, livrera bientôt le passage des Alpes aux barbares.
Ils sont précédés par les apôtres de la foi évangélique
saint Barnabé descend des Gaules, saint Nazaire débarque
d'Afrique. Pendant trois siècles, le pays fut incessamment
traversé et ravagé par les barbares. Ces colonies isolées,
qu'aucun lien ne rattachait entre elles, ne pouvaient
offrir aux envahisseurs aucune résistance elles imploraient
le secours de leurs voisins.
La Ligurie eut pour
première protectrice la république de Gênes, au VIIème
siècle. Elle s'abrita, en 741, sous le bouclier de Charles-Martel.
L'impuissance des descendants de Charlemagne livra la
malheureuse province à de nouveaux et plus redoutables
ennemis, aux Sarrasins, aux pirates d'Afrique. Pas un
point de la côte n'était à l'abri de leurs invasions
; ils s'étaient construit de distance en distance, sur
des rochers, dans des endroits inaccessibles, des espèces
de repaires du haut desquels ils s'abattaient sur les
campagnes et sur les villes.
Le Cet état de choses devint
si intolérable, ces horreurs furent poussées à un tel
point que la chrétienté s'en émut, et le pape Martin
Il organisa une espèce de croisade contre les Maures,
qui possédaient tous les passages des Alpes maritimes
et qui en opprimaient si cruellement les habitants.
C'est à Othon, le grand empereur d'Allemagne, que revient
l'honneur d'avoir porté le coup décisif à la domination
des Sarrasins ; c'est lui qui prit d'assaut La Garde-Fraxinet,
la plus redoutable de leurs forteresses. L'époque de
cette délivrance, le XIème siècle, coïncide
malheureusement avec les développements les plus caractéristiques
de la féodalité. Aussi les guerres intérieures, les
discordes civiles permirent elles à peine de relever
les ruines que les Sarrasins laissaient derrière eux.
D'une part, les Grimaldi travaillent à affranchir et
à étendre leur souveraineté de Monaco ; ici, le spectacle
des prospérités de Gênes et de Pise suscite des conspirations
républicaines; ailleurs, les héritiers de Boson, les
comtes de Provence, revendiquent leurs droits sur ce
qu'ils prétendent être une dépendance du royaume d'Arles.
Il n'y a de trêve à ces déchirements que pendant le
règne de Raymond-Bérenger IV, comte de Barcelone et
de Provence, dans la première moitié du XIIIème
siècle.
En 1246, recommence, avec l'avènement de
Charles d'Anjou, une longue période de calamités. Entrainée
par ce prince dans sa désastreuse croisade et dans sa
fatale expédition contre Naples, la Ligurie y perdit
quatre galères et l'élite de ses enfants. Le comté de
Nice fut ruiné et vit disparaitre les trois quarts de
sa population, qui était alors de 80,000 âmes, en comprenant
les bailliages de Barcelonnette et de Puget-Théniers.
Le commerce était presque anéanti,
la désolation régnait dans les familles décimées par
la guerre. Les terres, faute de bras, restaient incultes.
L'autorité était exercée au nom du souverain absent
par un grand sénéchal qui faisait peser sur les petits
une tyrannie d'autant plus impitoyable qu'elle était
plus impunément bravée par les grands. Les possesseurs
de hauts fiefs, l'évêque de Nice et l'abbé de Saint-Pons,
les Caïs et les Badat, les Marquesans et les Riquieri,
les Grimaldi de Vintimille échappaient à sa juridiction
et agitaient de leurs querelles incessantes l'intérieur
de la cité ; à l'extérieur, c'étaient de grands vassaux
plus indépendants encore les Lascaris, comtes de Tende,
qui descendaient par les femmes des empereurs de Constantinople,
et les Doria de Dolceaqua, qui dominaient dans la vallée
de la Roya; par eux le Piémont et la république de Gènes
pesaient sur le comté de Nice. Il y eut pourtant une
compensation à tant de malheurs. Le pays de Nice doit
aux règnes des deux Charles les orangers de Sicile,
qui, arrosés à leur naissance de bien des larmes, font
aujourd'hui la fortune de la contrée. Après l'extinction
de la branche ainée d'Anjou, et la renonciation de la
branche cadette, le 5 octobre 1419, le comté de Nice
vint s'ajouter aux États déjà si considérablement agrandis
d'Amédée VIII, duc de Savoie. Pendant plus d'un demi-siècle,
la Ligurie put s'applaudir d'avoir changé de maîtres.
Mais l'Europe tremblait sur ses bases, bientôt allait
commencer le grand duel entre la France et l'Espagne
; Charles-Quint et François Ier, allaient
se disputer, les Alpes-Maritimes étaient le passage
indiqué des deux armées elles étaient destinées à la
fois à devenir théâtre et victimes de ces luttes acharnées.
Peste, guerre et famine, tels furent les fléaux qui
inaugurèrent le XVIème siècle.
L'entrevue
de Villefranche, ménagée par le pape Paul III entre
François Ier et Charles-Quint, devait procurer
une trêve de dix années; au commencement de la cinquième,
les hostilités recommencèrent, le monarque français
amenant cette fois avec lui le forban apostat, devenu
bey de Tunis, Hariadan Barberousse.
Après la paix de Cateau-Cambrésis, sous l'administration réparatrice de Philibert-Emmanuel, la Ligurie respirait à peine, heureuse de pouvoir effacer de si longs et de si cruels désastres, quand survint le fameux tremblement de terre du 20 juillet 1564. Les secousses se prolongèrent jusque dans les premiers jours d'aout et bouleversèrent tout le pays. Le fond du port de Villefranche s'affaissa, le cours de la Vésubie fut un moment interrompu les villages de Bollène, Lantosque, Belvedère, Saint-Martin, Roccabigliera et Venanson, furent écrasés par la chute des rochers environnants, et beaucoup de sources non thermales jusque-là devinrent chaudes et sulfureuses. Les règnes les plus heureux dans les États voisins, les administrations les plus habiles semblent être pour notre malheureuse province l'occasion, la cause de nouvelles infortunes. C'est elle encore qui paye une partie de la gloire de Henri IV et de ses généraux ; et quand, rompant la paix de Suse, Richelieu endosse la cuirasse par-dessus la pourpre romaine, c'est la Ligurie que menace le cardinal, devenu capitaine. En 1689, lorsque se forma la ligue d'Augsbourg, Victor-Amédée, contraint de renoncer à la neutralité, prit parti contre la France ; ce fut le signal d'une nouvelle invasion, et, le 11 mars 1691, Catinat établissait son quartier général à Saint-Laurent-du-Var; l'occupation française dura jusqu'à la paix de Turin, signée le 29 aout 1696. Quelques années plus tard éclatait la guerre de Succession ; c'est sur les mêmes rivages et sous les mêmes murailles que le prince Eugène et le duc de Berwick développèrent leurs talents stratégiques ; Louis XIV victorieux ordonna, en 1706, de raser toutes les fortifications du comté.
La guerre cependant continua
encore avec des succès divers jusqu'au traité d'Utrecht,
en 1713; son œuvre avait été complétée par les rigueurs
de l'hiver de 1709, pendant lequel, dans la nuit du
13 au 14 février, un froid de 9 degrés gela tous les
oliviers. Une trêve de années, dans cette suite continuelle
de guerres, permit aux princes de Savoie, Victor-Amédée
et Charles-Emmanuel de faire preuve des bonnes intentions
dont ils étaient animés envers les Liguriens ; mais
il était écrit que toute secousse européenne devait
avoir son contrecoup au pied des Alpes.
À propos
de la succession de Pologne, les soldats de l'Autriche,
les vaisseaux de l'Angleterre et les armées franco-espagnoles
se mettent en marche; c'est encore dans le couloir et
dans les ports des Alpes-Maritimes que s'établit le
principal courant des troupes et des arrivages ; l'excessive
sécheresse de l'été de 1734 occasionne disette et famine,
laissant à l’année suivante le nom de mortelle.
Nous
renonçons à décrire les péripéties de ces luttes éternelles,
qui sont presque aussi semblables dans leurs détails
que dans leurs résultats; toujours des sièges, des batailles,
puis des traités, l'un refaisant ce que l'autre a défait;
c'est à peine si les noms des lieux changent.
Le
traité d'Aix-la-Chapelle ne fait que rétablir un état
de choses qui avait existé auparavant. Ce qu'il constate
surtout, ce sont les inépuisables ressources de ce pays,
qui, pour célébrer la paix, surprend l'Europe par le
faste et l'éclat de ses fêtes, alors qu'on pouvait le
croire épuisé par tous les sacrifices de la guerre.
Le 24 mars 1760, fut signée, à Paris, la partie
du traité définitif qui rectifiait la ligne de frontière
entre la Savoie et la France. Les communes de Gattières,
Dosfraines, Bouyon, Ferres, Conségudes, Aiglun et la
moitié de Roquesteron ; situées au-delà du Var et de
l'Estéron, furent échangées contre les villages provençaux
de Balnis, Auvare, Saint-Léger, La Croix, Puget, Rostang,
Cubéris, Saint-Antonin et La Pène, qui passèrent au
comté de Nice.
La sagesse du roi de Piémont
conserva la paix à ses États pendant la guerre de Sept
ans. Les afflictions d'une disette, que les sècheresses
rendaient imminente en 1767, furent épargnées aux populations
par d'habiles mesures ; d'importants travaux d'utilité
publique furent menés à bonne fin, la route du col de
Tende fut considérablement améliorée ; deux beaux ponts
en pierre, jetés sur la Roya, assurèrent le dangereux
passage des gorges de Saorgio. Ce calme fut troublé,
en 1788, par des calamités, préludes d'autres orages.
À la suite de pluies torrentielles et de tempêtes effroyables,
d'affreux éboulements eurent lieu dans la vallée de
Roccabigliera ; la montagne du col de Becca s'affaissa
et ensevelit, avec de nombreuses victimes, une partie
du territoire de Coaraze. Pendant l'hiver de l'année
suivante, dans la nuit du 11 au 12 janvier, à la suite
d'une tempête qui avait couvert le sol de deux pieds
de neige, une désastreuse gelée de - 9 degrés frappa
de mort jusque dans leurs racines les orangers et les
oliviers : c'était la richesse de toute la contrée,
et elle était ruinée pour longtemps.
Quand éclata
la Révolution française, des liens de parenté unissaient
trop étroitement la maison de Savoie aux Bourbons de
France pour qu'elle put assister indifférente et inactive
au grand drame qui allait se dérouler. Turin devint
un centre d'émigration, un foyer de conspirations royalistes.
Une armée sarde fut réunie sous les ordres du général
Courten et du major Pinto, qui firent garnir de redoutes
les hauteurs de la rive gauche du Var, depuis le rivage
jusqu'au-delà d'Aspremont, sur une étendue de 12 kilomètres.
A ces dispositions hostiles, l'Assemblée constituante
opposa un rassemblement de volontaires marseillais campés
à La Brague, entre Cagnes et Antibes ordre fut donné
à Monsieur Lesueur, consul à Nice, de demander ses passeports
qui lui furent refusés. Une panique que rien ne justifiait
entraina dans les montagnes les défenseurs de la frontière
piémontaise.
Les notables du pays vinrent
implorer la présence des forces françaises comme garantie
d'ordre, et ce fut sans brûler une amorce et comme libérateur
que le général Anselme prit possession de la Ligurie.
Alors fut organisé le département des Alpes-Maritimes,
qui était compris entre le Var et la rive droite de
la Taggia; il avait pour chef-lieu Nice et comprenait
les arrondissements de Nice, de Monaco et de Puget-Théniers;
sa superficie était de 322,654 hectares et sa population
(1804), de 88,000 habitants. Plus tard, l'Autriche,
alliée au Piémont, voulut nous enlever notre conquête.
La Convention envoya sur les lieux trois de ses membres
l'un d'eux était Robespierre jeune, qui venait d'assister
à la délivrance de Toulon ; il amenait avec lui deux
jeunes officiers dont il avait remarqué l'ardeur et
deviné les talents l'un était Corse, l'autre était né
près d'Antibes c'étaient Bonaparte et Masséna.
Pour
l'Autriche, ce n'était déjà plus la Ligurie qu'il fallait
songer à reprendre, c'était l'Italie qu'il s'agissait
de garder.
Situé au carrefour des voies Julienne et Aurélienne, se trouve l’olivier, sans doute l’arbre le plus vieux de France, puisque on estime son âge entre 2500 et 2800 ans. Avec une circonférence de plus de 23 mètres et une hauteur d’environ 10 mètre, ce vénérable ancêtre produit encore des fruits.
Le premier corps d'armée qui
s'organisa dans le département des Alpes-Maritimes,
et qui en partit pour cette première fabuleuse campagne
d'Italie, comptait dans ses rangs Junot, Berthier, Charlet,
Laharpe et Suchet. Le pays fut administré, de 1802 à
1814, par un préfet qui y laissa d'excellents souvenirs,
Monsieur le vicomte Joseph du Bouchage.
Nous touchons
aux évènements contemporains ; il nous suffira de les
indiquer pour que les détails en reviennent dans la
mémoire de nos lecteurs. Rappelons seulement le débarquement
de la duchesse de Berry, venue en France sur un navire
sarde, imitation malheureuse de l'épisode du golfe Juan
mentionnons aussi les révolutions microscopiques de
Monaco. Ce furent les seules agitations qui troublèrent
le pays pendant la période pacifique du XIXème
siècle. La dynastie de Savoie avait été chaleureusement
accueillie des populations liguriennes lorsque nos désastres
de 1814 la ramenèrent au milieu d'elles elle a répondu
à ces sympathies par une administration douce, sage
et équitable. Nous ne voulons pas rechercher si la province
dont il s'agit tient plus par ses mœurs, par ses antécédents
historiques, à la Provence qu'à l'Italie, ou si le Ligurien
est plus Italien que Français; mais, des faits que nous
avons consciencieusement et impartialement l'apportés,
de ces annales de deux mille ans qui ressemblent à un
long martyrologe, ou les jours de tranquillité et de
paix sont de si rares exceptions, nous conclurons seulement
que le passage des Alpes, aux mains d'une nation forte
comme la France, eût été exposé à de bien moins nombreuses
tentatives, et nous sommes convaincus que l'annexion,
à ce titre, est pour l'avenir de cette contrée une garantie
de sécurité, de paix et de bonheur.
Un des évènements majeurs de
l'histoire de Nice est la fondation de Massalia aujourd'hui
Marseille au VIème siècle av. J.-C. par de
colons Grecs venus de Phocée. Les Grecs de Marseille
vont rapidement obtenir une hégémonie sur le nord du
bassin occidental de la Méditerranée entretenant des
liens complexes avec les populations indigènes dites
ligures ou celtes aux dépens des puniques et des étrusques.
Les Massaliètes entrent en contact avec les populations
indigènes de la région de Nice. Ces derniers fondent
Nikaïa vers 250 av. J.-C. Ce n'est alors ni une cité
ni une colonie, mais plutôt une forteresse associée
à un petit port de guerre. Cette fondation s'inscrit
dans le contexte du redéploiement colonial de Marseille,
à partir du IVème siècle av. J.-C. qui cherche
à assurer ses routes commerciales le long des côtes
en installant des places fortes, comme Olbia à Hyères,
ou des comptoirs comme Antipolis la ville Antibes de
nos jours. L'emplacement exact du site grec est mal
connu. Compte tenu des pratiques coloniales grecques,
il est probable qu'elle ait été implantée au pied de
la colline du Château, sous la vieille ville actuelle.
Une tradition remontant à l'Antiquité
veut que le nom de Nikaïa ait été donné à l'implantation,
à la suite d'une victoire militaire des Massaliètes
sur les Ligures, jusque-là seuls habitants de ces régions;
Nikaia signifiant, en grec, "celle par qui est arrivée
la victoire". Cependant, le toponyme Nice/Nis/Nic...
est assez répandu entre l'Italie et l'Espagne et ne
semble avoir aucun lien avec la déesse grecque Niké.
Au début du IIème siècle av. J.-C., les
peuples ligures de la région, les Déceates et les Oxybiens,
lancent des attaques répétées contre Antipolis et Nikaïa.
Les Grecs de Marseille, font appel à Rome, comme ils
l'avaient déjà fait quelques années plus tôt contre
la fédération des Salyens. En -154 av. J.-C. le consul
Quintus Opimius défait les Déceates et les Oxybiens
et prend Aegythna, oppidum des Décéates. Les territoire
« conquis » par les Romains sur les populations indigènes
sont donnés aux Phocéens et administrés par l'intermédiaire
de ses implantations, Antipolis et Nikaïa. En -49 av.
J.-C. Marseille ayant pris le parti de Pompée, Jules
César victorieux lui enlève Antipolis et Nikaïa.
Si la première devient une cité
libre, la seconde est restituée à Marseille quelques
années plus tard et en 13 avant J.C., Rome crée le district
militaire des Alpes Martimes. La province des Alpes-Maritimes
ne sera créée qu'au milieu du Ier siècle
sous l'empereur Claude. Cemenelum, capitale de la province
ne semble pas antérieure au milieu du Ier
siècle apr. J.-C. Elle est située sur la colline qui
deviendra le quartier de Cimiez, probablement à côté
de la cité des Védiantes, population indigène qui semble
toujours avoir collaboré avec les Grecs de Marseille
puis avec les Romains et dont le territoire s'étend
jusqu'à Levens. Elle est, entre le milieu du Ième
et le IVème siècle, le centre urbain le plus
important, entre Antibes et Vintimille (Albintimillium),
mais sa taille reste toutefois très limitée en comparaison
des autres villes romaines.
Nikaïa reste une possession
de Marseille. Jusqu'à la fin de l'Antiquité, elle n'accède
pas au statut de cité. Elle se développe néanmoins,
grâce à la proximité de Cemenelum (Cimiez), mais qu'elle
supplante cependant en importance au IVème
siècle apr. J.-C. L'existence d'une communauté chrétienne
à Nikaïa est attestée en 314, au moment du concile d'Arles,
de même qu'un centre épiscopal se trouve à Cemelenum.
C'est aussi à Cemelenum que serait apparue au IIIème
siècle apr. J.-C. la première communauté juive de la
région niçoise.
La Villa Ephrussi de Rothschild est l’une des plus belles de la Côte-d’Azur. Lieu de villégiature de tout ce que l’Europe et l’Amérique du Nord comptent de plus élégant et de plus fortuné, Saint-Jean-Cap Ferrat est choisi en 1905 par la Baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild pour édifier l’une de ses « folies » architecturales. Ayant pour écrin la Méditerranée, elle est entourée de neuf magnifiques jardins ornés de patios, de cascades, de bassins, de parterres fleuris, d’allées ombragées et d’arbres aux essences
Cimiez qui est le siège d'un
évêché est progressivement abandonné. La reprise en
main de la Provence par Charles Martel semble porter
un coup de grâce à cette ville indéfendable. L'abbaye
de Saint-Pons est fondée à la fin du VIIIème
siècle. Nice est pillée en 813 par les Sarrasins. En
972, la ville est considérée comme une terre sans maitres
et devient possession du comte de Provence, Guillaume.
Le délaissement de l'administration des terres par les
souverains de Provence aboutit à la création des Municipes,
dès l'année 1011. Il s'agit d'une sorte de fédération
de plusieurs villes de Provence comme Nice, Grasse,
Apt ou encore Tarascon sous un gouvernement libre. À
la fin des années 1070, le succès de la réforme grégorienne
en Provence oblige les seigneurs de Nice à renoncer
à leur mainmise sur le patrimoine de l'Église de Nice,
et surtout de Saint-Pons. À partir de 1117, l'évêque
de Nice devient le premier personnage de la cité. L'évêque
Pierre Ier favorise l'implantation de l'ordre
des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem à Nice,
en 1135.
La deuxième moitié du XIème siècle
est marquée par une guerre civile causée par la rivalité
entre deux riches familles : les Cais qui souhaitent
rétablir la souveraineté des comtes de Provence sur
Nice et les Badat qui remettent en cause cette autorité
et réclament la constitution d'une république afin,
vraisemblablement, d'en tirer des avantages personnels.
Finalement, selon les historiens du XIXème
siècle, Nice, en s'inspirant des prospères républiques
maritimes italiennes telles que Gênes et Pise, devient
une "république indépendante" en 1108 et prend le titre
de Municipalité. Elle est alors dirigée par un chef
militaire chargé du pouvoir exécutif et par trois consuls
exerçant l'autorité administrative8.
Peu de temps après, vers 1144, la ville se dote d'un consulat. Quatre consuls, élus, gèrent la cité. En 1153, les consuls entrent en conflit avec l'évêque. Ils finissent par devenir la première force politique de la ville. En 1162, les habitants refusent de prêter serment de fidélité au comte de Provence Raimond-Bérenger III. Ce dernier échoue à prendre la ville en 1166 et meurt peu de temps après. En 1176, le comte Alphonse Ier ramène cependant Nice à l'obéissance. À la fin du XIIème siècle, la ville compte environ 3000 habitants. Après la mort d'Alphonse Ier, en 1196, la ville est divisée par deux partis, le « génois » et le « provençal ». Au début du siècle, le parti génois l'emporte et, en 1215, la ville se donne à Gênes. En 1229, cependant, le comte Raimond-Bérenger V de Provence reprend Nice par la force. Raimond-Bérenger V retire alors presque tous leurs pouvoirs aux consuls. Il fait reconstruire le château détruit en 1215 et fait exiler les principaux membres du parti génois.
Vue de Villefranche sur Mer
- Après avoir passé Nice et avoir franchi la halte
de Riquier, le chemin de fer qui longe la côte méditerranéenne
s’engage dans un tunnel de 1 500 mètres.
A la
sortie de ce tunnel un merveilleux spectacle s’offre
aux regards du voyageur : c’est la baie de Villefranche,
profonde de trois kilomètres, au dessus de laquelle
s’étage, dans un cadre de verdure formé par les
hauteurs boisées qui l’entourent, la petite ville
de Villefranche, peu intéressante comme ville, mais
placée au milieu d’un site merveilleux, dans un
climat plus doux encore que celui de Nice.
La ville connait cependant un
important développement économique, grâce au commerce
du sel, et démographique. Elle passe de 4 000 habitants
en 1250 à 7 000 habitants en 1285.
La fin du XIIIème
siècle est marquée par la réapparition du consulat.
En 1324, la ville est autorisée par Robert d'Anjou à
avoir un conseil permanent de 40 membres. Ce Conseil
des Quarante prend de plus en plus de pouvoir. À partir
de 1344-1345, il élit les syndics. La ville basse est
fortifiée au cours de la première moitié du XIVème
siècle. L'essor démographique reprend au XIVème
siècle. La ville passe de 7 000 habitants en 1300 à
13 500 habitants en 1340.
La peste noire, en 1347-1348,
brise cet élan. La ville perd la moitié de sa population
et retombe à 8 400 habitants en 1365, et entre 4 000
et 5 600 habitants en 1387.
C'est également vers
cette époque que la présence juive à Nice commence à
être mieux documentée. quoiqu'elle soit probablement
antérieure à cette date. Si celle-ci n'est pas absolument
certaine pour IIIème siècle apr. J.-C. et
peut être légitimement supposée pour le XIIème
siècle à la suite de l'expulsion des Juifs du Royaume
de France, elle est claire dès le milieu du XIVème
siècle.
Nice participe ensuite à la guerre de l'Union
d'Aix, de 1383 à 1388, provoqué par la succession de
la reine Jeanne. Nice prend parti contre Louis d'Anjou
et pour Charles III, puis pour son successeur Ladislas
Ier. Battu, ce dernier conclut un accord
avec le comte de Savoie Amédée VII, auquel la ville
se donne le 27 septembre 1388. L'accord est ratifié
le 28. C'est la dédition de Nice à la Savoie.
Le
passage de Nice sous le pouvoir des comtes de Savoie
marque un tournant très important dans l'histoire de
la ville. Cette dernière est en effet coupée de ses
racines provençales et soumise à un pouvoir lointain.
Cette situation permet à Nice de devenir une petite
capitale régionale. Mais elle est désormais privée de
ses débouchés provençaux pour le commerce, ce qui limite
beaucoup son rayonnement.
Avant de repartir, Amédée VII
confie le pouvoir sur Nice à Jean Grimaldi de Beuil.
Sa tutelle est peu appréciée et, en 1396, une délégation
de notable de Nice demande au comte Amédée VIII de nommer
un nouveau sénéchal. Amédée VIII accepte, ce qui provoque
une rébellion de Jean Grimaldi. Après quatre années
de guerre, le comte accepte de signer un compromis.
En 1400, le sénéchal renonce à son titre contre une
indemnité.
En 1419, la Maison d'Anjou renonce à ses
droits sur Nice et la Provence orientale. La même année,
Amédée VIII, qui est devenu duc en 1416, entre à Nice.
La situation politique se stabilise alors, même si la
ville connait une rébellion des classes populaires en
1436. Au XVème siècle, Nice connaît une période
d'essor économique relativement important. La ville
s'intègre progressivement aux États de Savoie. Le dialecte
parlé à Nice s'éloigne du provençal et s'italianise.
Au début du XVème siècle, la ville adopte
un nouvel emblème : un aigle rouge, en référence à l'entrée
d'Amédée VII le Rouge à Nice en 1388. La cité renforce
également sa domination sur la Provence savoyarde qui,
au XVIème siècle, est appelé désormais «
comté de Nice ».
Si 1430 voit la naissance du
« judaÿsium » (juiverie, ghetto) par un édit du duc
Amédée VIII, c'est en 1448 sous la pression de l'Église,
et sur ordonnance du duc de Savoie Louis Ier,
que les Juifs de la ville seront enfermés dans la giudaria,
correspondant à l'actuelle rue Benoît Bunico. Fermeture
qui, si elle n'est pas toujours strictement pratiquée
au cours des siècles suivants, ne sera abolie que quatre
siècles plus tard.
Sous le règne du duc Charles
III, de 1504 à 1553, la ville connait une période difficile,
en raison notamment des guerres entre le roi de France
François Ier et l'empereur Charles Quint.
En 1536, la plupart des États de Savoie sont occupés
par les armées françaises, et Charles III doit se replier
à Nice. Des négociations de paix ont lieu dans la ville
en 1538 entre François Ier et Charles Quint,
à l'initiative du pape Paul III. Elles aboutissent à
une paix précaire.
François Ier fait
ensuite alliance avec le sultan ottoman Soliman le Magnifique,
contre Charles Quint. En 1543, Nice est assiégée par
la flotte ottomane dirigée par Khayr al-Din, dit Barberousse.
La ville basse est prise, lors de l'assaut du 15 août
1543, mais la forteresse résistera, jusqu'à ce que Français
et Turcs se replient, au mois de septembre. C'est lors
de ce siège qu'aurait eu lieu l'intervention du personnage
légendaire de Catherine Ségurane.
La vocation militaire
et maritime de la ville est renforcée tout au long du
XVIème siècle, par Charles III puis par Emmanuel-Philibert,
qui règne de 1553 à 1580. Ce dernier récupère ses terres
de Savoie et du Piémont en 1559, grâce au traité du
Cateau-Cambrésis. Charles-Emmanuel Ier succède
ensuite à son père. La ville compte alors environ 10
000 habitants.
L'histoire de Nice est alors marquée
par les guerres entre la Savoie et la France. En 1600,
le duc de Guise, gouverneur de la Provence, attaque
la ville, qui est défendue par son gouverneur Annibal
Grimaldi de Beuil.
Après la mort de Charles-Emmanuel
Ier, en 1630, son fils Victor-Amédée Ier
signe un traité d'alliance, le traité de Cherasco, avec
la France. Ce lien se renforce après la mort de Victor-Amédée
Ier, en 1637 : son épouse, Christine de France,
fille d'Henri IV, devient régente.
Cette période
est également marquée, en 1610, par la construction
du tracé de la Route Royale Nice-Turin, par la création
d'un port franc, en 1612, par le développement de l'architecture
baroque et la création d'une cour souveraine, le Sénat
de Nice, en 1614.
La politique d'alliance avec la
France continue sous Charles-Emmanuel II si bien qu'en
1642, les Espagnols sont chassés de Nice mais son fils
Victor-Amédée II, en revanche, désire s'éloigner de
la tutelle française. En 1690, il s'allie avec l'empereur
et le roi d'Espagne contre Louis XIV dans le cadre de
la ligue d'Augsbourg. Les Français occupent alors la
Savoie et, en 1691, le maréchal de Catinat prend Nice.
La ville est cependant restituée par Louis XIV en 1697
(traité de Turin).
La guerre reprend peu de temps
après, à l'occasion de la guerre de Succession d'Espagne.
Victor-Amédée II est tout d'abord allié à Louis XIV,
puis avec l'empereur. En 1705, les troupes françaises
du maréchal La Feuillade attaquent Nice. La château
tombe en janvier 1706. La ville est occupée jusqu'en
1713 (traités d'Utrecht). Entre temps, Louis XIV a ordonné
la destruction de la forteresse et des remparts. La
ville change alors de fonction en perdant son rôle militaire.
Après l'abdication de Victor-Amédée II, en 1730,
son fils Charles-Emmanuel III poursuit une politique
d'alliance contre la France. De 1744 à 1748, la guerre
touche le pays niçois mais, la ville ayant perdu son
intérêt stratégique, les combats se déroulent dans l'arrière-pays.
Le XVIIIème siècle, après la destruction
du château et des remparts, se caractérise par de profondes
modifications urbaines. Le cours Saleya est achevé en
1780. L'actuelle rue Saint-François-de-Paule devient
la principale artère de la cité. La porte Vittoria est
créé en 1788 qui a a été détruite en 1879). La place
Vittorio (actuelle place Garibaldi) est achevée en 1792.
La population reprend son essor et s'implante en
dehors du périmètre des anciens remparts. La ville compte
14 600 habitants en 1718 et 20 000 habitants en 1790.
Les élites niçoises sont de plus en plus attirées par
Turin, où elles font leurs études et où elles font carrière
dans l'administration, l'armée, ou la diplomatie.
Au même moment, un nombre croissant d'aristocrates
anglais choisissent Nice comme lieu de villégiature
pour l'hiver. Cette nouvelle fonction est symboliquement
consacrée par le séjour du duc d'York, frère du roi
George III, en 176413. Dans les années 1780, les hivernants
sont au nombre de 300 environ.
Napoléon III, voulant aider l'Italie
à faire son unité, dans le but de contenir l'Autriche
mais afin éviter, cependant, de créer un État unifié
potentiellement dangereux juste à côté de la France,
l'empereur réclame en échange de son aide, le duché
de Savoie et le comté de Nice, qui constituent deux
régions stratégiques importantes sur le plan militaire.
Le principe de cet échange est établi en 1858, lors
des accords de Plombières, entre Napoléon III et Cavour,
même si ce dernier a tenté ensuite de « sauver Nice
». Le traité de Turin, le 24 mars 1860, entérine le
changement de souveraineté de la ville. La population
niçoise semble tout d'abord assez réticente. Lors des
élections législatives de mars 1860, les deux députés
élus par Nice, Giuseppe Garibaldi et Charles Laurenti
Robaudi, sont farouchement opposés à l'annexion. Il
est vrai que l'abstention a été très importante. La
population finit cependant par accepter le changement
de souveraineté lorsque le roi Victor-Emmanuel II, le
1er avril 1860, lui demande solennellement
de le faire, au nom de l'unité italienne. Un plébiscite
est voté le 15 et le 16 avril 1860. Les adversaires
de l'annexion appellent à s'abstenir, d'où le faible
nombre de votes « non ». Le « oui » emporte 83 % des
inscrits dans l'ensemble du comté de Nice et 86 % à
Nice, en partie grâce à la pression des autorités (curés,
syndics, fonctionnaires). Le territoire de Nice est
officiellement cédé à la France le 14 juin 1860. Le
département des Alpes-Maritimes, deuxième du nom, est
créé par l'addition du comté de Nice et de l'arrondissement
de Grasse.
La vie politique à Nice est assez calme
sous le Second Empire. Le syndic de la ville élu en
1857, François Malausséna, est nommé maire en 1860.
Le gouverneur provisoire au moment du plébiscite, Louis
Lubonis, est élu député en 1860 et réélu en 1863. Le
régime privilégie ainsi la continuité. Le préfet Denis
Gavini parvient à se concilier les notables locaux.
La ville bénéficie en outre de nombreux investissements,
dont le plus visible est l'arrivée du chemin de fer,
en 1864. La rive droite du Paillon se développe très
rapidement. Contrairement à la rive gauche, elle est
construite dans un style français haussmannien. La population
passe de 44 000 habitants en 1858 à 48 000 habitants
en 1861.
Le changement de souveraineté
entraîne cependant aussi des mécontentements. La catégorie
sociale la plus lésée est incontestablement celle des
hommes de loi qui, avec la suppression de la Cour d'appel,
perdent une part très importante de leur clientèle.
Les juristes niçois, qui ont fait leurs études à Turin,
sont ainsi les principales victimes de l'annexion. De
nombreux aristocrates, partisans de la Maison de Savoie,
quittent également Nice pour s'installer définitivement
en Italie.
Politiquement, les libéraux niçois et
les partisans de Garibaldi apprécient en outre très
peu l'autoritarisme napoléonien. Des éléments de droite
désignés sous le nom d'aristocrates comme de gauche
appelés les garibaldiens désirent donc le retour de
Nice à l'Italie. Pour le général niçois, en effet, sa
ville natale est incontestablement italienne.
La
fin du Second Empire est marquée à Nice, comme dans
le reste de la France, par l'essor des contestations.
Trop peu populaire, le député Louis Lubonis doit démissionner
en 1868. Il est remplacé par François Malausséna, réélu
en 1869. La gestion de la ville par ce dernier est cependant
de plus en plus critiquée, ses adversaires lui reprochant
notamment de favoriser la rive droite du Paillon au
détriment des vieux quartiers, tandis que de nombreux
notables niçois, surtout les avocats, sont victimes
de la concurrence de leurs homologues d'« outre-Var
». Les résultats du plébiscite de juin 1870 placent
Nice parmi les villes plutôt opposantes au régime. Une
double opposition, « républicaine française » d'une
part et « libérale italienne » d'autre part, se structure
peu à peu. C'est donc une ville divisée qui voit se
produire la chute soudaine de l'Empire et la proclamation
de la République, le 4 septembre 1870.
Le nom de , en latin Grassa, en provençal Grasso, apparut dans les textes au 11ème siècle. Ce fut une ville de consulat. L'évêché d'Antibes y fut transféré en 1244 et Grasse resta ville épiscopale jusqu'à la Révolution. Située en Provence orientale, non loin de la frontière constituée par le fleuve côtier du Var, la ville était exposée aux invasions. Elle fut saccagée en 1536 lors de l'invasion de la Provence par Charles Quint. Durant les guerres de Religion elle fut assiégée et prise par les Ligueurs. En 1790, Grasse fit partie du département du Var. Ce n'est qu'en 1860, au moment de la réunion du comté de Nice à la France, que l'arrondissement de Grasse fut rattaché aux Alpes Maritimes.
Cette légende remonte à la
moitié du XIVème siècle. Ces années-là,
le marquis de Dolceancqua était imprériale Donia,
un homme ambitieux et avide de pouvoir, au point
de revendiquer l’odieux droit de « première nuit
» la Jus Primae Noctis.
Le soir des noces
de deux jeunes gens du pays, Lucrézia et Basso,
les archers du marquis enlèvent la jeune fille et
la portèrent au château où l’attendait le cruel
imperiale.
Lucrézia, de toutes ses forces, refusa
de se donner au tyran qui la fit jeter au fonds
des prisons de la Rocca où elle mourut de faim et
de soif.
Fou de douleur, le jeune mari jura de
venger Lucrézia : caché dans une meule de foin portée
sur le bât d’un mulet, il s’introduisit au cœur
du château.
Armé d’un couteau, il fit irruption
dans la chambre du marquis et sous la menace lui
ordonna de promulguer un édit qui abolisse la «
Jus Primae Noctis ».
Les jours suivants, pour
fêter leur libérateur de l’infâme violence, un groupe
de femmes imagina une brioche dont la forme évoque
clairement les sexe féminin.
Chaque année en
encore aujourd’hui, le 16 aout, la jeunesse du pays
célèbre la « fête de la Miquette » par des chants,
des danses et des cascades de vin Rossese.
La région de Menton est aussi l'endroit où se niche des villages tel que La Turbie et son impressionnant Trophée des Alpes construit en l'honneur de l'Empereur Auguste en l'an 5 avant notre ère; Èze et son superbe jardin exotique qui nous donne un panorama unique sur la baie de Nice; Sainte Agnès, l'un des plus beau village de France perché à plus de 800 mètres d'altitude et qui domine toute la baie de Menton et le petit village de Gorbio qui a su préserver son authenticité. Menton est divisée en deux parties la vieille ville et la ville neuve la première porte encore l'empreinte des époques orageuses qu'elle a traversées les rues sont étroites, sinueuses, disposées dans des prévisions d'attaque ou de lutte intérieure. Honoré II, prince de Monaco, s'y est construit une habitation, qui ne peut guère passer pour un palais, avec les débris de l'ancien château du prince Jean. La ville neuve est bâtie sur un plan plus moderne ; elle est sans doute plus agréable à habiter, mais elle a moins de caractère.
En 1895, des hôteliers proposent
à la municipalité de créer un défilé carnavalesque
pour animer la ville en hiver. Dès 1896, le carnaval
de Menton séduit les habitants comme les riches
hivernants. À l’époque, il est de bon ton de venir
passer les mois d’hiver sous le climat clément de
la Côte d’Azur. Rois, princes et artistes fréquentent
les palaces mentonnais ou se font construire de
splendides villas. Le carnaval de 1882 reste dans
la mémoire : la reine Victoria y assiste, et il
se termine par un grandiose feu d’artifice sur la
baie de Garavan.
Un des évènements incontournables
de la ville de Menton est sa célèbre fête du Citron,
qui chaque année, sur un thème différent propose
un défilé de chars entièrement réalisés avec des
citrons et des oranges.
Crée en 1928, et née
de l’idée d’un hôtelier de présenter des compositions
mélangeant fleurs et agrumes, cette exposition située
dans les jardins privés de l’hôtel Riviera remporte
un très vif succès. L’engouement du public et tel
que la municipalité de Menton reprend l’idée à son
compte.
Le terme «Fête du Citron»
naît en 1934. C'est une fête carnavalesque ayant
pour thème les agrumes.
À partir de 1936, les
jardins Biovès sont repensés au travers de motifs
d'agrumes.
Ils peuvent atteindre jusqu'à plusieurs
mètres de haut, et en nocturne, ils deviennent de
véritables jardins de lumière. Cent vingt tonnes
d'agrumes, en provenance d'Espagne, un million d'élastiques
et quinze jours de travail pour une centaine de
personnes sont nécessaires à la fête.
Des trois églises de Menton, une seule est remarquable c'est celle de Saint-Michel ; on voit dans une chapelle, qui appartenait aux constructions primitives, un maitre-autel orné de précieux bas-reliefs le bâton de la croix de cette paroisse est une lance turque, trophée de victoire rapporté de Lépante par Honoré 1er, qui y avait glorieusement accompagné et commandé les galères de son petit État. L'hôpital, le collège et le cercle, et la mairie qui renferme la bibliothèque, méritent une mention. Le port, protégé par une jetée, reçoit annuellement 130 à 150 navires son cabotage est de 400 navires jaugeant près de 2 000 tonneaux.
En 1619, le prince Honoré
II Grimaldi décide de faire construire un fortin
sur des rochers affleurant au quartier de la Ciapetta.
Cet édifice militaire, achevé en 1636, a pour objectif
de protéger Menton des Espagnols qui exercent à
cette époque un protectorat sur la principauté de
Monaco.
Relié à la plage par une passerelle,
on accède à son premier étage par un escalier de
bois.
Cet étage comprend une salle de garde et
une cuisine avec four à pain. Un escalier de bois
permet de descendre au magasin à munitions et à
la poudrerie. Sur le toit terrasse, 4 canons pointés
sur la mer protègent la ville. Les échauguettes
qui flanquent les 4 angles du bâtiment ont été refaites
au XXème siècle. En 1957, Jean Cocteau
décore la salle des mariages et découvre ce bastion
en ruine. Il y réalise son musée testament qui est
inauguré en 1967, quatre ans après sa mort. Calades,
tapisseries, céramiques ou encore pastels font aujourd'hui
l'éloge du prince des poètes.
Parmi les points intéressants qui environnent Menton, citons seulement le cap Martin, qui sert de promenade à la ville, et le Castellar, longtemps possédé par les Lascaris de Vintimille, dont on voit encore, en entrant, la maison seigneuriale, dernier souvenir du passé ; et plus près de la ville, les ruines du château de Jean II, qui se dressent au sommet de la colline. Il s'y fait une exportation considérable de citrons et d’oranges, de figues, de fruits confits, d'écorces sèches, d'essences aromatiques, de farines, de grain, d'huile d'olive, de pâtés dits de Gènes, de salaisons, etc..
Au XIIème siècle, un château est construit à l'ancien emplacement prétendu du temple. Il compte six tours (trois rondes et trois carrées), d'où il est possible de surveiller tous les alentours en contrebas. Le premier seigneur s'appelle Raymond de Chabaud, et obtient son fief en 1175 ; le fief de Tourette-Levens restera dans sa famille jusqu'en 1684. C'est aussi au XIIème siècle qu'est construit la partie la plus ancienne du village actuel, et en particulier la chapelle des Pénitents blancs, qui a la caractéristique de posséder l'un des deux clochers triangulaires du comté de Nice. Durant cinq siècles, la famille de Chabaud tiendra donc les rênes de la communauté de Tourrette-Levens, en essayant de préserver le fief contre le morcèlement entre héritiers ; une des stratégie sera d'envoyer les cadets dans les ordres, et en particulier dans l'ordre des Hospitaliers, devenu plus tard Ordre de Malte qui comptera de nombreux membres de la famille de Chabaud ; un évêque de Nice, Bernard II de Tourrette, est aussi un Chabaud et occupe le siège épiscopal niçois de 1291 à 1304.
En 1671, la seigneurie de Tourrette
est élevée au rang de comté par le duc Charles-Emmanuel
II de Savoie. Mais peu après, en 1684, Honoré IV de
Chabaud, meurt sans héritier direct. La famille de Chabaud
n'est pas éteinte pour autant, et se perpétue jusqu'à
nos jours, sous le patronyme "de Chabot", homonyme sans
rapport avec la maison de Chabot originaire du Poitou.
Au XIIer le fief est transmis à la nièce
d'Honoré IV de Chabaud, Marie-Anne Peyrani qui s'allie
par mariage à la famille Canubio, de Cuneo. Tourrette
devient une possession des Canubio, qui la perdent cependant
à la Révolution française — ce qui n'empêche pas les
Canubio à continuer de porter le titre de "comtes de
Tourrette" en Italie. En 1829, les héritiers Canubio
vendent le château à un notaire de Tourrette ; la commune
le rachète en 1992 et y ouvre un musée d'entomologie
l'année suivante.
Le village a porté plusieurs noms
au fil des siècles : Castrum de Turrettis, Castrum Turritarum,
Oppidum Turretarum, Castrum Turritae, Castrum Turritae
de Chabaudorum (on retrouve le nom des seigneurs de
Chabaud), Torretas et enfin Tourrette (après l'annexion
de Nice en 1860). Afin de le distinguer des deux autres
"Tourrette" du département des Alpes-Maritimes et éviter
les confusions, le village a été nommé d'abord Tourrette-de-Nice
après la création du département, puis Tourrette-Levens.
Le village de Pielle qui fut
le siège du consulat des comtes de Provence. Le 11 janvier
1177, à Aix en provence, Alphonse II, roi d'Aragon,
comte de Barcelone et marquis de Provence institua et
confirma le consulat de Pielle. Sa juridiction s'étendait
sur Pielle, la Turbie et sur le rocher de Monaco. Le
16 mai 1179, Pielle cédait à la Ville de Gène les droit
que Pielle détenait sur le rocher de Monaco.
Département offrant une variété de paysages plus pittoresques les uns que les autres. Des plages de sable fin, des falaises découpées plongeant dans une mer d'un bleu profond, des forêts embaumées par les senteurs du thym, des sommets enneigées, des sentiers de randonnée pour amateurs de promenade en moyenne montagne et des stations de sports d'hivers. Voilà un palmarès impressionnant de possibilités qu'offre ce département, l'un des plus visités de France.
Selon Strabon c'est une des villes bâties par les Marseillais, qu'il dit néanmoins avoir été soustraite à leur obéissance. C'est qu'elle avait acquis le droit de ville latine; Latinum Antipolis, dit Pline et Tacite donne à Antipolis la qualité de municipe. Ptolémée place cette ville chez les Deciatii; l’itinéraire maritime entre Nicoea et les îles Leio et Lerina. Dans la Notice des provinces de la Gaule, Civitas Antipolitana est une de celles de la seconde Narbonnaise. Dans l'idiome provençal elle a conservé le nom d'Antiboul quoique l'usage veuille qu'on l'appelle Antibes.
Monaco est gouverné
par la dynastie des Grimaldi depuis le 8
janvier 1297, date à laquelle François Grimaldi
dit Malizia (François la Malice) s’empara
de la forteresse sous un déguisement de
moine franciscain (d'où son surnom de «
la Malice »). On trouve sur le blason de
la principauté les traces de cette origine
avec les deux moines tenant une épée.
L’autorité des Grimaldi fut définitivement
reconnue en 1314, et s’est perpétuée jusqu’à
aujourd’hui à la seule exception de la période
de 1793-1814 pendant laquelle Monaco fut
intégrée à la France, sous le nom de Fort-Hercule.
En 1346 les Grimaldi acquièrent la seigneurie
de Menton et en 1355 celle de Roquebrune.
Ces seigneuries, avec celle de Monaco, constitueront
le territoire de la Principauté de 1633
à 1861.
Le 14 septembre 1641,
le traité de Péronne est signé entre le
roi de France Louis XIII et Honoré II de
Monaco.
Le traité, qui comporte 14 articles,
met fin au protectorat espagnol et replace
la Principauté de Monaco dans la mouvance
française. En compensation de la confiscation
de ses biens en pays espagnol Louis XIII
octroie à Honoré II les fiefs du Valentinois,
de Carladès, des Baux, de Saint-Rémy.
Le 14 février 1793, la Convention nationale
décréta que « la ci-devant principauté de
Monaco est réunie au territoire de la République
(française), et fait partie du département
des Alpes-Maritimes ».
Sous le Consulat,
la loi du 28 pluviôse an III (17 février
1800), concernant la division du territoire
français et l'administration, érigea Monaco
en chef-lieu du deuxième arrondissement
du département des Alpes-Maritimes, comprenant
les cantons de Monaco, Menton, Perinaldo,
Briga et Sospello.
La ville est ensuite
placée sous protectorat du Royaume de Sardaigne
par le congrès de Vienne jusqu’en 1860.
Enfin, en 1861, un traité franco-monégasque
assure la souveraineté de Monaco.La principauté
de Monaco avec les Villes libres de Menton
et Roquebrune en 1848.
M. Théodore de
Banville, à la suite d'une excursion
dans la principauté de Monaco, a peint
ce qu'il voyait, il a décrit ce qu'il
a éprouvé. De ses tableaux colorés,
de ses récits enthousiastes, nous détachons
les morceaux suivants
« J'ai
enfin vu, ô bonheur ! un-pays pareil
au lis de l’Écriture, un pays qui ne
file pas et ne travaille pas. Cette
terre heureuse s'appelle la principauté
de Monaco. Dans ce paradis étrange,
où les fruits d'or mûrissent à l'ombre
des oliviers, pas de blé, pas de charrue,
pas de laboureur, et il n'existe pas
non plus ce travail farouche dont parle
Virgile. Ah farouche travail, supplice
et gloire de l'homme, dans cette presqu'ile
où fréquentent les dieux, tu n'as pas
besoin de savoir tout vaincre, tu n'as
rien à vaincre, car la nature y est
pareille à l'Oupès d'Éphèse, à cette
divinité aux cent mamelles, que Rubens
nous montre en sa gloire triomphale,
portée sur un char d'or que traînent
des lions éblouis. C'est l'âge d'or
l’orange et l'olive sont à qui veut
les cueillir ; du haut des roches tombent
et bondissent des sources froides, pures
comme le cristal et ce cri désespéré
il faut du pain ne trouverait pas d'écho
chez une race qui laisse les fruits
à terre pour ne pas se donner la peine
de les ramasser. A La Condamine, où
j'avais reçu la plus gracieuse hospitalité,
j'ai vu des rosiers d'un ridicule inexprimable.
Ils étaient si bien étouffés sous les
feuilles, si bien chargés, accablés,
couverts de fleurs, enterrés, noyés
et dérobés sous les fleurs, qu'ils ressemblaient
à ces méchants rosiers d'opéra comique,
brossés par des vitriers ivres de rose.
0 cher, cher adorable mauvais goût au
mois de janvier un arbre de vingt pieds
de haut, fier, superbe, au tronc robuste,
aux branches hardiment jetées dans l'espace,
réjouissait mes yeux par ses longues
fleurs de pourpre j'ai demandé son nom
c'était un fuchsia! Oui, le fuchsia,
cette plante misérable, dont les corolles,
grises de poussière, se meurent dans
les pots d'argile de nos marchés aux
fleurs Le fuchsia dont je parle aurait
abrité, lui, tout un marché aux fleurs,
avec ses étalages et ses bouquetières…
On va à Monaco
par l'admirable route de la Corniche,
route creusée dans le roc, où sans cesse
on aperçoit au-dessus de sa tête des
cathédrales de granit creusées par la
main de Dieu même. Pareilles en effet,
à des églises qui monteraient fièrement
jusqu'au ciel, pour symboliser l'ineffable
élan de la prière, ces montagnes grises
ont l'écrasante grandeur des basiliques,
et ces colosses remplissent l'âme d'une
humilité salutaire. Voici, accourant
et fuyant, la presqu'ile Saint-Jean,
coquette comme une Vénus Galatée, mollement
couchée sur les flots amers puis la
Turbie nous apparaît avec sa vieille
construction romaine, dont le col formé
par l'énorme masse du mont Agel et par
la montagne nommée la Tète-de-Chien,
qui domine Monaco.
Toute brisée et
détruite par les siècles, l'imposante
ruine du trophée d'Auguste accuse encore
la main formidable de Rome. Le temps
a balayé les ornements de marbre et
les bas-reliefs, la porte du Midi et
la porte du Nord, la corniche en marbre
de Corinthe, les faisceaux d'armes,
l'inscription gravée en lettres d'or
que rapporte Pline, l'audacieux entassement
de deux étages de colonnes et de statues,
et enfin la coupole majestueuse, sur
laquelle un groupe de peuples vaincus
supportaient la statue d'Octave Auguste;
mais, après avoir ainsi enlevé au monument
son lustre et sa gloire, il n'aura pas
si facilement raison de ses débris,
dont la pierre et le ciment, identifiés
l'un à l'autre, bravent les orages et
semblent désormais assurés d'une durée
immortelle.
Monaco, une petite presqu'ile en miniature, avec ses maisons rouges, ses arbres, son château, son palmier, ses canons braqués sur la mer comme un tout petit jouet d'enfant à placer sur une table de salon, entre une déesse de vieux sèvres et un bronze de Barbedienne. Invinciblement, tous les souvenirs de Swift s'emparent de vous on devine Gulliver mettant sous son bras la principauté et ses habitants, et l'approchant de ses yeux pour la considérer de plus près. On voit à la fois toutes les maisons, toutes les rues, tous les promeneurs; tout cela a un air décidé de joujou d'Allemagne il est impossible de ne pas se figurer qu'on pourrait prendre dans la main tous ces petits édifices, et à souhait les changer de place, pour le plaisir des yeux. Comment croire que des hommes de notre taille, capables de nier Dieu et de parler politique, puissent habiter sérieusement ce microcosme fait pour la reine Mab, ce royaume grand comme un numéro du Times, taillé justement pour loger le moineau de Lesbie ou pour servir de maison des champs aux deux pigeons de La Fontaine ? C'est dans ces dispositions ironiques et peu charitables qu'on achève de descendre la montagne de la Turbie, où jusqu'en bas les rocs et les torrents conservent leur séduction et leur majestueuse allure. Mais à peine est-on arrivé sur le rivage de la mer bleue et divinement limpide, devant cette mer où l'on a à sa droite Monaco élevé comme un nid de pirates et pareil à un grand navire, à sa gauche la chaîne imposante des montagnes où l'œil distingue Roquebrune, Menton et La Bordighera, tout change, tout se transforme par magie on se croyait à Lilliput, et on tombe en plein Brobdingnag tout nous semblait calculé pour les petits génies de Titania, qui dorment cachés dans les fleurs des pois ou dans la corolle du lis, et tout se mesure à la taille de Briarée et de Pantagruel. Tout dans la nature porte un caractère colossal et démesuré ; on croirait que ce pays bizarre a été fait pour les hommes des temps héroïques dont la vie durait six cents ans et dont la taille atteignait la hauteur des cèdres géants de l'Asie et de la Judée. »
superficie totale de 24 km2 et comprenait trois communes : Monaco Roquebrune (850 habitants) et Menton. La partie la plus vaste et la plus riche de la principauté était la plaine mentonnaise, avec ses cultures d'agrumes et d'oliviers, le commerce extérieur reposant essentiellement sur les exportations d’huile et de citrons. Suite à une taxe sur les agrumes que le prince Florestan Ier voulait imposer et aux révolutions de 1848, Menton et Roquebrune proclamèrent la déchéance des Grimaldi et se proclamèrent « villes libres » sous la protection du royaume de Sardaigne. En 1860, elles votèrent leur rattachement à la France, qui fut entériné par le traité franco-monégasque de 1861.
Marqué par ces révoltes contre l'impôt et afin de pallier le manque de ressources financières aggravé par la perte de Menton et Roquebrune, le prince Charles III eut l'idée d'autoriser, en 1856, la création de maisons de jeux et de casino sur le territoire monégasque (interdits dans les pays voisins), afin de permettre à la principauté, en s’enrichissant, de se développer rapidement. En 1863, il accorda le privilège d’exploiter le casino à François Blanc, lui offrit la présidence de la Société des bains de mer qu'il venait de créer. En 1866, le quartier des Spélugues (où se trouvait le casino) prit le nom de Monte-Carlo en hommage au prince souverain. Enfin, en 1869, la principauté pouvant suffire à ses besoins, Charles III supprima les impôts personnels, fonciers et mobiliers, ce qui entraîna une intense activité de construction.
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